• PVD : KALYUS • Son dos se cambre brusquement dans mes bras, sa peau brûle, et puis… Ses yeux s’ouvrent enfin, et son magnifique regard se pose sur moi. — Kalyus. De son simple chuchotement, une onde de choc s’échappe d’elle, une vague de feu saccage tout ce qui se trouve autour de nous, et l’instant d’après, la terre gronde violemment. Tout le monde s’arrête, même les plus féroces d’entre nous se stoppent, se figent face au bruit sourd qui fend la montagne. La roche s’ouvre, la grotte les libère, et les Chartrux se lèvent, ce qui veut dire que l’heure de l’ultime combat est enfin arrivée : créatures interdites, créées dans le seul but de nous arrêter, ce pic de magie vient de les délivrer de leur dernière prison. — C’est… c’est à cause d’elle ! L’une des Lunas se met à crier de terreur. — Lycan, tu dois sacrifier cette sorcière, avant que ces créatures ne nous atteignent ! Sa voix tremble, elle a l’air terrorisée, et elle est prête à sacrifier Mira pour tenter de se sauver
• PDV : KALYUS •Loan nous rejoint enfin, mais les nouvelles ne sont pas bonnes.Très rapidement, comme vient de le demander Mira, et sans même discuter de son ordre, j’exécute : Je resserre les rangs, et donne les dernières instructions aux plus jeunes, puis les fixe un à un, tout en espérant qu’ils tiendront le coup eux aussi.Rascas, encouragé par sa Luna, fait de même.Nous savons que nous n’avons pas le temps de douter, nous n’en avons même pas le droit.Je me fige, les yeux grands ouverts, parce que mon cœur s’arrête une très longue seconde, et qu’il redémarre brusquement tout en m’envoyant des battements rapides et brutaux.Un frisson me transperce, et soudain, tout implose à l’intérieur de moi, mon souffle se coupe, mes jambes cèdent, et je ne peux que tomber à genoux.— Mira ?!Je la sens : Pas son odeur, pas sa voix, mais son âme de louve.Elle vient de se relier à la mienne, et je ressens tout, tout ce qu’elle vit, tout ce qu’elle tait : sa peur, sa douleur, mais aussi sa r
Je m’enfonce dans les profondeurs de la forêt tout en continuant à pister cette odeur qui se fait de plus en plus forte, mais qui se mélange aussi à tout un tas d’autres.Je tente de rester concentrée, et clairement, je ne sais pas réellement combien ils sont, mais au vu de ce que je ressens, il y en a au moins une trentaine, et peut-être même encore plus, car ce ne sont que les odeurs que j’arrive à percevoir… J’imagine bien qu’ils n’ont pas dû tous se déplacer jusqu’au village.Plus j’avance, plus l’air devient lourd, il est saturé de cette présence oppressante, chaque pas me rapproche de l’inévitable, de la confrontation.Je sens mon cœur battre de plus en plus fort, mais je n’ai pas peur, je n’appréhende pas non plus, ce sont plutôt des pulsations de détermination brûlante : Je veux retrouver mes grands-parents.Le temps se fige un court instant quand la chaleur de ma flamme qui pulse encore dans mes veines tente de s’embraser, mais je la contiens, je m’oblige à la contrôler, et à
À mesure que nous avançons hors de la forêt, le silence autour de nous se fait pesant, nous accélérons finalement le pas, guidés par l’urgence qui revient nous happer. Au détour d’une colline, un grand sentier se dévoile enfin… et l’odeur qui y traîne me frappe de plein fouet : je la sens avant même d’apercevoir le village. L’odeur de la fumée, mais aussi celle du sang et de la peur… elle me heurte brusquement, me coupe le souffle, et m’arrache à la chaleur encore douce de ce moment tendre et bestial que je viens de partager avec Loan. Mon cœur tremble, alors presque instinctivement, je me mets à courir dans sa direction, la gorge complètement nouée d’un pressentiment atroce, et quand j’arrive près des premières habitations, je me fige malgré moi. J’ai du mal à le croire ! Je m’en veux immédiatement. Je suis sous le choc même, mon cœur se crispe violemment quand je constate que le village est en ruines : des maisons sont brûlées, d’autres éventrées, des gémissements de douleur
⚠️ Attention ⚠️ ce chapitre contient des passages explicites 🔞 Nos regards se plantent l’un dans l’autre, nos souffles s’entrechoquent, sa fourrure d’un froid brûlant frôle la mienne et tout en moi hurle instinctivement… Pas de peur… Pas d’angoisse non plus… Juste… d’évidence, d’envie et de désir. Un grondement profond naît au fond de sa gorge, ma louve se soumet immédiatement, elle ne bouge plus, mon âme reconnaît la sienne avant même que mon esprit l’admette, et puis la chaleur implose sous ma peau quand il avance un peu plus vers moi. J’attends, totalement immobile, et entièrement soumise à son loup. Il se met à tourner autour de moi, en faisant des cercles lents, mais puissants de sens, jusqu’à ce qu’il se stoppe et que nos museaux se touchent enfin… Et par ce contact, un frisson me traverse, il est violent, comme d’un éclair fendant le ciel rougeâtre. À cet instant précis une puissante lumière blanche éclate d’entre nous, et dans cette lumière, je sens l’appel… pas que celu
Je suis allongée sur le sol, le cœur toujours en ébullition, la relique brûle en moi comme d’un brasier sauvage, comme si mon corps était trop petit pour contenir toute cette puissance, et puis Mado se redresse difficilement, elle titube et se précipite vers moi, le regard complètement troublé :— Mira… tu… la relique, elle…Ses mains tremblantes attrapent les miennes.— La relique est en toi, Mira, elle a complètement disparu, je sens clairement son énergie vibrer dans tes veines.Loan et Kalyus me regardent d’un air confus et peut-être même fasciné aussi, je dégage une puissance que même eux n’ont jamais ressentie.J’ai à peine le temps de me relever que l’énorme cri strident des Chartrux transperce le silence de la réserve, tout en suspendant le temps avec lui, et puis, la seconde d’après, dans un écho lointain, les hurlements des alphas et des soldats des meutes alentours résonnent à leur tour à travers les bois.Le soleil commence à descendre, la dernière lune rouge s’apprête à b
Mado revient vers moi quelques longues minutes plus tard, elle tient entre ses mains la relique que j’ai récupérée dans le sanctuaire des Chartrux, et dès qu’elle pénètre dans la pièce, elle se met immédiatement à pulser…Et plus elle avance vers moi, plus je ressens sa puissance, sa chaleur, et son appel… Un peu comme un souffle ancien qui cherche à retrouver sa source, mais ce qui me surprend le plus, c’est que mon cœur, mais aussi mon corps, se mettent à vibrer à la même fréquence, comme d’une pulsation commune, comme si elle et moi ne faisions plus qu’un.Mado me fait face, un sourire figé sur le visage.— Par le ciel… et la terre elle-même… je n’ai jamais ressenti une telle puissance se dégager d’un objet.Elle me fixe droit dans les yeux, d’un regard grave, presque inquiet.— Ni même d’un corps.— Mira… tu es celle qui peut tout stopper.— Par la déesse de la Lune, mais aussi celle de la Nature… Tu as été choisie, ma petite, ça ne peut être que toi.Mais je ne l’entends qu’à pei
• MIRA• Je tente de me lever, mais mes jambes flanchent immédiatement, mon corps me paraît à la fois trop lourd et trop léger, comme s’il flottait encore entre les deux mondes. J’ai froid, mais je transpire, mon esprit est brumeux, mais chaque image de cette vision est gravée avec une précision presque douloureuse : Le feu, les Chartrux, les hurlements, les cadavres, et moi, au milieu, en flammes. Je serre les dents tout en faisant le vide, et une certitude m’envahit subitement, ce n’était pas qu’un simple rêve, non, non, pas cette fois : Quelque chose m’a appelée, et ce que j’ai vu là-bas… ce que j’y ai ressenti… C’était trop intense, trop fort et puissant, mais aussi trop réel, ou en tout cas en phase de le devenir. Je fixe Kalyus, prends une grosse inspiration, et lui demande d’une voix basse et un peu trop faible : — Kalyus, il faut que je voie Mado, et il faut que je la voie tout de suite, c’est très important. Il saisit mon bras pour m’aider à me tenir debout, sa chaleur m
• Kalyus • Un silence glaçant s’installe, il est encore plus lourd que tous les précédents, même le vent semble cesser de souffler d’entre les pierres sacrées, et puis les regards se croisent… Ils sont inquiets, défiants, instables, mais aussi lourds de sens. Et enfin, Rascas s’approche lentement. — Très bien ! Sa voix claque bruyamment. — Puisqu’aucune explication ne suffit à couvrir cette ignominie, que l’assemblée se décide. Il se tourne vers les autres, la voix grave et sèche. — Que ceux qui refusent cette union s’avancent… Que ceux qui croient encore aux lois qui nous ont préservés jusqu’à maintenant parlent. Un à un, les Alphas s’avancent d’un pas eux aussi… Diune me fixe droit dans les yeux : — Pour la préservation du sang pur. Laëm parle à son tour : — Pour le respect du traité. Youri lui aussi refuse : — Pour empêcher la fin annoncée. Leurs voix claquent et se superposent, elles sont implacables, ils ont pris leurs choix, je savais qu’ils ne pliera