Sasha
Je ne devrais pas le laisser rester.
Mais je ne bouge pas.
Adrian est juste devant moi, si proche que je ressens la froideur envoûtante de son aura. Son regard est intense, brûlant d’une émotion que je ne veux pas nommer.
— Pourquoi es-tu venu ? ma voix est basse, presque rauque.
Son sourire s’étire lentement, un mélange de provocation et de promesse.
— Pourquoi crois-tu ?
Il fait un pas vers moi, et je me retiens de reculer. Ce serait montrer une faiblesse, et face à lui, je ne peux pas me le permettre.
— Tu joues à un jeu dangereux, Adrian.
— Et toi, Sasha ? Sa voix est un murmure, une caresse glaciale sur ma peau. Tu crois que je suis le seul à prendre des risques ici ?
Son doigt glisse doucement sous mon menton, me forçant à lever le regard vers lui. Son toucher est léger, presque irréel, mais je ressens son effet comme une brûlure.
Je devrais le repousser.
Mais je ne le fais pas.
— Lâche-moi.
— Menteuse.
Un souffle. Un éclat de seconde où je vois dans ses yeux une lueur dangereuse, celle d’un homme qui a déjà gagné avant même que le combat ne commence.
Puis il recule. Lentement. Délibérément.
— Je ne suis pas là pour me battre ce soir. Son sourire s’adoucit, mais son regard reste perçant. Je voulais simplement te voir.
Il se détourne, avançant vers la fenêtre ouverte, mais avant de partir, il ajoute dans un souffle :
— Dors bien, petite louve.
Puis il disparaît.
Je reste figée, mon cœur battant bien trop vite.
Ce n’est pas normal.
Il n’est pas normal.
Et le pire, c’est que je suis en train de céder à son poison.
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Le lendemain matin, l’air est plus lourd que d’habitude au manoir Morvan.
Dante est déjà debout quand je descends, son regard sombre posé sur moi. Il sait. Il sent quelque chose.
Je l’ignore et me dirige vers la grande salle où nous devons nous réunir pour parler des affaires du clan.
Lorsque j’entre, toutes les têtes se tournent vers moi.
— Sasha. La voix de mon frère, Tobias, est neutre, mais son regard est inquisiteur. On doit parler.
Je serre les dents. Je sais ce qui s’en vient.
Il me guide à l’écart, loin des oreilles indiscrètes, et se tourne vers moi avec une expression grave.
— Tu joues avec le feu.
— Toi aussi, à ce que je sache.
Son regard se durcit.
— Ce n’est pas un jeu, Sasha. Ce vampire… il n’est pas comme les autres.
Je croise les bras.
— Tu crois que je ne le sais pas ?
Tobias soupire et passe une main dans ses cheveux noirs.
— Alors pourquoi tu lui laisses une porte ouverte ?
Je n’ai pas de réponse.
Parce que je ne la connais pas moi-même.
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Plus tard dans la journée, je me retrouve seule, une rareté au sein du clan. J’en profite pour sortir, prendre un peu d’air loin des regards accusateurs.
Je marche dans les bois, le bruit des feuilles sous mes pas me calmant un peu.
Mais je ne suis pas seule.
Je le sens avant même de le voir.
— Tu comptes me suivre encore longtemps, Adrian ?
Un rire léger résonne à travers les arbres avant qu’il n’émerge des ombres, aussi élégant que d’habitude, son regard amusé posé sur moi.
— Tu es douée.
— Je suis une louve.
— Une louve qui marche seule. Ce n’est pas prudent.
Je le fixe, méfiante.
— Pourquoi es-tu ici ?
Il s’approche lentement, sans précipitation, comme un prédateur qui sait que sa proie ne s’enfuira pas.
— Parce que je n’aime pas qu’on m’ignore.
— Je ne t’ignore pas.
— Non. Mais tu luttes. Son regard s’assombrit légèrement. Et tu finiras par perdre.
Mon souffle se coince dans ma gorge.
— Tu es bien sûr de toi.
— Toujours.
Il s’arrête à un pas de moi, et cette fois, je ne recule pas.
— Alors vas-y, Adrian. Ma voix est un défi. Prends ce que tu veux.
Son sourire disparaît.
Pendant une seconde, il me regarde, et je vois quelque chose d’indéchiffrable dans son expression.
Puis, d’un mouvement fluide, il tend la main et effleure ma joue, sa peau froide contre la mienne.
— Ce n’est pas ce que je veux, Sasha. murmure-t-il. Je veux que tu viennes à moi de ton propre gré.
Je frissonne.
Parce que la vérité, c’est que cette possibilité me terrifie bien plus que tout le reste.
La nuit est tombée depuis longtemps, mais je suis incapable de trouver le sommeil. Allongée sur mon lit, je fixe le plafond, mes pensées en chaos. L’ombre d’Adrian me hante encore, son regard, son toucher, cette certitude arrogante qu’il finira par me posséder.
Ce vampire est un problème.
Et je suis en train de devenir le sien.
Un bruit furtif me fait tendre l’oreille. Mes sens se mettent immédiatement en alerte. Un mouvement dehors. Quelqu’un est là.
Je me lève sans un bruit, enfile un pantalon noir et un débardeur, et sors par la fenêtre sans alerter les autres. Si quelqu’un ose s’introduire sur notre territoire, il va le regretter.
L’odeur me frappe dès que je touche le sol. Un parfum métallique et glacé.
Un vampire.
Mais pas Adrian.
Je me déplace à travers les bois, rapide et silencieuse. La lune éclaire juste assez pour que je distingue une silhouette sombre entre les arbres.
AdrianJe serre, et un craquement sinistre résonne avant que son corps ne s’effondre.Autour de moi, la bataille explose. Des crocs s’entrechoquent, des armes fendent l’air, le sol se gorge du sang des traîtres.Sasha est une furie. Elle se bat avec une précision mortelle, ses mouvements rapides et calculés. Chaque coup de griffe, chaque morsure est un avertissement : personne ne touche à ce qui est à nous.Dante combat à ses côtés, sa lame traçant des arcs mortels dans l’air.Mais ils sont nombreux. Plus que prévu.Un vampire me saute dessus, une dague luisante entre les mains. Je l’attrape au vol et le projette au sol avant d’écraser son torse d’un coup de pied.— On les a sous-estimés ! hurle Sasha en repoussant un ennemi.Un sifflement aigu fend l’air. Une flèche.Je me retourne juste à temps pour voir une dague filer droit vers Sasha.— NON !Je me précipite, mais trop tard.Le métal s’enfonce dans son épaule avec un bruit sourd.SashaLa douleur est brûlante, mais je n’ai pas le
SashaLe vent glacial s’engouffre dans la villa, soulevant les rideaux comme des spectres en mouvement. L’aube n’a pas encore percé entièrement l’horizon, et pourtant, je sens l’électricité dans l’air. L’odeur du sang est encore fraîche, poisseuse, collée aux murs invisibles de notre territoire.Adrian et moi échangeons un regard. Ce n’est pas une simple attaque. C’est un avertissement.Je m’agenouille devant le loup blessé, posant une main sur son épaule. Son corps tremble sous l’effort de rester conscient, mais ses yeux brûlent de détermination.— Parle. Qui sont-ils ?Il déglutit, un filet de sang coulant de la commissure de ses lèvres.— D’anciens alliés… Ils disent que le pacte entre loups et vampires est une trahison. Qu’aucun d’entre nous ne devrait plier le genou devant l’autre.Je serre les dents. Cette guerre était censée être terminée. Mais il y a toujours ceux qui refusent d’accepter un nouvel ordre. Ceux qui préfèrent vivre dans le chaos plutôt que d’admettre que nous avo
SashaLe silence de la chambre est à peine troublé par les crépitements du feu qui danse dans l’âtre. Mon corps est encore fiévreux, engourdi par les vagues de plaisir qu’Adrian a déchaînées sur moi. Je suis allongée sur le ventre, ma joue pressée contre l’oreiller, et je sens encore la brûlure douce de ses lèvres sur ma peau.Adrian est assis juste à côté de moi, son regard intense rivé sur moi comme un prédateur veillant sur sa proie. Ses doigts effleurent mon dos, retraçant le chemin invisible de notre union.— Tu es magnifique comme ça.Sa voix est rauque, vibrante, et je ressens le frisson qu’elle provoque jusque dans mon ventre.— Comme quoi ? demandé-je dans un souffle.Il sourit, et je le vois se pencher lentement, son souffle chaud caressant ma nuque.— Abandonnée. Marquée. Mienne.Ses lèvres effleurent ma colonne vertébrale et un soupir m’échappe. Il me provoque, joue avec moi, teste mes limites comme il aime tant le faire. Et je le laisse faire. Pour l’instant.Je me retour
Sasha La lumière dorée glisse sur le lit, illuminant les draps froissés et les traces invisibles de notre passion.Allongée sur le ventre, je sens la caresse du bout des doigts d’Adrian effleurer ma colonne vertébrale, suivant le tracé de ma peau nue avec une lenteur exquise. Chaque frisson qu’il provoque en moi lui arrache un sourire satisfait.— Tu es magnifique comme ça.Sa voix grave vibre contre mon oreille alors qu’il se penche sur moi, ses lèvres effleurant ma nuque. Je ferme les yeux, savourant cette sensation, cette tendresse qu’il ne réserve qu’à moi.— Comme ça ? soufflé-je en cambrant légèrement les reins.Il rit doucement, un son rare, presque irréel venant de lui.— Oui.Ses lèvres suivent le chemin de ses doigts, déposant une traînée de baisers brûlants sur ma peau. Mon souffle s’accélère sous son toucher, alors qu’il descend lentement, savourant chaque parcelle de mon corps.— Tu as conscience de ce que tu me fais, Sasha ? murmure-t-il contre ma hanche.Je tourne la t
SashaAdrian est au-dessus de moi, ses yeux sombres brillant d’une intensité qui me coupe le souffle. Ses doigts effleurent ma peau avec une lenteur exquise, traçant une ligne brûlante le long de mon bras, de mon épaule, avant de descendre sur ma hanche.— Tu es trop habillée, murmure-t-il contre mes lèvres.Ses doigts glissent sous le tissu léger de ma robe, la remontant lentement. Chaque mouvement est calculé, chaque caresse éveille une onde de frissons qui s’étend dans tout mon corps.Je me cambre légèrement sous son poids, cherchant instinctivement plus de contact. Son sourire est carnassier, satisfait. Il sait exactement l’effet qu’il me fait.Ses lèvres suivent le chemin de ses doigts, déposant des baisers ardents sur ma clavicule, puis plus bas, sur la courbe de mes seins. Mes respirations s’accélèrent, mes doigts s’enfoncent dans ses cheveux alors qu’il continue son exploration sensuelle.— Adrian…Son nom est un soupir tremblant sur mes lèvres. Il remonte aussitôt vers mon vi
SashaLes jours passent, et l’écho de la guerre s’estompe lentement. Pourtant, le vide laissé par les pertes est toujours là, pesant sur mes épaules comme une ombre invisible.Je me tiens sur le balcon du manoir des Morvan, observant la ville en contrebas. Elle porte encore les cicatrices des affrontements, mais déjà, la vie reprend son cours. Les loups et les vampires apprennent à coexister, à reconstruire un monde qui ne sera plus gouverné par la peur et la haine.Derrière moi, Adrian s’approche silencieusement. Je sens sa présence avant même qu’il ne touche mon dos du bout des doigts.— Tu penses encore à eux ? demande-t-il doucement.Je ferme les yeux un instant.— Toujours.Dante, Nikolaï, les guerriers tombés, ceux que j’ai laissés derrière moi. Le passé n’est jamais vraiment mort. Il survit dans les cendres, attendant toujours un souffle de vent pour redevenir feu.Adrian m’entoure de ses bras et pose son menton sur mon épaule.— On ne peut pas tout réparer. Mais on peut avance