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Chapitre 30 : Retour à l’ombre
Last Updated:
2025-06-02 20:46:00
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L'ombre du maître Chapitre 34 : Les Lignes Qui Brûlent
ÉlodieSa main glisse doucement sous ma chemise, et je retiens un souffle. Chaque geste de Damien semble pensé pour me déstabiliser, pour me dénuder de toutes mes défenses une à une. Je sens ses doigts sur ma peau nue, la chaleur de sa paume contre mes reins, et un frisson, profond, me traverse, comme si mon corps venait de s’ouvrir à un vertige interdit.— Tu trembles, souffle-t-il contre ma bouche.— Tu m’effraies, avoué-je dans un souffle.— Et pourtant tu restes.Je reste. Dieu sait pourquoi. Peut-être parce que cette peur est l’unique chose encore vraie dans ce monde déchiré de mensonges. Peut-être parce que dans la brûlure de ses mains, je retrouve un écho à mon propre chaos. Peut-être parce que Damien est l’unique homme à ne jamais m’avoir menti, même lorsque la vérité déchirait.Il me fait reculer jusqu’à ce que mon dos heurte le mur du fond, une cloison abîmée où la peinture s’écaille. Il n’y a que nous ici, dans ce recoin d’ombre et de chaleur, coupés du monde. Un instant su
L'ombre du maître Chapitre 33 : Le Feu Sous la Peau
ÉlodieLa porte du bar se referme derrière moi avec un claquement sourd, et l’air semble se charger d’une lourdeur inhabituelle. Damien est là, immobile, presque figé dans la faible lumière tamisée. Son regard me transperce, comme s’il m’attendait depuis une éternité, ou comme s’il redoutait ce moment autant que je le désire. Son visage buriné, creusé par les batailles passées, s’adoucit pourtant d’une lueur que je croyais disparue celle d’un homme qui brûle encore d’une passion intacte.Je sens mon cœur s’emballer, un tambour sourd contre ma cage thoracique. Chaque battement me rappelle que je suis vivante, mais aussi vulnérable. Il s’avance d’un pas, puis un autre, réduisant peu à peu la distance qui me sépare de lui. Le silence entre nous est épais, chargé de souvenirs, de non-dits, de regrets.— Tu sais, souffle-t-il en s’approchant, j’ai attendu ce moment bien plus que tu ne le crois.Sa voix est basse, rauque, vibrante d’une intensité qui me déstabilise. C’est un murmure qui eff
L'ombre du maître Chapitre 32 : Les Cendres du Pacte
ÉlodieLe froid mordant de la nuit parisienne s’insinue jusqu’aux os, mais je n’y prête presque plus attention. Chaque pas que je fais dans ces rues étroites, glissantes d’humidité, est un pas vers un futur incertain, vers un homme qui porte peut-être la clé de ma survie… ou celle de ma destruction.Le 20e arrondissement n’a rien de rassurant. Quartier populaire aux façades défraîchies, rues obscures et murmures d’âmes blessées, il est un labyrinthe d’ombres et de silences. Pourtant, c’est là que se joue la prochaine partie de ce jeu cruel. Là que les masques tomberont, où les alliances se déchireront.Je serre la clé USB contre moi, comme si elle pouvait me protéger de tout ce qui vient. Mais je sais que ce n’est qu’un leurre fragile.Je pousse la porte d’un bar modeste, enfumé, où l’odeur âcre de la bière et du tabac mêlé à la sueur des habitués pèse lourdement dans l’air. Derrière le comptoir, un homme aux traits burinés, le regard vif, me scrute sans détourner les yeux.— Élodie,
L'ombre du maître Chapitre 31 : Fractures
ÉlodieL’appartement paraît trop silencieux, comme si les murs retenaient leur souffle, attendant l’explosion. Je sens chaque seconde s’étirer, lourde, presque insoutenable.Je reste debout, les mains toujours crispées autour de la clé USB que Camille m’a remise. Ce petit objet froid entre mes doigts est un poids insupportable : chaque pixel de données qu’il contient est un bout de vérité, un puzzle qui se défait et se refait à mesure que j’essaie d’y voir clair. Comme si chaque révélation détruisait une illusion, une confiance, une part de moi.Le passé me pèse, me colle à la peau comme une ombre tenace. Je sens encore la brûlure du message de Damien, ses mots lancés comme un défi, une menace voilée : « Ne me cherche pas ». Pourtant, c’est exactement ce que je suis en train de faire. Je n’ai plus le droit d’hésiter, de reculer. Le silence n’est plus une option, ni la fuite.— Tu comptes faire quoi, Élodie ? La voix de Camille perce le silence, plus douce qu’un reproche, mais pleine d
L'ombre du maître Chapitre 30 : Retour à l’ombre
ÉlodieLe train s’ébranle sous mes pieds. Le paysage défile, flou et froid, et chaque kilomètre avalé me rapproche de Paris de son chaos, de ses mensonges, de ce que j’ai fui, et de ce que je dois affronter.Je serre le mot de Damien dans ma poche. Ce dernier cri, brut, fragile. Ne me cherche pas. Ses mots résonnent dans ma tête comme une sentence, une menace douce-amère qui me brûle les entrailles.Je ne sais pas ce que je vais retrouver en arrivant. Ni lui. Ni moi. Ni cette ville. Mais une chose est sûre : le silence n’est plus une option. Je ne peux plus me permettre d’attendre que le monde s’écroule en silence autour de moi.Une main se pose sur mon épaule. Je sursaute.— C’est toi, enfin.C’est Camille. Son visage fatigué, marqué par des nuits sans sommeil, son regard qui a vu trop de secrets et trop de trahisons. Elle n’a pas changé, ou peut-être que si. Comme si le poids de ces derniers mois avait creusé des sillons invisibles, profonds.— Je t’attendais, souffle-t-elle, en ser
L'ombre du maître Chapitre 29 : L’enfant et la lame
ÉlodieLe froid me réveille.Il n’est pas glacial, pas mordant. Il est sourd, rampant. Il s’insinue entre mes côtes comme une promesse vide. Je tends la main, encore à moitié endormie, cherchant la chaleur que j’ai sentie contre moi la nuit dernière. Mais il n’est pas là. Il n’y a que le vide. Et ce mot. Posé sur la table.Je le lis une fois. Puis une deuxième.Et mon cœur explose dans un silence parfait.Il est parti.Pas comme un fuyard. Pas comme un lâche. Comme un homme qui marche vers la guerre, sans armure ni illusion.Je pourrais hurler. Mais à quoi bon ?Je sais déjà qu’il ne m’entendra pas.Alors je me lève. Je range la couverture. Je m’habille sans réfléchir. Automatique. Comme si le mouvement pouvait combler le trou que ses pas ont laissé derrière lui. Marcus est dans la cuisine. Il ne dit rien. Il me regarde seulement. Comme on regarde une grenade qui n’a pas encore explosé.— Où est-il ? je demande, la voix posée, nette.— Trop tard.Je m’approche. Lentement.— Où. Est. I
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