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Chapitre 17 : La brûlure consentie

Author: L'invincible
last update Last Updated: 2025-05-17 20:32:55

Élodie

Je ne sais plus depuis combien de temps je suis debout, à demi-nue, le bandeau sur les yeux, le souffle suspendu dans l’attente. J’ai perdu la notion du temps, et c’est exactement ce qu’il veut. Il rature mes repères, efface mes certitudes, me dénude de tout ce que je croyais être pour me refaire entièrement, à sa manière. Il m’impose le vide, le silence, l’inconfort, pour que je n’aie plus d’autre refuge que lui. Plus d’autre foi que la sienne. Il me détricote, fil par fil, pour mieux me tisser autour de lui.

Le sol sous mes pieds est tiède, presque doux, comme une invitation perverse à baisser la garde. Le silence, lui, est pesant. Vivant. Il s’accroche à ma peau, s’insinue dans ma poitrine, me tend comme une corde prête à rompre. Je l’entends respirer à quelques pas. À peine. Et pourtant, je sens son ombre m’envelopper.

Puis soudain, un souffle. L’air bouge. Il s’approche. Lentement.

Ses doigts frôlent ma clavicule, remontent le long de mon cou, redescendent, effleurent la n
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    ÉlodieJe suis revenue. C’est peut-être ça, la vérité brute. Pas le comment. Pas le pourquoi. Juste ce fait implacable : je suis revenue.Devant la porte de son appartement, je me suis arrêtée une seconde de trop. Le genre de seconde qui pèse dans la poitrine. Une hésitation, peut-être. Une provocation, sûrement. Et puis j’ai frappé. Un coup sec. Délibéré. Sans trembler.Il a ouvert. Pas un mot. Pas un sourire. Il s’est écarté pour me laisser passer, et j’ai franchi le seuil sans le regarder. Il a refermé derrière moi. Le claquement de la porte m’a traversée comme un avertissement.Il fait sombre. Pas d’éclairage direct. Juste quelques halos de lumière tamisée, posés comme des pièges dans le salon. Tout est à sa place. Tout est silence. Et lui, là, derrière moi, qui attend.Je n’ose pas me retourner. Le silence s’allonge. Chaque battement de mon cœur résonne dans ma gorge. Il sait. Il entend. Il attend.— Tu sais pourquoi tu es ici, Élodie ?Sa voix, calme, basse. Un murmure de glace

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    ÉlodieLe jour a filé sans qu’on s’en rende compte. Après le café, on a erré dans les rues, sans but. Pas de grands discours, pas de décisions. Juste l’évidence tranquille d’être là, ensemble. Cette évidence-là, douce, étonnamment paisible, m’a enveloppée d’un calme rare. Ça m’a surprise, cette légèreté. Comme si, après l’orage, il restait un ciel assez calme pour respirer. Comme si, entre lui et moi, quelque chose s’était enfin relâché.On a marché longtemps, côte à côte, sans se frôler, sans chercher à combler les silences. Ils ne faisaient pas mal, ceux-là. Ils réparaient. Ils apaisaient. On s’est arrêtés devant les vitrines, devant une boutique

  • L'ombre du maître    Chapitre 14 : Avant que tout ne s’effondre

    ÉlodieJe me réveille dans une lumière pâle. Celle de l’aube qui hésite encore à s’installer. Les draps sont froissés, mon corps engourdi, et il est là. Tout près. Endormi sur le dos, une main posée sur son ventre, l’autre entre nous. Comme un pont qu’il aurait lancé dans la nuit.Je le regarde. Trop longtemps. Parce que je sais que dans quelques heures, peut-être, tout ça ne sera qu’un souvenir. Son souffle est calme, régulier. Il n’y a pas de tension sur son visage, pas de masque. Juste lui.Et ça me bouleverse.Je voudrais figer ce moment. L’encadrer dans ma mémoire. Mais déjà il bouge. Ouvre les yeux. Me trouve. Et je baisse les miens, comme prise en faute.– Tu es réveill

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    ÉlodieLe jour s'étire, paresseux, entre les plis de nos silences. Je suis encore là. Allongée dans ses bras. Ni endormie, ni vraiment éveillée. Suspendue à cet instant qui ne veut pas mourir. Il respire doucement contre moi. Une chaleur rassurante. Une force tranquille. Et pourtant… le doute recommence à ramper.Je devrais me lever. Sortir. Mettre de la distance. Mais je n’en ai pas la force. Ou peut-être pas l’envie. Je ne sais plus très bien. Il y a cette fatigue douce, collante, qui m’enveloppe. Comme une mer d’huile. Et je flotte. Je flotte entre hier et demain. Entre la peur et l’envie. Entre ses bras et mes blessures.Il murmure quelque chose. Mon prénom, je crois. Ou un mot d’un autre monde. Sa voix est rauque, grave, encore embuée de sommeil. Et &

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    ÉlodieJe me réveille avant lui. Mon corps est endolori, lourd de ce qu’il a donné, de ce qu’il a reçu. Chaque mouvement réveille une mémoire, chaque frisson ranime une image. Il dort encore, un bras passé autour de ma taille, possessif jusque dans le sommeil. Je pourrais le regarder des heures. Juste ça. Observer l’homme qu’il est quand il ne se bat plus. Quand il ne fuit rien. Quand tout ce qu’il est devient silence.Je l’aime ainsi. Brut et tendre. Abîmé et majestueux.J’effleure sa mâchoire du bout des doigts. Elle est légèrement marquée par la nuit, peut-être par moi. Il a ce calme rare que seuls les fauves endormis possèdent. Et dans cette torpeur, je le trouve encore plus dangereux. Parce qu’il est vrai. Parce qu’il est beau. Parce qu’il est à moi, ne serait-ce qu’un instant.Je me glisse hors de ses bras avec précaution, comme on se détache d’un rêve qu’on ne veut pas briser. J’ai besoin de reprendre pied. De retrouver un peu d’air. Juste quelques secondes. Respirer sans lui.

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    ÉlodieJe suis encore là, étendue contre lui, incapable de bouger. Ma peau colle à la sienne, brûlante, humide. Je respire son odeur comme un talisman, un ancrage. Chaque battement de son cœur contre mon dos me berce, me rassure, m’empoisonne doucement. J’ai mal partout, et pourtant, je ne voudrais pas qu’il me lâche.Je sens ses doigts qui dessinent de paresseux cercles sur mon flanc, effleurant les marques rouges qu’il a laissées sur moi. Chaque contact est une décharge, une caresse et une revendication. Sa chaleur m’envahit, s’infiltre sous ma peau, me lie à lui d’une façon que je ne comprends pas tout à fait mais que je refuse de rejeter.Je voudrais parler. Lui dire ce qui hurle en moi. Mais aucun mot ne semble assez grand, assez vrai pour contenir ce qui explose dans ma poitrine.

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    ÉlodieJe suis encore là, étendue contre lui, incapable de bouger. Ma peau colle à la sienne, brûlante, humide. Je respire son odeur comme un talisman, un ancrage. Chaque battement de son cœur contre mon dos me berce, me rassure, m’empoisonne doucement. J’ai mal partout, et pourtant, je ne voudrais pas qu’il me lâche.Je sens ses doigts qui dessinent de paresseux cercles sur mon flanc, effleurant les marques rouges qu’il a laissées sur moi. Chaque contact est une décharge, une caresse et une revendication. Sa chaleur m’envahit, s’infiltre sous ma peau, me lie à lui d’une façon que je ne comprends pas tout à fait mais que je refuse de rejeter.Je voudrais parler. Lui dire ce qui hurle en moi. Mais aucun mot ne semble assez grand, assez vrai pour contenir ce qui explose dans ma poitrine. Alors je me tais. Je reste là, offerte, consumée, saccagée, mais entière pour lui. À cause de lui.DamienJe sens ses tremblements sous ma main. Je sens comme elle lutte pour ne pas pleurer, pour ne pas

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