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Chapitre 20 : L'usure

Penulis: Déesse
last update Terakhir Diperbarui: 2025-12-16 01:25:26

Deux ans.

Le temps ne passe plus, il coule. Lent, épais, comme une eau croupie. Il n’y a plus de saisons, seulement l’alternance du froid humide de la fosse et de la chaleur moite des chambres. Plus de jour, plus de nuit, juste la lumière crue des néons qui s’allument et le noir absolu qui la suit.

Mon corps est une carte que je ne reconnais plus. La peau, là où elle n’est pas marquée par les cicatrices anciennes, a pris une teinte terreuse, cireuse. L’infection du bras s’est finalement résorbée, laissant une plaque de chair violacée, rugueuse, qui se tend douloureusement. La maigreur est devenue squelettique. Mes cheveux, coupés courts une fois par Bruno avec des ciseaux rouillés après une infestation de poux, repoussent en mèches grasses, ternes. Mes yeux, dans le miroir ébréché des toilettes communes, sont deux trous sombres, cernés de violet. La lèvre inférieure est fendue en permanence.

Je suis laide. Ce n’est plus une insulte qu’on me lance, c’est un fait. Un constat pragmatique
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    RoyLa porter du parking souterrain jusqu’à mon appartement est un calvaire. Non pas à cause de son poids, insignifiant, mais à cause de ce qu’elle représente. Une brèche. Une intrusion de l’enfer dans mon petit monde stérile et contrôlé. Chaque pas dans le hall climatisé, sous l’œil aveugle des caméras de sécurité, résonne comme une trahison. L’ascenseur est un confessional où je ne dis rien, où son souffle rauque est le seul péché audible.Chez moi. L’air est immobile, propre, sent l’air conditionné et le bois ciré. Je la pose sur le canapé en cuir blanc du salon. Le contraste est obscène. Son corps souillé, enveloppé dans ma veste maintenant maculée, sur ce symbole de ma réussite vide. Elle y laisse une empreinte d’humidité et de saleté.Le temps presse. Le médecin supplante l’homme ivre, l’homme apeuré. Je passe à l’action avec une froideur qui me surprend moi-même.Je remplis la baignoire d’eau tiède, pas chaude. Un choc thermique pourrait l’achever. Je retourne au salon, évitant

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    RoyJe retiens une exclamation. Elle n’est pas vieille. Trente-cinq ans, peut-être ? Mais son visage est ravagé. Des cernes profonds comme des blessures, des pommettes coupantes, une bouche entrouverte sur des dents abîmées, une lèvre fendue. Et pourtant… pourtant, il y a une étrange netteté dans ses traits, comme ciselés par la souffrance. Une beauté fantomatique, terrible.Sa peau brûle sous mes doigts. Fièvre très élevée. Mon instinct professionnel prend le dessus. Je cherche le pouls à son cou. Il est là, fragile, rapide et filant, comme les ailes d’un oiseau mourant.Cathéter. Antibiotiques à large spectre. Réhydratation. Chaleur. Maintenant.Je relève la tête, jetant un regard circulaire dans la ruelle. Toujours personne. Ce n’est pas un piège. C’est juste… une femme jetée ici pour mourir.Ma conscience, cette salope infatigable, se réveille en rugissant. Tu ne peux pas la laisser là. Tu es médecin.Mais une autre voix, plus petite, plus usée, gémit : Ramène-toi chez toi, Roy. T

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    vyJe ferme les yeux. La fièvre bat derrière mes paupières, pulsations rouges dans le noir. Les images défilent, pâles, effacées. Klaus. Anya. Le visage de Klaus, surtout. Pas celui de la fin, déformé par la colère. Celui du début. Celui qui promettait autre chose. Une autre vie. Un mensonge, bien sûr. Mais un beau mensonge.Puis le visage de Magda. Ses yeux bleus de ciel mort. L’argent, c’est ce qui te gardera en vie quand la haine ne suffira plus.Elle avait tort. L’argent n’a rien gardé du tout. Il est resté là, inerte, tandis que la vie me quittait.Mais… la haine.Sous la torpeur de la maladie, sous l’épuisement, sous le froid qui m’envahit, je cherche. Je creuse, comme on creuse dans la terre avec les ongles. Je cherche la braise.Elle est là.Très loin. Très bas. Enfouie sous des années de boue et de souffrance. Mais elle est là. Pas chaude. Froide. Aiguisée. Une lame de glace noire.Ils m’ont jetée dehors pour mourir.Par dégoût. Par commodité.Ils pensent en avoir fini avec I

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    IvyLe temps finit par créer ses propres hiérachies, ses propres castes. Dans cet enfer, il y a des cercles encore plus bas.Au-dessus, il y a les filles « neuves », ou à peu près. Celles dont le corps résiste encore, dont le regard peut encore feindre quelque chose qui ressemble à de la vie. Elles sont les préférées, montrées en vitrine, réservées aux clients qui paient plus cher pour l’illusion.Puis viennent les usées, comme moi. La chair meurtrie, l’âme éteinte aux yeux de tous. La marchandise d’entrée de gamme.Et tout en bas, il y a celles qui ne sont plus bonnes à rien. Pas encore mortes, mais plus rentables. Trop malades, trop folles, trop brisées. On les voit parfois, fantômes aux yeux vides, traînées pour les tâches les plus dégradantes : nettoyer les chambres après les passages, laver le linge souillé, vider les seaux hygiéniques de la fosse. On les nourrit juste assez pour qu’elles puissent tenir un balai. Leur présence est un avertissement silencieux pour nous toutes : vo

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