Amoureuse du chef de la mafia

Alessandro

Vingt-cinq ans plus tôt…

“ Tu dois le faire Sandro, pour la famille. ” Me murmure Léonardo à l’oreille. 

Je regarde mon petit frère pétrifié. Est-ce vraiment ça la famille ? Des gens pour lesquels tu dois tuer ? Montrer son amour et sa loyauté à sa famille se résume-t'il à tuer des gens. Même si cette personne est innoncente, ça devrait quand même un peu apaiser ce sentiment de culpabilité que je ressens mais rien n’y fait. 

“ Quand vas-tu devenir un homme Sandro ? Je t’ai élevé pour prendre la succession de mes affaires. Carlos Rinaldi a tué ma sœur  qui était ta tante, il doit payer. ” 

Je serre les poings en colère, tante Sofia be méritait sans doute pas ça. C’était une personne extraordinaire qui a toujours vécue loin des affaires de la famille. Elle aspirait à une vie loin de toute cette violence. Ce n’est pas la première fois que je tue, j’ai déjà eu à le faire, mais cette fois, on parle du grand-père de mon fils ! Petra ne s’en remettra jamais. 

“ Sommes-nous certains que ce soit lui qui ait tué tante Sofia. ” 

Mon père plissa les yeux, signe que j’étais allé beaucoup trop loin. 

“ Penses-tu que je te demanderai de faire une chose pareille si les preuves que j’ai n’étaient pas solides ? Regarde ces photos, elles parlent d’elles-mêmes. C’est Emilio qui a tiré sur ta tante et pour qui travaille Emilio ? Carlos Rinaldi, Emilio n’aurait jamais pris une décision pareille sans l’accord de son patron. ” 

“ Pourquoi aurait-il fait une chose pareille ? ” 

“ Ça me semble pourtant évident. ” Dit Léonardo. “ Il a toujours été le concurrent direct de papa, il a toujours voulu s’approprier le port. Tu te rappelles qu’il avait failli épouser tante Sofia ? Et comme il n’a pas pu, il l’a tué. Papa et moi pensions que cette amourette que tu entretenais avec sa fille aurait apaisé cette guerre froide, mais rien n’y fait. Il a juste attendu qu’on baisse notre garde pour passer à l’action. ” 

“ Petra et Esteban ne méritent pas ça. ” Dis-je d’une petite voix. 

“ Sofia, ses enfants et son mari non plus ! ” Hurla mon père. “ Carlos connaissait les règles, il les a jeter à la poubelle, alors tu vas tuer sa cheère et tendre épouse, je veux qu’il sache ce que ça fait de perdre sa femme, tout comme mon beau-frère pleure la sienne. Œil pour œil, dent pour dent. ”

Je secoue la tête et saisit l’arme que me tend mon père. Les règles sont les règles et la famille passe avant tout. Léo et moi prenons la voiture et roulons jusqu’au domaine des Rinaldi. Garé juste devant en face de la maison, nous attendons patiemment que le portail s’ouvre. Je ne sais pas depuis combien de temps mon père les faisait surveiller, mais tout a été prévu à l’avance. Je charge mon arme, quand je suis dans cet état d’anticipation, je ne suis plus moi-même. C’est comme si mon esprit avait déserté mon corps, je deviens un monstre. Je suis l’arme de mon père, son fils venu au monde pour tuer et anéantir. Je ne punis que ceux qui le méritent et Carlos Rinaldi mérite ce qui va lui arriver. Le portail s’ouvre sur Anthonia et Esteban, elle discute avec son fils de seize ans en lui tenant la main, je ne réfléchis pas, je vise son cœur et je tire. Une seule balle, son chemisier se remplit de sang, son regard se remplit d’horreur et elle s’écroule en une masse sourde. Son fils se jette au sol, il regarde autour de lui et son regard s'ancre dans le mien. Un regard rempli de stupeur, puis d’une haine, un regard que jamais je n’oublierais. 

De nos jours…

J’aiguise le couteau que je tiens entre les mains, mes gestes sont lents et calculés, tout ceci dans le but d’inspirer la peur à ma proie. Et ça fonctionne, car celui-ci se met à table sans même que je ne l’ai touché. 

“ Je vous promets patron que ça ne s’est produit qu’une seule fois. ” Murmure l’homme attaché en face de moi. 

“ Une fois de trop. ” Dis-je d’une  voix sombre. “ Si tu m’avais demandé de l’aide tu sais que je t’aurais aidé. ”

“ Ils ont menacé de tuer ma famille, de brûler mon commerce. J’ai travaillé tellement dur pour en être où je suis qu’il en était hors de question. ”

“ Bien sûr, et c’était beaucoup plus facile de livrer ma famille. Je comprends parfaitement tu sais ? Et d’ailleurs, je te respecte pour ça. Mais vois-tu, tu as essayé de faire du mal à la mienne. ” 

Je me tourne vers lui et lui plante le couteau dans la jambe, l’homme en face de moi hurle et se met à pleurer. 

“ Que t'a-t-il demandé de faire ? ” 

“ Il m’a demandé de trouver quelqu’un pour trafiquer la voiture de votre fils ! ” 

Je retire le couteau et me redresse, je ne m’attendais pas à ça. Je pensais que Petra protégerait mieux son fils que ça. Essayer de faire tuer son neveu pour m’atteindre quelle idée ! Je nettoie le couteau et le remet à sa place, lorsque je me tourne à nouveau pour regarder le traître assis en face de moi, je suis pris de pitié. Ses pommettes sont gonflées et rouges, un de ses doigts est cassé, il saigne du nez et la blessure que je viens de lui faire à la jambe saigne énormément. Je respecte vraiment le fait qu’il ait protégé sa famille, moi plus que quiconque sait ce que représente cette tâche. 

“ Tu as vingt-quatre heures pour prendre ta famille et tout ce que tu as pour quitter l’Italie et ne plus jamais y remettre les pieds. Si jamais je venais à te retrouver, crois-moi, je te tuerais toi et toute ta famille. ”

Je fais signe à mon homme de main de le détacher, après avoir essuyé mes mains, je sors de la pièce. À l’extérieur, je croise le regard désapprobateur de mon frère. J’enfile mes lunettes et passe devant lui. 

“ Tu te ramollis Sandro. ” 

“ Et toi, tu prends encore quelques rides. Tu devrais essayé de sourire un peu. ”  

“ Sourire ? Ce type a essayé de tuer ton fils, tu devrais le descendre. ” 

“ Léo, il essayait surtout de protéger sa famille. ”

“ Esteban va beaucoup trop loin, nous devons le garder à l’œil. ” 

“ Esteban est un gamin qui essaye de se faire une place dans un milieu dangereux. ” 

“ Tu le sous-estime Sandro, ne jamais sous-estimer son ennemi. ”

“ Je sais, je le garderais l’œil. ”

Mon téléphone se met à vibrer dans ma poche, je le sors et regarde le nom afficher à l’écran. Lucas, mon fils. 

“ Lucas ? ” 

“ Salut papa, comment vas-tu ? ”

Je plisse les yeux, mon fils qui me demande comment je vais, c’est une première. Lui et moi avons des rapports disons compliqués et je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour arranger ça. 

“ Je vais bien et toi ? ” 

“ Ça va ouais. Dis, ma copine a décroché un stage dans un hôpital en Italie, du coup on viendra chez toi. Tu vois je peux pas aller chez maman tu la connais. ” 

“ Euh d’accord. ” 

Même si j’avais l’impression que c’était plus un ordre qu’une demande. 

“ Tu as une copine ? Médecin en plus ? ”

“ J’aurais besoin du jet… ” Me coupe-t-il avant de raccrocher. 

Je regarde mon téléphone sans rien dire, puis je croise le regard de Léo. 

“ C’était encore ton ingrat de fils ? ” 

“ Léo, ne commence pas s’il te plaît. ”

“ Est-ce qu’il est au courant des risques que tu prends pour protéger ses petites fesses ? C’est bien l’enfant de Petra, égoïste jusqu’au bout des ongles. ” 

“ Fais apprêter le jet, il en aura besoin. Mon fils rentre à la maison, avec sa copine. ”