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Chapitre 3

Author: Claudia Lacan
Son regard l'a transpercée, trahissant une irritation mal contenue face à son silence.

Vanessa a mouillé ses lèvres avant de soutenir son regard avec une audace nouvelle : « Je ne savais pas qu'on s'inquiétait pour un simple coup d'un soir. »

Cette rébellion inattendue chez la docile Vanessa a surpris Jocelyn. Une contrariété brutale l'a poussé à l'attirer contre lui, son étreinte ferreuse scellant leur proximité : « Un coup d'un soir ? Deux ans pour une seule nuit ? Tu appelles ça une relation éphémère ? »

Il lui a relevé le menton avec une brutalité possessive, sur le point de l'embrasser avec une fureur quasi animale, quand une voix a brisé la tension : « Jocelyn ! Sally te cherche partout. »

Une grimace fugace, puis il a relâché Vanessa : « J'arrive. »

Vanessa a joué la surprise : « Tu connais ma sœur ? »

« Oh, bien plus que ça », a ricané l'ami de Jocelyn, « leur histoire est bien plus... passionnante que tu ne l'imagines. Prépare-toi à être époustouflée. »

Quand ils se sont éloignés, une lueur cynique a traversé le regard de Vanessa.

Ces gens la croyaient encore dupe, s'apprêtant à l'humilier publiquement. Mais elle avait déjà fait le deuil de cette relation, prête à rompre définitivement.

Au cœur des festivités, les lumières se sont éteintes soudain. Un projecteur a illuminé alors l'estrade où Jocelyn, impeccable en costume, est apparu avec Sally en robe blanche.

Jonathan, rayonnant, a annoncé : « Chers invités, nous célébrons aujourd'hui le retour de ma fille Sally... et une heureuse nouvelle ! »

« Les Cazel et les Bonnet sont liés depuis des générations. L'engagement entre Sally et Jocelyn était scellé il y a des années. Aujourd'hui, ces âmes sœurs officialiseront leur union fin du mois ! Nous comptons sur votre présence pour bénir leur bonheur ! »

À la fin de l'annonce, les amis de Jocelyn ont tourné simultanément leurs regards vers Vanessa, avides d'assister à son effondrement.

Pourtant, elle restait immobile parmi la foule, son visage d'une sérénité déconcertante, comme étrangère à ce spectacle.

Une ride d'incompréhension a barré le front de Jocelyn. Lui qui s'attendait à des larmes, à des cris... Cette indifférence le déroutait. Une irritation sourde l'a envahi.

Sally, perceptive, lui a chuchoté : « Quelque chose ne va pas ? »

« Rien. Une simple distraction », a-t-il menti en détournant les yeux.

Il s'est raccroché à une explication misérable : « Vanessa m'aime trop pour être insensible. Elle joue la comédie. »

...

Dans les toilettes, Vanessa s'est jetée de l'eau glacée sur le visage.

Chaque souvenir de son obsession pour Jocelyn lui est apparu soudain avec une clarté cruelle : Deux ans de relation. Une seule nuit d'intimité. Non par respect, mais par mépris. Et ce qu'elle avait pris pour un trésor, sa première fois, n'était qu'une arme patiemment forgée pour sa perte !

À peine revenue dans la salle, Vanessa était interpellée par Jonathan.

« Viens saluer ton futur beau-frère », a-t-il proposé.

Elle s'est approchée de Jocelyn, un sourire poli aux lèvres : « Enchantée. »

Le terme « beau-frère » a fait blanchir les jointures de l'homme.

Sally, insouciante, rayonnait : « J'apprends que Jocelyn était ton administrateur universitaire ! Quel hasard. Désormais, n'hésite pas à lui demander de l'aide, nous serons bientôt famille. »

Les dents serrées, Vanessa a rétorqué : « Merci mais inutile. Je ne veux être un fardeau pour personne. »

Sans regarder Jocelyn, elle a senti son regard glaçant la transpercer, comme une bourrasque hivernale.

Réprimant un frisson, elle s'apprêtait à partir quand Sally l'a agrippée par le bras avec une fausse tendresse : « Nous avons tant à nous raconter ! »

Elle l'a entraînée ensuite de force dans un salon privé. La porte à peine close, le masque est tombé :

« Tu as couché avec Jocelyn ? Ta vidéo pornographique circule partout... Tu crois vraiment qu'une telle bassesse pourrait le retenir ? »

« Écoute bien : non seulement il ne t'a jamais aimée, mais tu lui inspires du dégoût. »

« Les rumeurs sur ta mère ? Mon idée. Sa cour assidue ? Mes instructions. Je voulais te voir tomber amoureuse avant d'être piétinée par celui-là même que tu adorais ! »
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