Chapitre 4

Vanessa : « Pourquoi ? »

Sally a éclaté d'un rire cruel : « Pourquoi ? Parce que tu ne connais pas ta place ! Ta mère est morte depuis des années, et tu t'accroches encore aux biens des Cazel comme une sangsue. Tout cela m'appartenait de droit. Toi, la fille d'une pute, comment oses-tu profiter de ce luxe ? »

Vanessa a serré les poings. Elle pouvait tout endurer, sauf les insultes envers sa mère. Elle s'est ruée vers Sally, les mots s'échappant entre ses dents serrées : « Ma mère n'était pas une maîtresse ! Elle ignorait tout de ton existence quand elle a épousé papa. Ce sont vos manigances qui l'ont poussée au suicide ! »

Sally, stupéfaite par cette rébellion, a levé la main pour la gifler.

À cet instant précis, la porte de la pièce s'est ouverte brusquement. Apercevant Jocelyn du coin de l'œil, Sally a eu une inspiration diabolique.

Elle a attrapé immédiatement une poignée de noix sur la table et les a engloutis.

Puis, elle s'est effondrée avec une grâce théâtrale, gémissant : « Vanessa... pourquoi m'as-tu forcée à manger ça ? Tu sais que je suis allergique... »

Jocelyn a traversé la pièce comme une tornade, repoussant Vanessa avec violence. Elle a trébuché, son dos heurtant la table basse. Un bruit de verre brisé et ses mains étaient instantanément tailladées par les éclats, le sang coulant sur le sol.

Mais Jocelyn ne lui a pas accordé un regard. Il est tombé à genoux, enlaçant Sally : « Ça va ? Respire ! »

Sally, les yeux brillants de larmes, s'est accrochée à lui : « Je voulais juste discuter... Je ne sais pas ce qui l'a prise... Regarde, est-ce que j'ai des plaques ? »

Jocelyn a baissé les yeux et a vu effectivement des plaques rouges envahir à vue d'œil la peau de Sally.

« Que faire ? La réception n'est pas terminée... Je ne peux pas t'humilier. Du maquillage... il faut couvrir ça ! » a-t-elle balbutié.

Jocelyn lui a agrippé le poignet avec une force qui l'a fait grimacer : « Tu penses encore à ton image ? L'hôpital. Maintenant. »

Il l'a soulevée dans ses bras. Avant de sortir, Il a lancé à Vanessa un regard chargé de venin.

Vanessa, quant à elle, s'est relevée péniblement, le sang de ses mains trempant sa robe en une macabre floraison.

Mais la douleur physique n'était rien comparée à la déception profonde qui a anéanti presque toute sensation.

Elle a appelé un serveur pour une trousse de premiers secours. Ses doigts tremblants sont parvenus tant bien que mal à bander ses plaies.

Après cela, épuisée, elle s'est traînée vers la sortie.

À peine avait-elle pénétré dans le couloir que des mains anonymes l'arrachaient à sa trajectoire pour la projeter dans une réserve.

Une paume forte lui a emprisonné le menton, forçant sa tête en arrière, tandis qu'un flacon d'extrait de piment pur lui était violemment enfoncé dans la gorge.

Les yeux de Vanessa se sont écarquillés d'horreur.

Si Sally était allergique aux noix, et elle, au piment. Cette dose était létale.

« Lâ...chez... moi... » Sa voix n'était plus qu'un filet rauque.

Ses agresseurs ont versé gorgée après gorgée, ignorant ses convulsions. Son visage a viré au pourpre, son corps secoué de spasmes incontrôlables. Ses mains lacérées ont gratté le sol en un crissement glaçant.

Pourtant, les insultes fusaient de plus belle :

« Sally est la perle de Jocelyn. Toi, la vermine, tu as osé y toucher ? »

« Toute la faculté sait que tu t'es offerte à la moitié des hommes. Crois-tu qu'un homme comme Jocelyn s'abaisserait à une traînée ? »

« Allez, avale jusqu'à la dernière goutte, c'est ta pénitence pour avoir blessé Sally. »

Le monde de Vanessa s'est brouillé. Dans un ultime sursaut, ses lèvres tuméfiées ont formé : « Joce... »

Des rires en couperet l'ont interrompue :

« Elle croit encore que Jocelyn viendra ! »

« C'est lui qui nous envoie, tu crois ? Ta mort le comblerait. »

Puis est venue l'ultime humiliation : « Allez, déchirons-la. Immortalisons sa chute. »

En trois mouvements, sa robe a volé en lambeaux. Les flashes ont crépité sur son corps à demi nu, pantelant, jusqu'à ce que les ténèbres l'emportent...