4:Trouble et tentation
LE Point de vue d’Alessandro
Mon regard ne quitte pas son visage endormi. Livia. Ma servante.Je devrais la réveiller. Lui dire de dégager, de retourner dans sa chambre. Ce n’est pas sa place ici. Et pourtant… Je me baisse légèrement, approchant mon visage du sien. Sa respiration est calme, profonde. Ses lèvres pleines s’entrouvrent à chaque inspiration, et une étrange chaleur s’installe au creux de mon ventre.
Putain. Je serre la mâchoire et tends une main vers son épaule.
— Livia… murmuré-je doucement.
Pas de réaction. J’appuie un peu plus mes doigts sur son bras. Sa peau est chaude sous mes doigts, douce. Trop douce. Elle ne bouge pas. Je la fixe, hésitant. Elle doit être épuisée. C’est elle qui a nettoyé ma chambre. C’est pour moi qu’elle s’est fatiguée jusqu’à s’endormir sur ce tapis. Un frisson me traverse. Une étrange culpabilité, mêlée à autre chose de plus sombre, plus primitif.
Je devrais la réveiller. Mais au lieu de ça, je me redresse lentement, retirant ma main comme si sa peau m’avait brûlé. Elle a l’air si paisible. Je la laisse dormir. Je me détourne, passe une main dans mes cheveux et lâche un souffle lourd.
Ma tête est en feu, mon corps tendu d’une manière que je n’aime pas. Il faut que je me reprenne. Une douche. C’est ce qu’il me faut. Besoin de fraîcheur.
Je récupère ma valise et la pose près de l’armoire, sans prendre la peine de la défaire. Mes pas me mènent directement vers la salle de bain attenante. Là, je me déshabille rapidement, déboutonnant ma chemise avec une impatience que je ne comprends pas. Mon torse se libère du tissu, et la fraîcheur de la pièce vient caresser ma peau brûlante. Je baisse les yeux vers mes mains. Elles tremblent légèrement.
Merde. Livia.
Je chasse son image de mon esprit et me glisse sous la douche. L’eau froide frappe ma peau, me faisant expirer lentement. Le choc thermique est brutal, mais nécessaire.
La tension qui m’enserrait les muscles commence à se dissiper sous le ruissellement de l’eau. J’incline la tête en arrière, laissant l’eau couler sur mon visage, chassant les pensées indésirables.
Elle n’est qu’une servante. Juste une fille qui travaille ici.
Mais alors…
Pourquoi est-ce que son image continue de hanter mon esprit ? Pourquoi est-ce que son corps, son souffle, ses lèvres entrouvertes… refusent de s’effacer ? Je ferme les yeux, frustré. Ce séjour à la maison s’annonce plus compliqué que prévu.
LE POINT DE VUE DE LIVIA
Un bruit sourd me sort lentement de mon sommeil. De l’eau…
J’entrouvre les yeux, le corps engourdi, la joue posée contre le tapis doux. Il me faut quelques secondes pour me rappeler où je suis. Puis, tout revient d’un coup. La CHAMBRE. Le nettoyage. Et moi… endormie sur le sol.Mon cœur rate un battement.
Merde !
Je me redresse en panique, clignant des yeux pour m’adapter à la lumière tamisée de la pièce. Mon regard balaie rapidement l’espace autour de moi… et là, je la vois.
Une valise. Grande. Imposante. Posée près de l’armoire.
Je fronce les sourcils, une vague de confusion m’envahissant. Je ne me souviens pas l’avoir vue ici quand je nettoyais. Et puis…
Le bruit de l’eau coulant sous la douche attire mon attention.
Lentement, très lentement, je tourne la tête vers la porte entrouverte de la salle de bain. Non…
Il est là. Alessandro.
Mon estomac se noue violemment. J’ai dormi ici… dans sa chambre… comme une idiote. Il va me tuer. Non, pire. Il va me chasser ! Je me lève d’un bond, sentant mon cœur tambouriner follement dans ma poitrine. Mes jambes sont encore engourdies, et je manque de trébucher en me précipitant vers la porte.
Foutu sommeil ! Foutue fatigue ! Pourquoi fallait-il que ça arrive aujourd’hui ?! Je dois sortir d’ici avant qu’il ne me voie.
Avant que—
La porte de la salle de bain s’ouvre brusquement. Je me fige.
Mon souffle se bloque.
Et lui… il apparaît. Le choc De la vapeur s’échappe derrière lui, enveloppant son corps d’une aura presque irréelle. Une serviette pend nonchalamment autour de son cou, mais ce n’est pas ça qui capte mon attention.
C’est lui.
Son torse nu. Ses muscles sculptés, parfaitement dessinés, luisant encore de gouttelettes d’eau. Son abdomen dur comme du marbre. Et ce tatouage. Un dragon. Noir, menaçant, dont la tête s’étire sur son pectoral gauche, tandis que le reste serpente le long de son torse et disparaît sous l’élastique de son caleçon.
Je déglutis difficilement. Merde…C’est quoi ce corps ? On ne voit des physiques comme ça que dans les films d’action. Ou dans mes fantasmes les plus secrets.
— Wow…laché-je sans même m’en rendre compte.
Je voudrais ravaler mes mots, mais c’est trop tard. C’est à cet instant qu’il lève enfin la tête et que nos regards se croisent. Face à lui. Ses yeux. D’un brun profond, perçant, intimidant. Mon estomac se tord d’appréhension alors qu’un sourire sarcastique étire légèrement ses lèvres bien dessinées.
— C’est ta chambre peut-être ?
Sa voix grave vibre dans l’air. Mon sang se glace. Je ne sais pas quoi répondre. Mes pensées sont encore brouillées par l’image de son corps, mais la peur l’emporte.
— Je…
— Le lit est juste là, et pourtant tu as préféré le sol ?
Son ton est tranquille, presque amusé, mais son regard… il me scrute avec intensité, comme s’il analysait chaque détail de ma réaction. Je reste muette, incapable de dire quoi que ce soit.
— Tu n’as plus de langue ? Ou c’est pas à toi que je parle ?
Sa provocation me donne un frisson. Je secoue la tête précipitamment.
— Je… je suis désolée, Monsieur. Je ne sais pas à quel moment je me suis endormie. Je voulais juste… nettoyer. Ça ne se reproduira plus. Je baisse les yeux, honteuse et terrifiée à la fois. Il reste silencieux un instant, et cette attente me semble interminable.
Puis, d’une voix lente et contrôlée, il lâche :
— Tu as intérêt.
Sa dominance naturelle m’écrase. Je sens mes joues chauffer sous la gêne et l’adrénaline. Je reste figée, espérant qu’il en reste là. Mais il hausse un sourcil, comme s’il attendait quelque chose.
— Tu comptes rester là toute la nuit à me mater ou tu comptes sortir ?
Je cligne des yeux, réalisant à quel point je le fixe. Oh non.
Je tourne les talons et me précipite hors de la chambre, manquant de m’emmêler les pieds en fuyant. Le trouble.
Dans le couloir, mon cœur bat à tout rompre. J’ai honte. J’ai peur. Mais plus que tout… Je suis troublée. Pourquoi est-ce qu’il a fallu qu’il soit lui ?
Pourquoi cet homme… mon patron… dégage-t-il quelque chose d’aussi puissant ? Pourquoi est-ce que son regard m’a fait sentir aussi vulnérable ? Et surtout… Pourquoi est-ce que mon corps réagit ainsi, alors qu’il a été froid, arrogant, et grossier avec moi ?
Je m’appuie contre le mur, tentant de reprendre mon souffle. Ce séjour s’annonce beaucoup trop compliqué.
CHAPITRE 57 : ÉPILOGUE — Le calme après la tempêteUne villa isolée au bord du lac de Côme, en Italie. Une vaste demeure aux murs blancs, recouverte de bougainvilliers violets. Le ciel est clair, l’air doux. L’eau du lac scintille sous le soleil du soir.Nikolaï sort sur la terrasse pieds nus, un verre de vin rouge à la main. Il porte une chemise blanche déboutonnée au col, les manches retroussées. Son regard se perd à l’horizon. Derrière lui, Alina apparaît, vêtue d’une robe légère couleur crème, ses cheveux relevés en chignon décoiffé. Elle le rejoint silencieusement.Alina (doucement) : Tu as l’air ailleurs…Nikolaï (sourire en coin, sans la regarder) : Je suis exactement là où je veux être.Elle passe ses bras autour de sa taille, pose sa tête contre son dos.Alina : Tu te souviens de ce qu’on a traversé ? On dirait une autre vie.Nikolaï (se retournant, la regardant dans les yeux) : C’en est une. Celle-là, c’est la nôtre. Celle qu’on a gagnée… à la dure.Ils s’assoient ensemble s
Chapitre 56 La salle est faiblement éclairée par des lampes suspendues. Sur les murs, des cartes, des photos aériennes, des visages d’ennemis, des plans de bâtiments. Sur une grande table au centre, un plan en 3D de l’entrepôt fortifié du Baron.Nikolaï, debout, les mains appuyées sur la table, l’air grave. Autour de lui : Alina, Aleksandr, deux des meilleurs stratèges de leur organisation, et un ancien militaire expert en infiltration.Alina, habillée en noir, ses cheveux attachés en queue de cheval, prend la parole d’une voix calme mais assurée.Alina : (pointant la carte) L’entrepôt se situe ici, au port Est. Sécurisé sur tous les côtés. Caméras thermiques. Gardiens sur les toits. Entrée principale blindée. Mais il y a un point faible… ce tunnel ici. Un ancien passage d’évacuation condamné depuis cinq ans. Personne ne pense qu’il est encore fonctionnel.Nikolaï hoche lentement la tête.NIKOLAÏ: On entre par là. Silencieusement. Une équipe réduite, expérimentée. Une fois à l’intéri
Chapitre 54 : Le Supplice du TraîtreL’air était lourd dans cette cave aux murs de béton, imprégnée de l’odeur métallique du sang et de la rouille. Une ampoule suspendue au plafond oscillait légèrement, projetant des ombres mouvantes sur la silhouette affaissée du captif.Assis sur une chaise en fer, les poignets menottés dans le dos, le visage tuméfié et les lèvres éclatées, l’homme peinait à reprendre son souffle. Son torse se soulevait lentement, chaque respiration un supplice. Il sentait encore l’impact de la dernière droite qui lui avait brisé une côte.Devant lui, le Baron le toisait d’un regard froid, impitoyable. Son costard immaculé contrastait avec la crasse et le sang de cette pièce sinistre. Entre ses doigts, un cigare rougeoyant laissait s’échapper des volutes de fumée.— "Tu sais pourquoi tu es là ?" demanda le Baron d’une voix glaciale.L’homme releva péniblement la tête, fixant son tortionnaire avec un sourire en coin, teinté d’une insolence suicidaire.— "T’as besoin
Chapitre 53 : La Confrontation : Nikolaï et AlinaNikolaï fixait le plafond de sa chambre d’hôpital, l’esprit en ébullition. Il avait du mal à tout assimiler. Alina… Sa femme douce et fragile, avait pris sa place dans le chaos.Un léger bruit de talons claquant contre le sol attira son attention. Il tourna lentement la tête et la vit.Alina venait d’entrer dans la pièce. Ses cheveux étaient relevés en une queue de cheval serrée, son regard brûlait d’une intensité qu’il ne lui connaissait pas auparavant.Ils s’observèrent en silence quelques secondes.Puis Nikolaï fronça les sourcils et cracha d’un ton dur :— « Qu’est-ce que tu as foutu, Alina ?! »Alina sursauta légèrement, mais son regard ne vacilla pas.— « J’ai fait ce qu’il fallait. »— « Ce qu’il fallait ?! Tu réalises seulement dans quoi tu t’es mise ?! » Nikolaï grogna en serrant les dents. « T’as foutu en l’air le Baron, tu lui as volé des millions, tu as mis une cible sur ton dos ! Putain, Alina, tu te rends compte que t’as
Chapitre 52 : L’Ascension d’une Reine de GuerreLa nuit était encore sombre lorsque Alina franchit les portes du manoir, le visage marqué par la rage et la détermination. Son cœur battait encore sous l'adrénaline de l'attaque. Elle n'avait qu'une seule idée en tête : devenir plus forte.— « Rassemblez les meilleurs hommes. Immédiatement. » ordonna-t-elle d’un ton sec.Les gardes s’exécutèrent sans discuter. Ils avaient tous vu son évolution. Elle n’était plus cette femme fragile qu’ils avaient connue.Quelques minutes plus tard, dans une immense salle d’entraînement au sous-sol du manoir, Alina se tenait face à six de ses hommes. Elle retira sa veste, attachant ses cheveux en une queue-de-cheval serrée. Ses yeux brillaient d’une lueur féroce.— « Je veux être prête à tout. Arme, corps-à-corps, défense… Rien ne doit me surprendre.** »L’un des hommes, un ancien mercenaire du nom de Viktor, esquissa un sourire en coin.— « Tu veux vraiment qu’on y aille sérieusement, patronne ? » demand
Chapitre 51 : La Chute du Baron – Répercussions et VengeanceAlina quitta la banque avec une satisfaction froide. Le Baron venait de perdre tout ce qu’il possédait—une humiliation qu’il ne pardonnerait jamais.Dans la voiture, Aleksandr, assis à côté d’elle, croisa les bras et soupira.— « Tu viens de signer notre arrêt de mort, Alina. »Elle tourna la tête vers lui, un regard brûlant de détermination.— « Non, Aleksandr. Je viens de signer le sien. »Un silence pesant s’installa.— « Maintenant, il est acculé. Il n’a plus d’argent pour payer ses hommes, plus de pouvoir pour contrôler ses alliances. Il va être vulnérable. Et quand il sera au plus bas… je l’achèverai. »Aleksandr secoua la tête, mais il ne dit rien. Il savait qu’Alina ne reviendrait pas en arrière.Chez le Baron – La Descente aux EnfersLe Baron, assis dans son immense bureau luxueux, fumait un cigare lorsqu’un de ses hommes entra précipitamment.— « Patron... On a un problème. »Le Baron plissa les yeux.— « Quel genr