La nuit était sombre.
La pluie tombait. La tempête faisait encore rage. L’océan l’avait rejetée sur le sable blanc d’une île sinistre, où nul ne pouvait s’aventurer sans risquer sa vie pour l’atteindre. La lune éclairait son corps inconscient, étendue, encore à moitié dans l’eau. Le souffle de vie qui l’à traversa lui fit recracher la mer de ses poumons, et son instinct la fit ramper plus haut sur la berge, pour respirer et éviter la noyade. Elle avait réussi à se relevé. Elle pressait sa main sur sa blessure à son avant-bras. Elle était profonde. L’eau salée ne faisait cessé le saignement. Le froid là tétaniser. Le vent emporté ses cheveux. Son doux parfum de fraises enivrante se répandait dans l’air. Elle observait le large. Le navire sur lequel elle était, sombrait dans les abysses. Des souvenirs revinrent à elle en flash : Le capitaine essayant de donner les ordres aux matelots ; les canons qui passaient de bâbord à tribord sous la houle ; la figure de proue transpercant les vagues quand elle ne se faisait pas engloutir par les flots, jusqu’au moment où le mat principal céda et se brisa, faisant chavirer le navire, et la propulsant à la mer. Elle était miraculée. Personne n’aurait dû survivre. L’île sur laquelle elle se trouvait était entouré d’événements climatiques imprévisibles. Seul un excellent navigateur pouvait franchir cette barrière naturelle. Mais elle sourit. Elle luttait contre sa douleur, mais ses genoux tremblaient : ils ne la portait plus. Elle s’effondra dans le sable, assise sur ses genoux, et eu une pensée à haute voix : - Pas aujourd'hui... Sa tête tomba en avant ; elle venait de perdre connaissance, sans tomber. Au loin, un homme avait assisté à toute la scène, depuis une falaise où se trouvait un château. Il avait vu la tempête emporter le navire. Il avait vu cette femme s’échouée sur la plage. En se rapprochant d’un pas léger, il s’était arrêter à proximité. Il avait vu cette femme se relevé pour observer et analyser la situation. Il l’avait vu sourire en s’effondrant. Il l’avait entendu prononcer ses quelques mots. Qui était-elle pour avoir survécu à un naufrage et échoué sur une île qu’il était l’un des seuls de ce monde à pouvoir atteindre ? Il s’est approcher. Il évaluait la blessure de la jeune femme. Il l’a détaillait. Elle avait de longs cheveux noirs tombant au milieu de son dos, un beau visage, des yeux légèrement en amandes, de belles lèvres. Elle portait un simple débardeur, mais également un collier qui l’intriguait : le pendentif était une véritable griffe de dragon. Un petit dragon cela dit. Comment une si jeune femme pouvait-elle en posséder une ? Même les plus grands chasseurs avaient du mal à en neutraliser un, et ce sont des créatures rares. De plus, sa morphologie ne correspond pas à une combattante ou à une guerrière. Elle semblait être sous alimentée depuis un certain temps. Plutôt une survivante. Mais il venait de la voir faire faire demi tour à la Mort elle-même. Ses mots résonnaient dans son esprit, et elle avait sourit. Quelque chose n’était pas normal. Il se surpris à vouloir lui apporter son aide, sans comprendre pourquoi. Ce n’était pas vraiment son genre... Mais il écoutait son instinct sans se poser trop de questions pour le moment. Il en saurait sûrement plus quand elle se réveillerait. Il fit glisser sa main droite dans le bas de son dos pour l’incliner sur son bras, passa la gauche entre ses mollets et ses cuisses pour venir la soulever dans ses bras. Elle pesait un poids plume. Encore plus légère qu’il ne l’aurait cru. Il vit ses longues jambes pendante, lisses et tout de même musclées. Sa poitrine était ni trop petite ni trop volumineuse. Tout ça, il s’en rendait compte en s’assurant qu’elle n’avait pas d’autres blessures apparentes. Il prit la décision de prendre le chemin menant au château, en passant par les grottes, pour la protéger de la pluie et du vent. Il l’à déposa au sol contre une paroie assez lisse, et nottaya la blessure à l’aide d’une mousse présente sur la roche. Mais soudainement, les yeux de la jeune femme se mirent à rouler sous ses paupières, et des tremblements commençaient. Les yeux qui se révulsent, les tremblements et maintenant la mousse qui apparaît sur ses lèvres : elle convulse. Mais même là, il calcule son coup. Il observe son corps se battre, tandis qu’il vient enfin agir sur sa langue pour ne pas qu’elle s’étouffe avec, et penchée la tête sur le côté. Lorsqu’elle se réveil brutalement, elle se redresse avant d’ouvrir les yeux et percute la tête de l’homme brutalement. Il n’à pas bouger. Mais elle s’est réveillée trop vite. Elle est trop... Consciente. Trop... Vivante.L’air était lourd. Pas de chaleur, ni d’humidité… mais une densité d’attente, comme si le monde retenait son souffle. Les deux hommes s’arrêtèrent presque au même moment, chacun par une entrée différente de la grotte aux reflets bleus. Ils ne s’étaient pas vus depuis ce jour maudit. Celui du dragon. Celui du choix. Ils ne se saluèrent pas. Il n’y avait pas besoin. La grotte scintillait d’une lumière irréelle. Des algues phosphorescentes ruisselaient sur les parois rocheuses, s’illuminant par vagues successives au gré des souffles du vent invisible. L’eau pure, presque céleste, créait des reflets bleus dansants, projetant des illusions mouvantes sur la pierre noire. À l’abri, sur un lit naturel formé de racines, de mousse épaisse et de cristaux, reposait Héléna. Elle semblait… en paix. Le visage détendu. Les mains posées sur son ventre,
Le ciel était devenu plus lourd, comme si chaque battement d’ailes invisibles rapprochait les deux hommes du sommet. Ils ne marchaient pas sur le même chemin, ni au même rythme, mais une chose était certaine : le vent portait la même odeur sur leurs pas. Une odeur ancienne, entre le charbon, la pierre sacrée, et la mémoire. Une odeur de passage. Ils arrivaient. Là où l’esprit avait été confronté à ses racines, c’était maintenant le cœur qui serait mis à nu. Les distances n’étaient pas les mêmes. Les silences non plus. Mais tous deux sentaient cette même brûlure, lente et sourde, dans leurs veines : celle qui précède une transformation. Et quelque part, à l’horizon, au-dessus des nuages ou au creux d’un gouffre, une silhouette draconique attendait, immobile, muette, et déjà témoin. 🔥 Haruka : La Forge du Serment Le sanctuaire était creusé dans la pierre noire d’une montagne solitaire, si ancienne qu’aucune mousse n’osait y pousser. Haruka arriva sans prononcer un mot, les
« Un monstre qui doute de lui-même n’en est plus vraiment un. »Assis au bord d’une falaise escarpée, Tsaïko laissait pendre ses jambes dans le vide.Son manteau de plumes noires balayait les roches, s’alourdissant parfois sous les bourrasques qui le giflaient.Le vent jouait avec ses mèches blondes, mais lui, restait immobile.Le regard rivé vers la lune.Elle était pleine ce soir.Son reflet s’étendait à la surface de l’océan, créant une cicatrice de lumière sur la peau calme et sombre de l’eau.Tsaïko ne regardait pas vraiment la lune.Il regardait ce qu’elle reflétait en lui.Entre ses doigts, il faisait tourner la bague.Simple. Ancienne.Montée d’une obsidienne noire polie.La bague de sa mère.Il l’avait glissée à son auriculaire, comme pour l’empêcher de lui échapper à nouveau.Et pourtant, il ne pouvait s’empêcher de penser…- "Elijah l’accepterait-il ? Même s’il ne m’accepte pas, moi ?"Son esprit dérivait malgré lui.Vers elle.Vers la femme qu’il avait aimée, détruite, pu
« La rivière ne pose pas de questions.Mais elle emporte les réponses. »Le corps tendu, l’esprit encore secoué, Haruka se sentait écrasé par l’épreuve qu’il venait de traverser.Pas par fatigue physique, non… mais par ce poids invisible que seuls les cœurs lucides portent : le doute.Les visions qu’il avait eues lui tournaient dans la tête comme un poison lent.Il y avait d’un côté la mort : la femme qu’il aime ou l’enfant qu’elle porterait…Et de l’autre, la vie : un futur de paix, de chaleur, de foyer.Un fils d’adoption qui aurait choisi de l’aimer.Une famille. L’amour véritable Il resta longtemps immobile, accroupi au bord d’un petit ruisseau.Ses mains plongées dans l’eau glacée, il observait les reflets difformes de la lune danser à la surface. L’eau pétillait dans le courant.Puis, dans un souffle, il murmura pour lui-même :- Si je ne choisis pas… le destin le fera à ma place.Et Haruka n’a jamais été du genre à fuir ses responsabilités.Il se glissa lentement dans le coura
《Avant de franchir le seuil, il faut savoir ce qu’on laisse derrière.》Le temps s’est figé.Dans deux lieux différents, séparés par des mers et des cieux, deux hommes s'arrêtent.Deux esprits battus, deux corps éreintés, deux cœurs toujours en feu.Ils ont vu ce que peu d'hommes osent regarder.Leurs doubles.Leurs chaînes.Leurs vérités.Ils ont frôlé la rupture.La tentation du néant.La douceur de la chute.Mais ils se sont relevés.À présent, la route se divise.Non plus vers l’intérieur… Mais vers l’avant.Vers elle.L’un a forgé sa foi dans le silence.L’autre dans le feu.Et tous deux savent que la prochaine épreuve ne sera plus un combat contre soi. Mais contre tout.Alors avant que les tempêtes ne se reforment, avant que les lames ne s’entrechoquent, avant que les promesses ne soient tenues…Ils prennent une dernière pause.Pas pour fuir.Pour se souvenir.À l’Est, une source d’eau claire. Un homme accroupi, les mains dans le courant. Il pense à l’honneur, à la lumière, à l
La fin de l’épreuve ne fut pas une victoire…C’était un effondrement.Tsaïko avait quitté le temple en silence, les muscles raidis, les nerfs à vif.Dans son poing : une plume noire. Elle lui avait été donnée, sans mot. Comme un sceau. Ou une malédiction. Il ne s’en était pas encore débarrassé.Il marcha longtemps. La terre n’était plus la même.Pas tout à fait réelle. Les paysages défilaient comme des souvenirs, des fragments de lieux qu’il avait traversés… ou détruits. Des colonnes brisées. Des arbres morts. Un rivage sans horizon.Le monde semblait s’effacer derrière lui, et se recomposer devant lui. Comme si quelque chose le poussait à avancer.Il n’y avait plus de garde. Plus de combat. Plus d’armée. Seulement le poids de ce qu’il avait vu.De ce qu’il avait ressenti. De ce qu’il avait perdu… ou avoué.Un point de lumière apparut sur le chemin. Un battement. Comme un cœur. Il s’arrêta devant.Une voix intérieure, celle qu’il avait entendue dans le temple, chuchota :- Ce n’était
Le vent dans ses cheveux. Le silence des steppes.Le bruit de ses pas. Régulier. Immuable.Haruka n’a jamais aimé les adieux. Il n’en fait pas.Il préfère la marche. Elle est droite. Elle ne trahit pas. Elle mène quelque part.Dans sa main, un éclat de plume noire. Souvenir du dragon. Ou de son propre chaos.Dans sa tête… le visage d’Héléna — pas celui qu’elle montre au monde. Celui qu’il a vu quand elle s’est endormie dans ses bras, vulnérable.Et celui qu’il n’a pas pu retenir, quand elle est partie.-Je ne l'ai pas perdue. Elle m’a confié son silence. Et je le porterai jusqu’à ce qu’elle le reprenne.Les terres changent. La brume s’épaissit. La nature devient… trop calme. Trop consciente. Le sol pulse sous ses pieds. Comme un cœur végétal.Et Haruka s’arrête enfin. Le sabre toujours dans le dos, mais la main non tendue. Il comprend. Ce n’est pas une épreuve de combat.C’est une épreuve de soi.🪻 Le Jardin qui RespireDevant lui : une arche de bois tressée de racines.Elle s’ouvr
Cela faisait des années qu'il n'était pas revenu dans ce temple maudit, où ces ancêtres avaient usés de leur pouvoir de noblesse contre les esclaves.Peu de personnes savent à quelles atrocités divines servait se temple.Le défi était de taille.Dans le meilleur des cas, il obtiendrait la permission de rester auprès de la femme qu'il aime, même avec une certaine distance.Et dans le pire des scénarions, il passerait de vie à trépas, et ça lui convenait. Mais il avait beaucoup de fantômes dans son passé...Il entra dans la chambre de l'épreuve, plutôt perplexe.Le claquement de ses bottes raisonne dans le marbre froid.L'air est chargé d'un vieux parfum de souffre et de regrets.Devant lui, une pièce immense, ronde, sans murs.Que des miroirs.Des dizaines. Peut-être des centaines.Certains brisés. D'autres ternis.Mais tous le regardent.Il avance.Et dans chacun de ces reflets… Ce n’est pas lui qu’il voit.📜 Vision du premier miroir : Le garçon au pistolet.Un enfant de dix
Mes émotions ne faisaient que se bousculer dans mon être. J’avais passé tant d’années à le fuir, à espérer de ne jamais le revoir, mais il ne fallait pas oublié qu’il avait été mon premier amour, ex-fiancé, et père de mon fils.Je me mis à hurler son prénom, d’une voix suppliante. D’une manière positive au départ, puis négative au fil du temps, il avait toujours été présent dans ma vie, et quelque part, au fond de moi, je ne voulais pas qu’il en sorte.Il continua de s’éloigner sans se retourner, faisant la sourde oreille dans un premier temps.- TSAÏKO !!! Une onde de choc s’échappa de mon corps tandis que je tombais à genoux pour frapper le sol de mes poings, une onde étrange... Comme du vent qui soufflait le sol, comme une brève lumière éblouissante.Il se retourna enfin, et céda a l’appel. Il se mit a courir, réduisant la distance. Elle hurlait à plein poumons, un mélange de douleurs et de doutes, de souvenirs douloureux et d’espoirs naissants. Haruka arriva, et ils se stoppèr