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La Renaissance : L’art de la vengeance

La Renaissance : L’art de la vengeance

By:  Sally BoutetCompleted
Language: French
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Le jour du verdict, mon fiancé Alfred Fresnel m'a suppliée de renoncer à plaider non coupable et d'accepter l'aveu de culpabilité. « Je sais que tu es innocente, mais elle porte mon enfant. Je peux pas la laisser croupir en prison », il a serré mes mains en sanglotant, « Ségolène, c'est aussi pour ton bien. » J'ai signé alors l'aveu sans hésiter. Dans ma vie antérieure, j'avais obstinément refusé d'endosser le crime à la place de Romaine Jégou. Résultat : non seulement j'avais écopé de prison, mais Alfred, fou de rage, m'y avait fait torturer jusqu'à la stérilité permanente. Cette fois-ci, j'ai choisi de lui donner satisfaction. Le lendemain, les médias ont déversé des nouvelles sur mon « vol de secrets commerciaux ». La vraie coupable, Romaine, a joué même le témoin oculaire : « C'est bien elle ! Je l'ai vue s'introduire en catimini dans le groupe Thiers ! » Mais l'après-midi même, à l'audience, le plaignant Isaac Thiers a retiré plainte. Sous les regards médusés de l'assistance, il a sorti même une bague de fiançailles et a mis un genou à terre : « Ségolène, cette fois-ci, veux-tu m'épouser ? »

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Chapter 1

Chapitre 1

À peine avais-je signé l'aveu qu'une lueur calculatrice a traversé le regard d'Alfred. Me voyant l'observer, il a affiché aussitôt une expression faussement tourmentée.

« Ségolène, sois tranquille, je te trouverai le meilleur avocat. Une fois en prison, je paierai pour t'arranger des conditions et obtenir ta libération anticipée. »

J'ai réprimé un sourire amer et lui ai répondu d'un ton glacé : « Inutile. »

Il a joué aussitôt l'affolement : « Ségolène ! Je sais que tu es abattue, mais il ne faut pas baisser les bras comme ça. Si tu renonces maintenant, tes parents… »

Il continuait à étaler sa « sollicitude ». Sans les épreuves de ma vie antérieure, j'aurais pu y croire.

La dernière fois, après mon refus de plaider coupable, il avait retourné sa veste sans pitié. Non seulement il avait fabriqué des preuves pour m'envoyer en prison, mais il avait aussi soudoyé des détenues pour qu'elles m'arrachent à jamais ma fertilité avec des instruments glacés.

Je le haïssais ! C'était pourtant LUI qui, voulant s'emparer des secrets du groupe Thiers, avait ordonné à Romaine de voler les documents clés. Pourquoi devais-je, innocente, subir le pire sort ?

« Ségolène ? » La voix d'Alfred m'a ramenée à la réalité, « Tu es toute pâle… »

J'ai serré les poings, mes ongles s'enfonçant dans ma paume : « Ça va. »

Puis, forçant un sourire, j'ai menti : « C'est juste… l'idée de la prison qui m'effraie. »

L'homme a tenté aussitôt de saisir ma main, mais j'ai esquivé avec discrétion.

Une lueur de surprise a traversé son regard, mais vite submergée par la satisfaction de ma capitulation. Il a rangé méticuleusement le document dans sa serviette : « Je soumettrai cet accord au juge lors de l'audience dans trois jours. »

Il m'a juré : « D'ici là, personne n'en saura rien, je te le promets. »

J'ai hoché la tête, impassible, attendant la suite de la procédure.

Lorsque j'ai franchi les portes du tribunal, Alfred m'a ouvert la portière, sa main a couvert mon front, comme il l'avait fait durant trois ans.

Mais je savais que tout avait changé entre nous, malgré ses yeux toujours aussi tendres, malgré ce rôle de fiancé attentionné qu'il s'obstinait à jouer.

« On rentre maintenant », a-t-il dit.

Rentrer où ? Dans ce prétendu « chez nous » ? Rien qu'en l'entendant, j'ai eu un rire amer.

Cette villa qui abritait nos souvenirs n'avait sans doute plus de place pour moi.

Effectivement, dès que la porte s'est ouverte, une odeur de parfum inconnue nous a enveloppés. Le décor avait entièrement changé : le style épuré que j'aimais était remplacé par une accumulation d'objets clinquants.

Notre photo de mariage, jadis trônant au salon, gisait maintenant dans le débarras, recouverte de poussière parmi des vieilleries.

Alfred, me voyant fixer ce cliché rejeté, a eu un bref mouvement de gêne. Mais son masque de tendresse est revenu aussitôt : « Pardonne-moi… Tout ça, c'est Romaine qui a voulu… »
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