Kalen
Le bruit de la foule s'estompa dans mes oreilles alors que mon regard se posait sur elle. Un simple éclat parmi les ombres du marché, mais l'instant où mes yeux rencontrèrent les siens, tout le reste sembla se dissoudre. Il n'y avait que cette silhouette fragile, accroupie sur le sol, les bras liés dans une soumission totale. Sa peau pâle, marquée par la douleur et l'humiliation, m'intrigua plus que je ne l'aurais voulu l'admettre.
Je n'étais pas venu ici pour acheter une esclave, ni pour me perdre dans les intrigues de ce marché infâme. Mais dès que j'ai vu cette jeune femme, un besoin irrationnel m'a saisi. Il n'y avait pas de place pour la raison, pas de place pour l'hésitation. Un magnétisme sombre, impossible à ignorer, m'a attiré vers elle. Son regard, même noyé dans la terreur, portait en lui quelque chose... quelque chose que je n'arrivais pas à définir. Peut-être était-ce la souffrance qui émanait d'elle, ou cette étrange lueur de défi qui brûlait dans ses prunelles, mais je savais que je ne pouvais pas détourner les yeux.
Elle était belle, d'une beauté qui ne demandait qu'à être brisée. Ses traits étaient fins, presque angéliques, mais il y avait dans son expression un feu qui me dérangeait. Une innocence fragile et une force intérieure à peine perceptible. Elle n'était pas comme les autres esclaves de ce marché. Non, elle semblait différente... unique.
Je sentis une agitation grandir en moi, quelque chose de plus viscéral que je n'avais jamais ressenti pour une simple humaine. Elle n'était qu'une marchandise, je le savais. Mais en la voyant, tout cela m'apparaissait soudainement comme une illusion, un masque posé sur la réalité brute. Elle n'était pas juste une esclave parmi d'autres. Elle avait quelque chose que les autres n'avaient pas, et ça me dérangeait plus que je ne pouvais l'accepter.
Les enchères commencèrent. Je savais que j'étais là pour autre chose, mais chaque mot du maître de cérémonie résonnait dans ma tête comme un écho lointain. Je n'écoutais plus rien. Mon esprit était entièrement accaparé par l'idée de posséder cette femme. De briser cette résistance qu'elle portait, comme une aura indélébile autour d'elle.
Le premier enchérisseur proposa une misérable somme. Je n'accordai aucune importance à cette offre. Mais lorsqu'un démon entra dans l'enchère, l'atmosphère changea. Je le voyais, imposant, menaçant, une créature de ténèbres, et un rictus cruel se dessina sur son visage. Il voulait l'acheter. Il voulait la faire sienne. La pensée même de cette possibilité fit naître un frisson de colère froide dans ma poitrine. Une rage qui, pourtant, me faisait aussi sentir... quelque chose d'autre. Un désir irrationnel, pur, mais terrifiant.
Je levai la main. "Deux cent pièces d'or."
Le démon tourna son regard noir vers moi, et je crus percevoir une lueur de défi dans ses yeux. Ce n'était pas qu'une simple vente. C'était une lutte de volontés. Et je n'allais pas perdre.
Je sentis le poids des regards sur moi. Elle m'était destinée, même si elle n'en avait pas conscience. Même si je ne savais pas pourquoi je faisais ça. Pourquoi elle. Pourquoi maintenant. Mais il était trop tard pour douter. Tout dans cet instant me poussait à la prendre. À la soumettre.
Lorsque la vente fut finalisée et le démon mort.
Je m'avançai vers elle, son regard toujours rivé au sol, évitant mes yeux comme si elle pouvait m'échapper. Elle ne le pouvait pas. Personne ne le pouvait.
Mes doigts frôlèrent sa peau lorsqu'elle releva enfin les yeux vers moi. Cette lueur de défi dans ses prunelles était toujours là mais derrière je pouvais voir sa peur. Elle m'excitait. Une partie de moi se délectait de l'idée de briser cette résistance, de la pousser à ses limites, de découvrir ce qu'elle cachait derrière cette façade fragile. Je me penchai légèrement, murmurant :
— "Tu es mienne, aiwë "
Elle ne répondit pas. Mais je la vis trembler, juste un instant. Elle savait que sa vie venait de changer, mais elle n'avait pas encore conscience de l'emprise que je pouvais exercer sur elle. Ni de la fascination que j'éprouvais pour elle.
Elle était à moi,MIENNE !
aiwë = petit oiseau en elfique
KalenLe bruit de la foule s'estompa dans mes oreilles alors que mon regard se posait sur elle. Un simple éclat parmi les ombres du marché, mais l'instant où mes yeux rencontrèrent les siens, tout le reste sembla se dissoudre. Il n'y avait que cette silhouette fragile, accroupie sur le sol, les bras liés dans une soumission totale. Sa peau pâle, marquée par la douleur et l'humiliation, m'intrigua plus que je ne l'aurais voulu l'admettre.Je n'étais pas venu ici pour acheter une esclave, ni pour me perdre dans les intrigues de ce marché infâme. Mais dès que j'ai vu cette jeune femme, un besoin irrationnel m'a saisi. Il n'y avait pas de place pour la raison, pas de place pour l'hésitation. Un magnétisme sombre, impossible à ignorer, m'a attiré vers elle. Son regard, même noyé dans la terreur, portait en lui quelque chose... quelque chose que je n'arrivais pas à définir. Peut-être était-ce la souffrance qui émanait d'elle, ou cette étrange lueur de défi qui brûlait dans ses prunelles, ma
Le sol tremblait sous les coups lourds des pas de Murzok alors qu'il se dirigeait d'un pas vengeur vers Kalen. L'air autour de lui semblait se tordre, se noircir, comme une ombre qui dévorait tout sur son passage. Le démon, une créature d'un autre monde, avait la peau écailleuse et des yeux brûlants d'un rouge vif, fixés sur Kalen avec une haine dévorante."Tu penses pouvoir m'empêcher de les prendre, elfe ?" Murzok cracha avec dédain, sa voix grave résonnant dans toute la pièce. "Tu n'es qu'un insecte, une ombre sans pouvoir face à la véritable force."Il bondit alors, ses griffes effilées comme des rasoirs projetées vers Kalen, dans un mouvement fulgurant et impitoyable. Le démon était rapide, incroyablement rapide pour sa taille gigantesque, et la vitesse de son attaque laissait à peine le temps de respirer.Kalen n'eut pas de réaction immédiate. Il se tenait là, les bras croisés, observant le démon se précipiter sur lui avec une tranquillité glaciale, comme si ce n'était qu'une di
Les portes de la salle d'enchères s'ouvrirent dans un grincement sinistre. Un souffle collectif parcourut la foule. Les captifs, alignés comme des marchandises, furent poussés vers l'avant. Élora et Liora, côte à côte, restaient immobiles, tentant de masquer leur nervosité sous un masque de calme. Leur plan était simple : se vendre au plus offrant, mais à condition d'être achetées ensemble, et de préférence par quelqu'un de relativement "gentil", ou du moins, moins cruel.Le premier esclave fut amené sur l'estrade. Il était un jeune homme aux cheveux noirs enchevêtrés et aux yeux vides, l'âme brisée par des années de souffrances invisibles. Le cri d'une vente s'éleva, mais une tension particulière se fit sentir dans l'air. Ce n'était pas n'importe quel acheteur qui se profilait.Derrière la foule, un être gigantesque émergea des ténèbres. Il était entouré d'une aura de pouvoir noir, sa silhouette massive projetant une ombre oppressante. Un démon. Haut de plus de trois mètres, avec de
Élora se sentait de plus en plus vulnérable. L'air lourd de magie noire et de malheur pesait sur ses épaules, mais une pensée la guidait : elle devait se préparer. Le moment où elle serait vendue approchait, et elle devait rester calme, stratégique."Ne laisse personne voir ta peur", chuchota Liora, alors qu'elles s'aventuraient plus loin dans le marché. "Ils cherchent la faiblesse. Si tu montres un signe de panique, tu seras vendue à quelqu'un d'encore plus cruel. Nous devons nous préparer à l'enchère."Élora hocha la tête, une lueur de détermination dans ses yeux. Ce n'était pas l'issue qu'elle désirait, mais pour l'instant, il n'y avait pas d'autre option. Elle savait que pour espérer un jour s'échapper, il fallait être rusée, et parfois, se soumettre aux règles du jeu avant de pouvoir les briser.Les deux jeunes femmes se glissèrent entre les étals, leur démarche discrète, observant les marchands et les autres captifs. Des esclaves étaient alignés comme des objets de valeur, leurs
La nuit était tombée depuis longtemps, et les étoiles étaient cachées derrière un voile de nuages sombres. Émerveillée et terrifiée à la fois, Élora se tenait là, dans le cœur du marché des elfes noirs. Un lieu aussi étrange que menaçant, baigné de lumière vacillante provenant de torches à la flamme bleutée. Les ruelles étaient remplies de créatures de toutes sortes : des gobelins, des fées noires, des créatures aux formes indistinctes qui semblaient glisser dans l'ombre.Le bruit était assourdissant. Les voix des marchands, les négociations hâtives, les éclats de rire d'êtres à l'apparence sinistre se mêlaient au bourdonnement général. Élora se sentait terriblement petite, presque invisible, dans cette foule d'êtres surnaturels.Mais alors qu'elle avançait, les yeux écarquillés, un visage attira son attention. Une jeune femme, presque de son âge, la fixait avec une intensité étrange. Elle avait de longs cheveux bruns, tirés en une tresse épaisse, et ses yeux bleus perçaient l'obscuri
Le bois craqua sous l'impact du verre jeté contre le mur.— Espèce d'incapable ! gronda Mirella, la fille aînée du comte, les joues rouges de colère. Tu es vraiment bonne à rien !Élora baissa la tête, les poings serrés. La douleur cuisante sur sa joue, là où le liquide encore tiède l'avait éclaboussée, n'était rien comparée à l'humiliation qui lui tordait l'estomac. Tout ça pour une tasse de thé un peu trop chaude.Dans le grand salon du manoir, les rires moqueurs de Darius et Léon, les fils de Raeden, résonnèrent. Assis dans leurs fauteuils de velours, ils la regardaient de haut, comme un insecte écrasé sous leur semelle.— Elle n'est même pas capable de servir du thé correctement, ricana Darius. Pourquoi père la garde encore ici ?— Parce qu'elle fait une bonne servante, répondit Mirella avec un sourire narquois.Élora ravala sa colère et se pencha pour ramasser les morceaux brisés de la tasse. Sa place dans cette maison n'était rien d'autre que celle d'une domestique. Depuis la mo