La renaissance de l'ex-femme du milliardaire

Chapitre Un

Point de vue de Rina

Debout près de la fenêtre, la brise fraîche caressait ma peau tandis que je contemplais les étoiles. J'avais toujours eu espoir, sachant que tout irait bien un jour.

Tout s'est finalement bien passé. Mon visage rayonnait de joie, tandis que la voix du médecin résonnait à mes oreilles. « Vous êtes enceinte, Madame. » C'était ce qu'il avait dit cet après-midi.

Depuis mon mariage, j'ai toujours rêvé d'avoir un enfant et maintenant que j'étais enceinte, j'avais hâte d'annoncer la bonne nouvelle à Ethan.

Mark était mon mari.

J'ai glissé la main dans ma poche, regardant l'heure : il était vraiment tard. C'était inhabituel de sa part. Des frissons m'ont parcourue tandis que je pensais à toutes les raisons possibles pour lesquelles il serait si tard ce soir.

Et s'il lui était arrivé quelque chose ?

Mon téléphone a sonné soudainement, me tirant de mes pensées. Voir son nom défiler sur l'écran m'a soulagée. J'ai répondu rapidement.

« Mark ? Où es-tu ? Sais-tu à quel point je suis inquiète ? » Je me suis précipitée dehors.

Sa voix était calme, presque trop calme.

« Rina, viens m'ouvrir le portail. »

Je n'ai pas hésité. Je suis descendue en courant, le cœur gonflé de soulagement. Peut-être que je réfléchissais trop. Peut-être que ce soir, quand il entrerait, je pourrais enfin lui annoncer la nouvelle qui allait tout changer.

Le bruit du moteur de sa voiture m'a accueillie en premier. J'ai tendu la main vers le portail et l'ai ouvert, mais mes pas ont faibli.

Il y avait quelqu'un d'autre sur le siège passager. Une femme. Son sourire – audacieux, sans complexe – m'a frappée comme de l'eau glacée.

Ma gorge s'est serrée. « Mark… qui est-ce ? » Ma voix tremblait, ma main agrippant le bord du portail comme si c'était la seule chose qui me maintenait debout.

Il est sorti et a refermé la porte avec un bruit sourd. Son regard n'a pas croisé le mien, et lorsqu'il l'a enfin croisé, il n'y avait aucune chaleur. « Voici Clara », dit-il d'un ton neutre. « Ma maîtresse. Il est enfin temps qu'elle rentre. »

L'espace d'un instant, je n'ai pas pu respirer. Le monde autour de moi a tourné, et pourtant je suis restée figée, le regardant fixement, puis la femme qui sortait de la voiture de mon mari avec un sourire narquois.

C'était comme un rêve – non, un cauchemar dont je ne pouvais me réveiller. Mes lèvres se sont entrouvertes, mais aucun mot n'en est sorti. J'avais envie de crier, de pleurer, de lui dire que ce soir, plus que tout, il ne pouvait pas me faire ça.

Parce que j'étais enceinte. Après des années d'attente. Après des années de prières et de larmes.

Mais au lieu de cela, je suis restée plantée là, ma joie s'effondrant en moi, tandis que l'homme que j'aimais me regardait comme une étrangère.

Je me suis figée. Mon cœur hurlait contre ma poitrine, mais ma voix sortait à peine. « Qu'est-ce que tu racontes ? Mark, ce… ce n'est pas drôle. »

Il a expiré, impatient. « Elle est enceinte, Rina. Elle porte mon enfant. »

Ces mots me frappèrent plus fort que n'importe quelle gifle. Enceinte. Mes genoux fléchirent. Ma poitrine se serra jusqu'à me rendre la respiration impossible. Quelques heures auparavant, je m'accrochais à mon propre miracle, persuadée qu'il nous unirait plus étroitement. Maintenant, il le déchirait avant même que j'aie eu le temps de le lui dire.

Les larmes brouillèrent ma vue. Je me retournai, titubant à l'intérieur avant qu'ils ne me voient craquer. L'air, qui m'avait semblé frais plus tôt, me parut maintenant épais, m'étouffant comme si mes propres émotions s'étaient élevées pour m'étrangler. Je ne pouvais m'empêcher de trembler.

Je montai en courant, me tenant le ventre pour me protéger, essayant de donner un sens à tout cela. Ce devait être un cauchemar. Un rêve malsain et tordu. Il ne pouvait pas le penser. Il ne pouvait pas.

La porte du rez-de-chaussée s'ouvrit et se referma. Des pas lourds suivirent, réguliers et froids. Il n'hésita même pas en entrant dans notre chambre. Il tenait un dossier.

« Signe les papiers du divorce, Rina », dit-il d’une voix basse mais sèche. « Ce soir.»

Je relevai brusquement la tête, les yeux écarquillés. « Non… Mark, arrête. Ce n’est pas réel. Tu ne peux pas être sérieux. Dis-moi que tu plaisantes.» Ma voix se brisa, désespérée, cherchant la moindre trace de l’homme que j’aimais.

Mais son regard ne s’adoucit pas. Sa mâchoire se crispa lorsqu’il laissa tomber le dossier devant moi. « J’ai pris ma décision. Signe-le.»

Je repoussai les papiers vers lui en secouant la tête. « Après tout ce qu’on a traversé ? Après les vœux qu’on a faits ? Tu amènes une autre femme ici et tu me demandes de signer ça ? Tu ne peux pas être aussi cruel, Mark.»

Ses lèvres se tordirent, entre pitié et dégoût. « Cruelle ? Tu veux parler de cruauté, Rina ? Sais-tu combien d'années j'ai attendu ça… un enfant ? Sais-tu combien de nuits je suis rentrée à la maison pour trouver le silence tandis que tu t'endormais en pleurant parce que tu ne pouvais pas m'en donner un ? »

Ma poitrine se serra. Ses mots me blessèrent plus profondément que des couteaux. « Ne… ne dis pas ça. Ce n'était pas ma faute. J'ai essayé, Mark. Je le voulais autant que toi… »

« Tu as échoué, Rina », lança-t-il d'une voix si tranchante qu'elle me transperça. « Tu as échoué en tant qu'épouse. Et Clara m'a donné ce que tu ne pouvais pas. Elle m'a donné un enfant. »

Les larmes coulaient à flots, brûlantes et interminables. « Tu ne sais même pas », murmurai-je d'une voix brisée. « Tu ne sais même pas ce qu'aujourd'hui a représenté pour moi. Je… » Ma voix se brisa avant que je puisse le lui dire. Avant que je puisse prononcer les mots que j'avais portés avec tant de joie.

Mais son visage se durcit, impassible. « Peu importe ce que ce jour a signifié pour toi. Ce qui compte, c'est que j'ai enfin un héritier. Et jeCe n'est pas avec toi.

Mes genoux ont cédé, mais j'ai refusé de tomber devant lui. Je me suis serrée le ventre, mon bébé, la seule chose qui m'empêchait de m'effondrer.

Au début, j'ai secoué violemment la tête. « Je ne le ferai pas. Je suis ta femme. Tu ne peux pas me laisser tomber comme ça. Tu ne peux pas… » Mes paroles se sont transformées en sanglots, ma poitrine me faisait si mal que j'avais du mal à respirer.

Il s'est penché plus près, d'un ton définitif. « Rina. Signez-le.

Quelque chose en moi s'est brisé. Ma main tremblait en prenant le stylo. Mon cœur hurlait à chaque mouvement, mais mon corps me trahissait. L'encre coulait sur le papier, scellant la fin d'un mariage que je croyais éternel.

Dès l'instant où le stylo m'a glissé des doigts, je n'ai plus pu me retenir. Mes pieds ont bougé sans que je m'en rende compte, m'emportant hors de la pièce, hors de la maison, hors de tout ce que j'appelais autrefois mon foyer.

Pieds nus, j'ai couru dans la nuit, aveuglée par les larmes, le cœur brisé à chaque pas.

Chaque pierre, chaque éclat de gravier sous mes pieds me transperçait la peau, mais je ne m'arrêtais pas. La douleur physique n'était rien comparée à ce qui palpitait dans ma poitrine. Mon mariage, mon amour, mes années de sacrifices : tout avait disparu en une seule nuit.

L'air extérieur, autrefois frais et pur, m'étranglait maintenant, me comprimant les poumons. J'ai haleté, sangloté, trébuché dans l'obscurité. J'aurais aimé qu'elle m'engloutisse tout entier.

Derrière moi, la maison se dressait, haute et silencieuse, n'étant plus la mienne, n'étant plus chez moi.