LOGINKhary regarda Yara avec défi, malgré la peur qui la tenaillait. "Je ne vous laisserai pas faire, Yara", dit-elle. "Je suis la future Reine Alpha de la meute de Zanzibar et je vais me battre pour mon trône ! "
Yara rit à nouveau. " Que de jolies paroles en l'air ! ... Vous êtes juste une petite fille idiote, arrogante et faible, dit-elle. "Vous ne savez même pas comment vous défendre. Ils vont vous écraser comme des insectes ! "
Eneli, la nourrice de Khary, s'avança d'un geste protecteur, les poings serrés. "Comment oses-tu parler ainsi à la princesse ?" demanda-t-elle.
" J'ose ce que je veux ! Je suis la nouvelle princesse !"
"Non! Tu es la fille d'un traître, et tu vas payer pour tes paroles et ta trahison, et ton père avec !..."
Yara recula, blessée et un peu surprise par la colère d'Eneli. Mais elle se ressaisit rapidement et sourit à nouveau. "Je vais vous montrer ce que signifie être la fille d'un traître", dit-elle.
Elle fit un signe à ses hommes, qui étaient cachés dans l'ombre. Ils se transforment et s'avancèrent vers Khary et Eneli, leurs crocs exposés.
Eneli se prépara à les défendre, mais elles étaient en infériorité numérique, elle le savait.
Les hommes de Yara les encerclèrent.
Eneli prit Khary par la main et la tira derrière elle. "Ne bouge pas, petite princesse", dit-elle en sortant un poignard de son sein.
Khary hocha la tête, les yeux écarquillés de peur. Deux des loups renégats l'attaquèrent, pendant que les autres regardaient vers Khary avec calcul, l'intention manifeste de s'emparer d'elle pendant que la nourrice était distraite. Elle recula vivement et regarda Eneli qui se battait avec courage, mais elle savait que cela ne suffit pas.
Ils étaient trop nombreux, et Eneli savait encore se battre, mais elle était seule. Khary savait qu'elle devait faire quelque chose pour aider Eneli.
Elle regarda autour d'elle et vit le rideau lourd ornant les deux grandes colonnes qui encadraient la sortie du couloir dont le bout trainait au sol à presque deux mètres d'elles.
Elle le saisit et le tira très fort, et l'une des colonnes, déjà très vieille et plus fragile que l'autre, se pencha sans que nul ne doutait, balançant, et finalement tomba en s'écroulant sur les hommes de Yara, qui s'effondrèrent au sol comme des noix de palme.
Eneli la regarda avec surprise et admiration. "Bien joué", dit-elle en la tirant par la main et courant pour fuir...
Mais les hommes de Yara ne se laissèrent pas décourager. Certains se relevaient déjà, prêts à se lancer à leur poursuite...
Soudain, Khary entendit un énorme bruit de fracas de griffes et de crocs, de grognements inconnus derrière elle. Elle se retourna et vit un loup immense, aux yeux bleus et pelage noir aux reflets bleus qui brillaient dans le noir... Il se battait tel un général et avait déjà égorgé certains voyous de Yara...
Il se battait avec une grande habileté, prenant les hommes de Yara par surprise. Khary et Eneli en profitèrent pour se ressaisir, se cacher...
Il mit presque tous les renégats au sol. Mais il fallait partir, car le renfort pouvait arriver.
Ils étaient en danger.
Le grand loup noir bleuté se rendit compte de la situation et prit une décision rapide. Il cria mentalement à Khary et Eneli de se transformer et de le suivre, et il les entraîna dans une course folle à travers les couloirs dorés du palais.
Ils couraient aussi vite que possible, poursuivis par les hommes de Yara. Khary, ne sachant pas se transformer était sur le dos de sa nounou, terrifiée, mais elle savait qu'elle devait s'agripper de toutes ses forces si elle voulait survivre.
Finalement, ils arrivèrent à une porte qui menait à l'extérieur du palais. Ils se retrouvèrent à l'extérieur, juste à temps pour éviter les hommes de Yara.
Ils se retrouvèrent dans un jardin sombre et désert, entouré de murs hauts couverts de bougainvilliers rouges. Alors le grand loup mystérieux les regarda et dit mentalement : "Nous devons continuer, mais aller plus vite, et sans être reconnus. Nous ne sommes pas en sécurité ici."
Et les trois compagnons se mirent en route, courant à travers les jardins secrets de bougainvilliers, puis arrivèrent dans les rues de la ville...
Ils couraient à travers elles, essayant de semer les renégats de Yara qu'ils savaient à leur poursuite.
L'individu semblait connaitre bien la ville et les environs. Il les emmena à travers des ruelles étroites et des cours intérieures.
Khary était effrayée, mais elle continuait à s'agripper, poussée par la peur de ce qui pourrait arriver si elle tombait du dos d'Eneli et se faisait attraper.
Il finit par porter la fillette, Eneli étant à bout de force. Il savait qu'elle était la cible, et que leur seule chance de survie était de semer les hommes de Yara et de trouver un endroit sûr où se cacher. Hors de question que la petite les freine.
Eneli était également épuisée, mais elle ne se plaignait pas, continuant à courir avec une détermination farouche.
Finalement, après ce qui leur sembla être une éternité, ils arrivèrent à une des portes de la ville qui n'était pas gardée, sûrement la panique déclenchée par le coup d'état. Ils sont désormais dans la nuit sombre et froide.
Ils se retrouvèrent dans une plaine déserte, entourée de collines lointaines. Il savait comme Eneli qu'après ces collines, c'était l'océan. Il les regarda et dit : "Nous devons continuer à marcher. Un petit bateau que j'ai fait affrété nous attend."
Khary et Eneli acquiescèrent, ce n'était pas le moment de poser des questions. Plus tard, lorsque la princesse sera hors de danger.
Les trois compagnons se mirent en route, marchant à travers la plaine déserte, sous la lumière de la lune, pour atteindre les berges de l'immense cours d'eau qui entourait l'archipel de Zanzibar.
« Mais enfin , qu’est‑ce qu t’es arrivé ? » s’écria Fanta en voyant son fils entrer, la voix tremblante d’inquiétude et de surprise, alors que la porte principale de leur belle et grande maison à deux étages se refermait dans un grincement sourd. La nuit était déjà bien avancée, et les lanternes à huile projetaient des ombres dansantes sur les murs de terre cuite rose du salon. Au centre de la pièce, Tano se tenait debout, le pelage noir encore légèrement hérissé par le froid de la brise marine qui s’était glissée à l’intérieur. Son œil droit, à moitié caché par une fine pellicule de sang séché, était déjà en train de cicatriser, le contour rougeâtre prenant une teinte plus pâle sous la lueur vacillante. Tano s’avança d’un pas, les griffes légèrement sorties, non pas en signe d’agression mais d’une protection instinctive. Le vieux Tindiko, étendu de tout son long sur la longue chaise de détente en bois de chêne massif, qui se trouvait près de la cheminée, ouvrit un œil paresse
"Tu n'en feras rien ! Tu m'entends ?"Alors Raïhm repris le dessus. Il se transforma en humain les secondes suivantes, suscitant la contrariété de son Lycan."Si le loup de Tano t'a dit des faits dérangeants, cela n'en reste pas moins la stricte vérité ! Alors, fais avec... et fiche lui la paix !" gronda le prince dans son subconscient. Il se souvint des enseignements des Instructeurs Deltas, ces loups à l'esprit brillant qui lui avaient parlé de la gestion du stress, de la nécessité de trouver l’équilibre entre le pouvoir et la sérénité - avec sa Luna à ses côtés.Mince.Pas déjà.Il n'était pas prêt.Alors Raïhm bloqua la communication avec Blade, voulant réfléchir sans être perturbé par l'agitation de son Lycan. Certains lui avaient parlé de la méditation, de la respiration profonde, de la marche dans la nature, de la musique des cours d’eau. Mais il n’avait jamais vraiment prêté attention, trop occupé à devenir fort, à s'occuper de la meute.Il entra et referma derrière lui,
"...Comment oses-tu ?..." Là ce n'était plus Rahim qui s'adressa à Tano, mais c'était plutôt le Lycan Blade qui s'adressa directement à son loup subordonné Cisco. Le futur Bêta sentit venir l'explosion, mais il campa résolument sur ses pattes puissantes. "Je te le dis pour ton propre bien ! Tu es très nerveux, et cela depuis plusieurs mois - même les membres influents de notre meute avaient remarqué cette tension chez toi avant même ton départ de l'île de Kilwa. Et ça a empiré depuis..." Le prince Alpha était contrarié. Très contrarié. "Je ne peux pas prendre n'importe quelle femelle à ce stade de ma vie ! Pas une qui n'est pas mon âme sœur ! Ma compagne doit être mon âme sœur... et tu le sais très bien, crétin !" Quel toupet... Non mais... quel culot ! « Mon prince, » d’une voix qui portait à la fois la fierté de son rang et une pointe d’insolence, « je ne peux m’empêcher de remarquer que ton célibat commence à peser sur la meute. » Il fit un pas en avant, les oreil
Raïhm, le prince Alpha, s’appuya contre la balustrade de fer forgé, les griffes légèrement enfoncées dans le métal froid, tandis que Tano, le fils du Bêta Tindiko, se tenait à ses côtés, les oreilles dressées, le regard perdu dans le panorama qui s’étendait à leurs pieds. « Tano, » commença Raïhm d’une voix qui portait le poids du devoir, « je veux un rapport complet de l’opinion publique de la meute. » Il tourna la tête, les yeux perçant l’obscurité comme s’il pouvait y lire les pensées de chaque loup qui habitait les ruelles rosées. « Je ne veux plus de suppositions, je veux des faits, des chiffres, des voix... » Tano resta silencieux un instant, le souffle se mêlant au bruissement des feuilles de citronnier qui bordaient le balcon. Il ferma les yeux, comme pour rassembler les fragments d’une enquête qui l’avait occupé depuis son retour sur l’île, une semaine avant le retour du prince. Quand il rouvrit les yeux, ils brillaient d’une lueur d’analyse, mais aussi d’une pointe de
Tano, le fils du Bêta Tindiko, était un loup au pelage noir comme l’ébène, mais dont les yeux brillaient d’un éclat marron clair qui trahissait à la fois la jeunesse et une détermination déjà bien ancrée. Il avait passé les derniers jours à se familiariser à nouveau avec la cour royale, à s’entraîner dans les couloirs sombres du palais, à escalader les hautes tours des forteresses de Kilwa, à se faufiler entre les statues de marbre et les drapeaux de soie rouge qui flottaient au vent comme des langues de feu. Ce soir, il avait un objectif : rejoindre le prince Raïhm, son futur Alpha, qui l’attendait sur le balcon de ses appartements, le regard perdu dans la nuit qui enveloppait la capitale.Le vent sifflait entre les hautes colonnes du palais, soulevant des tourbillons de poussière rouge qui scintillaient sous la lueur des torches. Tano s’accroupit sur le rebord de la fenêtre, ses griffes s’enfonçant légèrement dans la pierre froide. Il prit une profonde inspiration, sentit l’odeur d
— Père, commença Raïhm, la voix basse mais ferme, je suis revenu, non pas pour réclamer le trône, mais pour rappeler à la meute les valeurs qui nous ont été enseignées. L’avidité ne doit pas être notre héritage. L'accusation à peine voilée fit voler en éclats les bonnes intentions et la maîtrise de l'Alpha. — Ah !... s’exclama Ab‑Shalom, le ton tranchant comme une lame. Tu oses me parler de valeurs, toi qui as disparu pendant plus de deux ans ! Où étais‑tu, hein ? Tu as laissé la meute se débattre, à se noyer dans ses propres problèmes, pendant que tu te pavanais je ne sais où, vêtu comme un clochard ! Regarde-toi ! Pas étonnant que personne ne t'ait reconnu à ton arrivée sur l'île... Il désignait la cape de cuir noir à capuchon que Raïhm portait depuis la Meute noire. Un peu poussiéreuse, certes, mais pas du tout clocharde. — Père, répliqua Raïhm, les yeux flamboyants, je n’ai pas « pavané ». Je suis parti rattraper tes conneries... parce que chaque décision que tu prenais était







