LOGINLes bruits qui parvenaient aux oreilles de la petite fille ne la rassuraient pas du tout. Cris, grognements de loups, râles d'agonie, pas affolés et courses dans les couloirs, sons des crocs qui s'entrechoquent violemment... Elle avait si peur...
Un coup fort tambourina soudain à la porte en acajou massif de sa chambre, la faisant sursauter.
" Khary ? Princesse Khary c'est moi, Yara ! "
Les battements de cœur de la fillette ralentirent. C'était Yara, son amie d'enfance un peu plus âgée qu'elle de trois ans. Elle se précipita à la porte avec l'intention de l'ouvrir mais quelque chose l'arrêta un moment. Nounou Eneli lui avait dit de n'ouvrir à personne jusqu'à ce qu'elle revienne. Mis Yara était son amie d'enfance de trois ans son aînée. Que pouvait-elle bien représenter comme danger ? Mais surtout elle voulut savoir avec curiosité comment, avec tout ce qui se passait au palais, Yara avait-elle réussi à arriver jusqu'à sa porte.
La curiosité l'emporta sur la peur.
Elle ouvrit, doucement, déverrouillant la porte.
Yara se tenait devant la porte, avec un sourire étrange aux lèvres...
" Yara ! "
" Princesse Khary ! Tu es donc cachée ici ?"
" Yara, il y a la mort dans le palais !"
" Oui, Khary, c'est pourquoi je viens te chercher, il faut partir ! Tout de suite !"
Khary n'eut même pas le temps de répliquer que Yara la saisit des deux mains par les bras et la tira à l'extérieur dans les couloirs...
" Mais... Yara, où est-ce qu'on va ...?"
" Tais-toi !" Riposte Yara en sortant les crocs.
La réponse brutale de Yara la fit frissonner. Pourquoi des propos, des gestes aussi brusques envers elle?
Ce n'est qu'à ce moment qu'elle se souvint que l'amie d'enfance qui la forçait à avancer rapidement était la fille de Indé.
L'homme de confiance et le Bêta de L'Alpha Koffi...
Indé qui vient d'assassiner ses parents .
La réalité tomba sur son esprit comme une toile sombre.
Yara l'a trahie. Comme Indé.
" Noooooon ! "
Son hurlement surprit Yara, qui relâcha légèrement sa prise, et elles glissèrent...
Khary profita de la chute pour se relever et s'éloigner d'elle, tout en panique...
" Kharyyyyy !!! "
Or, une porte cachée s'ouvrit subitement dans une encognure sombre et absorba quasiment Khary, et se referma sur l'enfant.
Laissant Yara en rage, hurlant, ameutant ses complices...
Les souverains gisaient morts dans leurs appartements. Indé et ses complices avaient réussi à les assassiner, et maintenant, ils cherchaient à éliminer la princesse Alpha, l'héritière de Koffi.
" Nounou !"
" Oui, ma chère princesse ! Je vous protégerai."
C'était Eneli qui, constatant sa disparition e la voyant aux prises avec Yara, avait activé la porte secrète et sécurisé la petite princesse.
Khary et sa nourrice, Eneli, avaient réussi à échapper aux assassins et couraient maintenant dans les couloirs du palais, cherchant à fuir.
Mais ils les coincent bientôt....
Yara, la fille d'Indé, les intercepta, accompagnée de quatre gardes que Khary ne reconnut pas.
Eneli plissa le nez, à la fois dégoûtée et effrayée.
" Des renégats", siffla-t-elle.
"Où allez-vous, Khary ?" demanda Yara, un sourire méprisant sur son visage.
Khary s'arrêta net, effrayée, surprise par la présence de Yara. "Je... je vais m'en aller avec Nounou", répondit-elle, essayant de cacher sa peur.
Yara rit. "Vous n'irez nulle part ! Vous ne pouvez pas vous cacher. Mon père et ses mercenaires vont vous trouver et vous tuer ! "
Khary sentit son cœur se glacer. Elle savait que Yara disait la vérité. Indé et ses loups renégats allaient la trouver et la tuer, à moins qu'elle ne puisse trouver un moyen de s'échapper.
Eneli, la nourrice de Khary, se plaça devant la princesse, prête à la défendre. "Nous ne nous laisserons pas faire, Yara", dit-elle. "Nous allons nous battre pour survivre."
Yara sourit à nouveau. "Je suis désolée, vieille louve oméga. Mais vous êtes trop faibles pour vous battre contre nous. Nous allons vous tuer, et Khary, si elle est encore en vie, sera peut-être ... sous la tutelle de mon père, bien sûr."
Khary sentit une colère montante en elle. Tout était mensonge.
Indé ne veut le pouvoir que pour lui tout seul.
Elle savait qu'elle ne pouvait pas se laisser intimider par Yara et son père. Elle allait se battre pour survivre.
Il le fallait.
Il faut leur échapper au plus vite.
« Mais enfin , qu’est‑ce qu t’es arrivé ? » s’écria Fanta en voyant son fils entrer, la voix tremblante d’inquiétude et de surprise, alors que la porte principale de leur belle et grande maison à deux étages se refermait dans un grincement sourd. La nuit était déjà bien avancée, et les lanternes à huile projetaient des ombres dansantes sur les murs de terre cuite rose du salon. Au centre de la pièce, Tano se tenait debout, le pelage noir encore légèrement hérissé par le froid de la brise marine qui s’était glissée à l’intérieur. Son œil droit, à moitié caché par une fine pellicule de sang séché, était déjà en train de cicatriser, le contour rougeâtre prenant une teinte plus pâle sous la lueur vacillante. Tano s’avança d’un pas, les griffes légèrement sorties, non pas en signe d’agression mais d’une protection instinctive. Le vieux Tindiko, étendu de tout son long sur la longue chaise de détente en bois de chêne massif, qui se trouvait près de la cheminée, ouvrit un œil paresse
"Tu n'en feras rien ! Tu m'entends ?"Alors Raïhm repris le dessus. Il se transforma en humain les secondes suivantes, suscitant la contrariété de son Lycan."Si le loup de Tano t'a dit des faits dérangeants, cela n'en reste pas moins la stricte vérité ! Alors, fais avec... et fiche lui la paix !" gronda le prince dans son subconscient. Il se souvint des enseignements des Instructeurs Deltas, ces loups à l'esprit brillant qui lui avaient parlé de la gestion du stress, de la nécessité de trouver l’équilibre entre le pouvoir et la sérénité - avec sa Luna à ses côtés.Mince.Pas déjà.Il n'était pas prêt.Alors Raïhm bloqua la communication avec Blade, voulant réfléchir sans être perturbé par l'agitation de son Lycan. Certains lui avaient parlé de la méditation, de la respiration profonde, de la marche dans la nature, de la musique des cours d’eau. Mais il n’avait jamais vraiment prêté attention, trop occupé à devenir fort, à s'occuper de la meute.Il entra et referma derrière lui,
"...Comment oses-tu ?..." Là ce n'était plus Rahim qui s'adressa à Tano, mais c'était plutôt le Lycan Blade qui s'adressa directement à son loup subordonné Cisco. Le futur Bêta sentit venir l'explosion, mais il campa résolument sur ses pattes puissantes. "Je te le dis pour ton propre bien ! Tu es très nerveux, et cela depuis plusieurs mois - même les membres influents de notre meute avaient remarqué cette tension chez toi avant même ton départ de l'île de Kilwa. Et ça a empiré depuis..." Le prince Alpha était contrarié. Très contrarié. "Je ne peux pas prendre n'importe quelle femelle à ce stade de ma vie ! Pas une qui n'est pas mon âme sœur ! Ma compagne doit être mon âme sœur... et tu le sais très bien, crétin !" Quel toupet... Non mais... quel culot ! « Mon prince, » d’une voix qui portait à la fois la fierté de son rang et une pointe d’insolence, « je ne peux m’empêcher de remarquer que ton célibat commence à peser sur la meute. » Il fit un pas en avant, les oreil
Raïhm, le prince Alpha, s’appuya contre la balustrade de fer forgé, les griffes légèrement enfoncées dans le métal froid, tandis que Tano, le fils du Bêta Tindiko, se tenait à ses côtés, les oreilles dressées, le regard perdu dans le panorama qui s’étendait à leurs pieds. « Tano, » commença Raïhm d’une voix qui portait le poids du devoir, « je veux un rapport complet de l’opinion publique de la meute. » Il tourna la tête, les yeux perçant l’obscurité comme s’il pouvait y lire les pensées de chaque loup qui habitait les ruelles rosées. « Je ne veux plus de suppositions, je veux des faits, des chiffres, des voix... » Tano resta silencieux un instant, le souffle se mêlant au bruissement des feuilles de citronnier qui bordaient le balcon. Il ferma les yeux, comme pour rassembler les fragments d’une enquête qui l’avait occupé depuis son retour sur l’île, une semaine avant le retour du prince. Quand il rouvrit les yeux, ils brillaient d’une lueur d’analyse, mais aussi d’une pointe de
Tano, le fils du Bêta Tindiko, était un loup au pelage noir comme l’ébène, mais dont les yeux brillaient d’un éclat marron clair qui trahissait à la fois la jeunesse et une détermination déjà bien ancrée. Il avait passé les derniers jours à se familiariser à nouveau avec la cour royale, à s’entraîner dans les couloirs sombres du palais, à escalader les hautes tours des forteresses de Kilwa, à se faufiler entre les statues de marbre et les drapeaux de soie rouge qui flottaient au vent comme des langues de feu. Ce soir, il avait un objectif : rejoindre le prince Raïhm, son futur Alpha, qui l’attendait sur le balcon de ses appartements, le regard perdu dans la nuit qui enveloppait la capitale.Le vent sifflait entre les hautes colonnes du palais, soulevant des tourbillons de poussière rouge qui scintillaient sous la lueur des torches. Tano s’accroupit sur le rebord de la fenêtre, ses griffes s’enfonçant légèrement dans la pierre froide. Il prit une profonde inspiration, sentit l’odeur d
— Père, commença Raïhm, la voix basse mais ferme, je suis revenu, non pas pour réclamer le trône, mais pour rappeler à la meute les valeurs qui nous ont été enseignées. L’avidité ne doit pas être notre héritage. L'accusation à peine voilée fit voler en éclats les bonnes intentions et la maîtrise de l'Alpha. — Ah !... s’exclama Ab‑Shalom, le ton tranchant comme une lame. Tu oses me parler de valeurs, toi qui as disparu pendant plus de deux ans ! Où étais‑tu, hein ? Tu as laissé la meute se débattre, à se noyer dans ses propres problèmes, pendant que tu te pavanais je ne sais où, vêtu comme un clochard ! Regarde-toi ! Pas étonnant que personne ne t'ait reconnu à ton arrivée sur l'île... Il désignait la cape de cuir noir à capuchon que Raïhm portait depuis la Meute noire. Un peu poussiéreuse, certes, mais pas du tout clocharde. — Père, répliqua Raïhm, les yeux flamboyants, je n’ai pas « pavané ». Je suis parti rattraper tes conneries... parce que chaque décision que tu prenais était







