Chapitre 3

#Chapitre 3

Jennifer Aniston

J'arrive plus tôt à la résidence Santos Dumont après avoir été contactée par une dame bienveillante pour que je me présente. J'étais tellement heureuse que j'avais failli perdre ma corde vocale à force de crier de joie. Un tel travail me permettra de rassembler au plus vite la somme nécessaire pour l'opération de mon frère. C'est une grande villa qui incarnait tout le luxe possible. J'étais émerveillée face à la beauté de l'architecture qui met un accent tant sur le traditionnel et le moderne. C'était à couper le souffle. Cela me faisait réfléchir sur plusieurs points de ma vie. Comment se fait-il que certaines personnes soient autant riche et que des personnes comme moi souffrent autant dans la pauvreté ? Je suis sûr que trois millions est une somme minime pour cette famille. Peut-être que si mon maudit père ne nous avait pas abandonné rien de tout ceci ne serait en train de se passer. Ou peut-être c'était ce qui devrait arriver pour que je sois la merveilleuse fille de ma mère qui n'a peur d'affronter aucune difficulté. Ou peut-être que je réfléchis déjà un peu trop. Je sonne à la porte et une dame en âge moyen m'ouvre avec un sourire aux lèvres.

__Vous devez être Jennifer Aniston, dit-elle sans perdre son sourire.

Je me détends très rapidement face à son ton chaleureux.

__C'est bien moi, madame, je réponds en lui rendant son sourire.

__Oh tu peux m'appeler Joyce. Entre je t'en prie.

__Merci.

Que vous dire de plus ou devrais-je vous expliquer simplement que l'intérieur était aussi fascinant que l'extérieur. Je ne pouvais m'empêcher de contempler cette beauté.

__C'est tellement magnifique, murmurais-je.

__Oh crois-moi, monsieur Dumont ne fait rien à la légère. C'est un homme à part entier. Bref, si tu veux rester assez longtemps dans cette maison, tu ne dois en aucun cas t'intéresser de prêt ou de loin à lui et encore moins à ses affaires personnelles. Si tu fais ce pourquoi tu es là et que tu le fais bien, tu resteras assez longtemps ici comme moi. Je suis la gouvernante de cette maison depuis sa construction.

__Je vous promets que je serai à la hauteur, Joyce. Je suis là pour travailler et je vais le prouver, lançais-je toute confiante.

Elle me dévisage du regard pendant un moment avant de sourire d'un air satisfait.

__Je t'apprécie déjà. De ce fait, il faut que tu gardes toujours cette assurance lorsque le patron serait là. Il va discuter avec toi et si tu lui fais bonne impression, tu pourras rencontrer la jeune demoiselle.

__Oh d'accord.

Elle me conduit dans le bureau de Monsieur Dumont et me sert une tasse de café. J'attendais impatiemment l'arrivée de ce cher Monsieur Dumont qui fait courir les femmes un peu partout. N'étant pas habituée à rester assise pendant des heures sans rien faire, je me concentre sur certains tableaux qui avaient attiré mon attention. L'art était quelque chose que j'adorais. Peindre était la chose que je savais le mieux faire lorsque je me sentais mal. Une sorte de thérapie alors je pouvais interpréter facilement l'histoire qui se cache derrière ses frasques.

__Qu'est-ce qui vous attire autant sur ce tableau ? demande une voix d'homme derrière moi.

Je sursaute dès que cette voix grave et suave pénètre mes tympans. J'étais tellement concentré que je n'avais pas entendu la porte s'ouvrir. Je me retourne pour prendre connaissance de mon interlocuteur et je fus ébahis par sa silhouette. C'est un homme svelte élancé à l'allure d'un mannequin. Son corps, bien étant dissimulé par sa chemise blanche à carreaux, témoignait d'une forte présence et des heures passées à la salle de sport. Je suppose qu'il devait avoir des abdominaux qui pourraient faire voyager n'importe quelle femme. Il devait avoir une trentaine d'années mais son apparence en reflétait la vingtaine. Il était tellement beau que je me retrouvais à comprendre toutes ces femmes qui meurent d'envie d'être avec lui. En fait, même moi je donnerai tout juste pour pouvoir.....merde, qu'est-ce que je raconte.

Ressaisis-toi Jen, me dis-je intérieurement. Je dissimule très rapidement mon visage remplie de

__Lorsque j'observe ce tableau j'ai l'impression de lire la tristesse d'une âme blessée profondément mais qui essaye de le dissimuler à travers une apparence qui n'est pas la sienne, répondis-je d'une voix dégagée remplie d'assurance.

Il m'observe pendant un moment comme s'il cherchait à retrouver quelque chose en moi mais je ne pouvais savoir de quoi il était question puisque je n'avais pas encore cette capacité de lire dans la pensée des autres. Il contourne son bureau après cela et s'assit. J'étais toujours debout car il ne m'avait pas encore invité de m'asseoir.

__Êtes-vous habituée à faire des sorties nocturnes ? demande-t-il sur un coup en me regardant droit dans les yeux.

__Pardon ? m'exclamé-je prise au dépourvue.

__Où étiez-vous la nuit du mercredi ? insiste-t-il.

__Je... j'étais chez moi, monsieur, je balbute. Je suis une étudiante et mes soirées, je les utilise souvent pour étudier.

Mon cœur avait raté un battement lorsque j'avais entendu monsieur Dumont me poser une telle question. Je n'avais pas eu d'autre choix que de mentir. Je voulais à tout prix avoir ce travail et si mentir pour une fois me permettrait de l'avoir alors je préfère jouer à cette carte. Il me juge du regard pendant un moment avant de continuer.

__Alors c'est mieux. Je n'aimerais pas avoir quelqu'un qui privilégie les sorties nocturnes. Il pourrait m'arriver d'avoir besoin de vous pendant des soirées. Donc je dois être rassuré que vous pouvez être disponible à n'importe quel moment.

__Bien sûr, monsieur. Je suis disponible peu importe le moment.

Encore une fois son regard sur moi était insistant comme s'il cherchait à lire vraiment en moi. J'essaie d'être décontracté sans rien laisser paraître.

__En tant qu'étudiante, croyez-vous être capable de prendre soin de ma fille ?

__Je suis certaine que je suis à la hauteur de vos attentes, monsieur. Je suis très douée dans tous ce que je fais. Et sans me vanter, j'ai toujours obtenu des A à l'école. Alors croyez-moi, Monsieur, je suis celle qu'il vous faut.

Un long silence suit mes propos et à ce Stade mon cœur ne cessait de tambouriner dans ma poitrine. Je gardais espoir de faire bonne impression à cet homme charmant au visage froid. Il me faut ce boulot. Il se lève de son fauteuil, contourne son bureau et vient se positionner devant moi. Il était trop près de moi. Je pouvais sentir son parfum me chatouiller les narines. Je retenais mon souffle pour ne pas agir maladroitement encore une fois. La dernière fois cela m'avait coûté un baisé qui me hante toujours.

__Il faut savoir une chose, mademoiselle.....

__Aniston. Jennifer Aniston, dis-je.

__Mademoiselle Aniston, vous ne devez jamais essayer de me séduire ou d'utiliser ma fille pour vous rapprocher de moi. Est-ce clair ?

Je recule de deux pas et lui fait mon plus beau sourire.

__Clair et net, Monsieur. Vous n'avez pas à vous inquiéter. J'ai un fiancé et je ne compte pas le tromper pour n'importe quelle raison. Il est beau, très beau, même s'il n'est pas riche, nous nous aimons tout de même sans contrainte. Soyez rassuré.

Encore une fois, je venais de parler un peu trop. Quel fiancé ? Mais si cela permet à mon patron de me sélectionnée pour le poste de tutrice de sa fille, tant mieux. Je rencontre son visage et je ne peux vraiment expliquer ce que je lisais. Il avait froncé les soucils comme s'il n'était pas ravie de ma réponse. Je le regarde s'éloigner de moi sans comprendre ce qui n'allait pas avec lui.

__Sortez de mon bureau, ordonne-t-il.

__Qu...quoi ?

__Vous voulez vraiment que je me répète pour vous ?

Son ton était devenu plus froid et sec.

__Mais....

Je ne continue plus dans mon jeu d'argumentation parce qu'il m'avait lancé un regard noir assassin. Ai-je vraiment fait quelque chose de mal ?