Le prêtre la regarda partir, impuissant. Il se leva à son tour, se signa et pria pour elle. Puis il s'assit à nouveau, perplexe. Comment pouvait-il pardonner des péchés aussi monstrueux ? Comment pouvait-il trouver les mots pour apaiser une âme aussi noire ? Il se souvint des paroles du Christ : Et moi, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, je vous pardonne tous vos péchés. Il murmura cette prière, espérant que Dieu lui donnerait la force de continuer à écouter, à pardonner, même face à l'horreur. Pourtant, quelque chose le liait à cette femme pour l’éternité. À cause de cela, il perdait ses moyens face aux crimes d'Agathe. Il se leva à nouveau pour partir. Mais une voix le retint.
— Padre des Padre... On peut dire que ma mère te tient par le pénis. Haha ! Il suffit qu'elle te dise de venir et toi, tu te pointes aussitôt. Qu'est-ce que tu lui dois au juste ? lança Elena. Il la regarda. Il vit en elle sa mère. Il eut mal de la voir suivre les pas du diable et de ne pouvoir rien faire. — Mon enfant, j'aurais tant aimé t'éviter cet enfer, murmura le père Alphonse. — C'est mon paradis, tu veux dire. C'est plutôt toi qui es en enfer, répliqua Elena. Tu es obligé de te taper les humeurs de ma mère et de tous tes fidèles tous les jours. Pourtant, il est évident que tu iras en enfer avec maman et moi. Tu couvres tous nos crimes. Tu nous avais même accueillies à l'église quand on fuyait la police. Tu penses réellement être différent de nous ? Il baissa la tête. Une autre larme s’échappa. — Oulala... Tu ne vas pas chialer, Padre. Orrr... Tu es pathétique, ricana Elena. Je vais me prendre un verre d’eau dans la cuisine. Tu devrais retourner à l’église. Ici, c’est le manoir du mal. Dans son mini peignoir de nuit, elle s'en alla vers la cuisine. Le père Alphonse la regarda partir, le cœur en compost. Il fit un signe de croix et s’en alla en murmurant : — Père, quand nous sortiras-tu de la baignoire du diable ? Quand ? La cuisine était plongée dans l'obscurité, à l'exception d’une faible lueur émanant du réfrigérateur. Elena, réveillée par une soif intense, s’était levée pour boire un verre d’eau. Ce qui l’y attendait était inimaginable. Alors qu’elle portait le verre à ses lèvres, elle entendit des pas venant de la porte donnant sur l’extérieur. Quelqu’un venait d’entrer dans la maison par la cuisine. Ses mouvements étaient silencieux, ses pas feutrés sur le carrelage froid. Il ne s’attendait certainement pas non plus à trouver quelqu’un ici. Ses yeux s’habituèrent lentement à l’obscurité, et il aperçut Elena, debout près de l’évier. Elena tourna la tête vers lui, son regard perçant fixé sur l’intrus cagoulé. Elle était simplement vêtue d’un peignoir, mais l’assurance qui émanait d’elle ne laissait aucune place à l’hésitation. Elle savait se battre, et elle n’avait pas peur. — Qui êtes-vous ? lança-t-elle d’une voix glaciale. L’intrus, surpris, chercha une réponse. Il ne pouvait pas révéler son identité. D’un geste rapide, il sortit un couteau de sa poche, prêt à se défendre. Mais Elena était plus rapide. Elle se jeta sur lui, esquivant habilement la lame. Leur lutte fut brutale, les meubles renversés, les coups portés avec une violence inouïe. Pourtant, malgré sa force et son agilité, Elena ne parvint pas à neutraliser l’homme. Il était rusé, tenace. Finalement, il se dégagea et s’enfuit. Dans sa précipitation, il laissa tomber quelque chose : sa pièce d’identité. Elena la ramassa et lut le nom imprimé dessus : Mathis Leon. C'était le policier masqué. Un sourire effleura ses lèvres. Elle avait désormais un moyen de le retrouver. La chasse venait de commencer. Elle sonna aussitôt l’alarme du manoir. Tout le monde se réveilla. Agathe fut la première à la rejoindre dans la cuisine et remarqua aussitôt les bleus qui marquaient le corps de sa fille. — Il y avait un intrus dans la cuisine, déclara Elena. Quelqu’un a réussi à contourner toutes les sécurités et à entrer jusqu’ici. — C’est impossible, souffla Agathe, incrédule. — Regarde dans quel état je suis… Tiens, c’est sa carte d’identité, ajouta Elena en lui tendant le document. Agathe lut les informations sur la carte. Son cœur s’accéléra. Personne n’avait jamais osé aller aussi loin. Une alarme résonna dans son esprit, une sensation de menace imminente. — Hector ! Celui-ci rappliqua aussitôt. — C'est toi qui es chargé de tout le système de sécurité de cette maison. Comment quelqu’un a-t-il pu entrer sans que tu t’en rendes compte ? — Je… Je ne sais pas, Madame. Je ne comprends pas ce qui s’est passé. Agathe serra les dents, son regard noir fixé sur lui. — Je déteste ce genre de réponse idiote. Tu as cinq secondes pour me donner une explication concrète. Hector ouvrit la bouche, mais aucun mot ne vint. — Tu n’as pas été capable de protéger mon manoir. Je ne peux plus te faire confiance, lâcha Agathe d’un ton glacial. Elle se retourna vers Elena et lui tendit la carte d’identité. — Je veux cet homme. Trouve-le. je n'en peux plus de lui. je le veux vivant ou mort. — C’est comme si c’était fait, maman, répondit Elena avec assurance. Agathe quitta la cuisine, laissant une tension pesante derrière elle. Dehors, la ville s’étendait sous un ciel nocturne où la lune versait une lumière argentée sur les rues silencieuses. Elle se tenait près de la balustrade, son verre de vin à la main, savourant l’instant. Les bruits lointains d’une voiture, le murmure du vent, tout semblait suspendu dans cette atmosphère étrange. Elena porta le verre à ses lèvres, son regard se perdant dans la nuit. Cette liberté qu’elle ressentait était illusoire, une parenthèse fragile avant qu’elle ne replonge dans le chaos du lendemain. Elle se tourna vers sa chambre, cherchant à fuir les pensées qui l’assaillaient. Elle se dirigea vers la salle de bain. Elena s’immergea dans l’eau chaude de son bain moussant, ses pensées dérivant vers l’intrus de la cuisine et tout ce qui venait de se produire. Le sommeil la prit doucement. Des coups contre la porte de la salle de bain. — Elena ! Elle sursauta, se leva et se couvrit avant d’ouvrir. Agathe entra en trombe. — Tu n’es pas encore prête ? Tu dois commencer à faire des recherches sur ce Mathis et te rendre à Dubaï pour la vente. — je suis épuisée Maman ! Je n'ai pas dormi de toute la nuit. — Je t'attends dans trente minutes dans la salle à manger. nous n'avons pas de temps à perdre. tu pourras te reposer dans l'avion. Elena se jeta sur le lit. son esprit était ailleurs. elle se posait mille et une questions. qui était Mathis Léon et qu'est-ce qu'il voulait ? elle avait beau fouiller dans toutes les bases de données, son visage n'apparaissait nulle part. comme s'il était un fantôme.Elena se sentait fatiguée. Elle avait besoin d'un remontant.— J'ai besoin de pilules, je n'en ai plus, déclara Elena. Agathe lui tendit une boîte de comprimés rouges. Cette drogue qu’elle trafiquait depuis des années était l’une des sources du courage implacable de sa fille. Depuis son enfance, Elena y avait été initiée et en était devenue dépendante. Agathe s’en alla. Elena se rinça sous la douche avant d’avaler son comprimé. En un instant, la fatigue disparut. Debout devant son miroir, elle se sentit prête à affronter la journée. Elle enfila un jean et un t-shirt, jeta son sac à dos en cuir sur ses épaules et rejoignit sa mère à table. — Quelles sont les instructions ? demanda Elena. Agathe lui tendit un document. — Ici, tu as ta nouvelle identité et ton billet d’entrée pour le marché de nuit. La vente commence à minuit. Tu iras avec le remplaçant de Hector, un collaborateur envoyé par l’un de mes contacts. Vous vous retrouverez à Dubaï. Il sera ton mari durant cette miss
Le prêtre la regarda partir, impuissant. Il se leva à son tour, se signa et pria pour elle. Puis il s'assit à nouveau, perplexe. Comment pouvait-il pardonner des péchés aussi monstrueux ? Comment pouvait-il trouver les mots pour apaiser une âme aussi noire ? Il se souvint des paroles du Christ : Et moi, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, je vous pardonne tous vos péchés. Il murmura cette prière, espérant que Dieu lui donnerait la force de continuer à écouter, à pardonner, même face à l'horreur. Pourtant, quelque chose le liait à cette femme pour l’éternité. À cause de cela, il perdait ses moyens face aux crimes d'Agathe. Il se leva à nouveau pour partir. Mais une voix le retint. — Padre des Padre... On peut dire que ma mère te tient par le pénis. Haha ! Il suffit qu'elle te dise de venir et toi, tu te pointes aussitôt. Qu'est-ce que tu lui dois au juste ? lança Elena. Il la regarda. Il vit en elle sa mère. Il eut mal de la voir suivre les pas du diable et de ne pouvoi
Malgré le corps affaibli par la passion charnelle, elle courut vers sa couronne en or. Elle n'avait que sa petite torche. Tout était sombre. Elle s'empara de la couronne, la posant sur sa tête. L'or lui chatouillait la peau, vibrant d'une puissance ancienne. Elle aperçut un coffre-fort au mur. Elle se tenait dans l'obscurité de la pièce. La lueur de sa lampe de poche dansait sur les murs, révélant des étagères poussiéreuses et des toiles d'araignées. Elle avait entendu parler de ce coffre-fort légendaire, caché au fin fond du vieux musée. On disait qu'il contenait des lingots d'or, une fortune inestimable.Elle relança la conversation avec sa mère. — Maman, tu es là ? Je t'avais perdu. J'ai été... J'ai été interrompu par un agent de sécurité mais j'ai réussi à m'en débarrasser. — j'étais inquiète. sors de là, la sécurité arrive en grande pompe. — jamais sans mon or. Le coffre était massif, son métal froid au toucher. Elena sortit ses outils, des crochets en acier trempé, et se mi
Elena hocha la tête en vérifiant ses armes. — et concernant la sécurité ? demanda-t-elle. — un seul agent de sécurité. dit Hector en regardant sa tablette. Il sera facile à neutraliser. J'ai ouvert la fenêtre. Tu sortiras par là. Elle s'éloigna, suivant scrupuleusement l'itinéraire affiché sur sa montre intelligente. Face à un couloir plongé dans l'ombre, elle avança avec une lente précision, ses deux armes fermement serrées, sa torche fixée à son front. À l’extrémité du passage, une fenêtre béante s’ouvrait sur la grande rue de la ville, son échappatoire. Elle s'approcha, glissant un regard furtif à l'extérieur. Sa voiture était déjà là, fidèle au rendez-vous. Juste devant elle, une porte. Sa destination. Elle inséra les clés qu’Hector lui avait confiées et poussa le battant. L'obscurité régnait ici aussi. Une pièce vide, nue. Seules une table et une chaise trônaient dans cet espace austère, semblable à un bureau abandonné, sans fenêtre, sans placard. — ils sont très forts,
Elena Mekler entra dans la salle de bal baignée dans une lueur dorée, comme si le temps lui-même avait suspendu son souffle. Des lustres majestueux pendaient du plafond voûté, leurs cristaux étincelants réfractant la lumière en mille éclats. Les murs, recouverts de tentures pourpres, semblaient garder les secrets des siècles passés. Des bougies parfumées vacillaient sur les rebords des fenêtres, projetant des ombres dansantes sur les moulures en bois sculpté. L'air était chargé d'électricité, vibrant au rythme des violons et des rires étouffés. Les masques des invités ajoutaient une aura de mystère, leurs yeux brillant comme des étoiles dans la nuit. C'était un lieu où les passions s'embrasaient, où les destins se croisaient, et où chaque pas résonnait comme une note dans une symphonie envoûtante. Elena était la légende des voleuses, la maîtresse des ombres, et ce soir, elle convoitait un trésor inestimable. Le musée de la cité abritait la plus grande collection d'or antique, et