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chapitre 5

last update Last Updated: 2025-06-11 03:58:45

Elena se sentait fatiguée. Elle avait besoin d'un remontant.

— J'ai besoin de pilules, je n'en ai plus, déclara Elena.

Agathe lui tendit une boîte de comprimés rouges. Cette drogue qu’elle trafiquait depuis des années était l’une des sources du courage implacable de sa fille. Depuis son enfance, Elena y avait été initiée et en était devenue dépendante.

Agathe s’en alla. Elena se rinça sous la douche avant d’avaler son comprimé. En un instant, la fatigue disparut. Debout devant son miroir, elle se sentit prête à affronter la journée. Elle enfila un jean et un t-shirt, jeta son sac à dos en cuir sur ses épaules et rejoignit sa mère à table.

— Quelles sont les instructions ? demanda Elena.

Agathe lui tendit un document.

— Ici, tu as ta nouvelle identité et ton billet d’entrée pour le marché de nuit. La vente commence à minuit. Tu iras avec le remplaçant de Hector, un collaborateur envoyé par l’un de mes contacts. Vous vous retrouverez à Dubaï. Il sera ton mari durant cette mission. Après quoi, il rentrera ici avec toi.

— Dis-moi qu’il est beau, maman.

— Je ne le connais pas physiquement... En parlant de physique, tu n’as pas pu voir le visage de l’intrus d’hier soir ?

— Bien sûr que non, maman. Il portait une cagoule et il faisait noir. À peine ai-je eu le temps de l’effleurer qu’il avait déjà fui.

— Ce n’est qu’un détail. À ton retour, tu t’occuperas de lui. Je le veux vivant.

— C’est comme si c’était fait.

— Maintenant, mange. Je t’ai préparé un paquet à emporter dans la cuisine.

À huit heures, le jet privé atterrit sur la grande cour. Elena observa l’hélicoptère qui venait de se poser dans son jardin. Le bruit des pales résonnait dans l’air tandis que le vent soulevait ses cheveux. Elle ajusta ses lunettes de soleil et se prépara à monter à bord.

L’or volé qu’elle transportait était sa précieuse cargaison. La vente serait risquée, mais Elena était une femme déterminée, prête à tout pour réussir. Sa mère lui sourit, comme toujours, un encouragement muet. Elena répondit par un baiser sur sa joue. Dès qu’elle se détourna, Agathe s’essuya la joue sous le regard intrigué d’Arthur, occupé à son jardinage.

Désireuse de satisfaire sa mère, Elena monta à bord. Quatre heures plus tard, à midi, elle ouvrait les portes de l’hôtel où elle devait séjourner. C’était ici que se tiendrait le marché de nuit. Elle se demanda quand son coéquipier arriverait. Elle travaillait rarement en duo.

Alors qu’elle avançait lentement vers son lit, un bruit attira son attention. Des pas venant de la salle de bain.

— Qui est là ? lança Elena.

Elle sortit ses armes et se plaqua contre le mur, prête à tirer. Elle entendit des sifflements. La porte s’ouvrit.

Il apparut, trempé et nu, une serviette blanche autour du cou. Il cessa de siffler en sentant le froid du métal contre sa nuque.

— Tu n’as que cinq secondes pour m’expliquer ce que tu fais dans cette chambre, menaça Elena.

— On m’a dit que tu étais perspicace et violente, répondit-il avec un sourire. Ce n’est pas faux.

— je ne suis pas en train de jouer, dit Elena, toujours sur ses gardes.

— On m'appelle petit cœur... Ta mère t'a parlé de moi. Tu es Elena je suppose.

Elle baissa son arme.

— elle ne m'avait pas dit qu'on partagerait la même chambre.

— comment est-on censé être mari et femme si on dort dans des chambres différentes ?

— tu peux disposer... Habille-toi s'il te plaît. Dit-elle en le dévisageant.

— c'est quoi ? Mon popotin te séduit ? Ou bien c'est mon minou le problème ?

Il se retourna violemment vers elle. Elle resta perplexe devant ce corps battu telle une montagne. Elle suivit les lignes de son corps depuis son visage angélique couronné par une coupe de cheveux à la Bob Marley jusqu'à son bas ventre. Elle s'arrêta un moment avant de faire glisser son regard jusqu'à son entrejambe. Elle y découvrit une verge endormie au bout de laquelle les gouttes d'eau ruisselaient. Elle sentit un courant la traverser le corps. Elle descendit son regard jusqu'à ses longues jambes et termina par ses orteilles dont la pédicure était flagrante.

— et maintenant, tu veux toujours que je me rhabille ? Ou bien...

— parce-que tu penses qu'il suffit d'être bien battit pour me séduire ? As-tu seulement les couilles ?

— je suis ton mari ! Du moins, pour cette mission.

— dans tes rêves, oui. Pousse-toi, je vais ranger mes affaires. Quelle folle idée de me faire travailler avec un homme sans cervelle.

— c'est moi l'homme sans cervelle ? J'attends juste quand tu auras besoin d'un service.

— je peux très bien m'en sortir toute seule. Tu me laisses tranquille. Je veux dormir un peu.

Elle plongea sur le lit et ramassa son téléphone. Les réseaux sociaux et les médias ne parlaient que du cambriolage au musée. Le président de la république avait, comme d'habitude, lancé toute une armée à la recherche d'Elena. Elle souriait en lisant les informations.

— et puis ce vieux con de président... Je l'ai eu comme un bleu. Dit-elle en ricanant.

— je me demande toujours comment tu as fait pour passer inaperçu. Je veux dire, le masque ne couvrait pas non plus tout ton visage à ce que je sache.

— je ne passe jamais inaperçu. Tout le monde m'a bien vu. C'était juste impossible de savoir qui j'étais et ce que j'avais en tête. Je suis une déesse du vol.

— c'est pour ça que j'ai accepté de collaborer avec toi pour cette mission. En plus de cela, tu es d'une beauté divine. J'espère qu'on va vraiment faire tout ce que font un mari et une femme.

Elena jeta un violent coup d'œil sur lui. Il n'avait mis qu'un bermuda. Elle ne cessait de regarder son entrejambe. Il semblait vouloir la mettre dans tous ses états.

— tu veux bien t'habiller ?

— je suis sûre que tu ressens cette étreinte entre toi et moi. Tu ne m'as pas quitté du regard.

— il m'arrive d'avoir le regard rivé dans le vide. Je ne regarde pas forcément quelque chose. Surtout quand il n'y a rien a voir.

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