Bryan était assis sur son lit, ses yeux rougis par les larmes. Il tenait son portable en main, son regard plongé sur les photos de Carine qu’il avait conservées.
— Je n’arrive pas à croire que tu ne sois plus là, Carine…, murmura-t-il, sa voix emplie de chagrin. Cathy entra dans la chambre. — Bryan…, l’interpella-t-elle avant de se taire. Elle le savait triste. Elle s’approcha doucement de lui, pas après pas, puis s’assit tout près de lui en posant une main sur son épaule. Bryan ne détourna pas son regard vers elle. Il continuait à fixer les photos de Carine avec insistance. — Bryan, viens déjeuner avec nous. Ta fille te réclame déjà, déclara-t-elle, soucieuse. Il ne répondit pas. Cathy laissa ses yeux glisser sur l’écran du téléphone, découvrant la photo de Carine. Son regard, à la fois surpris et troublé, oscillait entre ces images et l’expression fermée de Bryan. Résignée, elle joignit ses mains qu’elle posa sur ses cuisses, puis elle se passa nerveusement les doigts dans les cheveux. Sa patience s’amenuisait. Brusquement, elle se leva et se plaça face à lui. — Bryan, tu n’en as pas marre de penser à elle tout le temps ? Elle est morte, bon sang ! Et nous, nous sommes toujours là, ta fille et moi ! s’exclama-t-elle. Bryan ne bougeait pas. Il ne disait rien. Ses yeux rougis de douleur et de tristesse se mirent soudainement à couler. Face à ce silence imperturbable, Cathy perdit pied et lui arracha brutalement son téléphone. — Carine est morte, Bryan ! Elle est morte ! Moi, Cathy, je suis toujours là, mon amour. Donne-moi cet amour que tu n’as jamais cessé de ressentir pour elle ! Nous avons une fille. Elle n’a jamais pu te donner un enfant, mais moi si, Bryan ! Donc je suis plus importante pour toi, Bryan ! cria-t-elle de plus en plus énervée. Bryan ne disait toujours rien. Tout à coup, Cathy perdit pied et s’accroupit face à lui, son visage marqué par la tristesse. — Bryan, regarde-moi. Tu veux mourir, c’est ça ? Et aller la retrouver, alors que notre fille t’attend ? Où est passé cet homme que j’aime et qui est un papa formidable ? Ça fait déjà un mois que Carine est morte et rien n’a changé. Tu as complètement changé, je ne te reconnais pas, Bryan, se lamenta-t-elle. Bryan souleva lentement sa tête et la fixa avec des yeux où se lisaient une sécheresse et un vide glaçant. Cathy agrippa son visage de ses mains et l’embrassa. — Mon amour, je suis là, moi. Ta fille et moi sommes là pour toi. Carine n’est plus…, dit-elle d’une voix tremblante. — Mon amour, je suis là… je veux retrouver mon Bryan. Elle l’embrassait à plusieurs reprises, mais Bryan demeurait de marbre, insensible à ses gestes. D’un coup, il se leva sans dire un mot, reprit son portable et sortit de la chambre. Malgré les supplications de Cathy, il ne s’arrêta pas. Il arriva au salon, et son regard se posa sur sa petite fille assise sur sa chaise haute. L’enfant lui souriait, innocente, et soudain, Bryan grinça des dents. Des larmes jaillirent. Il se tira les cheveux, se penchant vers le bas, et murmura, la gorge serrée, les larmes coulant à flots : — Je suis désolé, Carine… Je suis désolé ! Derrière lui, Cathy, déstabilisée, s’avança lentement. — Bryan… Mais Bryan se redressa soudainement et sortit de la maison, sans se retourner. Ses pas résonnaient dans la rue silencieuse. Le vent froid effleurait son visage, mais il ne le sentait pas. Ses yeux baignaient de larmes. Chaque pas semblait plus lourd que le précédent. — Carine…, répéta-t-il, comme une prière, comme une plaie qui ne se refermait pas. Ses lèvres tremblaient, ses mains aussi. Il n’avait pas de destination, il marchait sans savoir où, perdu, dévoré par l’absence. Plus rien n'avait de sens pour lui. Seuls la douleur, le chagrin, les regrets l'envahissaient. Ses pas finirent par le conduire au cimetière. La tombe de Carine se dressait devant lui, couverte de fleurs encore fraîches. Bryan tomba à genoux. Ses sanglots éclatèrent, incontrôlables, bruyants. — Pardonne-moi, Carine… Pardonne-moi… Je n’ai jamais cessé de t’aimer, je n’arrive pas à vivre sans toi… Pourquoi tu m’as laissé ? cria-t-il, la voix brisée. Il se frappa la poitrine, se courba sur la pierre froide. Ses mains tremblaient contre la tombe comme s’il espérait la sentir, elle, derrière. Son corps secoué de sanglots, il restait là, vidé, effondré. Soudain, son téléphone vibra. Il l’ignora. Une deuxième fois. Une troisième fois. Finalement, d’un geste brusque, il décrocha, agacé par cette sonnerie incessante. — Quoi ?! Qui êtes-vous? lança-t-il d’une voix rude. Un silence, puis une voix douce mais ferme répondit. — Bryan… C’est Lise. Il se figea, essuya ses yeux du revers de sa manche et se releva aussitôt. — Lise… c’est toi ? — Oui. J’ai quelque chose à te remettre. Quelque chose qui vient de Carine. Retrouve-moi au parc dans trente minutes, répondit-elle d'un ton dur et sec. Puis la communication coupa. Bryan resta un instant immobile, abasourdi. Ses jambes peinaient à le porter, mais il se rendit au parc. Il était vidé et en même lourd de regrets Là, il la vit, assise sur un banc, les bras croisés. Lise le dévisagea avec froideur. — Tu ne t’en sors pas trop mal…, lança-t-elle d’un ton ironique, remarquant ses cheveux décoiffés et ses yeux rougis. Elle s’interrompit, détourna le regard, puis sortit une petite boîte mystérieuse de son sac. Elle la lui tendit sans un mot de plus. — Tiens. C’est à toi. Bryan s'asseya en face d'elle, son regard braqué sur cet objet mystérieux. Il s'essuya les yeux larmoyants fixant intensément l'objet. Sans attendre sa réaction, elle se leva — J'espère qu'au moins tu parviendras à reconnaître sa valeur et en prendre soin. — Li-se, que, mais que représente cette boîte? Demanda-t-il troublé. Lise le regarda un moment, puis détourna son regard. — Carine tenait à ce que tu l'ais et maintenant c'est fait. C'est à toi et toi seul d'en découvrir le contenu, répondit-elle vaguement. Puis, elle s'en alla sans plus dire un mot de plus Bryan resta là, figé, les mains serrées autour de cette boîte dont il ignorait totalement le contenu. Son cœur battait très fort. Il baissa les yeux vers elle, hésitant à l’ouvrir… — Pourquoi Carine? Que contient cette boîte?Bryan était assis sur son lit, ses yeux rougis par les larmes. Il tenait son portable en main, son regard plongé sur les photos de Carine qu’il avait conservées.— Je n’arrive pas à croire que tu ne sois plus là, Carine…, murmura-t-il, sa voix emplie de chagrin.Cathy entra dans la chambre.— Bryan…, l’interpella-t-elle avant de se taire.Elle le savait triste. Elle s’approcha doucement de lui, pas après pas, puis s’assit tout près de lui en posant une main sur son épaule. Bryan ne détourna pas son regard vers elle. Il continuait à fixer les photos de Carine avec insistance.— Bryan, viens déjeuner avec nous. Ta fille te réclame déjà, déclara-t-elle, soucieuse.Il ne répondit pas.Cathy laissa ses yeux glisser sur l’écran du téléphone, découvrant la photo de Carine. Son regard, à la fois surpris et troublé, oscillait entre ces images et l’expression fermée de Bryan. Résignée, elle joignit ses mains qu’elle posa sur ses cuisses, puis elle se passa nerveusement les doigts dans les cheve
Des semaines plus tard.Je broyais du noir. J’étais anéantie. Je venais de toucher le fond une énième fois, mais cette fois-ci je ne m’en relèverais sûrement pas. Tout s’écroulait autour de moi et maintenant je devais vivre avec cette réalité. Aucun appel de Bryan. Aucune tentative de sa part. Je me résignai à accepter la vérité. Il était mieux sans moi et je devais l’accepter. Cette pensée me transperça le cœur. Je me sentais mourir à petit feu.Toute seule dans cet appartement, Carine se laissa aller aux larmes et à la tristesse. Un deuxième coup de poignard qui changea à présent tout dans sa vie. Les journées sombres se succédaient et Carine se battait du mieux qu’elle le pouvait. Elle se battait pour survivre.Plusieurs mois plus tard...— Carine, j’ai essayé de te comprendre mais tu dois lui dire toute la vérité. Bryan doit savoir ce qui se passe et connaître pour...— Ça suffit Lise. Bryan ne saura pas, ni pour l’un ni pour l’autre, du moins pas comme ça.Lise la regardait attri
J'étais devenue une plaie et il était temps pour moi de m’en aller et de le laisser guérir de cette plaie qui l’a longuement rongé.Je savais que cette décision n'était pas sans conséquence. Toute ma vie, je n’avais vécu que pour cet homme.Je savais qu'à présent nos routines n'existeraient plus.Je suis partie et avec moi j'ai emporté ce sentiment incroyable qui nous unissait.Mais au fond de moi, j'espérais… j'espérais qu'il me cherche, qu'il vienne me retrouver et qu'il me dise qu'on peut essayer à nouveau et qu'il serait toujours à mes côtés.J'espérais ; mon cœur l'espérait mais… mais je n'en étais plus vraiment convaincue.Je suis retournée à mon appartement où je vivais toute seule avant de le rencontrer. Lorsque j’arrivai, une vague d'émotions s'empara de mon être tout entier. C'est devant cette porte que Bryan m'avait demandé en mariage. Dans ce salon, je nous revoyais passer nos journées à discuter sans arrêt, à nous amuser et à partager nos dîners.Chaque coin et recoin de
L'amour, c'est le plus beau des sentiments qui puisse exister. Mais à ça s'ajoutent d'autres facteurs qu'on ne peut absolument pas mettre de côté.Un enfant représente beaucoup pour un foyer. Ce lien indescriptible entre deux personnes… ce lien nous avait été refusé, et je m'en voulais de n’avoir pas pu combler mon foyer d’un être si merveilleux.Bryan voulait un enfant du plus profond de son cœur, mais je ne pouvais pas lui donner ce qu'il désirait tant ; j'en étais incapable. J'étais une femme, mais à moitié.Ce désir a eu raison de nous. Je n'avais pas besoin de l'entendre me le dire, je ressentais ses non-dits. L'espoir dans ses yeux s'éteignait petit à petit, et j'étais incapable de le rallumer.Nous partagions à présent la même maison, mais entre nous, la flamme s'était éteinte.Les tentatives, à maintes reprises, se soldaient par le même résultat.— Vous ne pourrez pas avoir d’enfant ! Il vous est impossible de porter une grossesse à terme !Au début, je refusais de m'y résoudr
Nous n'étions plus que des colocataires.Deux personnes qui vivaient au même endroit mais qui ne partageaient plus rien ensemble.Mon mariage battait de l'aile et je ne pouvais rien faire pour changer les choses. Je le voyais rentrer, puis sortir ; à peine on échangeait un regard. Tant bien qu’on le faisait, Bryan et moi voyions la douleur et la tristesse dans nos yeux.Une énième soirée devant la télé, je voyais ma vie défiler devant mes yeux, mon cœur s'allourdissait face à cette réalité que je ne pouvais plus ignorer : l'amour ne suffisait plus.— Carine, ne m’attends pas ! Je vais passer la soirée avec des potes.Je sentais son regard triste et désarmé se poser sur moi. Je n’eus pas le courage de le regarder, de lui faire face.La porte se referma aussitôt derrière lui et mes yeux se fermèrent au rythme de la porte, laissant s’échapper ces larmes que je retenais.Mais je ne pouvais rien dire, rien faire. Cette partie de moi inexistante m’avait enlevé toute légitimité, toute envie.