LOGINCarine ne pouvait pas donner d'enfant à son époux. Les silences de Bryan, son regard triste et résigné qu'il posait sur elle, le désespoir de n'en être jamais capable, pousseront malheureusement cette union à une rupture. Mais des années plus tard, la réalité de la mort les séparera à tout jamais jusqu'au jour, qu'une boîte contenant des lettres fera ressurgir des secrets auxquels Bryan n'aurait jamais pu s'attendre et qui auraient peut-être tout changé...
View MoreNous n'étions plus que des colocataires.
Deux personnes qui vivaient au même endroit mais qui ne partageaient plus rien ensemble. Mon mariage battait de l'aile et je ne pouvais rien faire pour changer les choses. Je le voyais rentrer, puis sortir ; à peine on échangeait un regard. Tant bien qu’on le faisait, Bryan et moi voyions la douleur et la tristesse dans nos yeux. Une énième soirée devant la télé, je voyais ma vie défiler devant mes yeux, mon cœur s'allourdissait face à cette réalité que je ne pouvais plus ignorer : l'amour ne suffisait plus. — Carine, ne m’attends pas ! Je vais passer la soirée avec des potes. Je sentais son regard triste et désarmé se poser sur moi. Je n’eus pas le courage de le regarder, de lui faire face. La porte se referma aussitôt derrière lui et mes yeux se fermèrent au rythme de la porte, laissant s’échapper ces larmes que je retenais. Mais je ne pouvais rien dire, rien faire. Cette partie de moi inexistante m’avait enlevé toute légitimité, toute envie. Je me sentais vide, je me sentais moins femme, et le regard de mon mari me faisait sentir que je n’étais plus à la hauteur. Avec ses soirées, je ne savais pas à quoi m’attendre. Je dînais toute seule et j’allais me coucher toute seule. Je l’attendais, je voulais l’attendre avant de m’endormir, mais au fond de moi, et ça à chaque fois, je savais qu’il ne reviendrait pas d’aussitôt. Je me faisais une raison, mais à chaque fois je prenais sur moi. Une tristesse m’envahissait et je me sentais mourir de l’intérieur. Repliée sur moi-même, ma vie de couple n’avait pas de sens. La flamme disparaissait peu à peu, je m’éteignais. Je me sentais de trop et pas assez en même temps. Je suis limitée ; je suis devenue un poids pour lui. J’avais beau me renfermer et lui s’éloigner de moi, mais lorsque je regardais nos photos, je me disais que je devais me battre pour nous protéger. Protéger ce qui restait de nous. Nos sourires, cette main dans la sienne à chaque fois que nous étions près l’un de l’autre. Ce toucher dans notre lit, ce regard tendre et doux que l’on échangeait, qui nous suffisait à ne plus parler. Tout était simple, notre amour en valait la peine. Notre amour était perceptible. Un amour si beau que le nôtre s’estompait peu à peu, et je n’avais pas la force de tout recommencer. Nous nous aimions, je le sentais au plus profond de moi. Je l’aimais toujours ; mais l’amour ne suffit pas toujours comme on le pense. À notre mariage, j’étais la femme la plus heureuse de toute la Terre. Les années qui ont suivi me rappelaient de plus en plus que je ne pouvais être la femme tant espérée. Tout était devenu froid. Bryan ne me regardait plus. Je me renfermais. Je me résignais à perdre mon mariage. Chaque silence, chaque non-dit me rongeait. Devant le miroir, je ne me reconnaissais plus. Carine disparaissait et je ne pouvais plus rien y faire. Ce n’était pas moi. Je ne me reconnaissais pas. Bryan signifiait tout pour moi. Mais ça ne suffisait pas. Je suis sa compagne mais je ne le ressens plus dans ma chair. Je suis une belle-fille mais ça ne suffisait pas ; elle ne me le cachait pas. Incroyable, mais je la comprenais. J’étais limitée et ça, c’était de ma faute. À quoi ça sert un mariage où rien ni personne ne te lie à ton époux ? J’étais vide, à chaque appel, chaque remarque, je savais que j’étais devenue de trop. Pouvais-je en vouloir à ma belle-mère qui me trouvait de trop ? Ces remarques n’étaient-elles pas vraies ? Je ne me sentais plus à ma place et Bryan le savait. Ses silences, son regard qui reflétait sa tristesse… il ne disait rien mais je comprenais tout. J’étais une femme mais à moitié. Je restais liée à lui, mais on se déchirait petit à petit. Une énième soirée où je me retrouvais seule. J’allume mon téléphone. — 02 h du matin. Bryan… Et là, je remarque une notification. — Rendors-toi Carine. J’ai besoin de penser à autre chose. Ne m’attends pas. Je serai là un peu plus tard. Ce message me rassurait et, en même temps, il signifiait la réalité qu’était devenu notre couple. Je me recouchai, la couverture blottie contre moi. Sans pouvoir me contrôler, des larmes coulèrent. Une nouvelle nuit toute seule. Au petit matin, je l’entendis rentrer et aussitôt je l’entendis ressortir. Auparavant, j’avais droit à un baiser tendre sur le front, une discussion anodine qui prenait tout son sens lorsque j’étais avec lui. Un regard amoureux qui changeait tout et qui m’empêchait de le laisser partir, et son sourire, ce sourire qui me rassurait, n’existait plus. Tout n’était plus que silences, regards en coin tristes, cœurs meurtris et une vie à deux sans étincelles. Bryan me manquait, mon mari me manquait. Mais la réalité me claquait en plein visage. Je perdais mon mari et je ne savais plus quoi faire. Un appel soudain dit « urgent », un regard rapide, une froideur qui émanait de ses silences. Je n’arrivais pas à creuser l’abcès. J’étais limitée. À ses yeux, je perdais de plus en plus la place de femme. Je ne pouvais plus le supporter. Ce regard méprisant de sa mère sur moi. Ces remarques qui me blessaient et qui me diminuaient à chaque fois. Que pouvais-je lui dire ? Que pourrais-je changer si ce n’est que changer la femme que je suis, avec toutes mes faiblesses ? Elle en voulait plus, elle voulait ce lien et j’en étais incapable… Pouvais-je lui en vouloir ? Pouvais-je réclamer cette place dans son cœur alors que la seule chose qu’elle me réclamait, j’en étais incapable ? L’amour de Bryan m’apportait énormément, mais à la longue, on comprenait que ça devenait impossible d’attendre un miracle qui n’arriverait peut-être jamais. J’en étais bien consciente. Mon amour ne suffisait plus. La femme que j’étais ne suffisait plus. Il fallait que je nous libère.— Anita ? l’interpella Lise, assise sur son lit, face à son ordinateur.— Oui ma ! répondit-elle en rentrant aussitôt.— Anita, est-ce que tout va bien ? Elle s’est déjà endormie ?— Oui ma. Elle a fini par s’endormir.— D’accord. Tu peux aller te coucher. Je resterai pour veiller.— D’accord ma. Bonne nuit, dit-elle.— Bonne nuit Anita, répondit Lise.Son regard crispé se détendit progressivement, devenant plus léger.Elle laissa s’échapper un soupir avant de se remettre au travail. Son regard, à nouveau posé sur l’écran de son ordinateur, se figea subitement. Ses doigts s’arrêtèrent d’écrire.Et son regard se crispa d’un coup. Petit à petit, elle leva la tête. Dans ses yeux, une lueur brillante s’y voyait. Ses traits de visage se tendirent.« Il t’a fait tellement de mal Carine. Tellement. J’espère qu’il souffre autant que tu as souffert », pensa-t-elle fortement.Tout à coup, elle regarda autour d’elle. Puis, elle prit son portable et composa précipitamment un numéro.— Bonsoir Doc
Une année plus tôt...— Carine, ma belle, que comptes-tu faire ? Veux-tu encore lui en parler ? demanda Lise, le visage marqué par l’inquiétude.Elle se rapprocha de Carine, s’assoyant près d’elle tout en lui tenant la main tendrement.Le regard fixé vers les vitres des fenêtres, Carine semblait ailleurs. Elle se tourna quelques instants plus tard face à son amie.Dans son regard vide et peu luisant, on y voyait de la tristesse dissimulée.— Je ne sais pas, Lise... je suis confuse. Est-ce qu’il le mérite vraiment ? répondit-elle d’une voix abattue et neutre.Le regard de Lise devint tout aussi triste ; elle lui recouvrit la main de son autre main, tentant de lui apporter un petit réconfort.— Je comprends, Carine... mais c’est tout de même le...Soudain, l’alarme retentit.Les deux femmes échangèrent un regard vif, toutes deux intriguées par cette visite si soudaine.— Mais qui ça peut être ? Et si c’était lui ?... s’exclama Lise.Le regard de Carine se figea tout droit vers le couloi
Bryan s’avançait tout droit. Son regard semblait vide, comme si plus rien n’avait d’importance pour lui.Il marchait à pas mesurés. Chaque pas paraissait transporter un poids.Il marchait suivant un cheminement dont lui seul connaissait l’itinéraire.Tout à coup, il vira vers une ruelle. Aussitôt, ses yeux se dirigèrent juste en face.Ses yeux brillaient, comme s’ils allaient laisser s’échapper des larmes. Une brise de vent intense souffla brusquement, faisant couler ses yeux qui s’emplissaient déjà de larmes.— Carine…, souffla-t-il.On aurait dit qu’il la voyait, que son souvenir venait de lui réapparaître. Ses yeux figés vers cette ruelle, Bryan avança d’un pas, puis d’un deuxième, jusqu’à ce qu’il y soit déjà.Il s’enfonça dans cette ruelle tout droit devant lui.Soudain, son regard parcourut autour de lui. Cette même atmosphère chaleureuse qu’il retrouvait, l’odeur de café qui s’intensifiait. Ses mains se rapprochèrent du mur. Tout était pareil, rien n’avait changé. Les pierres s
— Bryan, il est temps que tu partes… Le taxi t’attend. Pas besoin de me remercier, répéta de nouveau Lise sur un ton assez ferme.Bryan se redressa progressivement, sa main passa sur son visage, essuyant les larmes apparentes dans ses yeux.S’appuyant sur le fauteuil, il se releva et se retourna face à Lise, et lui dit d’une voix assez rauque mais emplie d’un grand chagrin :— J’espérais venir ici pour obtenir une réponse… Carine était la femme de ma vie et je n’ai jamais cessé de l’aimer, malgré tout ce qu’elle et toi auriez pu penser.Puis, il se tourna vers la boîte. Il rangea les lettres, referma la boîte et la prit avec lui, se tournant à nouveau vers Lise dont le regard en disait long sur la colère qu’elle-même ressentait.— Je ne voulais pas que ça se termine comme ça. Carine était ma moitié. Notre rupture n’a été qu’une foutue erreur. Et toi, tu aurais dû être là pour nous aider, pas être uniquement présente à ces derniers instants. C’était ma femme, même si nous ne l’étions p
Plusieurs années plus tôt,— Oh chérie, j’ai vu Cathy aujourd’hui au marché, dit Carine en apprêtant le dîner.— T’en es certaine chérie ? Aux dernières nouvelles, elle est censée rentrer de ses vacances le week-end prochain, répondit Bryan, tout en regardant la télévision.Carine plissa légèrement les yeux.— Chéri, le dîner est prêt, annonça-t-elle.Elle s’avança vers la table dressée de couverts et y déposa la première partie du repas.Bryan se leva aussitôt du canapé, son visage illuminé d’un sourire tendre et affectueux.— Mais chérie, ça sent tellement bon, dit-il en se rapprochant d’elle.Il l’embrassa tendrement et les deux s’échangèrent un regard amoureux.— Tu sais que je t’aime de tout mon cœur, murmura Carine.— Moi encore plus. T’es l’amour de ma vie et je ne t’échangerais pour rien au monde, répondit Bryan qui l’embrassa une nouvelle fois.— Maintenant, asseyons-nous, le dîner risque de refroidir Bryan, le repoussa-t-elle tout doucement.Bryan ne détourna pas son regard
Le poing de Bryan se serra plus fort encore. Son visage était marqué par la colère et une profonde tristesse. Son regard assombri ne fixait que cette lettre qui venait de lui révéler cette désillusion qu’a ressentie Carine en le voyant avec une autre femme.Sa gorge et sa mâchoire se resserraient, ses yeux avaient déjà bien rougi à force de pleurer.Au fond de lui, quelque chose s’était brisé. Et à cause de lui, Carine n’avait pas pu être comblée jusqu’à ses derniers jours.Brusquement, il se leva de son siège, plia les lettres et les remit dans le coffret. Cette fois-ci, il ne la rangea pas dans le tiroir. Il la couvrit de sa veste et s’en alla.Lise referma tout doucement la porte de sa chambre. Une fois dehors, ses yeux brillaient et, d’un revers de la main, elle nettoya les larmes qui s’apprêtaient à sortir.Puis, elle descendit jusqu’au salon, s’asseyant face à son ordinateur afin de se plonger dans le travail. Elle se passa nerveusement les mains sur ses cheveux. Ensuite, elle s












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