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Chapitre 33 : Une Nouvelle Route

Author: Déesse
last update Last Updated: 2025-04-22 04:01:17

Alessia

Les jours suivant ma rencontre avec Damien furent comme une brise légère dans un océan tumultueux. C’était étrange, comme si un poids lourd et invisible se levait peu à peu de mes épaules. Damien était une bouffée d’air frais, un ancrage temporaire dans un monde que j’avais abandonné. Mais même si je me sentais rassurée par sa présence, quelque chose d’autre continuait de ronger l’intérieur de moi. C’était Lorenzo. Son souvenir ne m’épargnait jamais complètement.

Mais cette fois, j’avais décidé de passer à autre chose. Non seulement à cause de ce qu’il m’avait fait, mais aussi parce que j’étais arrivée à un point où je ne pouvais plus continuer à me définir par une histoire qui m’avait détruite. J’étais prête à reprendre ma vie en main, à faire face à la souffrance et à l’abandon, à m’ouvrir à de nouvelles possibilités.

J’avais besoin de changer, de trouver un but qui ne soit pas une réplique de ma souffrance passée. Et c’est ainsi que je pris la décision de m’investir davanta
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    LorenzoJe n’ai pas dormi.Ou alors si. D’un sommeil trouble, empoisonné, grignoté par des fragments de souvenirs et de vérités trop récentes pour cicatriser. Je flotte dans un entre-deux. Ni vraiment éveillé. Ni tout à fait inconscient. Juste là, à sentir son souffle contre ma peau, à subir l’implacable retour du réel.Elle est encore dans mes bras. Nue. Belle. Fragile. Et tout ce que j’ai cru pouvoir tenir, hier, m’explose aujourd’hui dans les veines.Elle est ma sœur. Demi-sœur. Même sang. Même père.Et je l’ai prise. Aimée. Brûlée. Comme un homme. Pas comme un frère.Je fixe le plafond jauni de cette chambre anonyme. Il n’y a rien de nous ici. Aucune photographie. Aucun souvenir. Juste des draps froissés et l’odeur âcre d’un amour illégitime. Je me déteste. Je me détruis. Et je reste là, pourtant, incapable de fuir.Elle murmure quelque chose dans son sommeil. Un mot. Peut-être mon prénom.Lorenzo.Je retiens mon souffle. Ce prénom dans sa bouche, maintenant, c’est un poison. Une

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    AlessiaIl a claqué la porte.Et le silence qu’il laisse derrière lui a plus de poids que tous ses mots.Je ne respire plus.Je suis restée figée là, dans ce salon où l’air manque soudain, où les murs me semblent trop proches, trop lourds.Comme si c’était moi, la faute.Comme si c’était moi, l’erreur.Je ramasse mon téléphone, mais il est éteint.Ou mort. Ou peut-être que c’est moi qui le suis.Mon cœur bat trop fort.Pas à cause du choc.Mais parce qu’une part de moi refuse d’y croire.Je me répète que ce n’est pas possible. Que ce ne peut pas l’être.Que ce qu’on a vécu n’était pas un mensonge.Pas ça. Pas ça.Et pourtant…Les noms sont là.Les papiers aussi.Et le visage de la femme à l’autre bout du fil, cette archiviste tremblante qui a murmuré "Je suis désolée, mademoiselle, mais vous aviez le droit de savoir", est encore imprimé sous mes paupières.Je voudrais hurler.Vomir.Effacer chaque souvenir de sa peau contre la mienne.Mais tout ce que je ressens, ce n’est pas le rejet

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    LorenzoIls disent que la lumière révèle.Mais ils oublient de dire ce qu’elle détruit.Je l’ai regardée s’éloigner un instant pour répondre à un appel — sa silhouette découpée dans le halo doré du hall d’entrée, son dos droit, sa nuque tendue comme si elle savait déjà que ce qui l’attendait était plus grand que nous deux.Je n’ai pas bougé. Je l’ai simplement regardée.Parce que parfois, ne pas intervenir est une forme de respect.Et ce soir, Alessia méritait ce respect-là.La vérité, c’est que je n’ai jamais voulu l’emmener ici.Pas elle.Pas comme ça.Je connaissais les conséquences. Je savais que les flashs ne nous quitteraient plus.Mais elle avait dit oui.Un oui murmurant plus fort que tous les silences.Et je l’avais tenue par la main comme on retient ce qu’on ne veut pas perdre.Le restaurant était désormais derrière nous.Mais le monde, lui, restait suspendu.Elle revient. Le téléphone rangé. Les yeux plus sombres qu’avant.Pas fâchée. Juste… lucide.— Ils veulent que je com

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