MasukChapitre 2: Seule, Encore Une Fois
LE POINT DE VUE D'ELODIE
Le moteur ronronnait doucement alors que je conduisais dans la nuit silencieuse. L’excitation de la soirée retombait peu à peu, laissant place à une fatigue agréable. Mais Isabella, elle, était toujours pleine d’énergie, assise à mes côtés, retouchant distraitement son rouge à lèvres dans le miroir du pare-soleil.
— Au fait, dépose-moi chez Arthur, je ne rentre pas ce soir, annonça-t-elle nonchalamment.
Je levai les yeux au ciel. Bien sûr. Encore une fois.
— Donc, tu me laisses dormir seule ce soir, c’est ça ? dis-je avec une pointe d’amusement mêlée à une légère lassitude.
Isabella haussa les épaules, un sourire malicieux au coin des lèvres.
— Tu devrais te trouver un copain, ma belle. Comme ça, tu ne dormiras plus jamais seule.
Je laissai échapper un rire ironique.
— Ouais, c’est ça…
La vérité, c’est que j’aimais être seule. J’aimais la tranquillité de mon appartement quand Isabella n’était pas là. Mais en même temps… parfois, son absence me pesait.
Parce que malgré tout, ma sœur était la personne la plus importante dans ma vie.
Depuis notre enfance, nous avions toujours été ensemble. Elle et moi, un duo inséparable. Nos parents étaient stricts, exigeants, surtout avec moi. Je devais être l’exemple, la fille parfaite, studieuse et raisonnable. Isabella, elle, était le feu, la passion, l’indépendance. L’opposée parfaite de ce qu’ils voulaient.
C’est pour ça que nous avions fini par partir loin d’eux. Lorsque j’ai eu l’opportunité d’étudier en ville, je n’ai pas hésité une seconde à emmener Isabella avec moi. C’était une évidence.
Mais aujourd’hui, nos vies prenaient des chemins différents. Moi, plongée dans mes études, un avenir soigneusement tracé. Elle, vivant au jour le jour, papillonnant d’un homme à l’autre, collectionnant les aventures comme d’autres collectionnent des souvenirs.
— Tu réfléchis trop, petite sœur, fit remarquer Isabella en me regardant du coin de l’œil. Tu devrais juste profiter de la vie.
— J’en profite, à ma façon, répliquai-je en haussant les épaules.
Elle rit, puis se pencha vers moi et déposa un baiser rapide sur ma joue.
— Et c’est pour ça que je t’aime.
Je souris, malgré moi.
Quelques minutes plus tard, je garai la voiture devant un immeuble chic. Isabella prit son sac et s’apprêta à descendre.
— Arthur, hein ? demandai-je en arquant un sourcil. C’est le même Arthur que la dernière fois ou un autre ?
Elle me lança un regard espiègle.
— Voyons, Élodie, tu sais bien que j’aime varier les plaisirs…
Je secouai la tête en riant.
— Fais attention à toi.
— Toujours.
Elle me fit un dernier clin d’œil avant de refermer la portière et de disparaître dans l’immeuble.
LE POINT DE VUE D'ISA
Arthur, c’était mon dépanneur OFFICIEL. Un mec sans complications, toujours prêt à me satisfaire quand j’en avais besoin. Rien de plus, rien de moins. Pas d’attentes, pas d’engagements, juste du plaisir brut et sans prise de tête.
Je ne l’aimais pas. Mais j’aimais ce qu’il me faisait.
La nuit était fraîche quand je sortis de la voiture d’Élodie. Je me regardai rapidement dans le reflet d’une vitre. Ma robe noire moulante dessinait à la perfection mes courbes, mes cheveux en cascade encadraient mon visage maquillé, et mes talons accentuaient la cambrure de mes hanches. Un sourire effleura mes lèvres. Je savais l’effet que j’allais lui faire.
Je toquai à la porte de son appartement. Une seconde. Deux. Trois.
Puis, elle s’ouvrit brusquement, et Arthur apparut, torse nu, son jean légèrement déboutonné. Toujours prêt.
— Salut, beauté, murmura-t-il avec un sourire en coin.
Sans attendre, je capturai ses lèvres, l’embrassant avec une envie dévorante. Il répondit immédiatement, ses mains glissant sur mes hanches, m’attirant contre lui. Un échange brûlant, nos souffles se mêlant dans l’obscurité de l’entrée.
Puis, il s’écarta légèrement, fronçant les sourcils.
— Tu pues l’alcool, Isa.
Je roulai des yeux.
— Je sors de boîte, idiot.
Il esquissa un sourire avant de refermer la porte derrière moi.
— Et tu viens te consoler dans mes bras ?
— Disons plutôt que je viens chercher un bon service.
Son regard s’assombrit de désir.
— Toujours aussi cash…
Ses bras puissants m’encerclèrent, et d’un seul mouvement, il me souleva du sol.
Un petit cri m’échappa tandis que j’enroulais mes jambes autour de sa taille. Mes talons glissèrent et tombèrent avec un léger bruit sur le parquet.
Ma robe, déjà courte, remonta encore plus, dévoilant mes cuisses pleines. Les mains d’Arthur se posèrent instinctivement sur mes jambes, ses doigts pressant ma peau chaude.
Il me plaqua contre le mur, son regard brûlant ancré dans le mien.
— Prête pour ton service, princesse ? murmura-t-il, sa voix rauque effleurant mes lèvres.
Je lui souris, l’effleurant du bout des ongles sur la nuque.
— Fais-moi oublier la nuit, Arthur.
Et il n’attendit pas une seconde de plus.
Ses lèvres capturaient les miennes avec une intensité féroce, un mélange parfait de tendresse et de brutalité. Chaque baiser qu’il me donnait me consumait un peu plus, me plongeant dans cet état d’abandon que je recherchais si souvent. Mes doigts glissèrent lentement le long de son cou, traçant sa peau brûlante, sentant les battements puissants de son pouls sous mes caresses. Arthur répondit en pressant sa main contre ma nuque, me maintenant contre lui alors qu’il approfondissait notre baiser.
Un frisson délicieux me traversa l’échine. J’adorais ça. J’adorais la manière dont il savait exactement où toucher, comment effleurer ma peau pour me faire frémir.
Il grogna contre mes lèvres, son souffle chaud mêlé au mien.
La nuit était tombée depuis quelques heures, enveloppant notre maison de campagne d’un calme presque irréel. Nathaniel et moi étions assis sur le banc en bois du jardin, une couverture douce posée sur nos genoux. Devant nous, le ciel clair était parsemé d’étoiles, leur éclat dansant comme si elles célébraient avec nous tout ce que nous avions traversé. Nathaniel tenait une tasse de thé chaud dans une main, son autre bras reposant négligemment sur le dossier du banc derrière moi. Ses doigts effleuraient distraitement mon épaule, un geste presque inconscient mais terriblement apaisant. Je tenais une tasse identique, mes doigts jouant avec le bord en céramique, plongée dans mes pensées. « Tu sais, » dit-il soudain, sa voix basse et tranquille, « si quelqu’un m’avait dit que je finirais ma vie à écouter les conseils d’une femme qui pense que les rideaux en lin sont une priorité… » Il laissa sa phrase en suspens, me lançant ce regard malicieux que je connaissais si bien. Je tourn
LE POINT DE VUE DE camille Tout a commencé un soir, alors que Nathaniel et moi étions dans le salon, entourés de croquis, de morceaux de tissu, et de mon éternelle tasse de café tiède. J’étais nerveuse, mais déterminée à lui parler de mon projet. « Nathaniel, j’ai réfléchi… » J’ai pris une profonde inspiration avant de poursuivre. « Je veux transformer mon atelier en une véritable entreprise de mode. Une marque. Quelque chose de grand. » Il a levé les yeux de son téléphone, intrigué. « Tu veux dire… ouvrir une boutique ou carrément conquérir le monde de la mode ? » J’ai souri, enroulant une mèche de cheveux autour de mon doigt. « Pourquoi pas les deux ? » Je lui ai expliqué mon plan en détail : agrandir l’atelier, embaucher une petite équipe, et lancer une première collection sous mon nom. Il m’a écoutée attentivement, puis, après un long silence, il a hoché la tête. « D’accord. Je vais investir dans ton projet. Mais à une condition : tu dois accepter un peu de mon aide da
LE POINT DE VUE DE Camille Ce matin-là, j'avais l'esprit ailleurs. Enroulée dans une couverture sur le canapé, je fixais un point invisible devant moi, mon café refroidissant dans mes mains. Mes pensées tourbillonnaient, entre excitation et angoisse. Ce test de grossesse positif... c’était un choc, et en même temps, une petite lumière d'espoir. Nathaniel était sorti tôt, comme à son habitude, laissant derrière lui une note adorable sur la table : « À ce soir, ma chère chipie. Prépare-toi, j’ai une surprise pour toi. PS : Je t’aime, même quand tu grignotes mes gâteaux en cachette. »Un sourire s’était dessiné sur mes lèvres en lisant ses mots, mais l'inquiétude avait rapidement repris le dessus. "Comment lui dire ?" Nathaniel, avec son besoin de tout contrôler, ses plans minutieux pour l’avenir... Allait-il accueillir cette nouvelle avec joie, ou avec crainte ? Je craignais de le bousculer, de le voir paniquer. Ce soir-là, il est rentré avec une énergie débordante, son sour
LE POINT DE VUE DE camille Je n'aurais jamais cru que Nathaniel, l'homme qui planifiait tout dans les moindres détails, aurait l'idée d'organiser un week-end spontané. Tout a commencé un vendredi soir, alors que je préparais un tas de commandes pour l’atelier. Nathaniel est arrivé, un sourire énigmatique sur les lèvres, et m’a annoncé : — Prépare une valise légère. Je t’emmène quelque part. J’ai levé un sourcil, sceptique. — Où ça, exactement ? Il haussa les épaules comme si ce n’était rien d’extraordinaire. — C’est une surprise. Fais-moi confiance. — Ça dépend. C’est une surprise agréable ou une de celles où je finis par regretter de t’avoir suivi ? Il m’a regardée avec cet air qui disait : Tu es vraiment impossible, mais je t’aime quand même. — Camille, tu me brises le cœur. Je te promets que tu vas adorer. Trois heures plus tard, nous étions sur la route, en direction de ce mystérieux week-end. La voiture roulait sur une route sinueuse bordée de champs et d’arbres, le
Camille Organiser une fête surprise pour Nathaniel relevait du défi olympique. Non seulement il était difficile de lui cacher quoi que ce soit, mais en plus, il avait cette manie de toujours poser des questions sur mes moindres faits et gestes. Pourtant, j’étais déterminée. Cet homme méritait une soirée mémorable, même si cela impliquait de jongler avec les imprévus. La journée avait commencé comme toutes les autres. Nathaniel était parti au bureau, parfaitement ponctuel comme toujours, et moi, j’avais plongé dans les préparatifs. J’avais tout planifié : une liste d’invités triés sur le volet, un buffet élégant, un gâteau sur mesure, et une ambiance festive mais pas trop guindée, parce que, soyons honnêtes, Nathaniel n’est pas vraiment du genre à aimer les fêtes extravagantes. Tout aurait pu être parfait… si seulement la réalité avait suivi mes plans. Les premiers couacs sont apparus dès l’après-midi. Le traiteur m’appela pour m’annoncer que la commande avait pris du retard. Ré
LE POINT DE VUE DE Camille Je pris une grande inspiration. — Nathaniel, j’ai une idée. Il leva les yeux vers moi, déjà sur ses gardes. — Oh non. Tes "idées" finissent toujours par bouleverser ma vie, Camille. Je roulai les yeux, m’approchant de lui. — Écoute, ça pourrait vraiment nous faire du bien. Il fronça les sourcils. — C’est ce que tu as dit pour ce cours de danse. Et je te rappelle que j’ai failli me tordre la cheville. — C’est différent, protestai-je. Je pensais à… adopter un animal de compagnie. Il recracha presque son café. — Un animal ? Camille, tu plaisantes ? Tu sais combien je suis occupé ? — Justement, répondis-je en croisant les bras. Avoir un compagnon pourrait nous aider à nous détendre et ajouter un peu de vie dans cette maison. Il secoua la tête. — Cette maison a déjà assez de vie avec toi. Je lui lançai un regard noir. — Nathaniel, je suis sérieuse. On pourrait aller au refuge cet après-midi, juste pour voir. Il soupira lourdement,