CHAPITRE 7 LE POINT DE VUE DE SAMUEL Le matin se leva, et je me réveillai dans un demi-sommeil, encore désorienté par ce qui s'était passé la veille. Mon corps était encore marqué par la proximité d'Elodie, mais je n’arrivais pas à remettre les événements en place, comme si quelque chose m'échappait. Je la regardai, silencieuse, en train de s'habiller. Son air détaché, presque indifférent, n’aidait en rien à dissiper le flou qui entourait cette nuit."Qu’est-ce qui s’est passé hier soir ?” lui demandai-je, cherchant une réponse qui n'arrivait pas. Mais elle se contenta de me répondre, d’un ton calme, presque amusé : "Rien, Samuel. Oublie, comme si de rien n'était." Ses mots me laissèrent perplexe, mais je n'insistai pas. Elle avait ce don de me rendre confus, de me laisser avec des questions sans réponse. Je me levai, cherchant mes vêtements, encore sous l’effet de son regard. Elle était déjà prête et se dirigeait vers la porte. "Je vais te raccompagner," dis-je, sans vraiment réf
Chapitre 8 Le Point de vue d’Élodie— Allô ?Sa voix grave et posée me parvient immédiatement, teintée d’une légère hésitation.— Salut Élodie… Tu es occupée ?Je me cale plus confortablement sur ma chaise, croisant une jambe sur l’autre.— Un peu, mais ça va, je peux parler.Un silence s’installe. Un de ces silences lourds, pleins de non-dits. Je perçois un soupir à l’autre bout du fil. Puis sa voix revient, plus assurée.— Je voulais te parler de quelque chose.Je pince les lèvres, devinant déjà où il veut en venir.— Quoi donc ?— Toi et moi. Ce qui s’est passé l’autre nuit… Il s’arrête un instant, comme s’il cherchait ses mots. J’ai essayé d’aborder le sujet hier matin, mais tu m’as dit que ce n’était rien. J’aimerais comprendre… Pour toi, c’était vraiment rien ?Je ressens un pincement au creux de l’estomac. Je me redresse légèrement, ma main venant jouer machinalement avec le bord de ma tasse de café.— Tu veux vraiment en parler ? je demande d’un ton neutre, feignant l’indiffé
Chapitre 9 Le Point de vue de SamuelJe gare mon 4x4 devant l’immeuble d’Élodie et coupe le moteur. Mes doigts tapotent nerveusement le volant tandis que je jette un coup d’œil à l’heure sur mon téléphone. 19h10. J’ai quelques minutes d’avance, mais ce n’est pas plus mal.Habillé simplement – un jean ajusté et un t-shirt noir qui épouse mes muscles –, je descends du véhicule et traverse la cour pour atteindre l’entrée de son appartement. J’ouvre la porte du salon sans frapper, comme elle me l’a dit la dernière fois.Et là, je m’arrête net.Allongée sur le canapé, dos à moi, Élodie porte une simple culotte et un haut léger. Ses jambes sont croisées et elle semble complètement absorbée par la musique qui résonne dans son casque.Je déglutis. Merde.Putain, elle est… Elle est à tomber. Mon regard glisse sur la courbe de ses hanches, la finesse de sa taille, la douceur de sa peau à peine couverte. Mon souffle se coupe une fraction de seconde. J’ai toujours trouvé Élodie attirante, mais l
Chapitre 10 LE Point de vue d’ÉlodieDès que mes yeux tombent sur l’immense salle de jeux à quelques mètres du restaurant, mon cœur s’emballe comme une enfant devant un stand de friandises. L’endroit est lumineux, vibrant, rempli de bruits de machines, de cris de joie et de musique entraînante.Sans réfléchir, je m’arrête net, agrippant le bras de Samuel comme si ma vie en dépendait.— Sam, regarde ! dis-je avec enthousiasme en pointant la salle de jeux.Il fronce légèrement les sourcils et suit mon regard.— Oui, et alors ? demande-t-il d’un ton neutre.Je lève les yeux vers lui, adoptant mon regard le plus suppliant possible.— Amène-moi jouer, s’il te plaît !Il lâche un petit rire, secouant la tête.— T’es sérieuse ? On était censés aller dîner, Élodie. On a une réservation, tu te souviens ?Je fais la moue, gonflant légèrement les joues pour accentuer mon air boudeur.— Mais si on rate notre place, on ira ailleurs, ce n’est pas grave !Je bats des cils pour la forme, exagérant à
Chapitre 11 Le Point de vue de SamuelEn refermant la porte derrière moi, je laisse échapper un léger soupir. La soirée avec Élodie avait été surprenante, remplie de rires et d’instants spontanés. Mais une étrange curiosité me titillait l’esprit depuis qu’elle m’avait parlé de sa sœur.Je retire ma veste et la jette négligemment sur le dossier du canapé avant de m’affaler lourdement sur celui-ci. Mon téléphone vibre dans ma poche, mais je l’ignore. Une seule chose occupe mon esprit pour l’instant.Sans trop réfléchir, je déverrouille mon écran, ouvre Instagram et tape le nom qu’Élodie m’avait donné plus tôt : Isabelle Moreau.Le profil s’affiche instantanément, accompagné d’une photo de profil d’elle en robe de soirée, le regard perçant, la posture élégante. Déjà, je sens que je m’aventure sur un terrain glissant, mais la curiosité l'emporte. Je clique sur ses publications et commence à faire défiler lentement les photos.Isabelle est photogénique, indéniablement. Elle possède ce cha
Chapitre 12: LE POINT DE VUE d'Isabelle suis encore allongée sur le canapé, à faire défiler distraitement mon fil d’actualité Instagram, quand mon téléphone vibre entre mes doigts. Le nom d’Arthur s’affiche sur l’écran. Un sourire en coin se dessine sur mes lèvres.Je décroche, portant lentement le téléphone à mon oreille.— Salut toi, dis-je d’une voix suave.De l’autre côté, sa voix grave et légèrement rauque me répond :— Salut, beauté.Je ferme les yeux un instant, savourant la chaleur de son ton. J’aime la manière dont il prononce ses mots, comme s’il me déshabillait rien qu’avec sa voix.— Tu me manques, souffle-t-il.Je souris, amusée.— Ah oui ? je murmure en mordillant ma lèvre.— Ouais. J’ai envie de toi, ce soir.Un frisson parcourt mon corps. Ça fait quelques jours que je n’ai pas senti la chaleur d’un homme contre moi, que je n’ai pas laissé mes sens s’abandonner. Et Arthur… Arthur sait exactement comment me faire vibrer.Je jette un coup d’œil vers la porte de la salle
Chapitre 13:Du point de vue d’ÉlodieAllongée sur le canapé, je souris en regardant Samuel, qui joue distraitement avec une mèche de mes cheveux. Il est assis juste à côté de moi, son bras nonchalamment posé sur le dossier du canapé, me fixant avec cet air espiègle qui commence à me faire fondre un peu trop facilement.— Pourquoi tu me regardes comme ça ? je demande en plissant les yeux.Il arque un sourcil et laisse échapper un léger rire.— Parce que t’es belle. Et que j’aime bien voir ta réaction quand je te fixe trop longtemps.Je roule des yeux en croisant les bras.— Tu cherches à me faire rougir, c’est ça ?— Hmm… Peut-être.Son sourire s’élargit et, comme pour accentuer ses mots, il approche son visage du mien. Son parfum boisé et masculin m’enveloppe, et je sens mon cœur battre un peu plus vite. Ce jeu devient dangereux.— Tu veux savoir un secret ? murmure-t-il en inclinant légèrement la tête.Je fronce les sourcils, intriguée.— Quel secret ?Il se rapproche encore un peu
Chapitre 14Du point de vue d’ÉlodieLa semaine était passée plus vite que je ne l’aurais imaginé. Un tourbillon de nuits blanches, de tasses de café vides et de feuilles griffonnées avec frénésie. Je n’avais plus compté les heures, ni même les jours, tant j’étais absorbée par la finalisation de mon mémoire.Et maintenant, on y était. Lundi matin. Le grand jour.Je fixais mon reflet dans le miroir de ma chambre, tentant de calmer le tremblement léger de mes doigts. Mon tailleur était parfaitement ajusté, mon maquillage discret, mais suffisant pour cacher les cernes creusées sous mes yeux. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine.— Tout va bien se passer, Élodie, arrête de paniquer, dit Isabelle en s’approchant derrière moi.Elle posa ses mains sur mes épaules et me pressa doucement, un geste rassurant qui me ramena un peu à la réalité. Je soufflai un coup, mais l’angoisse restait accrochée à moi.— Tu ne comprends pas, Isa. J’ai bossé comme une folle pour ce mémoire. Des nuits blanches
Chapitre 57 LE POINT DE VUE DE Victor – La bouteille de whisky était déjà à moitié vide. Je fixais le liquide ambré qui dansait dans mon verre, espérant y trouver des réponses. Mais il n’y avait rien. Juste le silence, le vide, et cette douleur insupportable qui me rongeait de l’intérieur.Élodie…Je fermai les yeux un instant, mais son visage apparut aussitôt. Ses larmes. Sa voix brisée lorsqu’elle m’a annoncé qu’elle voulait divorcer. Mon cœur se serra. J’avais tout gâché. J’avais détruit la femme qui m’aimait et, par ma faute, nous avions perdu notre bébé.Un rire amer m’échappa. Qui étais-je devenu ? Un homme infidèle, un lâche, un égoïste incapable de voir la femme qu’il avait à ses côtés jusqu’à ce qu’il soit trop tard.J’attrapai mon téléphone. Mes doigts tremblaient légèrement en tapant son numéro. Je savais qu’elle ne répondrait pas. Elle ne répondait jamais. Mais j’espérais…— Le numéro que vous essayez de joindre n’est pas disponible.Je lançai mon téléphone sur la table
Chapitre 56 : Le poids de la trahison LE POINT DE VUE D'ISA Le silence entre Victor et moi était lourd. Oppressant.Nous étions assis dans la cantine de l’hôpital, mais la nourriture devant nous était intacte. Mon estomac se tordait, pas à cause de la faim, mais sous l’effet de la culpabilité qui m’étranglait. J’osai lever les yeux vers lui. Victor était là, le regard perdu, les yeux larmoyants. Il semblait brisé. Dévasté.Et moi ? Moi, j’étais… monstrueuse.Je baissai la tête, serrant mes mains moites sous la table.Regarde ce que tu as fait, Isabelle. Ma sœur était quelque part dans cet hôpital, probablement en larmes, se vidant de sa douleur alors que son ventre, autrefois rempli de vie, était désormais vide.À cause de moi. À cause de nous.Mon souffle devint court. Je voulais fuir. Courir loin d’ici, disparaître. Mais où irais-je ? Je ne pouvais pas fuir moi-même. Elodie ne mérite pas ça.Elle ne méritait ni ma trahison, ni celle de Victor. Elle m’aimait. Elle avait toujours été
Chapitre 55 : L’ombre d’un baiserLE POINT DE VUE D'Élodie Le vide.C’est la première chose que je ressens en ouvrant les yeux. Un lit trop grand, trop froid. Victor est déjà parti. Sur mes lèvres, un dernier baiser fantôme. Celui qu’il me dépose chaque matin, léger, presque mécanique. Un au revoir qui ne veut plus rien dire.J’aurais pu ouvrir les yeux, j’aurais pu murmurer son nom… mais à quoi bon ? Je suis fatiguée de ces disputes qui ne mènent nulle part. Fatiguée de cette sensation d’être devenue un poids dans sa vie. Je me redresse lentement, glissant mes jambes hors du lit avec la sensation d’être plus lourde que jamais. Mon ventre s’arrondit de jour en jour, témoignage silencieux de l’amour que nous avons partagé… ou que je croyais partager.Un soupir m’échappe.Aujourd’hui, je ne veux pas penser à lui. Pas à ses absences, pas à ce parfum étranger sur ses vêtements, pas à la douleur sourde qui s’accroche à moi depuis des semaines. J’ai besoin d’une présence familière, d’un vi
Chapitre 54 : Trahison ParfuméeLE POINT DE DU VUE D'ELODIE Lorsque Victor est rentré ce soir-là, j’étais déjà installée dans notre chambre, fatiguée mais soulagée de le voir enfin rentrer un peu plus tôt que d’habitude. Je l’observais en silence, espérant secrètement qu’il viendrait vers moi, qu’il me prendrait dans ses bras comme avant. Mais non… il s’est simplement dirigé vers la salle de bain pour se changer, comme si ma présence était insignifiante.J’ai laissé échapper un soupir et me suis levée pour ranger ses vêtements, un réflexe que j’avais pris malgré moi. C’est alors que mon cœur s’est arrêté net. Une odeur enivrante s’échappait de sa chemise… un parfum féminin, étranger, trop prononcé pour être une simple coïncidence.Je suis restée figée, la chemise serrée dans mes mains tremblantes. Mon esprit s’emballait. Pourquoi ce parfum sur ses vêtements ? Qui était-elle ? Était-ce ce que je redoutais depuis si longtemps ?La colère a remplacé la panique en un éclair. Je refusais
Chapitre 53: Le poids du secretLE POINT DE VUE DE VICTOR La voiture avançait doucement dans la circulation matinale. Je gardais les yeux fixés sur la route, le visage impassible, mais à l’intérieur, je sentais déjà la tension MONTER. Je savais qu’Isabelle n’allait pas juste demander gentiment comment se passait ma journée.— Victor, finit-elle par dire après quelques instants de silence.Je jetai un coup d’œil rapide vers elle. Son ton était calme, mais je devinais l’impatience derrière ses mots.— Quand est-ce que j’aurai ce que tu m’as promis ?Je soupirai, gardant mon regard droit devant moi.— Bientôt.Elle lâcha un rire amer.— Bientôt… Bientôt… Ça fait bientôt trois mois que tu me dis ça, Victor.Je serrai discrètement le volant. J’aurais dû me douter qu’elle allait me relancer là-dessus.— Créer une maison de mode, ce n’est pas aussi simple, Isabelle. Il faut de l’argent, du temps, des relations. Je suis sur le coup.Elle secoua la tête, croisant les bras sur sa poitrine.— C
Chapitre 52 : L'éloignementLE POINT DE VUE DE VICTOR QUELQUES MOIS PLUS TARD Je rentrai encore tard ce soir. Ce n’était pas un hasard. Ce n’était pas un oubli. C’était un choix. Un choix que je ne voulais pas vraiment assumer, mais que je faisais malgré moi. Je garai ma voiture dans l’allée, puis restai assis derrière le volant, les mains crispées sur le cuir. La maison était silencieuse, plongée dans l’obscurité. Il était presque minuit. Élodie devait déjà dormir.Je poussai un soupir, épuisé. Ou peut-être soulagé.Je ne voulais pas la voir ce soir.Non pas parce que je ne l’aimais plus, mais parce que quelque chose en elle avait changé. Ou peut-être était-ce moi qui avais changé.Depuis le début de sa grossesse, Élodie n’était plus la même. Son corps s’était transformé, ce qui était naturel, mais c’était surtout son comportement qui m’éloignait. Elle avait perdu cette étincelle qui m’avait séduit, ce mélange de grâce et de sensualité qui la rendait irrésistible.Elle ne prenait p
CHAPITRE 51LE POINT DE VUE D'ELODIE La soirée était paisible. Victor et moi étions installés dans le salon, blottis l’un contre l’autre sur le canapé. Il faisait frais dehors, et la douce lueur des lampes tamisées donnait à notre intérieur une ambiance chaleureuse et réconfortante. Je savourais cet instant de tranquillité avec mon mari, discutant de tout et de rien, profitant simplement du bonheur d’être ensemble.Mais soudain, le bruit d’une clé tournant dans la serrure nous fit sursauter. Je me redressai, intriguée. Qui pouvait bien arriver chez nous à une heure pareille, sans prévenir ?La porte s’ouvrit, et à ma grande surprise, Isabelle fit son entrée. Sa silhouette mince et élancée se dessinait dans l’encadrement de la porte, une valise à la main. Elle semblait hésitante, presque mal à l’aise. Son regard fuyant me fit immédiatement comprendre que quelque chose n’allait pas.— Isabelle ? dis-je, surprise, en me levant pour aller vers elle. Que fais-tu ici à cette heure ? Tu ne
Chapitre 50: Une Proposition InattendueLa journée à Grand-Popo s'était déjà déroulée comme un rêve éveillé. Après notre dîner aux chandelles sur la plage et le feu d'artifice sous les étoiles, je pensais que rien ne pourrait surpasser ce moment magique. Pourtant, Victor avait une autre surprise en réserve, une surprise qui allait me marquer à jamais.Ce matin-là, après un délicieux petit-déjeuner face à la mer, Victor me prit par la main. Il avait un sourire en coin, comme s'il dissimulait quelque chose de spécial.— Tu veux me dire quelque chose ? demandai-je, intriguée, en observant son visage.Il me regarda tendrement, ses yeux pétillants de complicité.— Oui, il y a quelque chose d'important que je veux partager avec toi.Je savais que lorsqu'il disait cela, il préparait toujours quelque chose de surprenant. Il m'emmena alors vers l'extérieur de notre villa. Là, un groupe d’hommes et de femmes vêtus de tenues traditionnelles m’attendait, réunis autour d'un cercle. L’air était rem
Chapitre 49LE POINT DE VUE D'ELODIELe soleil béninois baignait la ville d’une douce lumière dorée lorsque Victor et moi avons quitté notre hôtel pour notre première journée d’exploration. J’avais hâte de découvrir ce pays fascinant, et mon cœur battait d’excitation en pensant à tout ce que nous allions voir et expérimenter.Installés à l’arrière d’un véhicule climatisé, je regardais défiler les rues animées de Cotonou à travers la vitre. Tout semblait si vivant, si vibrant. Les klaxons des motos-taxis appelés « zemidjans » résonnaient dans l’air, les marchés regorgeaient de couleurs, et les habitants marchaient d’un pas décidé, habillés de magnifiques tenues en pagne aux motifs éclatants.Victor, assis à mes côtés, observait tout cela avec curiosité. Il n’était pas aussi démonstratif que moi, mais je pouvais voir à son regard qu’il était impressionné par l’énergie de cette ville.Notre première étape fut la place de l’Amazone. Dès que nous sommes descendus de la voiture, j’ai levé l