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Chapitre 72

last update Last Updated: 2025-05-20 04:07:51

Je l’ai fixé, hébétée.

Mes doigts se sont un peu crispés sur la tasse chaude, et mes lèvres sont restées entrouvertes, comme si j’allais parler mais que les mots s’étaient arrêtés en cours de route.

— Tu es… quoi ? ai-je murmuré, les sourcils froncés, un brin méfiante, un brin fascinée.

Williams a esquissé un sourire en coin, un de ceux qu’on ne voit que dans les films où le héros sait déjà qu’il a gagné la partie. Il a glissé la main dans la poche intérieure de sa veste. Mon cœur a raté un battement — une vieille paranoïa, peut-être, due à mes mauvaises expériences avec les hommes qui cachaient bien leur jeu.

Mais au lieu d’une surprise malsaine, il a sorti une élégante carte de visite en cuir sombre qu’il a déposée lentement sur la table, face vers moi.

— Maître Williams Ngoya, a-t-il dit avec une voix douce et assurée. Spécialisé en droit de la famille, conflits parentaux, garde d’enfants et litiges conjugaux… entre autres.

Je l’ai regardée. Non. J’ai fixé cette fichue carte, comme
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  • MA VIRGINITÉ CONTRE MILLES EURO    Chapitre 73

    12LE POINT DE VUE DE LUCAS Je traversai la rue avec un mélange de calme feint et d’impatience contenue. Je n’avais pas couru, non. Mais chaque pas avait résonné dans mon crâne comme une alarme sourde. J’avais vu Allysa rire. Ce n’était pas rare, elle riait souvent. Mais là, son visage était lumineux d’une manière que je n’avais pas vue depuis un moment. Et ce type assis en face d’elle… il était bien trop à l’aise.Je m’approchai de leur table en sortant les mains de mes poches.— Allysa, dis-je en m’efforçant d’avoir une voix posée.Elle releva la tête vers moi, un peu surprise, mais pas fautive. Ses yeux brillaient d’un éclat mêlé d’étonnement et de calme.— Lucas… Tu sors déjà ?Déjà ? J’avais l’impression d’avoir passé six heures dans ce bureau, mais je souris simplement. Mon regard glissa vers l’homme assis face à elle. Il s’était légèrement redressé, sans aucune tension apparente. Il me jaugea rapidement puis m’adressa un hochement de tête courtois, presque calculé.— Tu ne me

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    Je l’ai fixé, hébétée.Mes doigts se sont un peu crispés sur la tasse chaude, et mes lèvres sont restées entrouvertes, comme si j’allais parler mais que les mots s’étaient arrêtés en cours de route.— Tu es… quoi ? ai-je murmuré, les sourcils froncés, un brin méfiante, un brin fascinée.Williams a esquissé un sourire en coin, un de ceux qu’on ne voit que dans les films où le héros sait déjà qu’il a gagné la partie. Il a glissé la main dans la poche intérieure de sa veste. Mon cœur a raté un battement — une vieille paranoïa, peut-être, due à mes mauvaises expériences avec les hommes qui cachaient bien leur jeu.Mais au lieu d’une surprise malsaine, il a sorti une élégante carte de visite en cuir sombre qu’il a déposée lentement sur la table, face vers moi.— Maître Williams Ngoya, a-t-il dit avec une voix douce et assurée. Spécialisé en droit de la famille, conflits parentaux, garde d’enfants et litiges conjugaux… entre autres.Je l’ai regardée. Non. J’ai fixé cette fichue carte, comme

  • MA VIRGINITÉ CONTRE MILLES EURO    Chapitre 71

    DU POINT DE VUE D’ALLYSAJe venais à peine de m’asseoir dans ma voiture. La clé n’avait même pas encore tourné dans le contact. Mon téléphone toujours en main, mes nerfs encore à vif. J’avais le cœur lourd, la bouche sèche. Et malgré tout… je repensais à lui.À ce regard.À ce moment où, malgré mon ton tranchant comme une lame, Williams était resté calme. Doux. Respectueux. Je m’étais montrée dure. Trop dure. Et ce n’était pas lui que je voulais blesser. Je soupirai. Puis, sans réfléchir plus longtemps, je sortis de la voiture.Il n’était pas très loin, je pouvais encore l’apercevoir traversant lentement le parking.— Williams !Il s’arrêta, se retourna, surpris. Son regard chercha le mien.Je m’avançai vers lui avec hésitation. Mon pas n’était plus celui d’une lionne en colère, mais celui d’une femme troublée, abîmée par une journée de trop. Arrivée à sa hauteur, je me pinçai les lèvres.— Excuse-moi. J’ai été... sèche. Ce n’est pas contre toi.Il me regarda, silencieux. Puis un sour

  • MA VIRGINITÉ CONTRE MILLES EURO    Chapitre 70

    DU POINT DE VUE DE PAOLOJe n’étais pas inquiet au départ. Juste prudent.L’appel à Allysa avait été prévu, rédigé, pesé, conseillé. Mon avocat, Me Dandé, avait tout préparé avec doigté : une mise en garde polie, habillée d’un langage juridique presque diplomatique. Le genre d’appel qui pousse à la réflexion, pas à la guerre.Mais en entrant dans le salon, ce matin-là, et en trouvant Sofia assise dans un fauteuil avec ce sourire impatient… j’ai su que rien ne s’était passé comme prévu.— Tu l’as eue, hein ? demanda-t-elle aussitôt.Je retirai ma veste, la posai soigneusement sur le dossier d’une chaise.— Enfin… l’avocat l’a eue. Il lui a parlé.— Et ?Je soupirai. Puis je m’assis, face à elle, les coudes sur mes genoux, les mains jointes. Je ne voulais pas l’alarmer, mais je n’étais pas serein.— Elle l’a très mal pris, Sofia. Elle était furieuse. Vraiment. J’ai eu l’avocat au téléphone juste après. Elle lui a raccroché au nez en lui disant qu’elle “ne resterait pas les bras croisés.

  • MA VIRGINITÉ CONTRE MILLES EURO    Chapitre 69

    DU POINT DE VUE D’ALLYSAJe crois que je n’ai même pas regardé la route.Mes doigts étaient crispés sur le volant tout le long du trajet, les yeux embués par une colère sourde qui se frayait lentement un chemin jusqu’à ma gorge. Je me répétais que ce n’était peut-être rien, que je me faisais des idées. Mais une autre voix dans ma tête, plus froide, plus lucide, me murmurait :Tu sais ce que tu as vu. Tu n’as pas rêvé.Dès que je suis arrivée devant le bâtiment, j’ai garé la voiture sans même prêter attention à la manière. J’ai claqué la portière et monté les marches en vitesse. Mes talons claquaient sur le marbre comme des coups de feu.— Bonjour madame Allysa, lança la réceptionniste d’une voix douce.— Il est là ? demandai-je d’un ton sec, sans prendre la peine de sourire.Elle a cligné des yeux, surprise par mon ton. Elle s’est contentée de répondre en hochant la tête.— Oui, monsieur Lucas est dans son bureau. Je vous annonce ?— Non. Merci.Je n’avais pas le temps d’attendre. Je

  • MA VIRGINITÉ CONTRE MILLES EURO    Chapitre 68

    DU POINT DE VUE DE PAOLOLe téléphone vibra dans ma main. L’écran affichait Maître Landry – Avocat Famille.Je pris une longue inspiration, puis je décrochai.— Allô, Maître Landry ?— Bonjour Monsieur Poalo , je vous attendais. Je suppose que vous m’appelez au sujet du dossier que vous avez évoqué brièvement par mail.Je me levai de mon fauteuil en cuir, tournant lentement autour de mon bureau. Mon regard se perdit un instant sur un dessin d’Alaric accroché au mur — un bonhomme bâton, une femme blonde, et un homme en bleu avec un cœur au-dessus.— Oui… Il s’agit de mon fils. Biologique. Il a deux ans. Je ne l’ai pas reconnu à la naissance, mais depuis peu, il passe les week-ends chez moi. La mère est d’accord, mais… rien n’est officiel.— D’accord, fit le juriste d’un ton calme. Vous souhaitez donc entamer une procédure de reconnaissance paternelle officielle ? Ou réclamer une garde partielle ? Totale ?Je m’arrêtai devant la baie vitrée, serrant un poing contre ma hanche.— Je veux

  • MA VIRGINITÉ CONTRE MILLES EURO    Chapitre 67

    DU POINT DE VUE DE PAOLOJe n’avais pas fermé l’œil de la nuit.Sofia dormait à mes côtés, paisible en apparence, mais je savais que son cœur ne l’était pas. Depuis quelques mois, elle s’attachait à Alaric avec une intensité que je n’avais pas vue venir. Ce n’était pas qu’un simple attachement — c’était viscéral, presque maternel. Et je comprenais. Je comprenais trop bien.Depuis que les examens médicaux avaient révélé l’irréparable, un vide s’était creusé en elle. On aurait dit qu’elle portait un deuil silencieux, celui d’un rêve d’enfant jamais né. J’avais tenté de la rassurer. Je lui avais parlé d’adoption, d’autres solutions. Mais rien n’y faisait. Son regard revenait toujours vers Alaric.Mon fils.Un fils que je n'avais pas élevé. Que je n'avais pas tenu contre moi lorsqu’il faisait ses premiers pas. Que je n'avais vu que les week-ends, souvent à travers le filtre poli mais distant d’Allysa.Mais depuis quelque temps… je m’étais surpris à vouloir plus.Pas seulement pour Sofia.

  • MA VIRGINITÉ CONTRE MILLES EURO    Chapitre 66

    DU POINT DE VUE DE LUCASLe salon était baigné d’une douce lumière tamisée, filtrée par les voilages ivoire. Je venais de terminer de ranger quelques dossiers dans mon sac de travail, quand j’entendis la porte s’ouvrir.— Enfin, pensai-je, un sourire en coin.Je me levai pour accueillir Allysa. Elle entra avec Alaric dans les bras, rayonnante, ses boucles légèrement décoiffées par le vent, et ce regard… lumineux, mais étrangement distrait. Elle embrassa mon front comme à son habitude, puis déposa notre fils sur le canapé.— Il s’est endormi dans la voiture, dit-elle doucement.— Tu veux que je le monte ?— Non… je le fais. Je veux le garder encore un peu contre moi.Elle le porta avec tendresse, et je ne pus m’empêcher de l’observer, cette femme que j’aimais plus que tout. Chaque geste d’elle semblait rempli de grâce. D’assurance. Elle était forte, douce, maternelle. Ma femme. Mon monde.Et pourtant, ce soir… quelque chose vibrait différemment.Quelques minutes plus tard, elle redesce

  • MA VIRGINITÉ CONTRE MILLES EURO    Chapitre 65

    DU POINT DE VUE DE PAOLOJe refermai doucement la porte derrière Allysa. Le silence retomba dans la maison, seulement brisé par les petits pas de Sofia qui revenait dans le salon. Elle semblait ailleurs, perdue. Elle s’approcha du fauteuil et s’y laissa tomber, le regard vide.Je m’approchai d’elle.— Ça va ? murmurai-je.Elle ne répondit pas. Elle fixait le sol, les lèvres serrées.— Tu penses encore à lui ? demandai-je doucement.— Je pense toujours à lui, répondit-elle, d'une voix blanche.Je soupirai, puis m’assis près d’elle. Son regard glissa vers moi, intense, douloureux.— Paolo… il faut que tu demandes la garde d’Alaric.Je la regardai, incrédule.— Quoi ?— Je veux dire… officiellement. Qu’il vienne vivre ici. Avec nous.— Sofia… non. Non. Pourquoi ?— Tu sais très bien pourquoi, dit-elle brusquement. Tu sais ce que je ressens. Chaque fois qu’il franchit cette porte pour retourner chez elle, c’est comme si on m’arrachait un morceau de moi-même.— C’est son foyer là-bas. Avec

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