Sabrina
- Dans la semaine , je pouvais coucher avec quinze hommes . Trois fois dans la semaine , parfois quatre fois , il pouvait m'emmener quatre à cinq hommes , depuis que nous avons commencé cette histoire , au début c'était un à deux hommes dans la semaine , à partir du quatrième mois , c'était trois à quatre hommes , ensuite c'est devenu dix à quinze hommes . Pour supporter les choses , il me faisait boire et prendre un comprimé dont j'ignore le nom . Quant , je prenais ça , j'étais dans un état d'excitation permanent . Alors , il en profitait pour m'envoyer encore plus d'hommes qui partaient entre cent et trois cents dollars pour coucher avec moi .
Un jour j'ai eu à coucher avec six hommes en même temps , ils m'ont ba(i)sé dans tous les trous de mon corps et dans toutes les positions possibles et inimaginables .
Quand je suis arrivée à la maison , j'ai prétendu être malade tellement j'étais épuisée . J'ai dormi tout le weekend heureusement que c'était un vendredi .
Mais , je n'en pouvais plus , plus le temps passait et plus mon copain devenait un dévergondé , car maintenant , il couchait avec moi quand les autres aussi le faisaient . Quel genre de queue je n'ai pas encore vu ? J'ai vu tout sort de queues : des plus gros au plus petit , des plus longues aux plus courtes , des plus linéaires aux plus tordues .
Et les mecs , on en parle pas . Il en avait de toute sorte : des beaux , des jolis , des propres aux plus sales . J'ai couché avec des hommes dont je n'aurai jamais couché dans la vie . Car ils étaient les plus laids et sales possible . Mais , j'ai dû le faire pour lui .
Maintenant , je n'en pouvais plus , j'étais fatiguée , détruite émotionnellement , j'étais devenue comme un zombie . Mes résultats scolaires ont régressé , je partais de moins en moins au cours , ma mère s'inquiétait beaucoup pour moi .
Mais , je ne pouvais pas parler , ce secret devenait chaque jour plus difficile à porter .
Chaque jour , je me sentais sale , je me sentais pourrie de l'intérieur . Et étant dans l'incapacité de parler , je me sentais prise au piège .
Je n'avais plus goût à rien , je ne pouvais plus revenir en arrière et je n'avais pas envie de continuer comme ça . Alors , il ne restait qu'une seule solution : mourir .
Car j'avais honte de toute cette histoire , si j'en parlais tout le monde saura quel genre de fille j'étais . Il me fallait enterrer cette histoire avec moi .
Voici mon histoire madame . Il a des vidéos et des photos de moi couchant avec plusieurs hommes . Je ne sais pas quoi faire .
Maria Déesse
Nous l'avons écouté attentivement pendant qu'elle parlait . Je suis écoeurée par tout ce que j'ai entendu . Elle n'est qu'une victime . Ce garçon est un manipulateur , il a profité de son innocence et de sa naïveté . Mais , nous allons mettre fin à son petit commerce , car je suis sûr qu'il ne s'est pas arrêté à elle seule , il doit avoir plusieurs filles avec lesquelles il joue à ce petit jeu .
J'appelle le commissaire chargé de son dossier pour prendre rendez-vous avec lui .
- Tu as été très courageuse , tu es une battante . Tu ne dois plus te sentir coupable par rapport à ce qui s'est passé . Tu es une victime , c'est lui le diable qui tire les ficelles .
Je la regarde , elle a les yeux baisés , elle se sent toujours coupable .
- L' aimes-tu toujours ?
- Oui .
- C'est compréhensif , mais , tu dois l'oublier , il est nocif pour toi .
Je vais aller voir le commissaire pour qu'on puisse le prendre la main dans 'e sac . Il va passer quelques années en prison avec ça .
- Merci beaucoup , est-il possible que mon nom ne sorte pas dans cette histoire ?
- Nous allons faire ce que nous pouvons pour que cela n'arrive pas .
Nous la quittons et nous nous rendons au commissariat . Le commissaire nous reçoit .
Nous lui faisons écouter sa confession .
Il est très surpris d'apprendre ce qui se passe dans sa juridiction . Il décide de mettre le garçon sur écoute et de le mettre sous surveillance .
Nous décidons d'attendre les résultats de cette enquête . Après une semaine de surveillance , les résultats tombent : il fait prostituer trois autres filles en même temps mais à des jours d'intervalle dans la semaine . Celà lui rapporte entre mille et deux mille dollars dans la semaine . Et les filles n'y gagnent rien d'autre que lui , oui ne fait que coucher avec elles de temps en temps . En un mot : c'est un proxénète . Le vendredi après-midi comme à son habitude , il est dans sa chambre avec plusieurs autres hommes à coucher avec l'une de ses victimes .
La police fait irruption dans la chambre , il est pris la main dans le sac .
Ils sont tous embarqués au commissariat .
Nous repartons voir Sabrina , elle peut dormir tranquille , le commissaire à mit la main sur les enregistrements , il a enlevé la sienne . Les autres vont servir de preuve pour le procès . Vu qu'il a maintenant plus de dix-huit ans , il sera jugé comme un adulte .
Elle est très heureuse .
- Prochainement , fais attention . Un homme qui t'aime ne te demandera jamais de coucher avec d'autres hommes . Et soit plus exigeante , tu es une femme belle et forte . Tu mérites toujours le meilleur . Prends soin de toi .
- Merci beaucoup , sans vous , il n'aurait pas été coffré .
- Non , c'est toi qui a fait tout le boulot .
C'est toi qui l'as mise en prison . Merci à toi , tu as été très courageuse .
LénaLe matin n’a plus d’odeur.Je me réveille en sursaut, la gorge sèche, le cœur battant trop vite. La lumière du jour filtre à travers les volets, sale, poussiéreuse.Le silence est lourd, presque pâteux.Je me redresse lentement. La lampe gît au sol, la table renversée.Je me souviens du grenier, de la voix, de la radio , mais ici, tout semble… rangé.Sauf la montre.Elle est là, sur la table, à l’envers.Comme si quelqu’un l’avait déposée pendant que je dormais.Je la retourne.23h12.Toujours.L’écran ne bouge pas. Pas de tic-tac. Pas de vibration. Juste ce chiffre figé, qui me regarde.Je veux croire que j’ai rêvé. Que tout ça n’était qu’une hallucination due au manque de sommeil.Mais sur ma main, une fine trace noire, comme une brûlure circulaire.Exactement celle que j’ai vue sur les photos des victimes.Au commissariat, tout me semble trop clair. Trop net.Les néons grésillent, les voix se superposent. Je garde la tête baissée.Simon m’attend près de mon bureau. Il tient un
Inspectrice MorelLe silence a changé de texture.Avant, c’était une absence.Maintenant, c’est une matière.Dense. Collante.Comme une vapeur invisible qui s’infiltre dans mes oreilles et se loge sous ma peau.Depuis que j’ai écouté ce fichier, tout bruit semble venir de là , de cet espace entre les sons.Je coupe la radio, mais une voix continue de chuchoter entre les fréquences.Je débranche le téléphone, et j’entends encore les pulsations.Je dors peu, je note tout. Adrien m’a dit de le faire. “Ne fuis pas ce que tu entends. Écoute-le jusqu’au bout.”Alors j’écoute.Même quand ça me fait mal.Au commissariat, l’air vibre d’une tension invisible.Les collègues parlent, rient, mais chaque mot m’arrive déformé, étiré, comme filtré à travers de l’eau.Simon pose un dossier sur mon bureau.Je sursaute.Il me regarde, perplexe.— Léna, vous êtes sûre que ça va ?Je hoche la tête, sans répondre.Dans le dossier, des photos.Des corps.Des visages ouverts, les tympans percés.Les victime
Inspectrice MorelJe n’arrive plus à distinguer les bruits de ma tête de ceux du monde.La montre est là, posée sur la table de nuit, et parfois , j’en suis presque sûre , elle respire.Une pulsation lente, organique. Comme si, à l’intérieur du boîtier, quelque chose vivait encore.J’ai vérifié des dizaines de fois.Mais rien.Aucune explication rationnelle.Je ne dors plus vraiment.Je flotte, entre deux états : lucidité et délire.Les visages des victimes se superposent à celui de Sarah, et leurs voix forment un chœur brisé, étouffé sous une couche de silence épais.Leur dernier souffle.Celui que le Collectionneur enregistre avant de les laisser partir.Ce matin, quand j’arrive au commissariat, tout semble trop clair. Trop net.Le néon au-dessus de mon bureau grésille comme une mouche prisonnière, et l’écran de mon ordinateur s’allume tout seul.Un dossier que je n’ai jamais ouvert s’affiche :“Voix_03”Je regarde autour de moi.Personne.Je clique.Un son s’élève , d’abord faible,
Inspectrice MorelJe ne dors plus depuis trois jours.Les paupières me brûlent, mais la fatigue a cessé d’avoir un sens.Je vis dans un état suspendu, entre veille et délire.Et chaque fois que je ferme les yeux, j’entends ce silence.Pas un simple vide sonore. Non.Un silence qui respire. Qui m’écoute.Sur mon bureau, la montre de la dernière victime trône sous une cloche de verre.23h12.Toujours.Les aiguilles refusent d’avancer, comme si le temps lui-même avait peur de ce qu’elles pourraient montrer.Je passe mes doigts sur la surface, sans toucher le verre.L’air semble vibrer légèrement, un bourdonnement à peine perceptible.Depuis hier, je crois entendre… quelque chose.Un son enfoui dans le silence.Un battement.Une voix.Je secoue la tête. Trop peu de sommeil, trop de café.Je deviens comme ces témoins que j’interroge , ceux qui voient des ombres dans leurs rétroviseurs.Et pourtant, quand le téléphone du commissariat sonne, mon cœur se fige.C’est une ligne interne, sans id
Dans une ville où chaque disparition passe presque inaperçue, un tueur agit dans l’ombre. Il ne laisse ni trace, ni sang, seulement un étrange objet laissé auprès de chaque victime : une montre arrêtée à l’heure exacte de la mort. L’inspectrice Léna Morel comprend bientôt que le tueur ne choisit pas ses victimes au hasard : elles ont toutes témoigné dans une affaire ancienne… celle du meurtre de sa sœur.Mais plus Léna s’approche de lui, plus elle réalise que le tueur la connaît mieux qu’elle ne se connaît elle-même.Le Collectionneur de Silence Chapitre 1 — Le bruit du videInspectrice MorekJe n’ai jamais aimé le silence.Il m’étouffe. Il colle à la peau comme une seconde respiration qu’on ne contrôle pas.Alors, depuis toujours, je laisse la radio tourner la nuit. Même quand je dors, j’ai besoin d’entendre une voix , n’importe laquelle , pour me rappeler que je ne suis pas seule.Ce soir pourtant, le silence s’impose.Dans la voiture de service, les gyrophares tournent en muet, éc
DianaL’air du salon privé me colle à la peau, lourd comme une promesse funeste. Le velours absorbe la lumière et le son ; tout est ralenti, comme si la pièce retenait son souffle pour mieux me regarder trébucher. Ezra Velasco m’observe sans bouger, un animal patient qui jauge sa proie. Ses doigts frappent l’accoudoir d’un rythme mesuré , le tic d’un homme qui sait que chaque seconde est une dette.Je suis assise en face de lui. Mon verre de whisky n’a pas bougé de ma main ; je le tiens comme un talisman inutile. Mes ongles marquent le cuir, sans que je m’en aperçoive. Autour de nous, le club respire une autre vie, mais ici tout est mort sauf ce qui est en train de naître : un marché, une transaction d’âmes.— Assieds-toi, dit-il enfin d’une voix qui racle.Je m’assois. Mon dos touche le dossier froid, et j’ai l’impression que mon corps se change en statue. Je boucle pourtant la bouche autour d’un sourire calculé. J’ai répété ce visage des milliers de fois dans ma tête ; il fonctionne