Un blanc passa, durant lequel Laurine et Lidya regardèrent la brune avec de gros yeux. Elles ne virent aucune trace d’amusement sur son visage. Toutes les deux se lancèrent un coup d’œil complice, puis pouffèrent de rire.- T'es vraiment sérieuse ? souffla Laurine. Ha ha ha... Alors selon toi, nous sommes des extraterrestres ! Ah ! Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas autant marrée.Léa s'attendait à ce genre de réaction. Malgré les moqueries de Laurine et Lidya, elle restait calme, avec un sourire en coin scotché sur ses lèvres pulpeuses. Son attitude chassa petit à petit l'hilarité des deux filles.- Vous appartenez à un autre monde, répéta-t-elle en essayant d'être plus douce et convaincante. Tout ce qui vous entoure n'est qu'éphémère. La famille à laquelle vous pensez appartenir n'est pas la vôtre. Tout a été mis en œuvre pour vous protéger...- Cela suffit, la coupa Lidya en colère. Tu te rends compte de ce que tu racontes ? Tu sais ce que cela implique ?Ses joues avaient
Cela faisait une heure déjà qu'elle était réveillée. Pourtant, Laurine ne quittait pas son lit. Allongée, elle réfléchissait à sa courte vie. D'abord élevée dans un orphelinat par des sœurs, elle avait eu la chance à quatre ans d'être adoptée par les Butter. Son bonheur familial n'avait duré que treize années. La jeune fille poussa un triste soupir et une larme roula sur sa joue. Ils étaient morts dans un accident, la laissant seule. Bien sûr, il lui restait ses grands-parents adoptifs, mais de temps à autre, le vide se faisait sentir.Une bonne partie de la nuit, elle avait ressassé dans sa tête les révélations de Léa, cette jeune fille au teint bronzé et trop sûre d'elle. Elle avait parlé aux rouges-gorges et possédait une tache sur son épaule, qui attestait ses dires. En fouillant dans ses souvenirs d'enfance, elle avait eu un flash. C'était à l'époque de l'orphelinat. Petite, elle aimait s'éclipser dans les bois au bord d'un petit lac. Un jour où elle y était, elle avait cru aperc
La jeune fille mit du temps à assimiler les mots de sa mère. Elle avait toujours été stérile ? Cela voudrait donc dire qu'elle n'avait jamais eu d'enfant ! Alors, elle n'était... Non, ce n'était pas possible.— Non ! Ce n'est pas vrai ! Dis-moi que ce n'est pas ce que je pense, maman, bredouilla Lidya en suppliant Arielle du regard.Celle-ci avait toujours la tête baissée et son visage était baigné de larmes.Les yeux de Lidya se mirent à rougir petit à petit et son cœur se serra douloureusement dans sa poitrine. — Tu m'as adoptée ? articula difficilement la jeune fille. Elle faisait tout l'effort du monde pour retenir ses larmes et espérait au plus profond de son cœur que la réponse d'Arielle fut négative. Au lieu de ça, la mère de famille opina de la tête, approuvant ainsi silencieusement sa question.Le regard de Lidya se brisa en même temps que son cœur. La lueur d'espoir qui brillait dans ses yeux s'éteignit et elle sentit le goût salé d'un liquide sur ses lèvres. Elle était c
Toute chamboulée et inquiète, Laurine sonna chez les Johnson. Arielle vint lui ouvrir. La jeune blonde fut étonnée de la mine qu'avait la mère de son amie. Elle sut immédiatement que quelque chose n'allait pas, ce qui augmenta son anxiété.— Laurine ? s'étonna la femme. — Excusez-moi, madame, j'aimerais voir, Lidya, expliqua-t-elle.Arielle hésita un instant. Vu l'état dans lequel se trouvait la petite, elle ne savait pas s'il fallait laisser Laurine la rejoindre ou lui demander de repasser plus tard. Et si c'était sa fille qui l'avait appelée ? — S'il vous plaît, madame Johnson, elle a besoin de moi, essaya de la convaincre la jeune blonde.La mère de famille poussa un triste soupir et laissa la jeune Butter entrer.Celle-ci se débarrassa de son imperméable et la suivit dans les couloirs de la villa. Une minute plus tard, elles étaient devant la porte de Lidya.— Il vaut mieux que ce soit toi qui frappes. Elle refusera d'ouvrir si c'est moi, fit-elle d'une petite voix où pointait
De grosses gouttes de sueur se mirent à perler sur le front des filles, ce qui fit sourire Betty qui adorait voir ses proies mortes de peur avant de les achever, même si la situation était complètement différente.- Je vais compter jusqu'à trois. Si vous gardez toujours le silence, vous irez brûler en Enfer.Elle attendit quelques secondes puis commença le décompte.- Un...Laurine et Lidya se mirent à trembler ne sachant que dire. La première, ayant subitement un gain de courage, se plaça devant la seconde en un geste protecteur.- Deux...Toujours aucun aveu venant des filles. À bout de patience, Betty augmenta la grosseur de la boule de feu et se prépara à la lancer.- Trois...Le projectile se dirigea droit sur les deux amies qui, instinctivement, s'enlacèrent. Elles attendirent l'impact, mais rien ne se produisit. Lidya ouvrit lentement les yeux et fut soulagée et émerveillée par ce qu'elle vit. Un mur d'eau se dressait en bouclier devant elles. Léa apparut l'instant d'après et
— Ça fait beaucoup à assimiler d'un coup, hein ? marmonna Laurine d'une voix basse.Cette dernière tournait à l'aide de son index une boucle de ses beaux cheveux blonds. Un tic lorsqu'elle était nerveuse.Lidya hocha la tête en guise de réponse. Elle n'avait pas envie de parler. Les événements l'avaient vidée de toutes ses forces. La manifestation de ses pouvoirs, son adoption, sa vie qui était maintenant en danger à cause d'une reine démoniaque qui la haïssait pour elle ne savait quoi ; sans parler du fait qu'elle était une princesse et en l'occurrence, l'héritière royale d'un monde dont elle ignorait l'existence il y avait peu. Tout cela était trop. Elle espérait se réveiller de ce cauchemar, mais une petite voix en elle lui disait qu'elle n'en était qu'au début. La jeune Johnson se demanda comment sa voisine faisait pour être si détendue. Elle venait quand même d'apprendre la mort de sa mère ! Elle ne l'avait pas connue certes, mais cela devrait la toucher, elle en était sûre.La
Une nouvelle journée venait de débuter. Allongée sur son lit, un livre sur sa poitrine, les bras le long du corps et le regard perdu dans la contemplation du plafond, Lidya était plongée dans ses pensées. Elle se remémorait les révélations de Léa. Selon cette dernière, sa mère biologique serait peut-être vivante, ou morte. Un mystère qu'elle voulait résoudre. Mais pour le moment, sa sécurité était la plus importante. Raison pour laquelle il fallait qu'elle soit présente au rendez-vous de ce soir. Comment allait-elle s'y prendre ? Voilà ce qu'était le problème.Depuis la veille, elle n'avait pas adressé la parole à sa ‹‹ mère adoptive ››. Rien que l'énonciation de ce mot lui nouait la gorge. Celle-ci avait déjà frappé plus de deux fois à sa porte pour lui parler, mais elle l'avait ignorée. Voir Arielle souffrir autant lui faisait mal, néanmoins elle n'arrivait pas à lui pardonner ; pas pour le moment.Son ventre gargouilla, trahissant sa faim. Cela faisait un moment qu'elle ressentait
Deux minutes plus tard, Lidya rejoignait Laurine au lieu de rendez-vous. De loin, elle vit son amie adossée contre l'un des arbres qui bordaient la route bitumée. Les magasins commençaient à fermer et les lampadaires à s'allumer. Dès qu'elle fut un peu plus proche, elle remarqua que cette dernière tenait une boule de poils dans ses bras.— Salut, lança-t-elle en arrivant auprès d'elle. Trop curieuse de savoir ce que tenait la blonde, elle enchaîna :— Quel est donc cet animal, Laurine ? On dirait un lynx, mais sa couleur...— Tu le vois ? s'étonna la jeune Butter.La surprise de Laurine était grande. Lorsqu'elle avait quitté la maison avec Bartok, ses grands-parents ne l'avaient pas remarqué.— Bien sûr que oui ! Quelle question ! Il est trop mignon ! s'extasia Lidya. Ah, je vois ! C'était ça, ta surprise, hein ? fit-elle en souriant. Par contre, il est bleu, c'est étrange. Où l'as-tu trouvé ?Le fait que Lidya puisse voir Bartok alors que ses grands-parents non, rendit Laurine per
Un léger vent souffla, soulevant et emportant avec lui des feuilles mortes. Juste après, sous le regard ahurie des trois filles, le paysage devant leurs yeux se transforma. Lorsque la mélodie prit fin, ce n'était plus une clairière qu'elles avaient en face, mais un camp.Des centaines de baraques construites proche les unes des autres servaient d'habitation aux rebelles. Lidya, qui s'attendait à un camp composé uniquement d'hommes, fut étonnée d'y trouver des femmes ainsi que des enfants. Ces derniers, insouciants, couraient et s'amusaient en groupe. L'agitation était semblable à celle d'un petit village paisible. N'eut pas été la présence de quelques gardes armés jusqu'aux dents, la jeune fille n'y aurait pas cru. Trop occupée à découvrir, le petit coin de paradis de leur hôte, elle ne remarqua pas deux hommes de la même carrure qu'Albierik se rapprocher d'eux. Ce ne fut qu'une fois la discussion entamée entre les trois Mirabelliens qu'elle se rendit enfin compte de leur présence.
La chute dura environ deux minutes. Léa, qui adorait tout ce qui provoquait une poussée d'adrénaline, jubilait. Gaël, lui, essayait de garder un air sérieux et ses sens en alerte. Après tout, il ne savait pas encore ce qui les attendait de l'autre côté.Petit à petit, ils perdirent en vitesse, signe qu'ils arriveraient bientôt. Soudain, suivant son instinct de félin qui lui avertissait la fin de la chute, Bartok s'échappa des mains de sa maîtresse pour retomber sur ses pattes. En se retournant pour voir si tout le monde était parvenu à destination, Gaël ne put retenir un fou rire.La blonde était allongée au sol, face contre terre, Lidya assise sur ses fesses. Elles mirent un peu de temps à reprendre leurs esprits. Quand elles y parvinrent, la Johnson saisit la main que lui tendait Gaël pour l'aider à se relever.- Ça va aller ? demanda-t-elle avec une pointe d'inquiétude dans la voix en voyant sa camarade allongée.- T'inquiète pas, heureusement ce tas de feuilles a amorti la chute
Vêtue d'une longue robe de couleur or qui épousait parfaitement ses formes, ses cheveux rouges relâchés atteignant le bas du dos, la reine attendait patiemment l'arrivée des trois sœurs. Assise sur le trône Royal, un verre en cristal contenant un liquide jaune dans sa main droite, et l'autre soutenant son menton, elle avait le regard perdu au loin. Une expression de tristesse et de lutte intérieure planait sur son visage sans défaut.Chaque fois qu'elle se retrouvait seule, c'était toujours pareil. Elle ne pouvait s'empêcher de revivre ses malheureux souvenirs. De sentir sa poitrine se comprimer douloureusement, ses yeux se voiler de larmes, sa gorge devenir sèche et l'air commencer à lui manquer, comme ce jour fatidique. Sa main, tenant le verre de cristal, se mit à trembler et elle s'empressa de vider le contenu pour se calmer. Qu'elle les haïssait ! Tout était de leur faute. Rien que de penser à eux, la douleur qu'elle ressentait fit place à de la rage. Cette même rage qui lui av
Lorsque Lidya ouvrit les yeux, et se trouva allongée dans son lit. Elle se leva en massant ses tempes, sa tête étant un peu douloureuse.En la voyant bouger, Laurine, qui était assise sur une chaise à ses côtés, se précipita de la prendre dans ses bras.- Ne me refais plus une telle frayeur jeune fille, j'ai cru que... Ses mots moururent au bout de ses lèvres, échangeant leur place à un croissant de lune, lorsque Laurine vit son amie grimacer.- Heureusement tu t'es enfin réveillée. Tu es restée inconsciente durant une heure, annonça-t-elle avec soulagement.Sonnée par la nouvelle, Lidya ouvrit grand les yeux. Son regard dévia vers une montre accrochée au mur. Elle indiquait vingt-un heures. L'enlèvement de sa mère lui revint en tête, avec son lot d'inquiétudes. - Où est Léa ? demanda-t-elle en remarquant l'absence de la brunette dans la pièce.Au même moment, cette dernière entra dans la chambre, suivie de Gaël. En le voyant, le cœur de la jeune fille rata un battement. Elle eut u
Deux minutes plus tard, Lidya rejoignait Laurine au lieu de rendez-vous. De loin, elle vit son amie adossée contre l'un des arbres qui bordaient la route bitumée. Les magasins commençaient à fermer et les lampadaires à s'allumer. Dès qu'elle fut un peu plus proche, elle remarqua que cette dernière tenait une boule de poils dans ses bras.— Salut, lança-t-elle en arrivant auprès d'elle. Trop curieuse de savoir ce que tenait la blonde, elle enchaîna :— Quel est donc cet animal, Laurine ? On dirait un lynx, mais sa couleur...— Tu le vois ? s'étonna la jeune Butter.La surprise de Laurine était grande. Lorsqu'elle avait quitté la maison avec Bartok, ses grands-parents ne l'avaient pas remarqué.— Bien sûr que oui ! Quelle question ! Il est trop mignon ! s'extasia Lidya. Ah, je vois ! C'était ça, ta surprise, hein ? fit-elle en souriant. Par contre, il est bleu, c'est étrange. Où l'as-tu trouvé ?Le fait que Lidya puisse voir Bartok alors que ses grands-parents non, rendit Laurine per
Une nouvelle journée venait de débuter. Allongée sur son lit, un livre sur sa poitrine, les bras le long du corps et le regard perdu dans la contemplation du plafond, Lidya était plongée dans ses pensées. Elle se remémorait les révélations de Léa. Selon cette dernière, sa mère biologique serait peut-être vivante, ou morte. Un mystère qu'elle voulait résoudre. Mais pour le moment, sa sécurité était la plus importante. Raison pour laquelle il fallait qu'elle soit présente au rendez-vous de ce soir. Comment allait-elle s'y prendre ? Voilà ce qu'était le problème.Depuis la veille, elle n'avait pas adressé la parole à sa ‹‹ mère adoptive ››. Rien que l'énonciation de ce mot lui nouait la gorge. Celle-ci avait déjà frappé plus de deux fois à sa porte pour lui parler, mais elle l'avait ignorée. Voir Arielle souffrir autant lui faisait mal, néanmoins elle n'arrivait pas à lui pardonner ; pas pour le moment.Son ventre gargouilla, trahissant sa faim. Cela faisait un moment qu'elle ressentait
— Ça fait beaucoup à assimiler d'un coup, hein ? marmonna Laurine d'une voix basse.Cette dernière tournait à l'aide de son index une boucle de ses beaux cheveux blonds. Un tic lorsqu'elle était nerveuse.Lidya hocha la tête en guise de réponse. Elle n'avait pas envie de parler. Les événements l'avaient vidée de toutes ses forces. La manifestation de ses pouvoirs, son adoption, sa vie qui était maintenant en danger à cause d'une reine démoniaque qui la haïssait pour elle ne savait quoi ; sans parler du fait qu'elle était une princesse et en l'occurrence, l'héritière royale d'un monde dont elle ignorait l'existence il y avait peu. Tout cela était trop. Elle espérait se réveiller de ce cauchemar, mais une petite voix en elle lui disait qu'elle n'en était qu'au début. La jeune Johnson se demanda comment sa voisine faisait pour être si détendue. Elle venait quand même d'apprendre la mort de sa mère ! Elle ne l'avait pas connue certes, mais cela devrait la toucher, elle en était sûre.La
De grosses gouttes de sueur se mirent à perler sur le front des filles, ce qui fit sourire Betty qui adorait voir ses proies mortes de peur avant de les achever, même si la situation était complètement différente.- Je vais compter jusqu'à trois. Si vous gardez toujours le silence, vous irez brûler en Enfer.Elle attendit quelques secondes puis commença le décompte.- Un...Laurine et Lidya se mirent à trembler ne sachant que dire. La première, ayant subitement un gain de courage, se plaça devant la seconde en un geste protecteur.- Deux...Toujours aucun aveu venant des filles. À bout de patience, Betty augmenta la grosseur de la boule de feu et se prépara à la lancer.- Trois...Le projectile se dirigea droit sur les deux amies qui, instinctivement, s'enlacèrent. Elles attendirent l'impact, mais rien ne se produisit. Lidya ouvrit lentement les yeux et fut soulagée et émerveillée par ce qu'elle vit. Un mur d'eau se dressait en bouclier devant elles. Léa apparut l'instant d'après et
Toute chamboulée et inquiète, Laurine sonna chez les Johnson. Arielle vint lui ouvrir. La jeune blonde fut étonnée de la mine qu'avait la mère de son amie. Elle sut immédiatement que quelque chose n'allait pas, ce qui augmenta son anxiété.— Laurine ? s'étonna la femme. — Excusez-moi, madame, j'aimerais voir, Lidya, expliqua-t-elle.Arielle hésita un instant. Vu l'état dans lequel se trouvait la petite, elle ne savait pas s'il fallait laisser Laurine la rejoindre ou lui demander de repasser plus tard. Et si c'était sa fille qui l'avait appelée ? — S'il vous plaît, madame Johnson, elle a besoin de moi, essaya de la convaincre la jeune blonde.La mère de famille poussa un triste soupir et laissa la jeune Butter entrer.Celle-ci se débarrassa de son imperméable et la suivit dans les couloirs de la villa. Une minute plus tard, elles étaient devant la porte de Lidya.— Il vaut mieux que ce soit toi qui frappes. Elle refusera d'ouvrir si c'est moi, fit-elle d'une petite voix où pointait