Chapitre 0004

Inès a rapidement mis de côté ses pensées et fantasmes désordonnés, continuant à poser les questions qu'elle avait préparées.

L'interview s'est déroulée sans accroc, Tiago, bien que distant, était coopératif, dissipant l'image d'un homme sans compassion ou chaleur humaine véhiculée par les rumeurs.

Inès est également entrée dans le rythme de l'interview, oubliant temporairement que l'homme en face d'elle était son mari. Cependant, en arrivant à la prochaine question, elle s'est de nouveau figée, plongeant le bureau dans le silence.

« Inès, qu'est-ce que tu fais ? » Cette fois, c'était Caly qui remarquait son état anormal, la tirant discrètement pour la rappeler à l'ordre. Inès s'est alors reprise et a esquissé un sourire d'excuse.

« Désolée, Tiago, cette question est un peu personnelle, mais je crois que beaucoup de nos lectrices seront intéressées, » a dit Inès, luttant contre son étrange sentiment et suivant le script de l'interview qu'elle avait préparé, « Êtes-vous... célibataire ? »

À peine la question avait-elle franchi ses lèvres qu'Inès voulait se mordre la langue, regrettant immédiatement son impulsion. L'absurdité de la situation lui pesait ; après tout, qui mieux qu'elle connaissait le statut relationnel de Tiago ?

Après avoir posé la question, son regard s'est tourné vers Tiago, trahissant une nervosité qu'elle peinait à masquer.

Un instant, elle a cru percevoir une étincelle d'amusement dans les yeux de Tiago, habituellement si impénétrables, comme si cette interrogation inattendue lui avait procuré une distraction bienvenue.

« Cette question... » La suite pendait dans l'air, Inès retenant son souffle, partagée entre l'embarras de sa propre question et l'incertitude quant à la réponse de Tiago. Tiago a commencé, sa voix décontractée et lente, avec un ton mystérieux, « Je me demande bien, mademoiselle la journaliste, qu'en pensez-vous ? »

Inès n'a pu s'empêcher de sentir son cœur rater un battement à cet instant, une onde de choc émotionnel parcourant son être. Bien qu'elle se sente désemparée intérieurement, prise au piège d'une situation pour laquelle elle ne se sentait pas préparée, elle a tout de même esquissé un sourire poli, tentant de masquer son trouble.

« Je suppose... Je suppose que Tiago, étant aussi remarquable, doit déjà être marié, n'est-ce pas ? »

Après avoir posé la question, elle s'est sentie encore plus mal à l'aise, la simple idée de croiser le regard de Tiago lui étant insupportable. Pourquoi se sentait-elle mal à l'aise, après tout ? C'était Tiago qui avait d'abord dissimulé son identité, jouant l'inconnu depuis leur entrée dans le bureau, feignant de ne pas la reconnaître. Qu'avait-elle à se sentir coupable dans cette étrange mascarade ?

Tiago, percevant l'orage émotionnel qui agitait Inès, n'a pu s'empêcher de laisser échapper un sourire à peine perceptible, un signe de sa compréhension tacite de la situation.

Il était bien conscient de l'identité de son interlocutrice, ayant accepté cette interview spécifiquement parce qu'il savait qu'Inès travaillait pour Glamour Magazine. Sa question n'avait pas pour but de la mettre mal à l'aise ; cependant, il n'avait pas anticipé une telle réaction nerveuse de sa part, ce qui semblait en décalage avec l'image qu'il s'était faite d'elle.

Perdu dans ses pensées, Tiago a répondu avec calme : « Oui, je suis marié, cela fait juste quelques jours. » En disant « quelques jours », il a intentionnellement étiré le mot, son regard fixé sur Inès, la faisant inexplicablement palpiter.

Avant qu'Inès ait eu le temps de répondre, Caly, à côté, a exprimé sa surprise avec exagération.

« Tiago, vous êtes déjà marié ? Quelle nouvelle déchirante pour nos lectrices ! » Caly a parlé d'une voix plaintive, ne pouvant s'empêcher de demander par curiosité : « Comment est votre épouse ? Fait-elle partie d'une des familles mondaines ? »

« Caly ! » Inès a rapidement tiré Caly. C'était une question qui n'était pas prévue dans leur script et était trop personnelle, presque impolie. Mais heureusement, Tiago n'a pas semblé offensé, se contentant de sourire calmement sans répondre à la question de Caly.

« Bon, nous avons déjà posé suffisamment de questions sur la vie privée de Tiago. Les questions suivantes étaient toutes assez formelles, et l'interview s'est finalement terminée sur un rythme sûr.

« J'ai été très heureux d'accueillir votre magazine pour cette interview, » a déclaré Tiago en prenant congé, serrant la main de chacune poliment. Mais lorsqu'il a serré la main d'Inès, il semblait avoir fait une pause d'une seconde de plus, baissant légèrement le regard vers la bague à son doigt, ses lèvres s'esquissant en un sourire : « C'est une belle bague. »

Inès a immédiatement senti ses joues s'échauffer et a rapidement retiré sa main. Tout le long du chemin en sortant du bureau de Tiago, Inès a pu lentement relâcher la tension qui l'habitait.

Caly, débordante d'enthousiasme à côté d'elle, criait avec une exagération théâtrale, sa voix portant un mélange d'adoration et de surprise : « Mon Dieu, j'ai serré la main du président de Groupe Halo ! Je décide de ne pas me laver les mains pendant une semaine. »

Inès était sur le point de la taquiner gentiment sur sa fascination quand la secrétaire de Tiago s'est approchée, interrompant leur moment de légèreté.

Tenant plusieurs petits écrins élégants dans ses bras, elle leur a présenté avec une politesse raffinée, « Voici un petit cadeau de notre président pour vous, journalistes de Glamour Magazine. Veuillez accepter notre sincérité. »

Avec une impatience palpable, Clay a ouvert l'écrin, révélant un foulard CHANEL soigneusement plié à l'intérieur. La découverte a suscité chez elle une joie presque enfantine, illustrant parfaitement l'effet que Tiago, même en son absence, pouvait avoir sur ses admirateurs.

« Wow, c'est digne d'un président de grande entreprise, les cadeaux sont tellement hauts de gamme et de bon goût ! » Caly s'est exclamée avec enthousiasme.

« Chacun de nos foulards a un design différent, Inès, montre-moi le tien. »

Inès, qui ne voulait pas ouvrir le sien, a cédé sous l'insistance de Caly. Mais dès qu'elle a ouvert l'écrin, son visage a soudainement changé de couleur, et elle a rapidement refermé l'écrin.