Cinq jours.
La vérité ?
Mais rien.
Et moi, j’ai fait semblant d’être forte.
Je suis allée à la salle de sport avec mes amies.
Quand je l’ai aperçu…
Il était là.
Un gars est venu me parler.
J’allais le repousser, poliment.
Je n’ai pas fait grand-chose.
Un test.
Un piège.
Et Achraf est tombé dedans… mais à sa manière.
Je l’ai vue rire.
Et j’ai compris le jeu.
Elle voulait me faire réagir.
Ce qu’elle ne savait pas, c’est que je mourais d’envie de réagir.
Mais pas comme elle s’y attendait.
Je l’ai regardée.
Pas physiquement.
Mais j’ai sorti mon téléphone.
Un code. Un accès.
Puis, quelques secondes plus tard, la voix des haut-parleurs a envahi toute la salle :
« Monsieur Karim B., votre maman vous a apporté vos médicaments contre la diarrhée. Merci de venir les récupérer à l'administration. »
Le silence.
Sauf chez deux personnes :
moi… et elle.
Nos regards se sont croisés.
Elle avait compris.
Je n’avais plus rien à prouver.
Il est sorti.
Calmement.
Et moi… je suis restée figée.
J’ai senti quelque chose en moi se fissurer.
Un frisson.
J’ai attendu quelques secondes.
Mes jambes m’ont menée hors de la salle.
Debout.
Son regard n'était ni dur ni doux.
Ses bras se sont levés.
Je n’ai pas reculé.
J’ai juste levé les yeux.
Il m’a alors prise contre lui.
Ses bras autour de moi.
Elle était là.
Et j’avais tout ce que je voulais.
Ses yeux m’ont parlé.
Nos visages.
Et quand elle a levé légèrement le menton…
Je l’ai suivie.
Je me suis approché de ses lèvres.
Mais à un souffle d’elle…
Je me suis arrêté.
Pas parce que je ne désirais pas.
Je l’ai presque embrassé.
Et lui… il a presque répondu.
Mais il s’est arrêté.
Pas de panique dans ses yeux.
Et là, j’ai compris.
Ce n’était pas un "non".
Elle mérite que ce moment soit à elle.
Elle mérite qu’il soit après le mariage.
Quand je pourrai l’embrasser, sans retenue.
Et lui dire : "Maintenant, tu es mienne. Complètement."
Ce jour-là…
C’était ma promesse.
🍽️ Dîner à la maison— « Rym… sois honnête avec nous… tu l’aimes pas, ton Ashraf ? »La voix calme de mon père interrompt le dîner. On est tous autour de la table, couscous bien chaud, pain frais, thé menthe en infusion. L’ambiance est tranquille, presque trop.Je continue à manger, comme si je n’avais rien entendu.— « C’est qui mon Ashraf, déjà ? »Ma mère lève les yeux au ciel.— « Le garçon qui vient au café tous les jours, qui ne regarde que toi, qui aide ton père à porter les cartons comme si c’était son devoir sacré, et qui rougit dès qu’on parle de toi. »Mon frère rigole en coupant un morceau de pain.— « Celui qui t’a réparé un mot de passe comme s’il piratait la NASA ? Ce pauvre gars était en sueur. Il n’osait même pas respirer. »Je souris discrètement.— « Il est… gentil. »Ma mère pose sa cuillère. Geste dramatique.— « Gentil ?! Ya benti… on ne cherche pas un colocataire ! Il est intelligent, éduqué, ingénieur, et on sent qu’il t’aime. »Mon père hoche la tête.— « Un
Tout était prêt. La maison brillait. Les coussins bien alignés, les lumières tamisées, et une douce odeur de crème et champignons flottait dans l'air. Il était 17h30.J'étais habillée simplement : pull oversize blanc cassé, pantalon large gris clair, cheveux attachés en un chignon décontracté, une pointe de gloss, juste assez pour paraître naturelle mais soignée. Je voulais qu'il me voie comme je suis dans mon espace. Sans effort, mais impossible à ignorer.Ce n'était pas un rendez-vous. Enfin... c'est ce que je prétendais.Je l'avais appelé une heure plus tôt.— "Ashraf ? Mon PC déconne encore. Tu passes ?"Après une pause :— "Oui, j'arrive."Il était là en 10 minutes. Jogging, capuche, lunettes légèrement de travers, souffle légèrement accéléré. Il avait couru.Lorsqu'il est entré, ses yeux ont balayé la pièce, puis se sont posés sur moi. Il n'a rien dit. Il n'avait pas besoin.Je lui ai tendu un tablier :— "On cuisine."Il a haussé les sourcils.— "Et le PC ?"— "Plus tard. Là, c
La journée avait commencé normalement. Trop normalement, même. 🌥️Je traversais le campus avec mon sac en bandoulière, lunettes de soleil sur le nez, marchant lentement pour ne pas arriver trop tôt. J'avais pris soin de choisir une tenue élégante, mais pas trop voyante : jean taille haute, chemise blanche semi-ouverte, coiffure lâche et soignée. Le genre qui dit : "je n'ai pas fait exprès d'être jolie, mais je le suis quand même". 😉Ce jour-là, un cours de sensibilisation au digital design était organisé en commun pour plusieurs départements, dont l'esthétique et l'informatique. Thème : "Design et Expérience Utilisateur". L'occasion parfaite pour que deux mondes se croisent... et que je le voie dans un autre contexte.Le bâtiment B de la fac était déjà rempli. Je saluai vite fait Lamia et Sara, mes deux amies. Lamia, fidèle à elle-même, faisait semblant de ne rien voir, tout en scrutant les alentours comme un radar social. Sara, elle, me glissa un regard complice et malicieux. Elle
Tout le campus était en ébullition. Depuis l’annonce officieuse des résultats du concours d’innovation, l’attention s’était tournée vers les finalistes sélectionnés pour la cérémonie de demain. Tarek, Sami, et trois autres étudiants — dont Tarek et Sami, les camarades proches d’Ashraf — avaient atteint les demi-finales. Mais celui qui avait remporté le prix, celui qui serait mis à l’honneur, c’était Ashraf. Ce soir-là, une soirée d’ouverture était prévue dans l’auditorium. Une sorte de pré-célébration où tous les étudiants étaient conviés. Sur scène, il y aurait des sketches, de la musique, des danses improvisées. L’ambiance était festive, énergique, et tout le monde se préparait comme pour une avant-première de film. Tout le monde… sauf lui. Tarek, assis devant la cafétéria, lançait à qui voulait l'entendre : Tarek : "Ashraf ? Oubliez. Il est enfermé dans la salle info, comme d’hab. Il a dit qu’il devait finir une contribution open source urgente. Genre, ce gars vit dans le code
La journée avait commencé bien avant le lever du soleil. Les filles de l’université s’étaient réveillées aux aurores. L’ambiance dans les résidences était électrique. Les salles de bain tournaient en boucle : une fille sous la douche, l’autre au sèche-cheveux, une troisième devant le miroir à appliquer son masque à l’argile. On entendait partout des crèmes claquer, des vaporisateurs chuchoter, des sèche-cheveux rugir. Chez nous, c’était l’état-major du glamour. Lamia était arrivée dès huit heures avec son kit de brushing, ses bigoudis chauffants et sa trousse à maquillage digne d’un plateau télé. Sara, elle, avait déjà étalé sur mon lit trois tenues possibles, toutes plus scintillantes les unes que les autres. Sara : "Ce soir, c’est pas juste une cérémonie. C’est LE défilé. Les génies de l’école vont être là, et les génies… on les attire." Lamia : "J’espère qu’il y aura au moins un petit hacker au regard perçant pour moi. 😏" On riait toutes les trois, entre deux coups de blush e
Le lendemain, les couloirs de la fac avaient retrouvé leur tumulte habituel. Les trophées et décorations avaient disparu, mais les conversations sur la cérémonie n’avaient pas cessé. Certains parlaient encore du discours d’Ashraf, d'autres chuchotaient sur les photos postées sur les réseaux, où son regard semblait constamment fixé vers une même direction. Personne ne disait de nom, mais moi je savais.Dans le jardin central, entre deux bâtiments, Tarek attendait Lamia. Il avait envoyé un simple "Tu passes ici ?" le matin même, et elle avait répondu : "5 minutes. Pas plus."Mais elle avait mis dix. Et lui, il n’avait pas bougé.Lorsqu’elle arriva, lunettes de soleil sur le nez, café glacé à la main, elle marchait avec une assurance presque théâtrale. Tarek sourit malgré lui.Tarek : "Tu sais que t’es en retard ?"Lamia (sourire joueur) : "Tu sais que je fais ce que je veux ?"Ils restèrent un instant en silence. Il y avait une légère tension. Pas celle des conflits. Plutôt celle de deu
C’était une idée de Tarek. "On sort, on décompresse, on fête la fin du concours. Centre commercial, bouffe, peut-être un ciné."Lamia, bien sûr, avait sauté sur l’occasion. Sara aussi. Moi ? J’avais hésité. Ashraf n’avait rien dit. Mais au dernier moment, il s’était pointé à la cafétéria avec un sac à dos et un hoodie noir.Ashraf : "J’ai besoin d’une pause. J’viens."On est partis à six. Tarek, Lamia, Sara, un autre pote de Tarek qu’on appelait "Zee", moi, et Ashraf. En voiture, ça blaguait, ça chantait, ça partageait des playlists. Mais Ashraf, lui, il regardait par la fenêtre. Présent. Mais ailleurs.Arrivés au centre, c’était le tumulte classique : vitrines brillantes, musiques de boutiques, odeurs de parfums et de nourriture mêlées. Les filles avaient décidé de passer par une boutique de vêtements. On est entrés tous ensemble.Et là, ça a commencé.Je portais une robe beige à manches bouffantes, simple mais élégante. J’avais attaché mes cheveux en chignon flou. Et sans le vouloir
Le soleil tapait fort, même à travers les vitres teintées du van que Tarek avait loué pour l’occasion. Direction : la plage. L’idée avait fusé la veille au soir. Un dernier petit moment entre nous avant que les stages, projets et responsabilités nous éclatent en pleine figure.Sara, Lamia, Tarek, Zee, Ashraf et moi. Tous entassés dans le véhicule, des sacs pleins à craquer, des glacières, des serviettes, des enceintes. L’ambiance était légère, les rires sincères. Mais moi, je sentais un autre feu monter.Je savais que la plage n’allait pas être un terrain neutre.Une fois arrivés, le sable chaud nous chatouillait les orteils. Les filles s’étaient empressées de sortir les paréos, les lunettes de soleil, les huiles scintillantes. Ashraf, lui, avait directement monté le parasol, installé les serviettes et branché l’enceinte portable. Efficace, comme toujours.Ma mère m'avait bien dit, la veille : "Tu mets un burkini, hein, Rym ?" J'avais souri, promis vaguement. Mais une fois arrivée...
C’était un soir calme. Le genre de soir où la ville ralentit, où les lumières s’allument une à une comme des confessions discrètes. Ashraf et Tarek étaient assis sur le banc en pierre du campus, celui près de la bibliothèque, à moitié caché par les arbres.Ils n’avaient pas prévu de se retrouver. Tarek passait juste par là. Ashraf y était déjà. Seul. Comme souvent.Tarek : “T’as l’air ailleurs, mon gars.”Ashraf : “Je suis toujours ailleurs.”Tarek a souri, s’est assis à côté de lui, a sorti une canette d’Ice Tea.Tarek : “Ça fait des jours que t’as ce regard. Comme si t’essayais de faire tenir le monde entier dans une équation.”Ashraf : “Parce que c’est ce que je fais.”Tarek (moqueur) : “Ah. Donc t’es officiellement un génie romantique maintenant ?”Ashraf a tourné la tête. Lentement.Ashraf : “T’as déjà eu peur de trop aimer ? De sentir que… t’as mis ton cœur dans les mains de quelqu’un, et que même si t’as confiance, ça te rend vulnérable ?”Tarek (après un silence) : “Ouais. Une
C’était un soir calme. Le genre de soir où la ville ralentit, où les lumières s’allument une à une comme des confessions discrètes. Ashraf et Tarek étaient assis sur le banc en pierre du campus, celui près de la bibliothèque, à moitié caché par les arbres.Ils n’avaient pas prévu de se retrouver. Tarek passait juste par là. Ashraf y était déjà. Seul. Comme souvent.Tarek : “T’as l’air ailleurs, mon gars.”Ashraf : “Je suis toujours ailleurs.”Tarek a souri, s’est assis à côté de lui, a sorti une canette d’Ice Tea.Tarek : “Ça fait des jours que t’as ce regard. Comme si t’essayais de faire tenir le monde entier dans une équation.”Ashraf : “Parce que c’est ce que je fais.”Tarek (moqueur) : “Ah. Donc t’es officiellement un génie romantique maintenant ?”Ashraf a tourné la tête. Lentement.Ashraf : “T’as déjà eu peur de trop aimer ? De sentir que… t’as mis ton cœur dans les mains de quelqu’un, et que même si t’as confiance, ça te rend vulnérable ?”Tarek (après un silence) : “Ouais. Une
Les préparatifs ont commencé doucement, comme une brise timide avant une tempête. Rien n’était encore officiel, aucun carton n’avait été envoyé, mais dans nos deux familles, l’idée s’installait. Et avec elle, mille décisions à prendre.Ma mère, elle, avait déjà sorti un cahier dédié : "Mariage Rym" inscrit dessus, en lettres dorées.Moi, je tournais les pages, mi-amusée, mi-effrayée.Le choix de la salle. Le traiteur. Le photographe. Mais surtout… la robe.Sara, Lamia et moi avions prévu une sortie entre filles pour visiter quelques boutiques. On ne voulait pas aller trop loin, juste voir, toucher, rêver. Pourtant, à peine la première robe essayée, j’ai senti le poids de tout ce que ça impliquait.Sara : "Tu respires ? Parce que t’as le regard de quelqu’un qui fait une crise existentielle."Moi : "C’est juste que... je me vois en mariée. C’est réel. Trop réel."Lamia : "Et t’as vu la dentelle ? On dirait du travail de fée. T’imagines Ashraf te voir avec ça ?"Je n’ai rien répondu. Mai
Ce fut un samedi. Un de ces jours tièdes de fin d’automne, où la lumière traverse les rideaux comme un rappel silencieux que l’hiver approche. J’étais dans le salon, les mains moites, le cœur sur pause. Ashraf devait arriver dans une heure.C'était le jour où il allait rencontrer officiellement mon père et mon frère. Le jour où notre relation allait franchir une nouvelle étape.Maman arrangeait des fruits secs dans des petites assiettes. Trop nerveuse pour m’asseoir, je faisais les cent pas entre la cuisine et l’entrée.Maman : "Tu veux que je te fasse une infusion ? Tu respires comme quelqu’un qui va courir un marathon."Moi (riant nerveusement) : "Peut-être que c’en est un. Mais version émotionnelle."Quand la sonnette a retenti, mon cœur a raté un battement. J’ai ouvert. Il était là.Costume sombre, chemise blanche, pas de cravate. Simple. Élégant. Imposant. Ashraf.Il m’a regardée un instant. Pas un mot. Mais ce regard... Comme s’il me disait : "Je suis prêt."Je l’ai fait entrer.
La pluie avait cessé, mais le ciel restait lourd. Comme mon cœur. J’étais assise sur un banc près du jardin de l’université, mon café tiède à la main. Ashraf m’avait envoyé un simple message plus tôt dans la journée : "Ce soir. Sur le toit du bâtiment A. 18h. Si tu veux parler. Je n’avais pas répondu. Mais j’étais montée. Il était déjà là, accoudé à la rambarde, les mains dans les poches, le vent fouettant sa chemise légère. Il ne s’est pas retourné quand j’ai approché. Ashraf : "Merci d’être venue." Moi : "Je suis venue parce que je suis curieuse. Pas parce que je suis d’accord." Il sourit, à peine. Puis il se tourna vers moi. Il ne fuyait pas. Pas ce soir. Ashraf : "Je veux qu’on arrête de tourner autour. Moi, je veux t’épouser." Silence. Le mot résonna dans l’air comme une cloche trop tôt sonnée. Moi : "Tu es sérieux ?" Ashraf : "Plus que je ne l’ai jamais été. Je t’ai observé, compris, attendu. Tu es tout ce que je n’ai jamais su demander." Je sentais mon
J’aurais dû être soulagée. Heureuse. Rassurée.Et pourtant… j’étais perdue.Ce n’était pas du doute. Ce n’était pas de la peur. C’était cette sensation étrange de flotter entre deux vérités : l’évidence de ce que je ressens, et l’inconnu de ce que ça pourrait devenir.Depuis la veille, tout avait changé. Pas par un geste. Pas par un baiser. Mais par cette promesse silencieuse qu’Ashraf avait glissée dans l’air entre nous. Cette promesse de me choisir. De rester, sans tricher.Je n’arrêtais pas de repenser à ses mots."Je veux que ce soit propre. Fier. Juste."Dans un monde où tout va vite, où les relations se consomment comme des cafés tièdes… il voulait de la patience. De la profondeur. Du vrai.Et moi, je ne savais plus comment respirer normalement quand il entrait dans une pièce.Le lendemain, j’étais arrivée en cours en avance. Pour éviter les regards. Pour éviter ses yeux. Et pourtant… j’espérais les croiser.Sara m’a surprise en train de rêvasser en regardant par la fenêtre.Sar
Il pleuvait ce jour-là. Une pluie fine, presque timide, qui traçait des chemins hésitants sur les vitres de la bibliothèque. J’étais restée après les cours, incapable de fixer mon attention sur quoi que ce soit. Les mots dansaient dans mon cahier, les visages s’effaçaient autour de moi. Tout semblait distant, sans forme, sans consistance. Il n’y avait qu’un prénom qui restait clair dans mon esprit, comme une ancre à laquelle je continuais de m’accrocher : Ashraf.Je m’apprêtais à partir, mon sac à l’épaule, la tête ailleurs, quand je l’ai vu. Adossé au mur près de la sortie, les bras croisés, les cheveux encore humides, le regard bas. Il avait l’air perdu, ailleurs lui aussi. Puis, lentement, il a levé les yeux. Et nos regards se sont croisés. Plus rien autour n’existait.Ashraf : on peut parler ?Je n’ai pas répondu tout de suite. Je me suis contentée de hocher la tête, incapable d’articuler quoi que ce soit.En silence, on a traversé la bibliothèque. Ses pas suivaient les miens sans
Le lendemain de la soirée universitaire, l’université semblait flotter dans une atmosphère étrange. Les souvenirs de lumières suspendues, de musique et de regards croisés traînaient encore dans l’air. Mais quelque chose avait changé. En moi. Et, je le sentais, en lui aussi.Je m’étais réveillée avec la ferme intention de passer à autre chose. J’avais mis une robe crème, laissé mes cheveux détachés, et mon rouge à lèvres était plus prononcé que d’habitude. Non pas pour lui. Pour moi.Dans le hall, Sara m’attendait.Sara : "T’as entendu ? Adel est de retour."Moi (sourcils haussés) : "Adel… comme dans mon ancien prétendant du lycée Adel ?"Sara : "Le même. Et devine quoi ? Il a demandé après toi."Je ris légèrement. Ce genre de retour inattendu avait toujours un effet étrange. Adel n’avait jamais été un mauvais garçon. Trop lisse, peut-être. Trop prévisible.Mais ce jour-là, je décidai de ne pas fuir. Quand je l’ai vu dans la cour, je suis allée vers lui. Décontractée. Un sourire aux lè
C’était une soirée douce-amère, comme un mélange de fin et de commencement. Une de ces soirées qu’on vit avec insouciance, mais qui laisse une trace dans le cœur. Organisée par l’université pour marquer la fin des cours, c’était censé être une parenthèse légère avant la tempête des examens. Il y avait de la musique live, des guirlandes lumineuses suspendues entre les arbres du campus, des stands de nourriture qui embaumaient l’air, et des rires éclatants dans tous les coins. La cour était pleine de vie. De promesses aussi.Je n’y allais pas avec l’idée de briller. J’avais mis une robe noire toute simple, un trench camel, mes bottines préférées. J’avais laissé mes cheveux détachés, parfumés à la fleur d’oranger, comme un souvenir d’été. Je ne cherchais rien ce soir-là. Ni à séduire, ni à être remarquée. Juste à passer un bon moment, entourée de mes amies.Rym, toujours terre-à-terre, avait lâché en me voyant :— “C’est une soirée banale, pas un tapis rouge.”Sara, elle, riait en ajusta