Cinq jours.
La vérité ?
Mais rien.
Et moi, j’ai fait semblant d’être forte.
Je suis allée à la salle de sport avec mes amies.
Quand je l’ai aperçu…
Il était là.
Un gars est venu me parler.
J’allais le repousser, poliment.
Je n’ai pas fait grand-chose.
Un test.
Un piège.
Et Achraf est tombé dedans… mais à sa manière.
Je l’ai vue rire.
Et j’ai compris le jeu.
Elle voulait me faire réagir.
Ce qu’elle ne savait pas, c’est que je mourais d’envie de réagir.
Mais pas comme elle s’y attendait.
Je l’ai regardée.
Pas physiquement.
Mais j’ai sorti mon téléphone.
Un code. Un accès.
Puis, quelques secondes plus tard, la voix des haut-parleurs a envahi toute la salle :
« Monsieur Karim B., votre maman vous a apporté vos médicaments contre la diarrhée. Merci de venir les récupérer à l'administration. »
Le silence.
Sauf chez deux personnes :
moi… et elle.
Nos regards se sont croisés.
Elle avait compris.
Je n’avais plus rien à prouver.
Il est sorti.
Calmement.
Et moi… je suis restée figée.
J’ai senti quelque chose en moi se fissurer.
Un frisson.
J’ai attendu quelques secondes.
Mes jambes m’ont menée hors de la salle.
Debout.
Son regard n'était ni dur ni doux.
Ses bras se sont levés.
Je n’ai pas reculé.
J’ai juste levé les yeux.
Il m’a alors prise contre lui.
Ses bras autour de moi.
Elle était là.
Et j’avais tout ce que je voulais.
Ses yeux m’ont parlé.
Nos visages.
Et quand elle a levé légèrement le menton…
Je l’ai suivie.
Je me suis approché de ses lèvres.
Mais à un souffle d’elle…
Je me suis arrêté.
Pas parce que je ne désirais pas.
Je l’ai presque embrassé.
Et lui… il a presque répondu.
Mais il s’est arrêté.
Pas de panique dans ses yeux.
Et là, j’ai compris.
Ce n’était pas un "non".
Elle mérite que ce moment soit à elle.
Elle mérite qu’il soit après le mariage.
Quand je pourrai l’embrasser, sans retenue.
Et lui dire : "Maintenant, tu es mienne. Complètement."
Ce jour-là…
C’était ma promesse.
La fin de la saison approchait. L’air était plus frais le soir, les feuilles commençaient doucement à se teinter d’ocre, et dans notre appartement, il régnait un calme que je n’avais jamais connu ailleurs. Ce soir-là, j’avais proposé qu’on monte sur le toit. Le bâtiment était bas, et il y avait une petite terrasse accessible, un coin presque oublié des autres résidents. Une chaise longue, une couverture, deux tasses de thé. Et le ciel. Je portais un pull blanc trop large, volé à Ashraf. Il me tombait sur les cuisses. Lui, il avait juste mis son hoodie noir habituel, celui qu’il mettait souvent à la fac, quand il voulait passer inaperçu. Même maintenant, il gardait cette habitude : se faire discret, rester dans l’ombre… sauf pour moi. Il s’était installé avant moi, les bras croisés derrière la tête, les yeux levés vers les étoiles à peine visibles. Moi (en m’asseyant à côté de lui) : — Tu crois qu’on aurait pu vivre ça ailleurs ? Une autre ville, une autre époque ? Ashraf (sans
La fin de la saison approchait. L’air était plus frais le soir, les feuilles commençaient doucement à se teinter d’ocre, et dans notre appartement, il régnait un calme que je n’avais jamais connu ailleurs.Ce soir-là, j’avais proposé qu’on monte sur le toit. Le bâtiment était bas, et il y avait une petite terrasse accessible, un coin presque oublié des autres résidents. Une chaise longue, une couverture, deux tasses de thé. Et le ciel.Je portais un pull blanc trop large, volé à Ashraf. Il me tombait sur les cuisses. Lui, il avait juste mis son hoodie noir habituel, celui qu’il mettait souvent à la fac, quand il voulait passer inaperçu. Même maintenant, il gardait cette habitude : se faire discret, rester dans l’ombre… sauf pour moi.Il s’était installé avant moi, les bras croisés derrière la tête, les yeux levés vers les étoiles à peine visibles.Moi (en m’asseyant à côté de lui) : — Tu crois qu’on aurait pu vivre ça ailleurs ? Une autre ville, une autre époque ?Ashraf (sans détour
Le soleil s’était levé doucement ce matin-là, traversant les rideaux blancs de notre chambre, caressant les draps encore froissés de notre première nuit de mariés. Je me suis réveillée seule. Pas par absence, mais par délicatesse : Ashraf était déjà levé.L’odeur du café me guida vers la cuisine. Il était là, dos à moi, en t-shirt gris clair, les cheveux légèrement ébouriffés, concentré à verser le lait dans ma tasse préférée. Il ne m’avait pas entendue. Je l’ai observé un moment. Il faisait tout avec précision, comme s’il suivait un rituel sacré.Moi : — Tu prépares une cérémonie du café ou tu m’as engagée comme invitée spéciale ?Il sursauta légèrement, puis sourit sans se retourner.Ashraf : — C’est un service cinq étoiles, réservé à ma femme.Le mot « femme » me frappa doucement. Il sonnait étrange et doux à la fois, comme un mot trop grand qu’on essaie encore de porter sans trembler.On prit le petit-déjeuner en silence, dans notre petit coin de cuisine, entourés de plantes en
La lumière du matin filtrait à travers les rideaux crème de la chambre. L’agitation régnait dans toute la maison. Les femmes allaient et venaient, les parfums se mêlaient dans l’air — jasmin, oud léger, et quelque chose de sucré, presque vanillé. Mais dans ma chambre, c’était le silence.Assise devant la coiffeuse, je regardais mon reflet. Pas encore maquillée. Pas encore coiffée. Juste… moi.Sara entra discrètement avec un plateau.Sara : "Un peu de jus et une datte. Tu dois avoir un truc dans le ventre."Moi (souriante) : "Merci."Elle s’installa derrière moi, regarda mon reflet.Sara : "C’est aujourd’hui. T’as l’air… calme."Moi : "Je me suis réveillée avec une certitude. Je l’aime. Je suis prête."Le maquillage fut posé avec soin. Léger, doux, sans voler la vedette à mes traits. Les cheveux relevés élégamment, avec une touche floue sur les côtés. Et la robe… une pièce exquise. Satin fluide, col discret, dos légèrement ouvert. Élégante. Simple. Intemporelle.Quand je descendis, ma
La veille du mariage, les familles avaient préparé deux salons. L’un pour les femmes, l’autre pourChapitre 35 — La veilleLa maison baignait dans un calme étrange. Il n’y avait ni cris, ni agitation. Seulement des chuchotements, des vêtements suspendus, des bouquets encore dans leur plastique, et une robe blanche qui attendait dans un coin de ma chambre.Assise sur mon lit, en pyjama, les cheveux encore humides d’un bain long, je fixais le plafond sans le voir.Demain, c’était le jour.Je devais être heureuse. Excitée. Rayonnante.Mais mon cœur battait à une vitesse instable. Mon ventre était serré. Mon esprit bouillonnait.Maman frappa doucement avant d’entrer. Elle portait son peignoir gris, les cheveux attachés à la va-vite.Maman : "Je peux ?"Moi : "T’es déjà entrée."Elle sourit et s’approcha, s’assit à mes côtés.Maman : "Tu ne dors pas."Moi : "Non."Elle ne dit rien. Elle attendait que je parle.Moi : "Et si je me trompais ? Si j’idéalise tout ? Ashraf est... il est incroyabl
La maison baignait dans un calme étrange. Il n’y avait ni cris, ni agitation. Seulement des chuchotements, des vêtements suspendus, des bouquets encore dans leur plastique, et une robe blanche qui attendait dans un coin de ma chambre.Assise sur mon lit, en pyjama, les cheveux encore humides d’un bain long, je fixais le plafond sans le voir.Demain, c’était le jour.Je devais être heureuse. Excitée. Rayonnante.Mais mon cœur battait à une vitesse instable. Mon ventre était serré. Mon esprit bouillonnait.Maman frappa doucement avant d’entrer. Elle portait son peignoir gris, les cheveux attachés à la va-vite.Maman : "Je peux ?"Moi : "T’es déjà entrée."Elle sourit et s’approcha, s’assit à mes côtés.Maman : "Tu ne dors pas."Moi : "Non."Elle ne dit rien. Elle attendait que je parle.Moi : "Et si je me trompais ? Si j’idéalise tout ? Ashraf est... il est incroyable. Mais est-ce que je suis prête ? Est-ce que je suis assez forte pour ce genre d’amour ?"Elle posa sa main sur la mienne