L'annonce du contrat

****Maximilian Ray DONOVAN****

Je viens de sortir de chez mon grand-père en route pour l’aéroport. Je n’en crois pas mes oreilles. Un mariage? Mon grand-père vient de m’annoncer qu’il va m’arranger un mariage avec la petite fille de son ami d’enfance. Je suis choqué, dépassé. Comment mon grand-père a pu se retrouver à penser à une telle chose. Il m’impose d’épouser une fille que je ne connais de nulle part. Enfin, il m’impose pas, il me demande mais nous tous on sait qu’on ne refuse rien au grand Milio. Mais je n’ai pas encore la tête à ça. J’ai deux semaines à passer dans le sud avant de revenir à cette histoire. On verra comment cela va finir.

« Allo, Eric, tu ne devineras pas ce que grand-père vient de me dire »

« Que tu prennes de ton temps pour m’appeler, ça doit être sérieux, mec je t’écoute. »

« Un mariage arrangé.»

« Quoi ?? Tu blagues. »

« Moi, Maximilian Ray DONOVAN, t’appeler en pleine semaine pour des blagues, je suis trop occupé pour ça. »

« Qu’est-ce que tu en penses? Tu veux ? Tu connais la fille ? »

« Eric, slow, je ne connais pas la fille et je n’ai pas la tête à un mariage. Je le fais pour mon grand-père, je dois te laisser je t’appelle à mon arrivée dans le sud. »

Je raccrochai et posai ma tête sur le revers de mon siège à bord de mon jet privé pendant que le pilote décollait. Dès que je fermais mes yeux son visage me revenait. Le visage de cette inconnue dans le café était resté comme gravée dans ma tête à l’encre indélébile.

Après quelques jours passés dans le sud entre réunion et planification, j’étais épuisé et à bout de souffle mais je n’avais pas fini. En réalité, je peux finir le reste de ce travail de retour à New York mais la réalité d’un mariage arrangé me repoussait.

****Solima Miller****

Après une journée épuisante à écouter tous les blablas et les tracasseries incessantes de Mme LEPEER, j’arrive afin à me dégager de mes obligations au boulot. Ce soir, je dois rentrer à la maison. Ma mère m’a appelé pour dîner avec eux même ma sœur Janet sera là. Lorsque les Miller convoque une réunion qui se déguise en dîner, tu dois savoir que quelque chose cloche. J’ai essayé d’avoir le plus de réponses de ma mère mais elle m’a dit de juste ne pas être en retard.

Je viens d’une famille où on ne contredit pas les parents. Mon grand-père a fait fortune dans l’Import-Export. Il a passé le business à mon père qui espérait le léguer à son fils mais malheureusement il n’en a pas. A la maison, personne ne contredit mon père, il est le symbole de l’autorité. Je peux compter sur mes doigts le nombre de fois où il s’est assis avec ma sœur et moi pour discuter et rire. Il est tout le temps en voyage ou occupé dans ses affaires. Récemment, j’ai appris à travers les journaux qu’il a eu quelques soucis avec ses affaires mais connaissant mon père, il n’en parlera jamais. Il dit toujours les affaires, c’est pour les hommes. Les femmes sont bonnes pour le mariage et les enfants. De ce fait, il n’a jamais fait confiance à ma sœur ou à moi pour gérer ses affaires.

J’arrivai chez mes parents vers sept heures du soir, juste à temps pour le dîner. Ma mère m’ouvrit la porte avec un grand sourire mais je pouvais apercevoir que derrière ce sourire se cachait peut être une vérité que je ne suis pas prêtre à entendre.

« Solima, bonne arrivée, vas-y entre, Janet est déjà là, tu as l’impression d’avoir maigri, chérie, et ton visage semble pâle, tes poignets semblent affaiblis, et c’est quoi cette tenue mademoiselle, ton père ne sera pas content….. »

« Mum, je suis aussi ravie de te voir, et je viens du boulot, je suis en quelque sorte fatiguée c’est pourquoi. »

Je rentrai et me dirigeai directement vers la salle à manger où mon père assis à table était entrain de se boire un verre d’eau quand je traversai le pas de la porte.  Il leva la tête et posa son regard sur ma personne. Je sentis à travers son regard qu’il désapprouva ma tenue mais j’étais trop fatiguée pour me défendre. Je le saluai et il répondit en deux coups d’œil.

Nous arrivions presque à la fin du dîner quand mon père prit la parole. Avant ça, le dîner se passait dans un silence presque palpable qu’imposait la présence de mon père. Il prit la parole et je sentis que la sentence allait tomber. Mais jusqu’ici, j’ignorais ce qui se tramait.

« Je ne vais pas tourner autour du pot. Solima, tu vas te marier avec le petit fils d’un ami à ton grand-père. »

Je sentis le sol se dérober sous mes pieds et une violente douleur dans poitrine. Je savais que père pouvait être extrême mais pas à ce point. Pas au point de me trouver, non de me forcer à me marier, je ne croyais pas ce que mon père venait dire.

« Nous l’avons invité à dîner demain soir. Vous ferez les présentations à ce moment. »

Il se leva de la table et partit dans son bureau comme si de rien n’était. Il ne me laissa pas le temps d’en placer une. Les larmes montèrent et je les sentis couler sur mes joues telle une petite fille de deux ans à qui on venait de retirer son jouet préféré.

« Mum, comment père peut oser faire une chose pareille? »

« C’est ton père, il sait ce qu’il y a de mieux pour toi. »

« Il n’a pas le droit de diriger ma vie ainsi. Ce n’est pas n’importe quoi le mariage, c’est une union à vie avec quelqu’un que de surcroît, je ne connais pas, bon Dieu du ciel !!!! »

« Surveille ton langage, jeune fille, c’est ton père, il sait ce qu’il y a de mieux pour toi. » Sur ces mots, elle se leva de la table et se dirigea à l’étage. Je restai seule avec ma sœur.

« Janet, comment père peut me faire une chose pareille, Janet ce n’est pas possible. »

Mes larmes ne faisaient que couler moi qui ai toujours rêver de me marier par amour, me voici contrainte à une union forcée.

« Ne dramatise pas, Solima, si ça se trouve il est gentil, beau et généreux. Et il va t’aimer et tu l’aimeras aussi tu verras. »

« Tout le monde n’a pas la chance de tomber sur un Peter comme toi. »

Oh oui, parce que ma sœur avait, elle aussi, été forcée à se marier mais je me disais pour quelconque raison que cela ne m’arrivera pas. Mais apparemment, je me suis trompée.

Je rentrai chez moi ce soir-là, le cœur lourd, les yeux gonflés et le cœur plein d’amertume. Je ne pus dormir jusque tard dans la nuit avant de trouver le sommeil. Le lendemain matin, j’ai essayé d’appeler Lexie pour lui raconter mon cauchemar vivant mais elle n’a pas décroché. Elle est surement occupée, ce n’est pas facile d’être l’assistante des DocMarton.

J’étais sous la douche mais je repensais au dîner de ce soir. Mon père n’a rien dit sur celui qui était censé être mon futur époux. Et en ce moment, j’étais trop choquée pour oser demander quoi que ce soit. Je venais à peine de sortir de la douche quand mon téléphone sonna. C’était Lexie.

« Allo, 3 appels manqués madame, je travaille tu sais ? »

« Lexie, l’heure n’est pas à la blague tu sais »

« Ok vas-y, dis-moi. »

« Je vais me marier. »

« Moi qui pensais qu’on ne blaguait pas, haha…. »

« Je ne blague pas. »

J’explique donc à Lexie tout le dîner d’hier soir depuis l’annonce jusqu’à ce que je ne rentre chez moi.

« C’est pas croyable, et tu ne vas rien faire pour contredire ton père ? »

« Tu sais très bien que je ne peux pas faire ça. Imagine Lexie, s’il n’est pas beau ou encore, il n’est pas gentil ou pire arrogant et hautain. »

«  Haha j’ose même pas imaginer. Tu ne le supporteras pas. Imagine que ce soit Maximilian Ray DONOVAN. »

« Même pas en rêve, Lexie, cela ne peut pas être possible, je l’imagine mal accepter d’épouser quelqu’un qu’il ne connait pas. Et même si c’était le cas, non, il est trop arrogant et hautain. »

« Tu dis ça à cause d’un seul incident d’un matin, tu exagères. »

« C’est amplement suffisant pour cerner sa personnalité. »

Je raccrochai et je retournai me préparer pour le boulot. Je suis écrivaine, je peux écrire de n’importe où mais je préfère aller à la maison d’édition car là-bas j’arrive à être concentrée. Je suis l’auteur de plusieurs livres avec plus de cinq Best Sellers mais j’écris sous un nom d’écrivain, je préfère rester dans l’anonymat.

Il était six heures quand je levai ma tête de mon ordinateur, un peu comme réveillée par la sonnerie de mon téléphone.

« Je suppose que tu es déjà prête pour le dîner de ce soir chez tes parents » me lança Lexie au bout du téléphone, amusée par ma situation.

« Oh zut, le dîner ; c’est carrément sorti de ma tête, je serai certainement en retard. A moi la foudre des Miller. »

« Haha, tu n’es pas sérieuse, dans ce cas je te laisse, on se reparle plutard. »

Je filai rapidement à la maison, j’étais à dix minutes en taxi de chez moi donc ça va. Mais il fallait que je me prépare et aille chez mes parents qui sont à environ trente minutes en voiture de ma maison. Heureusement, que je ne devais pas avoir à choisir quoi porter pour ce soir. Ma mère a pris le soin de me faire livrer en journée ce que je devais porter pour le dîner.

Même si notre fortune n’était pas interplanétaire, on était quand même les Miller. Et pour une raison ou une autre, ma mère s’est toujours souciée des apparences et de ce qu’on dira. Raison pour laquelle depuis toute petite, elle a toujours voulu nous habiller de  manière décente et acceptable devant la haute société.

Je sentais déjà le regard perçant et désapprobateur de mon père quand je traverserai le pas de la porte de la salle à manger, mais j’étais loin de ce qui m’attendait.