Se connecterChapitre 5 : La Chute
Anya
Deux semaines ont passé depuis sa dernière visite. Deux semaines à vivre dans l'attente, à sursauter chaque fois que le téléphone sonne, à scruter les visages dans la rue espérant apercevoir le sien. Je me suis mise à fréquenter les mêmes endroits que ceux dont il m'avait parlé - ce supermarché où il m'avait vue pour la première fois, ce parc où il disait m'avoir observée lire pendant des heures.
Je porte le collier. Toujours. La plaque métallique est devenue un poids familier contre ma peau, une constante reminder de mon asservissement volontaire.
Ce soir, je suis assise au même bar où tout a commencé. Le Last Call. Je sirote le même vin blanc, regarde la pluie tracer les mêmes chemins sur les vitres. J'espère. Je prie presque.
Quand la porte s'ouvre et qu'il apparaît, mon cœur cesse de battre pendant un instant. Il est accompagné de deux hommes en costumes sombres qui restent près de l'entrée. Son regard balaie la salle avant de se poser sur moi. Et il sourit. Ce sourire qui n'atteint jamais ses yeux.
Il traverse la salle, ignorant les regards curieux, et s'assoit en face de moi sans y être invité.
— Tu m'attendais.
Ce n'est pas une question.
— Je...
— Ne mens pas. Tu portes mon collier. Tu es venue ici chaque soir cette semaine.
Sa main effleure la plaque du collier, ses doigts brûlants contre ma peau.
— Tu as soif de moi.
Je baisse les yeux, honteuse de la vérité de ses mots.
— Lève les yeux, Anya. Regarde-moi.
Quand j'obéis, son expression me glace le sang. Il y a quelque chose de nouveau dans son regard. Une froideur qui me terrifie.
— Tu sais pourquoi je suis venu ce soir ?
Je secoue la tête, incapable de parler.
— Pour te briser. Complètement. Pour faire de toi exactement ce que tu redoutes d'être.
Il se penche en avant, sa voix un murmure qui ne s'adresse qu'à moi.
— Tu vas venir avec moi. Tu vas faire exactement ce que je te dirai. Et tu vas m'en remercier.
Ses hommes nous escortent jusqu'à une voiture noire garée discrètement dans une ruelle. Dante me tient la main avec une fermeté qui ne laisse aucune place à la discussion.
Le trajet jusqu'à son appartement se fait dans un silence épais. Je regarde la ville défiler, sachant que chaque mètre qui me rapproche de chez lui m'éloigne un peu plus de la personne que j'étais.
Quand nous entrons, il me pousse contre la porte à peine refermée.
— À genoux.
Le choc de l'ordre me fait hésiter une seconde trop longue. Ses yeux se durcissent.
— Ai-je besoin de répéter ?
Je m'agenouille, le sol froid du marbre me transperçant à travers le tissu de ma robe. Il défait sa ceinture d'une main experte.
— Tu vas apprendre l'obéissance. La vraie. Pas cette comédie que nous jouons jusqu'à présent.
Sa main s'enfonce dans mes cheveux, m'attirant vers lui. Je ferme les yeux, m'abandonnant à l'inévitable.
Plus tard, il m'allonge sur le grand lit et attache mes poignets aux barreaux du lit avec des liens en soie. Je suis totalement à sa merci, exposée, vulnérable.
— Aujourd'hui, je vais t'apprendre quelque chose, Anya. Je vais t'apprendre à aimer ta propre soumission.
Sa bouche entreprend un voyage lent et méthodique sur mon corps. Chaque baiser, chaque morsure, chaque caresse est calculée pour me faire perdre la tête. Il connaît mon corps mieux que moi-même, trouvant des zones de sensibilité que j'ignorais.
Quand sa langue trouve mon centre, je crie, mes poignets se tordant contre leurs liens. Il me fait atteindre l'orgasme encore et encore, jusqu'à ce que je sois au bord de l'évanouissement, jusqu'à ce que les frontières entre la douleur et le plaisir deviennent floues.
— Dis-le, exige-t-il pendant qu'il plane au-dessus de moi, son corps couvert d'une fine pellicule de sueur. Dis à qui tu appartiens.
— À toi, haleté-je, les larmes coulant sur mes tempes. Je suis à toi.
Il sourit, satisfait, et entre en moi avec une lenteur exaspérante. Chaque mouvement est une torture délicieuse, chaque poussée me rapproche un peu plus du bord.
— Regarde-moi, Anya.
Je ouvre les yeux, incapable de refuser.
— Tu vois ce que tu es devenue ? Tu vois à quel point tu as besoin de ça ? De moi ?
Je hoche la tête, incapable de former des mots.
— Dis-le.
— J'ai besoin de toi. J'ai besoin de ça.
Son rythme s'accélère, devenant plus sauvage, plus possessif. Quand nous atteignons l'orgasme ensemble, c'est avec un cri qui semble arraché du plus profond de nos âmes.
Il défait mes liens et me prend dans ses bras, me berçant doucement tandis que je pleure contre son épaule. Ce ne sont pas des larmes de tristesse, ni de honte. Ce sont des larmes de libération.
— Maintenant tu comprends, murmure-t-il en essuyant mes larmes. Maintenant tu es vraiment à moi.
Je lève les yeux vers lui, et pour la première fois, je vois autre chose que de la froideur dans son regard. Une lueur de... tendresse ? De possession, certainement. Mais peut-être quelque chose de plus.
— Je ne veux plus être sans toi, dis-je, et c'est la vérité la plus pure que j'aie jamais prononcée.
Il sourit, un vrai sourire cette fois, qui transforme son visage.
— Tu ne le seras plus jamais.
Plus tard, quand je me réveille enlacée à lui, je réalise que j'ai franchi une ligne dont je ne reviendrai jamais. Je me suis abandonnée à lui complètement, volontairement.
Et la paix qui m'envahit est plus terrifiante et plus merveilleuse que tout ce que j'ai jamais connu.
Chapitre 6 : La RévélationAnyaUn mois s'est écoulé depuis cette nuit où je me suis complètement abandonnée à Dante. Un mois où j'ai appris à vivre dans l'ombre de son obsession, à trouver une étrange sérénité dans ma soumission. Je dors maintenant plus souvent dans son lit que dans le mien, mes affaires ont lentement envahi son espace minimaliste.Ce matin, je me réveille avant lui, chose rare. La lumière filtre à travers les stores, dessinant des motifs sur son dos nu. Je laisse mes doigts effleurer les cicatrices qui marquent sa peau, ces histoires qu'il refuse toujours de partager.Il se retourne soudain, attrapant mon poignet avec une rapidité déconcertante. Ses yeux sont grands ouverts, alertes, comme s'il n'avait jamais dormi.— Tu es trop curieuse, murmure-t-il en libérant mon poignet.— Dis-moi comment tu as eu ces cicatrices.Il se lève, évitant mon regard.— Certaines histoires sont mieux laissées dans le passé.— Et ma mère ? Comment savais-tu pour ses dettes ? Pour l'éta
Chapitre 5 : La ChuteAnyaDeux semaines ont passé depuis sa dernière visite. Deux semaines à vivre dans l'attente, à sursauter chaque fois que le téléphone sonne, à scruter les visages dans la rue espérant apercevoir le sien. Je me suis mise à fréquenter les mêmes endroits que ceux dont il m'avait parlé - ce supermarché où il m'avait vue pour la première fois, ce parc où il disait m'avoir observée lire pendant des heures.Je porte le collier. Toujours. La plaque métallique est devenue un poids familier contre ma peau, une constante reminder de mon asservissement volontaire.Ce soir, je suis assise au même bar où tout a commencé. Le Last Call. Je sirote le même vin blanc, regarde la pluie tracer les mêmes chemins sur les vitres. J'espère. Je prie presque.Quand la porte s'ouvre et qu'il apparaît, mon cœur cesse de battre pendant un instant. Il est accompagné de deux hommes en costumes sombres qui restent près de l'entrée. Son regard balaie la salle avant de se poser sur moi. Et il sou
Chapitre 4 : L'AddictionAnyaUne semaine. Sept jours qui ont passé avec une lenteur insupportable. Sept nuits où mon corps n'a cessé de se souvenir du sien. J'ai réglé toutes mes dettes, assuré les soins de ma mère pour les mois à venir. Je devrais me sentir légère, libérée. Pourtant, je me sens comme une prisonnière en liberté conditionnelle, attendant le moindre prétexte pour récidiver.Mon téléphone vibre sur la table basse. Numéro inconnu. Mon cœur se met à battre à un rythme désordonné, ma paume devient moite. Je laisse sonner, fixant l'écran comme si c'était un serpent prêt à mordre. Quand les vibrations s'arrêtent, le silence qui envahit mon appartement me semble plus lourd que jamais.Je me lève et marche nerveusement dans le salon, mes doigts effleurant les objets familiers qui ont marqué ma vie d'avant. Tout me semble terne, sans saveur. Comme si les couleurs avaient perdu de leur éclat depuis cette nuit avec lui.La sonnette retentit, brutale dans le calme de la soirée.Je
Chapitre 3 : L'EmpriseAnyaJe me réveille en sursaut, le cœur battant. Pendant un moment de confusion, je ne reconnais pas la pièce. Puis la mémoire me revient, violente comme un coup de poing. Dante. Le contrat. La nuit.Le lit est vide à côté de moi, mais les draps froissés portent encore son odeur. Je m'assois, le corps endolori, chaque muscle me rappelant ce qui s'est passé. Des marques violacées ornent mes poignets, mes hanches. Des preuves.La porte de la salle de bain s'ouvre. Dante est là, déjà habillé, impeccable dans un costume sombre. Il tient une tasse de café qu'il me tend.· Vous devriez partir. J'ai fait appeler un taxi.Sa voix est neutre, professionnelle. Comme s'il parlait à une employée. La transition est brutale.Je prends la tasse, les doigts tremblants.· Je...· Le contrat est rempli. L'argent a été viré.Je bois une gorgée de café brûlant, cherchant désespérément quelque chose à dire. Quelque chose qui effacerait cette distance soudaine.· Et maintenant ?Il a
Chapitre 2 : Le PacteAnyaLa voiture noire glisse dans la nuit, silencieuse comme un cercueil. Je suis assise à côté de lui, les mains serrées sur mon sac. La pluie dessine des traînées lumineuses sur les vitres, transformant la ville en un tableau impressionniste. Tout semble irréel.Je devrais crier. Je devrais sauter de la voiture à la prochaine intersection. Mais mon corps refuse de bouger, paralysé par une fascination morbide.· Vous n'avez pas peur ? —Ma voix est un filet dans l'habitacle feutré.Dante tourne légèrement la tête vers moi. La lueur des réverbères joue sur ses traits anguleux.· De quoi devrais-je avoir peur ? —De moi. De ce que je pourrais faire.Un sourire fugace effleure ses lèvres.· C'est plutôt à vous d'avoir peur, Anya.Il a raison. Je devrais être terrifiée. Et je le suis. Mais cette peur... elle m'excite. C'est comme regarder dans un précipice en ayant envie de sauter.La voiture s'engage dans une allée discrète et s'arrête devant un immeuble ancien.
Chapitre 1 : La PropositionAnyaLa pluie frappe les vitres du Last Call comme des aiguilles. Je compte les gouttes qui ruissellent sur la vitre, évitant soigneusement les regards des autres clients. Mon verre de vin blanc est presque vide. Comme mon compte en banque. Comme mon existence.Je devrais être rentrée depuis une heure. Préparer mes cours pour demain, corriger ces copies qui s'accumulent sur mon bureau. Mais l'appartement est trop silencieux, trop vide depuis que maman est partie.Quand il s'assoit en face de moi, je sursaute. Personne ne s'assoit à ma table. Pas ici, pas dans ce bar miteux où je suis devenue une habituée invisible.· Anya.Ma gorge se serre. Il connaît mon nom. Ses yeux sombres me dévisagent avec une intensité qui me paralyse. Il est grand, trop grand, habillé d'un manteau noir qui semble absorber la lumière. Beau, d'une beauté dangereuse qui alerte tous mes instincts.· Qui êtes-vous ?Ma voix tremble, je le hais pour ce tremblement.· Dante. Appelez-moi D







