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Chapitre 47 : Ce qu’on retient du silence

Author: Déesse
last update Huling Na-update: 2025-05-26 01:22:34

Graziella

Le jour s’installe lentement, sans fracas. Une lumière pâle filtre par les vitres de la cuisine, se pose sur la table, les murs, nos visages encore marqués par la nuit. Le silence est là. Pas pesant. Pas glacial. Mais palpable. Presque sacré. On n’a pas parlé depuis ce café. On n’a pas eu besoin.

Mais le silence n’est pas vide. Il est plein. Chargé. D’espoir, de prudence, de mille mots qu’on n’ose pas encore. Il a la texture d’un tissu ancien qu’on manipule avec soin, de peur qu’il se déchire.

Je lave la tasse. Il essuie. Geste après geste, nous nous réapprenons. Je retiens ce moment. Parce qu’il dit plus que mille promesses. Parce qu’il n’y a pas de fuite. Pas de sarcasme. Juste cette lente chorégraphie quotidienne, fragile et précieuse.

Parce qu’on est là. Ensemble. Sans éclat. Sans éclaboussures.

Et pourtant, tout en moi est secoué. Remué. Une tempête contenue dans un bol de porcelaine. Mon cœur bat plus fort que de raison, comme s’il voulait me prévenir que rien n’est ac
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