« Je suis heureuse que ton patron t’ait permis de rentrer aussi vite aujourd’hui. » avait dit Aurora en posant ses clefs sur la table.
Liv ne voulait pas du tout répondre parce que la colère qui débordait en elle pouvait provoquer quelque chose de très grave que personne ne pouvait calmer. Elle était à bout, à bout et elle voulait briser quelque chose parce que c’était le seul moyen pour se calmer. Si seulement elle buvait, elle aurait pu se soûler la gueule.
« Non mais qu’est-ce qui ne va pas, Liv ? Pourquoi ne veux-tu pas répondre ? »
« Mieux vaut pas, Aurora. »
Elle ne lui prêta aucun regard et Aurora s’en alla. Elle savait qu’elle ne tiendrait pas plus de cinq minutes comme ça parce qu’Aurora avait le don de comprendre le mal des gens et de vouloir prendre soin d’eux. Elle se mit à chronométrer et cinq minutes plus tard, Aurora se pointa la mine triste. Elle s’en voulait du fait que cette dernière soit dans cet état mais ce n’était pas de sa faute à elle aussi mais qui pourrait être heureux après son licenciement sans aucun motif. Elle se leva tout d’un coup prête à partir lorsque son amie l’appela.
« Qu’est-ce qui se passe, Liv ? »
« Tu ne comprendras jamais parce que moi non plus je ne comprends pas. Cet homme m’a menti comme l’a fait ma famille jusqu’à leur mort. Cet homme s’est foutu de moi, il m’a donné de l’espoir et comme une idiote je l’ai cru. Je l’ai cru et aujourd’hui je suis celle qui souffre. J’ai tellement envie de me venger de lui mais je ne suis pas rancunière n’est-ce pas ? »
Aurora se contenta d’hocher la tête et elle en était certaine parce que Liv n’était pas une fille rancunière et la voir comme ça la rendait malade. Elle n’aimait pas lorsqu’on faisait souffrir sa meilleure amie parce que cette dernière ne dérangeait personne.
« Qu’est-ce que cet homme t’a fait. Tu le vois comme un père parce qu’il te comprend le mieux et veille sur toi. »
«Je te conseille de conjuguer ton verbe à l’imparfait parce que cet homme m’a embobiné depuis tout ce temps. J’ai envie de ramener mon grand-père de là où il est pour lui présenter son nouvel ami tu sais ! Ils feront la paire parfaite. »
« Là j’en ai assez, Liv. je me suis assez torturé les neurones comme ça et le mieux serait que tu me dises clairement. Il t’a frappé ? Il t’a manqué du respect ? »
« S’il m’avait manqué du respect, je l’aurais envoyé à l’hôpital et il m’aurait licencié avec raison. »
« Licencié ? » demanda Aurora.
Liv hocha la tête en sentant les larmes lui monter aux yeux. C’était comme un cauchemar, comme un rêve semblable à ceux qu’elle faisait depuis quelques temps. Elle avait envie de sortir prendre l’air parce qu’elle en avait besoin.
« Je vais sortir, Aurora. »
« Et où vas-tu ? »
« L’image de cet inconnu ne cesse de passer en boucle dans ma tête et je pense que retourner là-bas pourrait m’apaiser. »
« Tu rigoles, Liv ? » hurla Aurora en la prenant par le bras. « Tu ne peux pas y retourner parce que tu ne connais rien de cet homme. Il peut être dangereux pour toi parce que la description que tu m’as donnée de cet homme est inexistante. Personne ne peut être aussi parfait physiquement. Liv, je voudrais dire que tu as rêvé et comme ce n’est pas le cas, tu dois cesser de penser à cet homme parce qu’il parait qu’il soit un danger pour toi. »
Elle ne voulait plus rien comprendre de tout ça même si c’était étrange qu’elle ne cesse de penser à cet homme. Il la hantait tellement qu’elle n’en pouvait plus mais que faire ? Elle ne pouvait pas fuir ses propres pensées parce qu’elle l’aurait fait si c’était possible.
« Liv, je vais voir ton patron et il m’expliquera plus ce qui se passe. »
« Pas la peine. Il n’a même pas eu le courage de me regarder droit dans les yeux lorsqu’il me renvoyait. C’est un lâche tu comprends ? Un véritable lâche. » Hurla Liv alors que les larmes dévalaient ses yeux.
Aurora la prit dans ses bras et se laissa aller. Elle avait tellement mal parce qu’elle avait cru un moment qu’elle avait déjà oublié ses démons du passé et que grâce à son travail, elle était la plus heureuse mais c’était n’importe quoi.
Le seul fait de penser à cet homme l’apaisait un peu et elle avait vraiment envie de de retourner là où elle l’avait rencontré. Elle se détacha abruptement de ses bras et se leva en essuyant ses larmes.
« Je vais y aller maintenant. »
« Je viens avec toi, Liv. »
« Tu ne me seras d’aucune utilité alors reste ici et cherche de l’eau bénite parce que ça me sera utile pour cette nuit au cas où le fantôme de mon grand-père revenait.
Aurora avait encore des choses à lui dire mais elle n’avait pas de temps. Elle sortit et prit sa voiture que bientôt elle n’utilisera plus parce qu’elle n’aura plus de quoi prendre soin d’elle. Elle roulait à une vitesse folle et même la mort ne l’effrayait plus à cet instant. Lorsqu’elle se rapprochait de cet endroit, elle sentait comme de nouveaux sentiments l’envahir ; La peur, le désarroi, une crainte inexplicable. Lorsqu’elle gara au même endroit où elle avait freiné la veille, la scène qui s’était produite repassait dans sa tête avec les mêmes sentiments comme si c’était au même instant que ça se produisait. Elle ferma les yeux et lorsqu’elle les ouvrit, elle laissa un cri de peur s’échapper de ses lèvres.
Un homme était adossé à sa portière et son regard était dangereux. Ses yeux dégageaient quelque chose qui la mettait en garde. Ses yeux avaient tendance à changer de couleur et même si elle voulait croire que c’était dans sa tête, c’était bien réel.
Elle ouvrit la bouche à plusieurs reprises pour parler mais rien n’y sortait. Que diable lui arrivait-il ?
« Vous… Vous… » Fut la seule chose qu’elle put dire lorsqu’elle vit le sourire de psychopathe de ce dernier. Il donnait l’impression de prendre un plaisir fou à lui faire peur et si seulement elle pouvait faire quelque chose pour lui faire peur aussi.
« C’est dangereux pour une aussi belle femme de trainer dans ce coin parce qu’elle pourrait se faire dévorer par des chiens géants. »
Chiens géants ? Elle ne comprenait pas du tout ce qu’il racontait et elle ne voyait pas ce qu’il y avait de dangereux dans le coin, sauf si c’était lui.
« Que… je… »
« Comme des loups. » le coupa ce dernier en dessinant le même sourire de psychopathe sur ses lèvres.
Elle voulait qu’elle disparaisse et même si elle n’avait jamais fait de vœu dans sa vie, elle voulait essayer alors, elle ferma les yeux et lorsqu’elle les ouvrit, elle ne le vit plus. Elle sortit de la voiture même en sachant qu’elle prenait un trop grand risque. Elle ne le vit pas mais décida de prendre son conseil au sérieux. Le mieux était qu’elle parte de là. Elle avait cru avoir la chance d
e rencontrer celui de la veille.
Marlène jugeait depuis quelques temps qu’elle ne se battait pas assez pour sa relation avec Aron et qu’il était temps qu’elle le fasse. Elle savait qu’il ne se rendait pas très souvent sur le territoire de sa meute et qu’il préférait vivre parmi les humains alors, il fallait qu’elle se rende en ville quoi qu’elle détestait cette atmosphère. Sachant déjà que son père lui refuserait cela, elle ne pensait pas l’avertir de son départ. Elle fila sous la douche et après avoir fini, elle s’habilla et alors qu’elle pensait être prête à partir, sa mère débarqua dans sa chambre. Elle avait souvent l’impression qu’elles n’étaient pas proches parce que sa mère, la Luna Maya avait très souvent l’habitude de se perdre dans ses pensées et la regardait quelques fois comme si elle était une erreur de la nature et à cause de tout cela, elle ne lui parlait pas trop de sa vie personnelle jugeant qu’il était mieux qu’elle garde tout ça pour elle.« Tu n’es pas descendu prendre ton petit déjeuner, Marlène.
La voiture roulait depuis quelques minutes et Liv n’avait pas osé demander à Aron où est-ce qu’ils allaient quoi que cette question lui faisait mal à la gorge. Il avait décidé de ne rien lui dire et elle se disait que c’était bien pour une raison. Elle l’avait trouvé nerveux et pensait que cela était arrivé par la faute de Saga parce que lorsqu’elle sortait du bureau d’Aron, tout allait bien.Lorsqu’elle détourna son regard de lui pour regarder la route, elle constata qu’elle remarquait cette route parce que le jour précédent, elle y était. Elle avait l’impression qu’elle connaissait déjà là où il l’amenait et pourtant elle ne voulait pas du tout le croire. Elle continua de garder le silence et ses doutes se confirmèrent au bout de quelques minutes.Il gara dans la cour et sortit. Il contourna la voiture pour ouvrir sa potière et elle sortit hésitante. Il prit son sac qu’elle avait presqu’oublié et passa devant elle. Elle avait du mal à le suivre parce qu’elle ne comprenait pas ce qu’
Une semaine plus tard, Dalhia rayonnait de bonheur parce qu’elle avait eu la facilité à s’habituer à la situation. C’était vrai qu’elle ne résistait pas lorsque Dominic lui jouait ses numéros de charme mais elle faisait tout pour que les autres ne remarquent rien.Il lui avait donné une panoplie de dossier à vérifier et elle ne pensait pas prendre sa pause déjeuner parce que ce dernier disait les vouloir.Il lui arrivait souvent de vouloir le bouder pour cela mais à chaque fois, il fallait qu’elle se souvienne qu’elle n’était pas sa femme et qu’elle était son assistante.La fameuse Carola avait encore appelé plusieurs fois lorsqu’ils étaient ensemble et comme toujours, son humeur changeait.Elle avait tout fait pour qu’il lui dise qui était cette Carola mais il changeait toujours de sujet.Se serait-elle mise en couple avec un homme fiancé ou même marié ?Elle craignait toujours que ce soit le cas mais jamais elle n’osait jamais le lui demander directement.Elle rangeait un énième dos
Ouvrant difficilement les yeux, Aron sentait une douleur vive au niveau de ses os et de ses muscles. Un poids reposait sur sa poitrine et l’étonnement était dû au fait que ce poids n’était pas mortel. Il leva la main pour s’en débarrasser mais fut surpris de sentir une touffe de cheveux. Il glissa sa main plus bas et sentit un corps. Il laissa tomber sa main en fermant les yeux croyant qu’il hallucinait. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait d’un coup mais ça le troublait tellement. Il resta ainsi jusqu’à ce qu’il entendit des pas qui avançaient dans la pièce. Il ouvrit les yeux et vit Savannah, sa gouvernante. A ce moment, un détail frappa son esprit.« Je ne suis pas dans ma chambre, » dit ce dernier d’une voix grondante.Il entendit un soupire d’agacement qui ne venait pas de sa gouvernante mais de quelqu’un qu’il ne voyait pas. Il regarda celle qui était censée lui dire ce qui se passait et vit que son regard était posé sur lui. Il leva un peu la tête malgré ses douleurs et vit
Comme un gentleman, Aron ouvrit la portière à Liv du côté passager, elle le gratifia d’un sourire en signe de remerciement et s’assit dans la voiture. Il ferma la portière pour elle et contourna la voiture. Il prit place derrière le volant. Elle voulait bien regarder ailleurs mais cet homme était si impressionnant qu’elle passerait toute sa vie à le regarder. Lorsqu’elle le vit tourner la tête vers elle, elle détourna la sienne pour ne pas se faire prendre. Son cœur se mit à battre aussi rapidement comme si un danger la pourchassait. Elle mit la main sur sa poitrine en soufflant longuement. La seule chose qui pouvait la calmer était le paysage qui défilait sous ses yeux. Elle pouvait sentir son regard sur elle et même si l’envie le prenait de lui demander de ne plus le faire seulement parce qu’ils pouvaient avoir un accident de circulation, elle ne fit rien. S’il l’avait sauvé la première fois alors qu’elle ne savait pas comment il s’y était pris, elle lui faisait encore confiance pou
« Prenez place, mademoiselle ! »Liv le regarda quelques secondes et finit par obéir. La porte était certes fermée mais pas verrouillée et elle ne pensait pas que cet homme allait prendre le risque de la décapiter sans craindre de se faire prendre. Elle le regarda pendant un moment espérant un mot de sa part mais semblait troublé et pourquoi ? Elle n’en savait rien. Ce n’était pas normal pour un patron de perdre sa langue face à un son employée comme ça car cela risquait de défier son autorité.« Accordez-moi deux minutes, je reviens. »Liv n’avait pas de choix parce que c’était elle qui avait besoin de travail. Elle le vit disparaitre derrière une porte et se demanda réellement ce qu’elle faisait là. Elle avait peur de dire qu’Aurora l’avait prévenu.Aron se rassura de verrouiller la porte des toilettes à clef et regarda sa tronche dans le miroir. Il avait senti ce trouble en lui depuis qu’elle était arrivée mais seulement, il lui était difficile de définir réellement ce que c’était