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Chapitre 4 : L'empreinte de la tendresse.

last update Terakhir Diperbarui: 2025-04-21 02:24:32

Avant de disparaître, Vérité m’avait laissé un conseil aussi simple qu’essentiel : « Sors de ta bulle. Ose. Rencontre. Et surtout, quitte la Déception. »

Je l’entends encore me parler comme une soeur bienveillante qui voit son cadet s’égarer dans les ruines d’un attachement malsain. Elle m’avait parlé de possibilités, de chances, et même de cette mystérieuse sœur, une âme douce et sincère. Il disait que quelque part, une grande histoire m’attendait, mais qu’elle ne commencerait que le jour où j’oserais refermer le chapitre de la Déception et accepter la présence de cette personne à qui je ne prêtais pas toujours une attention.

Des jours s'étaient écoulés depuis ma rencontre avec Vérité. J'étais assis dans une bibliothèque, à dévorer des livres. Le silence qui y régnait était si profond qu'on pouvait entendre les mouches voler.

Mais particulièrement des pas vinrent troubler ce silence, en face de moi, une jeune femme belle , la silhouette fine et le visage chaleureux se présenta en face de moi.

- Puis je m'asseoir ?

Me demanda t'elle.

C'est ainsi que ce jour-là, Tendresse est entrée dans ma vie.

Elle s’est approchée silencieusement, comme si elle marchait sur la pointe des émotions. Vérité avait guidé sa main jusqu’à la mienne, puis s’était éclipsé en me lançant un dernier regard complice :

« Elle n’a pas besoin que tu parles fort. Elle t’écoute déjà. Elle te comprend sans que tu aies à te justifier. Sois doux. Sois vrai. Et tu verras. »

Au contact de sa peau, un frisson m’a traversé. Ce n’était pas l’électricité d’une passion brûlante, non. C’était la chaleur stable d’un feu qui ne consume pas mais qui réchauffe lentement. J’ai regardé Tendresse. Elle n’était pas spectaculaire. Pas comme Déception l’avait été. Mais elle portait sur son visage cette chose rare et précieuse : la paix.

Un long silence s’est installé. Un de ceux qui ne mettaient pas mal à l’aise. Le vent soufflait doucement, les battements de nos cœurs se répondaient dans un rythme incertain. Puis, comme si elle avait lu mes pensées, elle a serré un peu plus ma main.

C’est là que j’ai compris : elle sentait mes hésitations.

Je ne savais pas quoi faire. Devais-je lâcher cette main étrangère qui semblait pourtant familière ? Était-ce juste un passage ? Une illusion de plus ? Une tentative désespérée de me reconstruire ?

Je doutais. Pire encore, je culpabilisais d’oser ressentir autre chose après Déception.

Mais alors que je cherchais encore un sens à tout ça, Tendresse s’est retournée. Et dans ses yeux, j’ai reconnu un regard que j’avais ignoré toute ma vie. Elle n’était pas nouvelle. Elle avait toujours été là. Dans les petits gestes que j’avais méprisés. Dans les présences discrètes. Les silences bienveillants. Je ne l’avais juste jamais regardée.

Elle m’a dit doucement :

— Tu m’as toujours eu près de toi, Nathan. Tu avais juste les yeux tournés vers celle qui t’absorbait tout entier.

Je n’ai rien su répondre. Mon cœur battait fort. Et comme un réflexe idiot, j’ai voulu prendre mes distances. Trop de douceur, c’est suspect quand on a été trop blessé.

— Tu veux fuir ? m’a-t-elle demandé calmement.

J’ai voulu répondre oui. Je voulais protéger ce qui restait de moi. Mais je ne pouvais pas. Parce qu’au fond, une partie de moi savait : fuir la Tendresse, c’était me fuir moi-même.

Et puis elle a fait ce geste qui a tout changé : elle s’est jetée dans mes bras.

Simplement. Sincèrement.

Ce geste a fissuré les murs de pierre que j’avais dressés depuis si longtemps. Tout ce que j’avais contenu, tout ce que j’avais gardé pour moi, a commencé à se liquéfier. Une larme. Puis deux. Puis un flot.

Et c’est à ce moment-là que nous avons commencé à cheminer ensemble.

---

À ses côtés, j’ai réappris à respirer. À parler sans hurler. À aimer sans implorer. Elle ne me jugeait pas. Elle ne me brusquait pas. Elle était présente, tout simplement.

Mais j’étais cassé. Et même en sa présence, des réflexes anciens refaisaient surface. Par moments, je devenais froid, distant. Je faisais le dur. Je voulais qu’elle me laisse tranquille, qu’elle parte d’elle-même. Parce qu’une partie de moi croyait encore que je ne méritais pas mieux que la Déception.

J'étais très effrayé par ce bonheur qui m'arrivait, je trouvais cela trop facile car je n'étais plus habitué à une telle atmosphère, à un climat relationnel où j'étais accepté et reconnu à ma juste valeur.

Et pour rompre avec un tel climat de confiance, j'ai vu surgir des reviviscences et des Flash-back des histoires passées qui ont toutes connues des fins tragiques. Ces souvenirs douloureux me hantaient, et me traquaient surtout dans ce nouveau rapport que j'entretenais avec Tendresse. Je ne pus rien lui dire. Mais un besoin important envahissait mes pensées : l'envie de prendre la fuite.

Mon attitude semblait inquiété Tendresse. Alors que nous passions un moment tendre ensemble, je ne parvenait pas à répondre affectueusement à ses gestes de douceur. J'avais le regard ailleurs et l'esprit vide. Tendresse me demanda :

— Tu veux que je m’en aille ? me dit-elle ce jour-là.

Je n’ai pas répondu.

Elle s’est contentée d’ajouter :

— Même si tu me repousses, je resterai. Pas parce que je suis têtue. Mais parce que je sais que tu n’es pas ton passé. Et je ne suis pas ton ennemi.

Tendresse… Elle me lisait comme un livre ouvert. Et elle refermait chaque page avec délicatesse, sans m’arracher les mots.

Mais malgré tout ce qu’elle faisait, malgré le soin qu’elle apportait à mon cœur, je restais ailleurs. À moitié présent. À moitié absent. Comme si quelque chose en moi refusait d’accueillir cette paix.

Et c’est ce jour-là qu’un nouveau personnage fit son entrée.

Charisme.

Il s’est présenté comme un ami de passage. Grand, sûr de lui, le regard perçant, un rire léger. Et la Tendresse riait avec lui.

Elle semblait plus épanouie à ses côtés, il y'avait une complicité naturelle entre eux. Elle était lumineuse à ses côtés. Détendue. Belle.

Je les ai observés. De loin.

Et quelque chose en moi s’est fendu. Une douleur sourde, chaude, envahissante. Comme une brûlure douce. De la jalousie.

Elle s’est glissée dans mon dos sans prévenir. Elle a glissé sa main glacée sur mon épaule, m’a soufflé à l’oreille :

— Tu vois, même la Tendresse ne t’appartient pas.

J’ai voulu la chasser. Mais plus je la fuyais, plus elle riait.

Elle m’a regardé, moqueuse :

— Tu as joué au détaché. Maintenant, tu es perdu. Tu veux qu’on retourne voir la Déception ensemble ?

Je me suis senti humilié. Et puis perdu. Et puis furieux contre moi-même. Je n’avais aucun droit sur la Tendresse, mais… je voulais ce qu’elle offrait. Pas qu’elle le donne à un autre.

J’ai failli faire demi-tour. Repartir. Disparaître.

Mais une voix m’a arrêté. Une voix que je n’avais plus entendue depuis longtemps.

Amour.

Il est apparu, sans prévenir, comme toujours.

— Tu recommences à aimer et maintenant tu veux fuir ? Tu vois ce que je t’avais dit ? Tu n’as pas encore fait la paix avec toi-même !

— J’ai mal, lui ai-je répondu. Je croyais aller mieux, mais là, j’étouffe.

— Parce que tu confonds attachement et acceptation, Nathan. Tu veux posséder ce qui ne t’a jamais appartenu. La Tendresse se partage, elle ne se possède pas. Elle s’offre, mais ne se retient pas.

J’ai baissé les yeux. J’étais nu. Fragile. Exposé.

Amour a poursuivi, plus doucement :

— Tu es sur le bon chemin. Mais il est encore long. Et tu dois apprendre une dernière chose.

— Laquelle ? ai-je demandé, le souffle court.

Il m’a tendu un miroir.

Et là, j’ai compris.

Ce que j’avais projeté sur Déception, sur Tendresse, sur tous les autres… n’était qu’un reflet de mes failles. De mes attentes non guéries. De mon incapacité à m’aimer moi-même.

Amour a posé une main sur mon épaule :

— Tu ne pourras jamais accueillir pleinement ce que la Tendresse a à t’offrir tant que tu n’auras pas appris à te regarder en face. À t’aimer. À te reconstruire pour toi.

Puis il s’est tourné vers l’horizon, comme s’il percevait déjà ce qui m’attendait. Avant de s’en aller, il a lancé :

— Ce n’est pas terminé. D’autres viendront. Et chacun t’enseignera une part de toi. Mais rappelle-toi ceci : ce n’est pas l’intensité d’un sentiment qui le rend juste, c’est sa vérité.

Et il a disparu.

---

Je suis retourné vers la Tendresse. Elle était toujours là. Mais quelque chose en elle avait changé. Elle semblait plus silencieuse. Moins enjouée. Comme si elle sentait que j’avais été tenté de fuir. Ou peut-être… comme si elle s’apprêtait à partir à son tour.

Je me suis approché. J’ai voulu parler.

Mais elle m’a devancé :

— Je sais ce que tu ressens. Tu es perdu. Tu veux bien faire. Mais tu es encore encombré.

— Tu vas partir ? ai-je demandé, la voix brisée.

Elle m’a regardé. Profondément. Longuement.

— Non, a-t-elle dit. Pas tout de suite. Mais si tu ne fais rien… un jour, je partirai. Parce que je ne suis pas là pour combler un vide. Je suis là pour accompagner une guérison.

J’ai senti mon cœur se serrer.

Et dans ce vertige, une silhouette familière s’est approchée à pas feutrés.

Solitude.

Elle m’a fait un clin d’œil et a dit :

— On se retrouve bientôt, n’est-ce pas, Nathan ?

À suivre…

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