Lya n’en parla pas tout de suite à Jade.
Ce regard-là… ce moment suspendu, elle le garda pour elle. Comme une note fragile dans le chaos de sa tête. Elle avait à peine dormi cette nuit-là. Pas parce qu’elle pensait encore à Thomas – ou peut-être que si, mais autrement. Ce n’était plus la douleur brute. C’était l’étrange sensation d’un monde en train de basculer, lentement, presque imperceptiblement. Le matin suivant, elle descendit les poubelles. Sans maquillage, en chaussons, les cheveux en vrac. L’image même de la femme en post-rupture. Et comme une mauvaise blague du destin, il était là. Lui. Le regard de la veille. Le sac sur l’épaule. Les écouteurs dans les oreilles. — Bonjour, dit-il en retirant un écouteur en la voyant approcher. — … Bonjour. Il lui offrit un sourire discret, un peu fatigué mais sincère. — Tu vis ici ? — Depuis trois ans. Et toi ? — Je viens d’emménager au troisième. L’appart de la vieille dame qui est partie en maison de retraite. — Ah… Madame Serrano. Elle nourrissait les pigeons et m’appelait par le nom de son chat. Il rit doucement. — Je m’appelle Ewan, au fait. — Lya. Ils se serrèrent brièvement la main. Un contact bref, mais suffisant pour déclencher une décharge étrange dans sa paume. Elle recula légèrement, surprise par elle-même. — Désolé si je te fixe, reprit-il. T’as un regard… qu’on oublie pas. Elle haussa un sourcil, mi-sceptique, mi-prise au dépourvu. — Tu dis ça à toutes tes voisines ? — Non. Juste aux femmes qui descendent les poubelles avec plus de classe que la plupart montent sur un podium. Elle laissa échapper un rire, nerveux. Il ne savait rien d’elle. Rien de ce qu’elle vivait, de ce qu’elle portait. Et pourtant, il venait d’alléger l’espace d’une phrase le poids qu’elle traînait depuis des jours. — Tu viens d’où ? demanda-t-elle, curieuse malgré elle. — D’un endroit que j’ai fui. Et toi, t’as l’air de vouloir fuir celui où tu es. Cette phrase. Elle la reçut comme une flèche en plein cœur. Direct, franc, douloureusement juste. Il semblait lire entre les lignes de son visage. Et ça la déstabilisait. — J’ai pas encore décidé si je devais fuir ou rester, répondit-elle à voix basse. — Parfois, rester… c’est plus courageux que partir. Le silence les enveloppa un instant. — Bon, je vais monter, dit-il enfin. Si jamais tu veux un café… ou une conversation où personne ne dit "tu mérites mieux", je suis au 3B. Il s’éloigna sans se retourner. Et Lya resta là, immobile, les bras chargés de sacs, le cœur bizarrement plus léger. Quand elle remonta chez elle, Jade était sur le canapé avec une série N*****x en fond sonore. Elle tourna la tête en la voyant entrer. — Pourquoi tu souris comme une idiote ? — Je souris pas. — T’as croisé un mec ? — Non. — Lya… — Il s’appelle Ewan. Et il m’a juste parlé. C’est tout. Jade plissa les yeux, un sourire au coin des lèvres. — Tu devrais te voir. On dirait une ado de seize ans qui vient de se faire remarquer par le bad boy du lycée. Lya leva les yeux au ciel, mais ne répondit pas. Elle ne voulait pas aller trop vite. Elle ne voulait même pas y penser. Mais au fond d’elle, quelque chose avait remué. Un simple regard. Et ce prénom, désormais gravé dans sa mémoire : Ewan.Le soleil se levait doucement sur la ville, enveloppant l’appartement de Lya et Ewan d’une lumière dorée et réconfortante. Tout semblait paisible, presque suspendu dans le temps. Dans la chambre, leur fille dormait encore, blottie contre sa couverture, respirant doucement, ses petits doigts serrés sur le tissu comme pour s’accrocher à la sécurité de ce monde. Lya la regardait avec tendresse, un sourire apaisé sur les lèvres, tandis qu’Ewan préparait silencieusement le petit-déjeuner.— Regarde-la, murmura Lya, presque en chuchotant pour ne pas la réveiller. Elle est magnifique… et tellement vive.— Oui, répondit Ewan en s’agenouillant près du lit, je n’ai jamais vu quelque chose d’aussi parfait, dit-il en caressant doucement les cheveux de leur fille. Chaque jour, je me demande comment nous avons pu être si chanceux… toi, moi, elle…Leurs mains se rejoignirent sur le lit, un geste simple mais rempli de sens, symbolisant leur unité, leur complicité et leur amour inébranlable. Cette pet
Le matin s’éveillait doucement dans l’appartement de Lya et Ewan, baigné par une lumière dorée qui filtrait à travers les rideaux légers. Lya, déjà réveillée, observait leur fille dormir encore, ses petites mains crispées sur sa couverture, son visage détendu dans l’innocence et la sécurité de l’enfance. Chaque respiration de l’enfant semblait rythmer le cœur de Lya, et un sourire doux se dessina sur ses lèvres.Ewan entra silencieusement dans la chambre, une tasse de café fumante à la main. Il s’assit sur le bord du lit et observa la scène avec tendresse.— Elle est magnifique, murmura-t-il. — Oui… répondit Lya, la voix chargée d’émotion. Chaque jour je me demande comment j’ai pu vivre sans ce bonheur avant toi et elle.Ils échangèrent un regard complice, une reconnaissance silencieuse pour tout ce qu’ils avaient traversé et pour cette nouvelle vie qu’ils construisaient ensemble. Le simple fait de se réveiller à trois, dans ce petit cocon de sérénité, avait quelque chose de magique e
Le soleil se levait sur la ville, éclatant et doux à la fois, promettant une journée parfaite pour leur première escapade en famille. Lya et Ewan étaient debout depuis l’aube, excités mais aussi légèrement anxieux. Ce voyage marquait une étape nouvelle dans leur vie : non seulement ils allaient découvrir de nouveaux lieux, mais ils allaient le faire avec leur fille, pleinement conscientes que chaque instant serait rempli d’apprentissage, de surprises et de responsabilité.— Tu penses qu’on a tout pris ? demanda Lya, en vérifiant une dernière fois la valise de leur fille.— Oui, répondit Ewan en souriant. Couches, vêtements, doudous, jouets… on ne devrait manquer de rien. Et puis, s’il nous manque quelque chose, ce n’est pas la fin du monde, ajouta-t-il avec un clin d’œil.Le trajet jusqu’à la destination fut ponctué de rires, de chansons et de petites escarmouches affectueuses entre les parents. Leur fille, assise sur le siège arrière, battait des mains au rythme des mélodies, fasciné
Le soleil filtrait à travers les rideaux, projetant de longues traînées dorées sur le parquet de l’appartement. Lya était déjà éveillée, assise sur le tapis du salon, entourée de jouets et de livres pour enfants. Sa fille, pleine de vie, s’amusait à empiler des cubes colorés, riant à chaque construction qui s’effondrait.— Regarde, maman ! cria-t-elle en riant, en montrant sa tour de cubes à moitié écroulée.— Oh, regarde-moi cette artiste ! s’exclama Lya avec un sourire, en s’agenouillant à ses côtés. Chaque cube que tu poses est une petite victoire.Ewan sortit de la chambre, le visage encore endormi mais illuminé par le spectacle qui se déroulait sous ses yeux. Il s’agenouilla également, prenant délicatement la main de leur fille.— Bonjour, ma petite exploratrice, murmura-t-il. Prête pour une nouvelle journée d’aventures ?Les matinées dans leur appartement étaient désormais rythmées par les jeux éducatifs, les chansons et les moments d’apprentissage. Lya et Ewan avaient compris q
Le soleil se levait doucement sur la ville, baignait l’appartement d’une lumière claire et chaleureuse. Lya et Ewan étaient debout depuis un moment déjà, préparant les dernières affaires pour leur premier voyage en famille. L’excitation flottait dans l’air, mêlée à une douce anxiété : ce voyage marquait une étape importante, non seulement pour découvrir de nouveaux horizons, mais aussi pour renforcer leur lien familial et créer des souvenirs précieux pour leur fille.— Tout est prêt ? demanda Lya en vérifiant une dernière fois le sac de la petite.— Presque… répondit Ewan, en ajustant le siège-auto dans la voiture. J’ai pris tout ce qu’il fallait : couches, jouets, nourriture, et même les couvertures que tu aimes.Le sourire de Lya s’élargit. Elle avait appris à apprécier les petites attentions d’Ewan, et chacune d’elles lui rappelait combien leur complicité avait grandi depuis la naissance de leur enfant.Le voyage, bien que court, fut ponctué de rires, de chansons et de découvertes
Le soleil se levait doucement sur la ville, peignant les immeubles d’une teinte dorée et douce. Lya, déjà réveillée, s’étira dans le lit en observant sa fille qui dormait paisiblement à ses côtés. La petite respirait calmement, son visage serein et innocent, et Lya sentit son cœur se gonfler d’un mélange d’amour et de gratitude. Chaque jour, elle réalisait combien cette vie qu’elle avait choisie avec Ewan était précieuse et fragile à la fois.Ewan, sortant de la salle de bain, s’arrêta un instant, admirant la scène. Leurs regards se croisèrent et un sourire complice illumina son visage.— Bonjour, dit-il doucement, presque comme pour ne pas réveiller la petite.— Bonjour… murmura Lya. Elle dort encore, mais pas pour longtemps.Ils échangèrent un sourire silencieux, une routine presque sacrée qui les reliait depuis la naissance de leur fille. Après un petit déjeuner rapide et léger, ponctué de rires et de regards complices, ils préparèrent leurs affaires pour la première sortie “famili