Partie 4 : Le serment dans l’ombre
La nuit était tombée depuis longtemps sur la ville. Un silence épais enveloppait les rues désertes, brisé seulement par les aboiements lointains d’un chien errant. Dans son bureau faiblement éclairé, Alex contemplait une feuille blanche posée devant lui. Ses doigts tenaient un stylo, mais il ne bougeait pas. Ses pensées tourbillonnaient, plus sombres que jamais. Dix ans plus tôt, il avait été un homme brisé. Dix ans plus tard, il était mort dans la solitude, trahi, humilié, effacé de sa propre histoire. Mais aujourd’hui, il avait une seconde chance. Une seconde vie. Et il n’avait plus l’intention de la gaspiller. Le miroir de vérité Alex se leva et se dirigea vers la grande glace accrochée au mur. Il s’y regarda longuement. Les traits étaient les mêmes : le visage jeune, les yeux fatigués mais pas encore consumés par la douleur. Pourtant, il se sentait différent. Il approcha son visage du miroir et murmura : — Tu n’es plus Alex Dupont. Tu n’es plus cet homme naïf qu’ils ont manipulé. Un frisson parcourut son corps. Il appuya ses deux mains contre le miroir, comme pour emprisonner son reflet. — À partir de ce soir, je deviens autre chose. Quelqu’un qu’ils ne pourront ni briser, ni contrôler. Son regard se durcit. Un sourire cruel étira ses lèvres. — Je serai leur cauchemar. Les ombres comme témoins Il tira les rideaux, plongeant la pièce dans une obscurité presque totale. Seule une bougie vacillante éclairait désormais son bureau. Alex se rassit et ouvrit son carnet, celui où il consignait ses plans. Mais cette fois, il n’y écrivit pas de calculs ni de prédictions. Il écrivit un serment. > « Je jure de ne jamais pardonner. Je jure de ne jamais oublier. Je jure de bâtir une force si grande qu’ils regretteront chaque souffle qu’ils ont volé à ma vie. Je jure que leurs rires deviendront des cris. Je jure que leurs triomphes deviendront des cendres. Je jure que leur amour pourri deviendra leur tombeau. Et moi, Alex, je ne serai plus jamais leur victime. » Quand il reposa le stylo, ses mains tremblaient. Pas de peur, mais d’excitation. Une chaleur étrange l’envahit, comme si chaque mot avait gravé au fer rouge un sceau dans son âme. La première victime Un prénom surgit aussitôt dans son esprit : Marc. L’ami. Le traître. L’homme qui avait planté le couteau dans son dos avec un sourire aux lèvres. Alex ferma les yeux, revivant les images du futur. Marc riant dans ses bras, Marc signant des contrats juteux grâce à lui, Marc vivant dans le luxe pendant qu’il s’effondrait. Non, cela n’arriverait pas. Pas cette fois. Il commença à dresser une liste. Chaque point correspondait à une faiblesse de Marc : son ambition aveugle, sa dépendance à certains contacts, son goût pour les femmes, sa vanité. Alex savait exactement comment exploiter chacune de ces failles. — Je vais t’élever, pensa-t-il tout haut. Je vais te donner tout ce que tu désires… puis je te retirerai tout, un morceau après l’autre. Un rire sombre franchit ses lèvres. Isabella, la reine déchue Puis vint le nom d’Isabella. Il hésita un instant, car malgré la haine, une part de lui se souvenait encore de son sourire, de la douceur de leurs débuts. Mais ce souvenir, il le piétina aussitôt. — Tu m’as détruit, Isabella. Dans une autre vie, tu as fait de moi un mort vivant. Il leva la tête, fixant la flamme vacillante de la bougie. — Alors dans celle-ci, je ferai de toi la reine déchue. Je t’offrirai tout ce dont tu rêves, l’illusion parfaite. Et quand tu seras au sommet, quand tu croiras avoir gagné… je t’arracherai la couronne. Sa voix s’éleva dans la pièce vide, grave, tranchante. — Je ferai de ton nom un avertissement. La naissance de l’homme nouveau La bougie se consuma lentement, projetant des ombres mouvantes sur les murs. Alex resta là, immobile, les yeux rivés sur son carnet. Chaque mot de son serment brûlait dans sa poitrine comme une flamme. Il avait cessé d’être l’homme qu’il était. Désormais, il était autre chose : une force patiente, implacable, prête à modeler le monde selon sa volonté. Il n’avait pas encore d’empire, mais il avait la vision. Pas encore le pouvoir, mais il avait la certitude. Et cette certitude était plus forte que n’importe quelle richesse. Il referma son carnet avec lenteur et souffla la bougie. La pièce plongea dans le noir complet. Et dans ce noir, Alex sourit. Car il venait de renaître.Partie 5 : L’aube du prédateur Le matin se leva sur la ville, voilé par un ciel grisâtre. Alex n’avait pas dormi. Pas une seconde. Ses yeux étaient rouges, mais son esprit brillait d’une lucidité glaciale. Il avait passé la nuit à dresser des plans, à revisiter ses souvenirs du futur comme un stratège analysant une guerre déjà vécue. Chaque événement, chaque trahison, chaque opportunité lui revenait avec une précision chirurgicale. Et maintenant, il avait une carte. En bas de son immeuble, il croisa le concierge, un vieil homme qui l’avait toujours regardé comme un gamin sans importance. Mais Alex lui rendit son sourire avec une assurance nouvelle. Ce n’était pas un simple échange banal. C’était un test. Et dans le regard du vieil homme, Alex vit ce qu’il voulait : une pointe de respect, née de l’assurance qu’il dégageait désormais. — Bonjour, monsieur Dupont, dit le concierge. Vous partez tôt aujourd’hui. — Une grande journée commence, répondit Alex en ajustant sa veste. Et il
Partie 4 : Le serment dans l’ombre La nuit était tombée depuis longtemps sur la ville. Un silence épais enveloppait les rues désertes, brisé seulement par les aboiements lointains d’un chien errant. Dans son bureau faiblement éclairé, Alex contemplait une feuille blanche posée devant lui. Ses doigts tenaient un stylo, mais il ne bougeait pas. Ses pensées tourbillonnaient, plus sombres que jamais. Dix ans plus tôt, il avait été un homme brisé. Dix ans plus tard, il était mort dans la solitude, trahi, humilié, effacé de sa propre histoire. Mais aujourd’hui, il avait une seconde chance. Une seconde vie. Et il n’avait plus l’intention de la gaspiller. Le miroir de vérité Alex se leva et se dirigea vers la grande glace accrochée au mur. Il s’y regarda longuement. Les traits étaient les mêmes : le visage jeune, les yeux fatigués mais pas encore consumés par la douleur. Pourtant, il se sentait différent. Il approcha son visage du miroir et murmura : — Tu n’es plus Alex Dupont. Tu n’e
Partie 3 : Les premiers mouvements financiers Alex passa les jours suivants enfermé dans son bureau, le carnet toujours ouvert devant lui. Le monde extérieur semblait s’effacer : les appels d’Isabella restaient sans réponse, les visites de Marc se heurtaient à un silence glacial. Chaque heure, chaque minute était consacrée à écrire, calculer, prévoir. Il se souvenait parfaitement de certaines dates-clés, de ces événements qui avaient façonné son autre vie : L’ouverture d’une petite entreprise de technologie locale qui, en quelques années, deviendrait un mastodonte. La flambée des prix immobiliers dans un quartier encore méprisé. Le lancement d’un projet minier qui attirerait bientôt les investisseurs étrangers. À l’époque, il n’avait pas su en profiter. Il avait regardé, impuissant, pendant que d’autres s’enrichissaient. Pas cette fois. Le premier pas : un capital de départ Mais la connaissance ne suffisait pas. Il lui fallait de l’argent. Pas grand-chose, mais assez pour plac
Partie 2 : La double confrontation Le silence de la maison fut brisé par le claquement sec de la porte d’entrée. Alex releva la tête. Isabella entra, ses talons résonnant sur le parquet, chaque pas trahissant une nervosité contenue. Son visage, impeccablement maquillé malgré la nuit agitée, se crispa à la vue du carnet ouvert sur le bureau. — Tu écris maintenant ? demanda-t-elle d’une voix acide, cherchant à reprendre le dessus. Alex ne répondit pas immédiatement. Il referma calmement le cahier, posa le stylo, puis croisa les bras sur sa poitrine. Son silence pesa lourd, plus douloureux que n’importe quelle réplique cinglante. Isabella s’approcha, ses yeux scrutant les siens, cherchant une faille. Mais elle ne trouva qu’un mur glacé. — Alex… on peut parler ? dit-elle enfin, sa voix se radoucissant. Il esquissa un sourire amer. — Parler ? Comme on le faisait quand tu me disais que j’étais ton unique amour ? Ou comme quand tu passais tes nuits avec Marc ? Le coup fut direct, san
Partie 1 : Le chaos intérieur Alex resta longtemps debout dans la chambre, figé, comme si ses pieds s’étaient soudés au parquet. Isabella et Marc venaient de quitter la maison dans un silence de plomb, après cette confrontation où, pour la première fois, Alex n’avait pas cédé à ses tremblements intérieurs. Pourtant, dès qu’il fut seul, le masque de froideur qu’il avait réussi à maintenir se fissura. Un poids écrasant lui broyait la poitrine. Sa respiration était irrégulière, presque douloureuse, et ses mains tremblaient légèrement comme si ses nerfs s’étaient enflammés. L’image de son mariage passé – ce jour qu’il croyait être le début d’une vie éternelle de bonheur – revenait le hanter comme une farce cruelle. Les rires, les promesses, les regards… tout n’avait été qu’un théâtre où il avait tenu le rôle de l’idiot amoureux. Il se laissa tomber dans un fauteuil, les coudes appuyés sur ses genoux, la tête entre ses mains. Ses pensées se bousculaient sans ordre : la voix d’Isabella,
La pluie avait cessé, laissant derrière elle une odeur d’asphalte humide. Dans sa chambre d’adolescent, Alex observait la pile de feuilles qu’il avait noircies la veille. Ses notes sur le futur, son arme secrète. Chacune représentait une opportunité de bâtir un empire.Mais le temps pressait. Dix ans, c’était long… mais il devait agir dès maintenant.---Une nouvelle déterminationLe lendemain, il se rendit en ville. Ses pas le guidèrent presque machinalement vers un vieux cybercafé, encore populaire à l’époque. L’odeur de café rance, le cliquetis des claviers, les écrans massifs aux couleurs ternes… Tout cela le replongea dans une époque révolue.Il s’assit, alluma un poste et commença à rechercher les journaux financiers, les annonces économiques. Mais surtout, il écrivait des noms, des dates :Facebook allait exploser dans deux ans.Bitcoin serait presque inconnu aujourd’hui, mais deviendrait une révolution.Tesla encore balbutiante, Apple sur le point de renaître avec l’iPhone…Se