À seulement 24 ans, Maeve D'Almeida porte le poids du monde sur ses épaules. Orpheline, elle a sacrifié ses rêves pour élever son petit frère Elias de seize ans et subvenir à leurs besoins en travaillant dans un restaurant prestigieux. Son cœur, meurtri par de douloureuses déceptions, s'est blindé contre l'amour... jusqu'à ce que Tristan Johnson fasse irruption dans sa vie. Héritier d'un empire économique, Tristan déploie tout son charme et sa séduction pour conquérir Maeve. Elle cède enfin, croyant avoir trouvé l'amour véritable. Mais cette illusion vole en éclats quand elle découvre sa grossesse : Tristan révèle alors sa vraie nature, celle d'un manipulateur sans scrupules qui lui propose cyniquement de l'argent pour avorter. Le destin bascule lorsque Céleste, la mère de Tristan, accueille Maeve et Elias au manoir familial. Ce qui semblait être un refuge devient un enfer. Tristan humilie quotidiennement Maeve, la rabaissant au rang de domestique tandis qu'il parade avec ses conquêtes sous ses yeux. Tout change avec l'arrivée de Nicolas, le frère cadet de Tristan. Charismatique et bienveillant, il s'oppose aux abus de son aîné et rend à Maeve et à son frère, leur dignité. Entre eux naît une attraction magnétique, une promesse d'amour authentique. Mais le cœur de Maeve reste déchiré entre la passion toxique qui l'enchaîne à Tristan et l'espoir d'un bonheur sincère avec Nicolas. Quand Maeve perd tragiquement son enfant et décide de partir, Nicolas la supplie de rester : « Tu mérites mieux, Maeve. Laisse-moi te prouver que l'amour n'a pas à faire souffrir. » Mais Tristan, rongé par la jalousie, est prêt à tout pour récupérer celle qui lui échappe... même à détruire son propre frère. C'est alors que Céleste révèle un secret qui bouleversera à jamais l'équilibre de la famille Johnson.
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Six mois après l'accident…
Je pose mes mains tremblantes sur le comptoir froid de la cuisine. Le silence de cet appartement me ronge de l'intérieur, comme un cancer qui grandit chaque jour un peu plus. Six mois. Six mois que maman et papa ne reviendront plus pousser cette porte d'entrée en riant, les bras chargés de courses et de projets pour le weekend.
Le bruit de la clé dans la serrure me fait sursauter. Elias rentre du lycée, son sac traînant par terre derrière lui. À seize ans, mon petit frère a déjà les épaules voûtées d'un homme qui porte trop de poids. Ses yeux, autrefois pétillants de malice, sont devenus ternes, comme s'il avait oublié comment sourire.
— Salut » marmonne-t-il sans me regarder.
— Salut. Ça s'est bien passé aujourd'hui ?
Il hausse les épaules et se dirige vers sa chambre. C'est toujours la même routine maintenant. Nos conversations se limitent aux nécessités : « As-tu fait tes devoirs ? », « Qu'est-ce qu'on mange ce soir ? », « N'oublie pas de mettre ton uniforme dans le panier de linge sale ».
Jamais nous ne parlerons d'eux. Jamais nous ne prononçons leurs noms. Comme si les éviter pouvait diminuer la douleur qui nous déchire les entrailles.
Je retourne à la préparation du dîner, encore des pâtes, parce que c'est tout ce que notre budget nous permet. Mes mains bougent mécaniquement, versent l'huile dans la poêle, coupent les oignons. Mais mon esprit est ailleurs, six mois en arrière, dans cette soirée pluvieuse de février.
« On revient dans deux heures, ma chérie » , avait dit maman en m'embrassant le front. « Surveille bien ton frère. »
Ils allaient au cinéma. Papa avait insisté pour que maman sorte de la maison, elle qui travaillait trop depuis qu'elle avait ouvert son salon de coiffure. « Tu as besoin de te détendre, mon amour » lui avait-il dit en la prenant par la taille.
Je les revois encore, papa ajustant l'écharpe de maman avant de sortir, elle qui riait de ses prévenances. Ils étaient si heureux, si vivants. Ils ne savaient pas qu'un chauffeur ivre les attendait au carrefour de Long Street.
« Maeve ? »
La voix d'Elias me tire de mes souvenirs. Il se tient dans l'embrasure de la porte, son manuel de mathématiques à la main.
— Je... j'ai besoin d'aide pour les équations du second degré.
Mon cœur se serre. Papa l'aidait toujours avec ses maths. Ils s'installaient à la table de la cuisine après le dîner, et papa expliquait chaque étape avec une patience infinie. « Les mathématiques, c'est comme la musique, mon garçon » , disait-il. « Une fois que tu comprends le rythme, tout devient fluide. »
— Bien sûr » dis-je en éteignant le feu sous la poêle. « Montre-moi ça.
Nous nous asseyons côte à côte, et je m'efforce de me souvenir de mes propres leçons d'algèbre. Mais les chiffres dansent devant mes yeux, flous à travers les larmes que je retiens.
— Tu ne sais pas non plus, hein ? » murmure Elias.
Sa voix est si petite, si résignée. Je voudrais le serrer dans mes bras et lui dire que tout va s'arranger, que nous nous en sortirons. Mais les mots restent coincés dans ma gorge.
— On trouvera un moyen » je murmure finalement. « On trouve toujours un moyen.
Il hoche la tête, mais je vois bien qu'il n'y croit pas plus que moi.
Après le dîner, des pâtes trop cuites et des légumes en conserve, je fais la vaisselle pendant qu'Elias regarde la télévision. Le bruit de fond ne remplit pas vraiment le silence, mais c'est mieux que rien. Au moins, cela nous évite de penser.
On frappe à la porte. C'est Mme Kotze, notre propriétaire. Une femme sèche aux cheveux gris tirés en chignon strict, qui me regarde toujours comme si j'étais une gamine qui joue à la dînette.
— Bonsoir, Mme Kotze » dis-je en ouvrant la porte. « Que puis-je faire pour vous ?
— Le loyer, Maeve. Il aurait dû être payé il y a une semaine.
Mon estomac se noue. J'avais espéré qu'elle l'oublierait encore quelques jours.
— Je sais, je suis désolée. J'attends ma paie de fin de mois. Je pourrai vous payer dans trois jours, c'est promis.
Elle plisse les yeux, sceptique.
— C'est ce que tu me dis depuis deux mois. Écoute, ma fille, j'ai de la sympathie pour votre situation, mais je ne peux pas faire de charité indéfiniment. Si tu ne paies pas d'ici vendredi, vous devrez partir.
Vendredi. Dans quatre jours.
— Vous ne pouvez pas nous laisser un peu plus de temps ? S'il vous plaît, nous n'avons nulle part où aller.
— Ce n’est pas mon problème, ma fille. J'ai une famille à nourrir, moi aussi.
Elle tourne les talons et redescend l'escalier, me laissant là, tremblante, avec le poids de ses mots.
Quatre jours.
Je ferme la porte et m'appuie contre le battant. Mes jambes menacent de me lâcher. Comment vais-je trouver mille neuf cents rands d'ici vendredi ? Mon salaire au restaurant ne suffit déjà pas à couvrir nos frais courants.
— Qu'est-ce qu'elle voulait ? » demande Elias depuis le canapé.
— Rien d'important » je mens. « Juste pour vérifier que tout va bien.
Il me regarde avec cet air qu'il a développé ces derniers mois, trop mûr pour son âge, comme s'il pouvait voir à travers mes mensonges.
— Maeve... on va devoir déménager, c'est ça ?
Je voudrais lui mentir encore, lui dire que tout va bien se passer. Mais je suis fatiguée de porter seule tous ces fardeaux.
— Peut-être » j'admets. « Mais on trouvera une solution. On en trouve toujours.
Cette fois, il ne hoche même pas la tête.
Plus tard, quand Elias est couché, je m'installe sur le canapé avec mes factures étalées devant moi. Électricité : Quatre cents rands en retard. Eau : Deux cent cinquante rands. Épicerie : Six cents rands minimum pour tenir jusqu'à la fin du mois. Et maintenant, mille neuf cents rands de loyer.
Sur ma feuille de paie du restaurant « Le Jardin Secret » je gagne deux mille deux cents rands par mois. Après déduction des transports et des frais scolaires d'Elias, il me reste à peine de quoi nous nourrir.
Mes yeux se posent sur la lettre d'acceptation de l'université du Cap, pliée dans le tiroir du buffet. École de design graphique. Mon rêve depuis toujours. La lettre a été envoyée une semaine avant l'accident. Une semaine avant que ma vie bascule.
— Ma fille va devenir une grande artiste » disait maman avec fierté à toutes ses clientes. « Elle a un don, vous savez. Ses dessins sont magnifiques. »
Je replie la lettre et la range. Les rêves sont un luxe que je ne peux plus me permettre. Elias a besoin de moi. C'est tout ce qui compte désormais.
Mon téléphone vibre. Un message de James, mon collègue du restaurant.
« Salut Maeve. Diego cherche quelqu'un pour faire des heures supplémentaires ce weekend. Service de mariage. Ça t'intéresse ? »
Un service de mariage. Cela signifie de gros pourboires, peut-être assez pour couvrir le loyer. Je tape rapidement ma réponse.
« Oui, bien sûr. Dis-lui que je suis disponible. »
« Parfait. RDV samedi 14h pour le briefing. Prépare-toi, c'est un gros événement. Famille très riche.»
Famille très riche. Exactement le genre de clients qui laissent de généreux pourboires quand le service est impeccable. Je vais donner le meilleur de moi-même.
Je range les factures et vais vérifier qu'Elias dort bien. Il est recroquevillé sous sa couverture, son visage détendu pour la première fois de la journée. Dans son sommeil, il ressemble encore à l'enfant insouciant qu'il était avant.
Debout sur le seuil de sa chambre, je me fais une promesse silencieuse. Quoi qu'il arrive, je ne le laisserai pas tomber. Nous avons déjà perdu nos parents. Nous ne perdrons pas notre foyer.
De retour dans ma chambre, je m'allonge sur mon lit étroit et fixe le plafond. Dans l'appartement du dessus, les voisins se disputent encore. Dans celui d'à côté, un bébé pleure. Ces bruits qui m'énervaient avant me réconfortent maintenant. Ils me rappellent que nous ne sommes pas seuls dans cette ville, même si parfois j'ai l'impression que le monde entier nous a oubliés.
Demain, j'irai travailler au restaurant. Je sourirai aux clients, je prendrai leurs commandes, je ferai semblant que tout va bien. Parce que c'est ce qu'on fait quand on n'a pas le choix. On continue à avancer, même quand chaque pas fait mal.
Je ferme les yeux et essaie de m'endormir. Mais dans l'obscurité, je les entends encore, les voix de maman et papa qui résonnent dans cet appartement trop silencieux. Et je me demande combien de temps encore je pourrai faire semblant d'être assez forte pour nous deux.
Le sommeil finit par venir, peuplé de rêves où mes parents poussent encore la porte d'entrée en riant, où notre famille est entière, où demain n'est pas une montagne insurmontable à gravir.
Mais au réveil, la réalité m'attend toujours. Froide et implacable comme ce comptoir de cuisine sur lequel je pose mes mains tremblantes chaque matin, en me demandant comment nous allons survivre une journée de plus.
•••Elias Deux semaines après l'installation…« Tu feras les courses avec Martha et tu t'occuperas des jardins avec Samuel. »Tristan me traite comme un domestique devant tout le monde, et ma sœur baisse les yeux, honteuse. Je serre les poings si fort que mes ongles s'enfoncent dans mes paumes. Un jour, je serai assez fort pour lui casser la figure. Un jour.Nous sommes dans le grand salon du manoir, et il vient d'arriver à l'improviste alors que Céleste est partie en ville pour des rendez-vous d'affaires. C'est toujours quand sa mère n'est pas là qu'il se permet ce genre de comportement.— Monsieur Tristan » intervient Martha avec diplomatie « Madame Johnson a été très claire sur le statut de nos invités... — Nos invités ? » Il rit de ce rire mauvais que j'ai appris à détester. « Martha, ma chère, ils mangent notre nourriture, dorment dans nos lits, utilisent notre électricité. Le minimum, c'est qu'ils se rendent utiles, non ?— Madame Johnson a dit... — Madame Johnson n'est pas là
Il y a une détermination d'acier dans sa voix qui me fait comprendre qu'elle ne plaisante pas.— Je ne sais pas... — Maeve » dit Elias doucement. « Écoute-la. Je me tourne vers mon frère, surprise.— Tu penses qu'on devrait accepter ? — Je pense qu'on n'a pas vraiment le choix. Notre propriétaire nous a donné une semaine pour partir. Tu as un bébé en route. Moi, j'ai besoin d'étudier. » Il regarde Céleste droit dans les yeux. « Et je pense qu'elle est sincère. Céleste sourit, visiblement touchée par la maturité d'Elias.— Vous avez un frère intelligent, Maeve. Écoutez-le. — Mais les gens vont parler... Votre réputation... — Ma réputation ? » Elle rit, mais c'est un rire sans joie. « Ma réputation a survécu à trente ans de commérages sur mes origines modestes. Elle survivra à encore et encore. — Et votre fils ? Il va être furieux. — Tristan est fiancé à Charlotte Van Der Merwe. Leur mariage aura lieu dans huit mois. Une fois marié, il aura d'autres priorités que de vous harce
•••Maeve Le manoir Johnson me coupe le souffle. Je sors de la Mercedes noire de Franck, mes jambes tremblantes peinant à me porter. Devant moi s'élève une demeure qui ressemble davantage à un palais qu'à une maison. Colonnes blanches majestueuses, façade de pierre claire, toiture d'ardoises grises qui scintillent sous le soleil de fin d'après-midi. Les jardins s'étendent à perte de vue, pelouses parfaitement taillées, massifs de roses colorées, fontaines de marbre qui murmurent dans le silence.Et au-delà, les vignobles. Des rangées de vignes bien alignées qui ondulent jusqu'aux montagnes du Cap, créant un paysage digne d'une carte postale.« C'est... c'est immense » murmure Elias à côté de moi.Mon frère est aussi impressionné que moi, mais je vois dans ses yeux cette méfiance qui ne l'a pas quitté depuis l'épisode avec Tristan. Il serre son sac de sport contre lui comme un bouclier.— Mademoiselle D'Almeida ? »Une femme d'âge mûr descend les marches du perron pour nous accueillir.
•••Céleste Johnson Manoir Johnson, trois jours après la confrontation…Mon fils est un monstre et c'est ma faute. Je pose ma tasse de thé sur la table de marbre de la terrasse et observe les vignobles qui s'étendent à perte de vue. Cinquante-huit ans que je contemple ce paysage, cinquante-huit ans que je règne sur cet empire que mon mari et moi avons bâti de nos mains. Mais aujourd'hui, pour la première fois depuis longtemps, je me sens vieille. Fatiguée. Et profondément déçue.Martha, ma gouvernante depuis vingt ans, s'approche avec la déférence qu'elle a toujours manifestée.— Madame Johnson ? Monsieur Tristan souhaite vous voir. Il dit que c'est urgent. — Qu'il attende. — Mais madame... — J'ai dit qu'il attende !Ma voix claque plus fort que prévu. Martha sursaute, habituée à mon ton toujours mesuré. Je me reprends immédiatement.— Excusez-moi, Martha. Je... j'ai besoin de quelques minutes. — D’accord, madame. Prenez votre temps. Elle s'éloigne discrètement, me laissant seul
Ses mots me poignardent. Femme de mon espèce. Bâtard. Comme s'il parlait d'animaux.— Comment peux-tu dire des choses pareilles ? — Parce que c'est la réalité ! Tu penses vraiment que ma famille accepterait un enfant illégitime ? Que je compromettrais mon avenir pour un accident de parcours ? Accident de parcours. C'est comme ça qu'il voit notre bébé.— Ce n'est pas un accident. C'est notre enfant. — Ce n'est rien du tout » Il se plante devant moi, le visage déformé par la colère. « Et tu vas régler ce problème immédiatement. — De quoi tu parles ? — D'un avortement, évidemment. Le mot me fait l'effet d'une bombe.— Jamais ! — Maeve, sois raisonnable. Tu n'as pas les moyens d'élever un enfant. Ton frère a besoin de toi. Un bébé compliquerait tout. — J'ai dit non ! — Alors je vais t'aider à prendre la bonne décision. Il sort son chéquier et griffonne quelque chose.— Cinquante mille rands. Il déchire le chèque et le pose sur la table devant moi.— Cinquante mille rands pour
•••Maeve Une fois arrivée à l’hôtel, avant de faire mon entrée, j’ai décidé de passer par la pharmacie pour acheter un test de grossesse. Avec tout ce qui commence à se dire sur cette aventure, et mon retard, j’ai besoin d’avoir l’esprit tranquille.Deux lignes roses sur le test de grossesse.Je fixe le petit bâtonnet en plastique, assise sur les toilettes dorées de la suite présidentielle. Mes mains tremblent si fort que j'ai du mal à tenir le test. Deux lignes. Enceinte. Le mot résonne dans ma tête comme un gong.Je suis en retard de deux semaines. J'avais mis ça sur le compte du stress, des émotions, de ces derniers mois mouvementés. Enceinte.Mon monde bascule et se reconstruit en l'espace d'une seconde. Un bébé. Notre bébé. Celui de Tristan et moi.Soudain, les révélations de Becca me semblent moins importantes. Peut-être qu'il y a eu d'autres femmes avant moi, mais aucune ne lui a donné d'enfant. C'est forcément différent cette fois. Un bébé, ça change tout. Ça rend les sentime
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