Les couloirs de béton semblaient sans fin. Chaque pas résonnait comme une menace dans l’obscurité. Kael avançait en silence, Ayden à ses côtés, une lumière frontale accrochée à son crâne. Leur souffle se mêlait à l’humidité des tunnels.
— On est loin ? demanda Kael, la voix tendue.— Assez pour être hors de portée des radars, mais pas assez pour être tranquilles, répondit Ayden, concentré sur sa tablette.Kael hocha la tête, tentant de masquer l’inquiétude qui le rongeait. Pas pour lui. Pour Liora.Elle n’était plus à portée. Et cette simple pensée lui creusait un vide dans la poitrine.— Elle connaît le terrain, rassura Ayden, comme s’il avait lu dans ses pensées. Elle sait ce qu’elle fait.Kael s’arrêta une seconde. Il appuya la paume contre la paroi froide, ferma les yeux. Il voulait lui faire confiance, vraiment. Mais l’angoisse revenait sans cesse. Et si cette fois, ils n’arrivaient pas à se retrouver ? Si le piège se refermLe matin suivant, Liora ouvrit les yeux dans un calme trompeur. La lumière douce filtrait à travers les rideaux, mais son cœur, lui, tambourinait déjà sous sa cage thoracique. Kael n’était plus à ses côtés dans le lit. L’odeur du café fraîchement préparé flotta jusqu’à elle.Elle enfila rapidement un pull et descendit. Kael, chemise ouverte, téléphone à l’oreille, parlait d’un ton sec et déterminé. Lorsqu’il la vit, il écourta son appel, raccrocha et la salua d’un baiser léger sur la tempe.— On a rendez-vous à 10h avec Maître Sako. C’est un avocat réputé, discret, et surtout… incorruptible.— Et Ruben ?— Il prépare les fichiers à remettre au cabinet. Il veut tout faire légalement. Il a décidé de se retourner contre Serena. Il en a marre d’être son pantin.Liora hocha la tête, impressionnée.— Tout ça… ça va vite. Très vite.— On n’a plus le luxe de la lenteur.Elle prit une gorgée de café, puis leva les yeux v
Le silence à l’intérieur de la voiture était devenu pesant.Le message de Serena avait fait vaciller l’équilibre fragile qu’ils venaient de reconstruire. Kael roulait droit, la mâchoire tendue, les doigts crispés sur le volant. Liora, elle, fixait la route, les pensées entremêlées. Cette femme semblait avoir toujours une longueur d’avance. Et maintenant qu’ils avaient choisi de vivre en dehors du contrat, que restait-il des protections, des limites juridiques ?— Tu crois qu’elle parle sérieusement ? demanda Liora, la voix plus douce qu’elle ne le voulait.— Oui. Et c’est justement pour ça qu’on ne va pas l’ignorer.Kael bifurqua brusquement, prenant une sortie inattendue. Liora sursauta.— Où tu vas ?— Voir quelqu’un. Un ancien contact… qui sait comment Serena opère.— Tu parles de l’un de ses anciens associés ?Il hocha la tête sans un mot de plus.Vingt minutes plus tard, ils se garaient devant une
Le lendemain matin, le soleil perçait doucement à travers les rideaux. Liora ouvrit les yeux la première. Le souffle calme de Kael caressait sa nuque, son bras l’enlaçant fermement comme s’il avait peur qu’elle disparaisse pendant son sommeil.Elle se tourna lentement pour l’observer. Il avait l’air si paisible, loin de l’homme colérique et arrogant qu’elle avait connu au début. Il avait toujours cette intensité, ce feu dans les yeux, mais il brûlait maintenant pour la protéger… et non pour dominer.Elle sourit.— Tu me regardes comme si j’étais un miracle, murmura Kael sans ouvrir les yeux.— Parce que tu l’es, répondit-elle dans un souffle.Il ouvrit enfin les paupières et son regard gris rencontra le sien. Pendant un moment, ni l’un ni l’autre ne dit rien. Il n’y avait plus besoin de mots.Mais bientôt, la réalité les rattrapa. Des affaires à régler, des vérités à affronter, des blessures à panser.— On ne peut pas re
Le lendemain matin, la villa était silencieuse.Trop silencieuse, pensa Liora, en descendant les marches du grand escalier avec une tasse de café entre les mains. Il n’y avait plus de cris, plus d’ordres hurlés, plus de portes qui claquaient. L’effervescence de la veille avait laissé place à un calme presque irréel. Elle passa une main sur la rambarde, comme pour s’assurer que tout cela était réel. Ils avaient survécu. Ensemble.Dans la cuisine, Ayden pianotait sur son ordinateur, des cernes sous les yeux et un air soulagé.— T’as dormi ? demanda Liora en s’asseyant en face de lui.Il haussa les épaules, un sourire fatigué au coin des lèvres.— Dormir, c’est surfait. Et puis… je crois que je voulais m’assurer que tout ne s’écroulait pas dans la nuit.Elle le comprenait. Le silence, après la tempête, pouvait être plus angoissant que la guerre elle-même.— Où est Kael ? murmura-t-elle.— Dans le bureau. Il relit l
Les couloirs de béton semblaient sans fin. Chaque pas résonnait comme une menace dans l’obscurité. Kael avançait en silence, Ayden à ses côtés, une lumière frontale accrochée à son crâne. Leur souffle se mêlait à l’humidité des tunnels.— On est loin ? demanda Kael, la voix tendue.— Assez pour être hors de portée des radars, mais pas assez pour être tranquilles, répondit Ayden, concentré sur sa tablette.Kael hocha la tête, tentant de masquer l’inquiétude qui le rongeait. Pas pour lui. Pour Liora.Elle n’était plus à portée. Et cette simple pensée lui creusait un vide dans la poitrine.— Elle connaît le terrain, rassura Ayden, comme s’il avait lu dans ses pensées. Elle sait ce qu’elle fait.Kael s’arrêta une seconde. Il appuya la paume contre la paroi froide, ferma les yeux. Il voulait lui faire confiance, vraiment. Mais l’angoisse revenait sans cesse. Et si cette fois, ils n’arrivaient pas à se retrouver ? Si le piège se referm
Le hangar tremblait sous les rafales des coups de feu. L’odeur de la poudre et de la rouille formait un cocktail étouffant. Liora, le souffle court, se tourna vers Kael. Il tenait toujours son arme, crispé, mais prêt. Elle lisait dans ses yeux une chose nouvelle : il n’était plus seulement le stratège, l’arrogant, l’héritier. Il était devenu son égal. Son allié.— Ils reculent ! cria Ayden depuis l’arrière du local, où il surveillait les caméras portatives qu’il avait laissées dans le périmètre.— C’est mauvais signe, répondit Kael. Soit ils attendent du renfort, soit ils changent de tactique.Liora acquiesça. Elle avança prudemment vers l’ouverture, tendant l’oreille. Un silence pesant avait remplacé la furie. Ce calme-là, elle le connaissait. C’était celui qui précédait toujours la tempête.— Il faut bouger, dit-elle d’une voix ferme. Ils savent qu’on a sécurisé les fichiers. Mais tant qu’ils ne nous voient pas morts, ils ne s’arrêteront pas.