Le silence de la nuit était pesant, seulement troublé par le souffle du vent qui faisait vibrer les vitres du manoir. Liora avançait dans le couloir, le cœur battant fort, ses pas résonnant dans l’immense demeure. Elle savait que Kael l’attendait, mais elle n’imaginait pas avec quelle intensité il la fixerait quand elle ouvrit la porte.
Il était assis dans le fauteuil, le dos droit, ses yeux noirs brûlant d’une flamme qu’elle n’avait pas vue depuis longtemps.– Tu es venue, dit-il d’une voix basse, presque rauque.– Tu le savais, répondit-elle en le défiant du regard.Il se leva lentement, chaque geste calculé, maîtrisé. Pourtant, elle sentait la tension, comme une énergie brute qui vibrait entre eux.– Tu joues avec moi depuis trop longtemps, Liora. Tu disparais, tu réapparais, et moi… moi je deviens fou.– Fou ? répéta-t-elle, un sourire ironique au coin des lèvres. Ou simplement amoureux ?Il s’arrêta à un souffle d’eKael et Liora s’étaient réfugiés dans une clairière isolée, à l’abri des regards, mais le calme n’était qu’illusoire. Chaque souffle de vent, chaque craquement de branche leur rappelait que les apôtres n’étaient peut-être pas loin. Le parchemin, qu’ils avaient arraché aux mains de l’inconnu, reposait maintenant sur une pierre plate, ses mots mystérieux et cryptiques attirant leur attention comme un aimant.Kael plia le document avec précaution et s’assit, le visage fermé, tandis que Liora restait debout, les yeux rivés sur les arbres sombres qui entouraient la clairière.— Il y a plus que ce que nous pensions… dit Kael d’une voix rauque. Ce parchemin… il contient des noms, mais pas seulement. Il y a des lieux, des codes, des instructions… quelque chose comme un plan.Liora s’accroupit à ses côtés, son regard scrutant les lignes tracées à l’encre sombre. Chaque mot semblait avoir été choisi avec une précision diabolique, chaque symbole portait un sens caché
Kael et Liora restaient accroupis derrière les troncs d’arbres, le souffle court, tandis que les ombres qui s’étaient glissées dans la clairière se rapprochaient avec une précision effrayante. Trois figures se détachaient clairement : hautes, enveloppées de manteaux noirs, leurs yeux luisaient comme des braises dans l’obscurité. Kael sentit son cœur battre à un rythme effréné, mais cette fois, la peur n’était plus la dominante ; c’était une colère brûlante qui le consumait, et un désir viscéral de protéger Liora.— Liora, murmura-t-il, on doit se coordonner. Pas de mouvement impulsif.Elle hocha la tête, serrant sa dague comme si elle en tirait toute son énergie vitale. Elle avait vu Kael changer au fil des révélations, et bien qu’une part d’elle doutât encore, elle savait que c’était leur seule chance.Le premier des apôtres fit un pas en avant, son bâton noir à la main, qui semblait absorber la lumière autour de lui. Kael surgit presque instinctivement d
Kael n’avait jamais ressenti une telle pression. Les derniers jours l’avaient épuisé physiquement et mentalement, mais il n’avait pas le luxe de céder. Chaque pas qu’il faisait semblait l’éloigner d’un futur paisible et l’entraîner davantage dans une tempête de complots, de trahisons et de révélations. À ses côtés, Liora marchait d’un pas décidé, le regard dur, mais ses doigts serrés sur sa main trahissaient l’angoisse qu’elle refusait d’avouer.— On approche du point de non-retour, murmura-t-elle, la voix presque couverte par le souffle du vent nocturne.— Je sais, répondit Kael, sans détourner les yeux de l’horizon. Et c’est précisément là que je veux être.Ils atteignirent une bâtisse à moitié en ruines, dissimulée derrière des arbres tortueux. C’était là qu’un messager devait les attendre, porteur d’informations cruciales. Mais au lieu d’un allié, ils trouvèrent une silhouette encapuchonnée, le visage à demi caché.— Vous êtes en retard, lança la v
La nuit s’était épaissie, lourde d’un silence presque surnaturel. La forêt, d’habitude bruissante de vie, paraissait morte, comme pétrifiée par la présence invisible de ces nouveaux ennemis. La cabane calcinée fumait encore, ses braises rougeoyantes jetant des lueurs sinistres sur les visages tendus du groupe.Kael n’avait pas lâché son arme. Ses doigts tremblaient légèrement, non pas de peur, mais de rage contenue. Liora, toujours contre lui, sentait son cœur battre avec une force désespérée, comme si la moindre seconde les séparait de l’inévitable.– Il ne faut pas rester ici, dit Mira, la voix tranchante comme une lame. Ils savent où nous sommes. Et si cet homme avait raison… alors d’autres viendront.Ezra, blême, soutint difficilement son regard.– Ce qu’il a dit n’est pas… qu’une menace. Ce sont des fragments de prophétie. Des récits anciens… qui parlent d’un héritier de l’ombre.Kael se tourna brusquement vers lui.– Et tu penses que
Le silence de la forêt se fit presque irréel. Même les insectes semblaient s’être tus, comme si la nature elle-même retenait son souffle devant l’apparition de cet homme aux yeux glacés.Kael, arme pointée, restait immobile. Sa respiration était lente, calculée, mais chaque fibre de son corps vibrait d’alerte. Derrière lui, Liora serrait les poings, partagée entre la peur et le besoin de le protéger. Mira, quant à elle, n’attendait qu’un signe pour tirer.L’étranger, lui, souriait. Ses lèvres fines esquissaient une expression d’amusement, comme s’il savourait l’inquiétude qu’il semait.– Tu n’as pas besoin d’avoir peur de moi, Kael, dit-il d’une voix grave, étonnamment douce. Je ne suis pas ton ennemi.– Alors explique-moi pourquoi tu sors des ombres comme un spectre, et pourquoi tes yeux brillent comme ceux d’un démon, répliqua Kael en serrant plus fort son arme.Le sourire de l’homme s’élargit.– Parce que je ne suis pas comme toi.
Le souffle de l’explosion résonnait encore dans leurs corps. Les flammes dévoraient la nuit, projetant des éclats rougeoyants qui dansaient dans le ciel. Pourtant, malgré l’ampleur du désastre, Kael n’avait d’yeux que pour Liora. Sa main serrée dans la sienne était la seule ancre qui l’empêchait de sombrer dans le chaos qui les entourait.Il inspira profondément, chassant la poussière et la suie qui lui brûlaient la gorge, et se força à se redresser.– Il faut partir, dit-il d’une voix ferme.Ezra, encore plié par la douleur de son épaule blessée, hocha la tête. Mira gardait son arme pointée vers les flammes, comme si elle s’attendait à voir surgir une nouvelle vague d’ennemis. Mais ce qui obsédait Kael, c’était l’image de l’homme encapuchonné, figé dans la lueur de l’incendie, comme une apparition.Un spectre.Un avertissement.– Tu l’as vu aussi, pas vrai ? demanda Mira, sa voix basse mais tranchante.– Oui, répondit Kael, son r