Kael courait à travers le couloir sombre, ses pas résonnant contre les murs de béton. L’écho amplifiait la tension qui lui nouait la gorge. Devant lui, l’ombre de Lorenzo se faufilait, rapide, agile malgré son âge et le poids de ses secrets. Chaque seconde qui passait semblait étirer le temps à l’infini.
— Lorenzo ! hurla Kael, sa voix résonnant comme une détonation. Arrête de fuir !Mais le chef du clan ne ralentit pas. Au contraire, il accéléra, jusqu’à disparaître derrière une lourde porte métallique qu’il referma violemment. Kael la heurta de tout son poids et réussit à la forcer après quelques instants de lutte. Il entra dans une vaste pièce plongée dans une semi-obscurité, où le silence pesant contrastait avec la fureur de la bataille qui faisait encore rage dans le hall.Lorenzo l’attendait au centre, immobile, une arme à la main. Ses yeux brillaient d’une froide détermination.— Tu n’aurais jamais dû revenir, Kael, dit-il d’une voix basse,La nuit s’étendait sur le domaine que Nolan avait sécurisé. Le silence pesant n’était brisé que par les battements réguliers d’un ventilateur et les pas discrets des gardes postés dans les couloirs. Liora, assise près du lit, observait Kael qui dormait enfin, sa respiration plus calme après des heures de douleur et de soins. Sa main, pourtant blessée et encore bandée, restait crispée autour de la sienne, comme s’il craignait de la perdre même dans son sommeil.Elle caressa doucement ses doigts, ses yeux brillants d’émotion.— Tu as survécu… murmura-t-elle. Tu ne sais pas comme j’ai eu peur de te perdre.Ses mots restèrent suspendus dans l’air, absorbés par l’obscurité.Mais son répit fut de courte durée. La porte s’entrouvrit doucement, laissant apparaître Nolan, une expression grave sur le visage. Liora se leva précipitamment, l’inquiétude sur ses traits.— Il va mieux ? demanda-t-il à voix basse, posant ses yeux sur Kael.— Oui… mais il
La fumée épaisse s’élevait encore dans les airs, imprégnant chaque recoin de la pièce d’une odeur âcre de poudre et de bois brûlé. Les murs craquaient, comme si la bâtisse entière allait s’effondrer à tout instant. Kael, blessé à l’épaule, luttait pour rester conscient. Ses doigts, crispés sur le bras de Liora, tremblaient.— Kael, tiens bon, supplia-t-elle en appuyant sur sa plaie pour arrêter l’hémorragie. Tu ne peux pas… tu n’as pas le droit de me laisser maintenant.Ses yeux, emplis de larmes, cherchaient les siens. Kael, haletant, lui offrit un faible sourire malgré la douleur qui lui arrachait chaque souffle.— Je suis encore là… et je tiendrai… pour toi.Elle secoua la tête, refusant de céder à la panique. Son cœur battait si fort qu’elle craignait qu’il n’explose. Mais ses pensées étaient brouillées par une autre angoisse : Élias.— Ton frère… il a disparu avec cet homme, murmura-t-elle d’une voix tremblante. Kael, et s’ils…
Le fracas de la porte qui s’était ouverte résonnait encore dans la vaste pièce. Kael, haletant, le bras en sang, tenait toujours Élias à distance, la lame de son frère menaçant encore de s’abattre. Mais leur duel fut interrompu par l’irruption des silhouettes armées.Elles étaient cinq, habillées de noir, leurs visages partiellement dissimulés. Leurs pas résonnaient avec une synchronisation inquiétante, comme s’ils n’étaient qu’un seul corps, une seule volonté. L’un d’eux prit la parole, une voix grave, métallique.— Ça suffit. Élias, tu as échoué.Le frère aîné tourna la tête, un rictus amer aux lèvres.— Vous… Vous osez m’interrompre ?Kael fronça les sourcils, gardant son regard fixé sur l’intrus.— Qui êtes-vous ?L’homme fit un pas en avant, et sous la lumière, son visage apparut : un tatouage serpentant sur sa tempe gauche, des yeux froids comme la glace.— Nous sommes ceux qui ont toujours tiré les ficelles. Tu crois vr
Les murs vibraient encore du fracas de la confrontation précédente. Liora avait du mal à reprendre son souffle, ses mains crispées contre sa poitrine, alors que ses yeux suivaient Kael et Élias qui, malgré leurs blessures visibles, se tenaient toujours face à face, le regard brûlant de haine et de souvenirs brisés.Le silence qui suivit fut presque plus violent que les coups échangés. Kael haletait, ses poings encore serrés, du sang coulant de sa lèvre fendue. Élias, l’œil noirci et le souffle saccadé, esquissa un sourire amer.— Regarde-toi, petit frère, lança Élias d’une voix rauque. Tu crois être devenu un homme, mais au fond… tu restes ce gamin faible qui n’a jamais su me suivre.Kael releva la tête, ses yeux flamboyants.— Non, Élias. Je ne suis plus ce gamin. Et ce que tu vois devant toi, ce n’est pas la faiblesse… c’est la force de quelqu’un qui a appris à se relever.Liora, tremblante, s’interposa malgré la peur qui la rongeait.—
Kael sentit son cœur cogner dans sa poitrine avec une violence presque douloureuse. Ses yeux restaient fixés sur la silhouette qui sortait peu à peu de l’ombre, chaque pas résonnant comme un coup de tonnerre dans la pièce silencieuse. Liora, crispée contre lui, n’osait plus respirer. Quand enfin le visage fut pleinement visible, elle chancela, la main plaquée contre sa bouche.— Non… ce n’est pas possible… murmura-t-elle, sa voix étranglée par l’incrédulité.Devant eux se tenait Élias, le frère disparu de Kael. Celui que tous pensaient mort depuis des années, celui dont le souvenir hantait les cauchemars de Kael comme une plaie béante jamais refermée. Mais il n’avait rien du frère tendre et protecteur qu’il se rappelait. Ses traits étaient durs, ses yeux glacés, et un sourire ironique flottait sur ses lèvres, comme si toute la douleur qu’il avait causée n’était qu’un jeu.Kael sentit un vertige le saisir, ses doigts tremblant malgré lui.— Élias… ? art
L’air glacé les frappa de plein fouet lorsqu’ils franchirent la lumière. Pendant un instant, Kael crut qu’il allait s’effondrer. Ses jambes tremblaient, son souffle était haché, et tout son corps semblait encore porter l’empreinte du combat titanesque qu’il venait de mener. Mais la brise fraîche, contrastant avec l’atmosphère suffocante du Sanctuaire, lui donna la force de tenir debout.Ils se trouvaient désormais sur une falaise immense. Le ciel au-dessus d’eux n’était plus obscurci par les ténèbres : il brillait d’une clarté presque irréelle, des nuages dorés se déchirant lentement pour laisser passer les rayons d’un soleil flamboyant. Le monde respirait à nouveau, comme si leur victoire venait de rétablir l’équilibre brisé depuis des siècles.Liora, le visage marqué par la fatigue mais illuminé par l’espoir, serra Kael dans ses bras.— C’est fini… murmura-t-elle, la voix brisée d’émotion.Ardan posa une main sur leur épaule, haletant mais souriant m