GabrielLa nuit est froide, glaciale même, mais je ne la ressens pas. Mes muscles sont tendus, prêts à l’attaque, alors que je marche d'un pas rapide dans le couloir sombre de l'entrepôt. L’odeur de métal et d’humidité imprègne l’air, un rappel brutal de ce qui va suivre.Raphaël est à mes côtés, silencieux, le visage fermé. Son calme apparent cache une tension sourde. Nous savons tous les deux ce que cette nuit signifie : une déclaration de guerre. Matthias nous a poussés trop loin cette fois. Il a osé s’attaquer à Lucas. C’est impardonnable.Derrière nous, Emma et Lucas avancent lentement. Lucas est pâle, son visage crispé de douleur malgré les soins prodigués par le médecin d’Emma. Il tient à peine debout, mais son regard est dur. Il veut voir ce qui va se passer. Il veut voir Matthias payer.— Tu es sûr de vouloir rester ? demandé-je à Lucas.— Je ne partirai pas, répond-il d'une voix faible mais ferme.Je hoche la tête. Il est son frère après tout. Il a le droit de voir comment ç
RaphaëlLe silence dans la voiture est pesant, aussi lourd qu'une chape de plomb. Gabriel est assis à l'avant, une main crispée sur le volant, son regard fixé droit devant lui. Lucas, toujours pâle, repose à l'arrière, la tête appuyée contre la vitre. Emma est assise à côté de lui, ses doigts effleurant doucement la main de Lucas, comme pour lui transmettre un peu de chaleur.Moi, je suis là, à l’arrière, le cœur battant à un rythme désordonné. Mes pensées tourbillonnent, alimentées par la colère et l’impuissance que je ressens depuis que nous avons quitté cet entrepôt.— Il va s'en sortir, dit Emma d'une voix douce.Gabriel ne répond pas. Ses phalanges blanchissent sur le volant alors qu'il prend un virage un peu trop sec. Lucas gémit doucement à l’arrière.— Gabriel, doucement, murmuré-je.Gabriel relâche légèrement la pression sur le volant, mais son expression reste figée dans cette colère froide qui le caractérise.— Il a franchi une ligne, lâche-t-il d'une voix glaciale.— Il a
RaphaëlLa salle de réunion est plongée dans une obscurité partielle, seulement troublée par les néons vacillants du plafond. L’ancien entrepôt à la périphérie de la ville porte les cicatrices de son passé industriel : des murs éraflés, des poutres métalliques rouillées, des vitres brisées par endroits. L’air sent le métal et la poussière, et pourtant, il y a une tension électrique dans l’air qui dépasse largement l’ambiance glauque des lieux.Gabriel est là, adossé nonchalamment contre une poutre en métal, son expression impénétrable. Emma est à mes côtés, son regard sombre fixé sur Matthias, qui se tient au centre de la pièce, entouré de deux de ses sbires. Matthias est impeccable, comme toujours. Costume noir ajusté, cheveux tirés en arrière, une élégance glaciale dans chacun de ses gestes.— Alors ? lance Gabriel avec un sourire sarcastique. Prêt à nous faire ton discours sur la paix et la réconciliation ?Matthias esquisse un léger sourire, mais ses yeux restent froids, calculate
EmmaL'air dans la pièce est lourd, presque oppressant. La lumière du lampadaire qui filtre à travers les rideaux projette des ombres étranges sur les murs, et je me surprends à les fixer, comme si elles allaient me révéler un secret caché. Raphaël est debout devant la fenêtre, le dos raide, le regard perdu dans la nuit. Je le connais assez pour savoir que son esprit est ailleurs, certainement en train de réfléchir à la situation dans laquelle nous nous trouvons.Matthias a encore frappé. Subtilement, vicieusement, avec ce talent unique qu’il a pour manipuler les événements sans jamais se salir directement les mains. Cette fois, il a utilisé Gabriel comme levier. Et Gabriel a répondu.Je me lève doucement et m’approche de Raphaël. Il ne bouge pas lorsque je glisse mes bras autour de sa taille et pose ma joue contre son dos. Son cœur bat fort, rapide, et je sens la tension dans chaque muscle de son corps.— Tu penses qu’il a raison ? chuchoté-je.— De quoi tu parles ?Je resserre mon é
RaphaëlL’air est lourd, chargé d’une tension sourde qui me serre la poitrine. Le silence règne dans la pièce, pesant, presque suffocant. Emma est à mes côtés, son regard ancré dans le mien, mais quelque chose dans ses yeux trahit une inquiétude qu’elle peine à dissimuler. Peut-être que le poids des événements commence à l’écraser elle aussi, mais elle ne veut rien montrer. Elle reste cette guerrière silencieuse que j’admire tant, prête à tout pour protéger ceux qu’elle aime, même si, au fond d’elle, elle doute.Je tourne les talons et fais quelques pas dans la pièce, mes pensées tourbillonnant. Matthias est toujours là, quelque part dans les recoins sombres de ce réseau tentaculaire. L’homme est un véritable fantôme, insaisissable, dangereux, toujours en train de manœuvrer dans l’ombre. Il sait que nous le traquons, et il attend le moment propice pour frapper. La question est : quand et où ?— Raphaël, dit la voix d’Emma, brisant le silence.Je me tourne vers elle, mes yeux se posant
RaphaëlLe silence de l’entrepôt est oppressant. La lumière blafarde des néons grésille faiblement, projetant des ombres mouvantes sur le sol de béton fissuré. Je me tiens à quelques mètres de Matthias, le souffle court, chaque muscle de mon corps tendu. Emma est juste à côté de moi, sa main glissée dans la mienne.— Alors ? murmure Matthias avec ce sourire carnassier. Qu’avez-vous à m’offrir ?Je serre les dents. La tension est palpable, presque électrique. Gabriel se tient en retrait, adossé contre un pilier de métal, les bras croisés. Il observe la scène avec son expression glaciale habituelle, mais je sais qu’il est prêt à agir à la moindre défaillance.Emma s’avance d’un pas, détachant lentement sa main de la mienne.— Tu veux le contrôle ? demande-t-elle d’une voix claire.Matthias hausse un sourcil, amusé.— Le contrôle sur quoi ?— Sur moi, répond-elle simplement.Je me raidis instantanément.— Emma…Elle ne se retourne pas, son regard fixé sur Matthias.— Je sais ce que tu ve