RaphaëlLa salle de réunion est plongée dans une obscurité partielle, seulement troublée par les néons vacillants du plafond. L’ancien entrepôt à la périphérie de la ville porte les cicatrices de son passé industriel : des murs éraflés, des poutres métalliques rouillées, des vitres brisées par endroits. L’air sent le métal et la poussière, et pourtant, il y a une tension électrique dans l’air qui dépasse largement l’ambiance glauque des lieux.Gabriel est là, adossé nonchalamment contre une poutre en métal, son expression impénétrable. Emma est à mes côtés, son regard sombre fixé sur Matthias, qui se tient au centre de la pièce, entouré de deux de ses sbires. Matthias est impeccable, comme toujours. Costume noir ajusté, cheveux tirés en arrière, une élégance glaciale dans chacun de ses gestes.— Alors ? lance Gabriel avec un sourire sarcastique. Prêt à nous faire ton discours sur la paix et la réconciliation ?Matthias esquisse un léger sourire, mais ses yeux restent froids, calculate
EmmaL'air dans la pièce est lourd, presque oppressant. La lumière du lampadaire qui filtre à travers les rideaux projette des ombres étranges sur les murs, et je me surprends à les fixer, comme si elles allaient me révéler un secret caché. Raphaël est debout devant la fenêtre, le dos raide, le regard perdu dans la nuit. Je le connais assez pour savoir que son esprit est ailleurs, certainement en train de réfléchir à la situation dans laquelle nous nous trouvons.Matthias a encore frappé. Subtilement, vicieusement, avec ce talent unique qu’il a pour manipuler les événements sans jamais se salir directement les mains. Cette fois, il a utilisé Gabriel comme levier. Et Gabriel a répondu.Je me lève doucement et m’approche de Raphaël. Il ne bouge pas lorsque je glisse mes bras autour de sa taille et pose ma joue contre son dos. Son cœur bat fort, rapide, et je sens la tension dans chaque muscle de son corps.— Tu penses qu’il a raison ? chuchoté-je.— De quoi tu parles ?Je resserre mon é
RaphaëlL’air est lourd, chargé d’une tension sourde qui me serre la poitrine. Le silence règne dans la pièce, pesant, presque suffocant. Emma est à mes côtés, son regard ancré dans le mien, mais quelque chose dans ses yeux trahit une inquiétude qu’elle peine à dissimuler. Peut-être que le poids des événements commence à l’écraser elle aussi, mais elle ne veut rien montrer. Elle reste cette guerrière silencieuse que j’admire tant, prête à tout pour protéger ceux qu’elle aime, même si, au fond d’elle, elle doute.Je tourne les talons et fais quelques pas dans la pièce, mes pensées tourbillonnant. Matthias est toujours là, quelque part dans les recoins sombres de ce réseau tentaculaire. L’homme est un véritable fantôme, insaisissable, dangereux, toujours en train de manœuvrer dans l’ombre. Il sait que nous le traquons, et il attend le moment propice pour frapper. La question est : quand et où ?— Raphaël, dit la voix d’Emma, brisant le silence.Je me tourne vers elle, mes yeux se posant
RaphaëlLe silence de l’entrepôt est oppressant. La lumière blafarde des néons grésille faiblement, projetant des ombres mouvantes sur le sol de béton fissuré. Je me tiens à quelques mètres de Matthias, le souffle court, chaque muscle de mon corps tendu. Emma est juste à côté de moi, sa main glissée dans la mienne.— Alors ? murmure Matthias avec ce sourire carnassier. Qu’avez-vous à m’offrir ?Je serre les dents. La tension est palpable, presque électrique. Gabriel se tient en retrait, adossé contre un pilier de métal, les bras croisés. Il observe la scène avec son expression glaciale habituelle, mais je sais qu’il est prêt à agir à la moindre défaillance.Emma s’avance d’un pas, détachant lentement sa main de la mienne.— Tu veux le contrôle ? demande-t-elle d’une voix claire.Matthias hausse un sourcil, amusé.— Le contrôle sur quoi ?— Sur moi, répond-elle simplement.Je me raidis instantanément.— Emma…Elle ne se retourne pas, son regard fixé sur Matthias.— Je sais ce que tu ve
RaphaëlJe fixe la montre à mon poignet, le tic-tac régulier martelant le silence de la pièce. Deux heures du matin. Gabriel a fixé la rencontre avec Matthias pour demain soir, dans un entrepôt désaffecté en périphérie de la ville. C’est un piège parfait. Trop parfait, peut-être.Emma dort dans la chambre voisine, mais je sais qu’elle ne trouve pas le sommeil. Pas plus que moi. Chaque fibre de mon corps est tendue, prête à l’attaque. Je sens l’ombre du danger planer au-dessus de nous, et pourtant, je n’ai jamais été aussi calme.Gabriel entre sans frapper, comme à son habitude.— Tu es prêt ? demande-t-il en refermant la porte derrière lui.Je me lève lentement, mes muscles se tendant sous le tissu de ma chemise.— Je le serai demain soir.— Il faut que Matthias te voie brisé. Tu le sais, n’est-ce pas ?Je hoche la tête.— Si c’est ce qu’il veut voir, je lui donnerai ce spectacle.Gabriel sourit en coin, son regard brillant d’une lueur dangereuse.— Tu es sûr que tu tiendras le rôle ?
RaphaëlLe crépitement du feu dans la cheminée est le seul son qui emplit la pièce. Emma est assise sur le canapé, les genoux repliés contre sa poitrine, le regard perdu dans les flammes. Gabriel est debout près de la fenêtre, son profil découpé par la lueur vacillante du feu. Quant à moi, je suis adossé au mur, les bras croisés sur ma poitrine, mes pensées tournant en boucle.— Il va falloir un plan, répète Gabriel pour la troisième fois.— Et je t’ai déjà dit que je n’allais pas envoyer Emma comme appât, répliqué-je sèchement.Gabriel se retourne, son sourire sarcastique flottant sur ses lèvres.— Tu crois vraiment que Matthias se laissera avoir par autre chose qu’une faille évidente ? Il ne tombera pas dans un piège classique. Il a besoin de croire qu’il a gagné pour se montrer vulnérable.— Donc tu proposes quoi ? Qu’on lui livre Emma sur un plateau d’argent ?Gabriel hausse les épaules.— Si c’est ce qu’il attend…Je serre la mâchoire, une colère sourde me dévorant de l’intérieur