Je déteste les fleurs tropicales; leur odeur sucrée me donne mal au crâne. Et ces foutues guirlandes autour du cou me rappellent que je suis prisonnière d’un décor qu’on a choisi pour moi. Seychelles: Plage blanche, eau turquoise, clichés romantiques à faire gerber. Allongée sur un transat à l’abri d’une paillote, je reluquais avec dédain les couples sur la plage qui s’enlaçaient et riaient aux éclats. Non, en fait, je les jalousais à mort! Ils étaient là à profiter pleinement à deux, immortalisant au passage pour des souvenirs colorés. Alors que moi, j’étais en train de feindre le bonheur.—T’es encore là.Je frissonnai dès que la voix d’Asher traversa mes tympans puis je levai les yeux vers lui. Planté derrière moi, le regard fixé vers l’horizon, il était encore vêtu d’un costume impeccable comme si l’idée de se mettre en short lui faisait horreur. Il n’y avait pas besoin de passer une éternité avec lui pour savoir qu’il adorait tout contrôler. —Je pensais que tu travaillais, rép
PDV MARYA VOLKOV. —…Quelles sont les prévisions annuelles pour PVRT. TRUCKINGS? —Est-il vrai que votre responsable du personnel sera licencié pour harcèlement? —Comment gérez-vous entre leader d’une si grande entreprise et votre nouvelle vie de couple? Plus stressée que jamais, je tendis la main à l’un des agents de sécurité afin qu’il m’aide à descendre de la voiture sans m’écraser sur le bitume. Pendant ce temps, Asher m’attendait au milieu du brouhaha de reporters, décidé à ne répondre à aucune question. Habitué à ce genre de situation, il demeurait aussi détaché que s’il n’entendait rien tandis que moi, j’avais les jambes en compote et le rythme cardiaque complètement aliéné. Quand j’ai découvert que j’étais l’épouse d’un homme aussi influent qu’Asher, je n’avais pas pensé à cet aspect chiant là de ma nouvelle vie. —Poussez-vous! cria l’un des gardes du corps pour empêcher les paparazzis de m’approcher. Aller, dégagez! —Madame Pavarotti, nous accorderiez-vous un int
PDV ASHER PAVAROTTI La jeune femme prit place en face de moi, l’air surpris et un petit sourire flottant sur ses lèvres pâles. Dans ce uniforme turquoise et avec ses cheveux rassemblés en queue de cheval, elle n’avait vraiment l’air de rien. La ressemblance avec sa sœur crevait les yeux mais elles étaient indubitablement distinctes. —Asher, souffla-t-elle. T’es enfin venu me voir. J’eus un rictus ironique en détournant brièvement le regard sur les autres internés qui recevaient leurs visites dans la salle. On aurait presque dit une prison. —Apparemment, tu sors dans deux jours, lui fis-je remarquer. —J’ai hâte, répliqua-t-elle. Cet endroit me rend nerveuse. —Et que feras-tu une fois dehors? m’enquis-je calmement. Elle expira par les narines puis posa les mains sur la table. —Je suis en train de discuter avec Marya pour qu’elle accepte me remplacer pendant encore quelques mois, répondit-elle, pensive. Je… je ne pourrai pas reprendre ma place d’aussi tôt. Il faut qu
—Irina?Voilà maintenant environ une heure que j’avais le regard fixé sur mon ordinateur. Je parcourais inlassablement les photos et vidéos publiées sur les réseaux sociaux et qui relataient ma relation avec Asher. Notre mariage, nos sorties publiques… nous avions l’air d’être un couple parfait. Mais alors pourquoi je ne me souviens pas de lui? Et surtout, pourquoi est-ce que je m’affichais au nom de ma sœur ?De ce que j’ai pu comprendre, mes souvenirs s’arrêteraient à deux mois en arrière. Le médecin dit qu’il y a de fortes chances que ce soit temporaire mais ce trou dans le cours de ma propre existence me gêne énormément. Comment ai-je pu rencontrer Asher, tomber amoureuse de lui et accepter de l’épouser en si peu de temps? Parce que je sais que jamais je ne me marierai à un homme pour qui je n’ai de sentiments. Plus j’y pensais et plus je trouvais des ombres dans cette affaire. Je me disais que ce aurait pu être un mariage de convenance pour une raison solide. Aurais-je fait un
—…Je monte à six millions de dollars. Flynn et moi échangeâmes un regard concertant avant de refaire face à l’homme de la cinquantaine assis devant nous. —Avec tout le respect que je vous dois, Monsieur Rise, ce sera toujours «non», répondis-je. —Alors dites-moi votre prix, jeune homme. Je suis prêt à surenchérir ma proposition. —Comprenez que ce n’est pas une question d’argent, dis-je froidement. C’est votre commande, le problème. —Quel problème? —Vous nous demandez de mettre en place une bombe aussi dangereuse et d’une si grande envergure et vous agissez comme s’il s’agissait d’un simple petit revolver ? répliqua mon cousin. L’homme eut un sourire glacial tout en croisant ses jambes dans le canapé, son cigare fumant entre les doigts. —La jeunesse, fit-il avec flegme. Aucun dévouement. Je me redressai dans mon siège tandis que mon cousin me gratifiait d’un regard du genre: «À ne pas descendre!» —Détaillez, s’il vous plaît, grinçai-je avec un sourire carnassier. —Je su
Quand je parvins enfin à ouvrir les yeux, j’avais un mal de tête horrible et le corps tout endolori. Je grimaçai en portant une main à mon front et m’aperçus qu’il y avait un bandage qui l’entourait. —Oh Sainte Vierge, merci! entendis-je près de moi. Vous m’entendez madame? Comment vous sentez-vous?—Comme quelqu’une qui a pris les escaliers sans ses pieds, grommelai-je. Je me redressai ensuite dans mon lit en soufflant puis je jetai un regard circulaire à la pièce. Arminda qui s’était levée pour m’apporter un verre d’eau ainsi que des comprimés revint à mon niveau. —Le médecin a prescrit ces cachets pour les douleurs, m’expliqua-t-elle. —Où est Asher? m’enquis-je instinctivement.—Après qu’il vous ai fait monté dans votre chambre, Monsieur est directement sorti, répondit-elle avec détachement. Et il a emporté l’autre là avec lui. Une boule se forma dans ma gorge.—Alors il s’est même pas soucié de mon état, dis-je plus comme une affirmation. Si j’ai perdu une jambe ou pire si je