PDV ASHER PAVAROTTI―Ça fait exactement les cent douze mille dollars. Tous authentiques et non tracés. ―Super. Remettez-les au Blanchisseur, qu’il se charge de laver tout ça. ―Tout de suite, patron. La compteuse de billets se tut et j’entendis des bruits de talons puis une porte qui se ferme. Ma clope fixée entre mes doigts, je vis à peine mon cousin prendre place en face de moi. ―On dirait que t’as eu une longue nuit, railla-t-il en se servant un verre de cognac. Un problème avec Madame ? Mon cœur sursauta et je manquai de me brûler avec mon mégot. Flynn remarqua mon trouble en même temps et écarquilla les yeux. Rien ne lui échappe, c’est que j’aime et déteste en lui.―Merde, ne me dis pas que t’as pas pu te retenir ! s’écria-t-il.―Et comment aurais-je pu ? réagis-je sur le même ton. C’est elle qui m’a provoqué ! Il se redressa d’un bond dans son canapé et recracha son whisky.―Alors tu l’as tuée ?! s’étrangla-t-il. Tu… putain… quelqu’un t’a vu ? T’as planqué le cadav
Déconcerté, Asher ferma la porte et jeta sa veste sur le canapé non loin, sans me lâcher du regard.―Je peux savoir ce que tu fais en éveil à cette heure-ci ? grommela-t-il. Et dans ma chambre en plus ? Il avait les sourcils froncés et l’air vraiment agacé. Moi, j’avais le sang chaud.―Quoi ? raillai-je. Ça te gène que j’essaie de découvrir tes plans nocturnes ?―Je ne suis pas obligé de dîner à la maison, se justifia-t-il.―Deux semaines, Asher. Ça fait deux semaines que nous sommes revenus des Seychelles et que tu te comportes comme un parfait salaud ! Absent au dîner, fantôme au petit-déjeuner, froid et acerbe par-dessus le marché. Qu’est-ce que tu attends de moi ?―Que tu joues ton rôle sans faire de commentaires ! Me fais pas chier, Marya, suis pas d’humeur !―Eh bien, moi non plus, je ne suis pas d’humeur pour ta schizophrénie et ton manque de considération envers ma personne ! Tu ne m’as pas achetée, Asher ! Il plissa les yeux, acerbe.―C’est là le problème, bb. Tu me
―Merci beaucoup, Arminda. Je pris la tasse de thé que me tendait la domestique et j’en avalai une partie. Le breuvage tiède réchauffa ma gorge mais pas mon cœur pour autant.―Permettez-moi quand même d’insister sur le fait que vous devriez aller voir un médecin, fit-elle. Ce n’est pas bien que vous vous évanouissiez ainsi. ―Ne t’inquiètes pas, lui dis-je. Je vais bien. Elle eût une moue inconvaincue mais finit par capituler :―Si vous le dîtes. Je posai ma tasse au chevet du lit.―Il se fait tard, va te reposer, lui dis-je. J’ai besoin d’être seule.―Vous en êtes sûre ? s’enquit-elle. Je peux bien rester avec vous jusqu’au retour du patron. Ça ne me dérange pas. Je lui adressai un sourire faible et écartai les couvertures pour sortir du lit. ―Non, Arminda, ça ira, déclinai-je. Merci.―D’accord. Sans plus insister, elle récupéra son plateau.―Bonne nuit, Madame.―Bonne nuit. Elle sortit ensuite de la chambre et referma doucement la porte. Quant
―Bonjour, je suis Ethan Smith. Enchanté de vous rencontrer.―Bienvenu à vous, Ethan. Prenez place je vous en prie. Le jeune homme pris place dans le canapé en face du mien tandis qu’une employée nous servait du café. Grand, yeux bleus, cheveux châtains rassemblés en chignon, tout en muscles et tatouages, il n’était pas mal du tout. J’avoue que s’il décidait de dévier notre relation hors du plan professionnel, je n’hésiterai pas à le suivre. Après tout, je suis dans un faux mariage avec un homme aussi bipolaire que ma mère. Aujourd’hui, il joue la carte de la provocation, demain, il est froid. Aujourd’hui, j’ai tendance à croire qu’il ressent des trucs pour moi, demain, il me prouve le contraire. Je ne sais plus où donner de la tête avec lui. C’est vraiment compliqué comme histoire.―Comme vous le saviez déjà, je serai votre manageur personnel. Tout ce qui touche à l’image publique de Madame Pavarotti passera d’abord par moi. J’hochai la tête et pris ma tasse sur la table pour
Anxieuse, je descendis de la voiture et courus jusqu’à la porte d’entrée de la maison. Je l’ouvris et pénétrai dans un séjour vide, Asher sur les talons.―Maman ? appelai-je. Irina ? Pas de réponse. Je jetai mon sac dans un canapé et me dirigeai vers la cuisine. Personne. ―Maman ? Un bruit se fit entendre tout à coup à l’étage. Nous levâmes le regard de concert avant de nous observer avec suspicion. Mon cœur se mit à battre. Sans plus attendre, nous nous élançâmes dans les escaliers.―Maman ? Où est-ce que t’es ? Réponds-moi ! Nouveau bruit. Mais cette fois, suivit d’une plainte. ―Mon Dieu, maman ! m’alarmai-je. Je courus jusqu’à la porte de sa chambre. Cependant quand je voulus l’ouvrir, la main d’Asher se posa sur la mienne pour m’en empêcher.―Quoi ? Son visage était fermé et son air, plus que sérieux.―C’est pas la peine, me dit-il. Ta mère va bien. Très bien même. Je plissai les sourcils, confuse.―Pardon ? Il enfonça les mains dans les poches
―Bienvenus à vous. J’espère que le voyage a été agréable.―Ouais. Quels sont les nouvelles ? Carlos a rappelé ? Mon manteau serré autour de mon corps, j’essayai de mon mieux de suivre Asher et sa secrétaire intérimaire le long du chemin qui menait à notre voiture. Derrière, le moteur du jet ronflait encore. Il faisait si froid que c’en était presque écœurant. C’est comme si l’hiver continuait toujours de se manifester.―Oui mais Monsieur Flynn s’est déjà occupé de lui, répondit-elle. Néanmoins, j’ai besoin de votre signature pour valider la dernière commande de matière première. En courant presque, elle sortit un stylo de son sac et le tendit à mon mari afin qu’il signe ledit document. Cependant, il ne fit rien et rejoignit le SUV. Ce n’est que lorsque le garde du corps lui ouvrit la portière qu’il se tourna pour la regarder.―Je n’appose jamais ma signature sur un truc que je n’ai pas pris le temps de lire, mademoiselle Storm. La prochaine fois, je vous vire simplement.