PDV ASHER PAVAROTTI.
Je pressai le pas pour m'engouffrer dans le SUV dont l'un de mes hommes me tenait la portière ouverte. Le froid glacial de la soirée s'immisça dans mes vêtements, marquant la présence de l'automne. Une fois installé dans mon siège, j'ordonnai au chauffeur de démarrer. —Vous vous y rendez seul, Patron, s'enquit-il en mettant le contact. —Oui, répondis-je, simplement. Il hocha la tête puis fit avancer le véhicule jusqu'à la sortie de la villa, au-devant de l'autre SUV noire qui contenait des gardes rapprochés. Je consultai ma messagerie pour la millième fois dans la soirée avant de lâcher un grognement de frustration. Elle n'avait répondu à aucun de mes messages et appels depuis hier; je n'en revenais pas. J'avais envie de m'arrêter à l'appartement de ma mère pour la tirer par les cheveux à ce gala mais la dernière chose dont j'avais besoin actuellement, c'était d'un autre drame public. Ces putains de journalistes étaient tellement à l'affût des moindres détails que ça en devenait chiant. Ce soir, je me devais d'être le plus convaincant possible face à cette histoire de maltraitance physique qui circulait à mon propos. Mais l'absence de cette salope va encore m'enlever des points cruciaux. —Bordel ! C'est justement pour éviter ce genre de connerie que j'ai décidé de me marier à Irina Volkov. De nature effacée et responsable, elle était la mieux apte pour tenir le rôle de Madame Pavarotti car je me voyais mal passer la bague à l'une de mes conquêtes ou pire à quelqu'une qui ne me servirait à rien en dehors de porter des vêtements hors de prix et montrer ses dents partout. Le plan était d'utiliser ce mariage comme garantie ou devrais-je dire assurance d'une meilleure gestion car contrairement à l'avis général, je veux que mon épouse participe intelligemment et stratégiquement à mes affaires. En business, on se marie plus par intérêt que par amour et Irina remplissait la majorité des conditions que j'exigeais. Mais bien évidemment, il a fallu qu'elle dérape à la dernière minute pour me coltiner sa sœur déjantée qui passe son temps à me tenir tête et à m'énerver. Je me mis à grincer des dents; un tic que j'avais quand j'étais contraint de contenir ma colère puis je me commençai à passer mentalement en revue les mots que j'allais prononcer devant les médias pour que cette réputation de « mari violent » s'efface le plus rapidement possible. Un coup d'œil jeté à ma droite me permis de constater que nous étions en plein trafic routier. Los Angeles la nuit, c'est comme une fourmilière par les temps de fraîcheur ; tout le monde était en circulation. Bien heureusement pour moi, j'ai quitté la villa avec des minutes d'avance supplémentaires; je n'aimerais pas ajouter « retard » à ma réputation. La sonnerie de mon téléphone portable se fit entendre et sans même voir qui m'appelait, je décrochai —Oui ? —Patron, le client a téléphoné pour une nouvelle requête, m'informa la voix guillerette de ma secrétaire. Il en veut cent douze de plus. —Dans quel délai ? —Quinze jours, pas plus. —Donne-lui notre accord. —Très bien, patron ! Et autre chose, Monsieur Flynn est passé vous voir mais je lui ai dit que vous avez dû vite quitter le bureau en raison du diner caritatif. —C'est tout ? —Oui, en effet. —À demain ! Je raccrochai ensuite l'appel avant de composer à la va-vite un numéro. Mon interlocuteur décroch dès la première sonnerie. —Саро? —Est-ce que nous avons assez de matière pour cent douze de plus ? m'enquis-je immédiatement. —Oui, c'est faisable. J'ai déjà lancé l'acquisition pour les ravitaillements. —Il va falloir augmenter la dernière commande ; le client en veut plus. Treize jours. —Ce sera fait, Capo ! —Bien ! L'appel fut ensuite interrompu et je pus répondre au message de mon père qui venait de me souhaiter une bonne chance pour la soirée caritative. Nous y sommes, patron, m'informa mon chauffeur en se plaçant sur une vaste terrasse d'où s'étendait un tapis rouge qui suivait des marches d'escaliers jusqu'à l'entrée d'une salle de fête. Des photographes et journalistes accoururent immédiatement tandis que je rangeais mon téléphone dans ma poche avant d'attendre patiemment que mes agents de sécurité viennent m'ouvrir. Un léger stress me sauta à la gorge car inhabitué à me justifier en public ou à essayer de redorer mon image. Après quelques secondes d'attente, la portière de mon SUV s'ouvrit sur l'un de mes hommes ainsi que deux agents employés par les organisateurs du gala. Ils me donnèrent le feu vert pour descendre de la voiture, ce que je fis avant que des flashs ne me prennent d'assaut avec des brouhaha de questions. —Monsieur Pavarotti, où est votre femme ? —Est-ce que les rumeurs disent vrai ? —Monsieur Pavarotti, qu'avez-vous à dire concernant la photo qui fait la une des médias ? Putain ! J'ordonnai à mes hommes de me permettre de répondre à leurs questions et ils s'écartèrent légèrement afin de laisser passer quelques journalistes. —Monsieur Pavarotti, n'êtes-vous pas sensé venir avec votre épouse ? —Est-ce vrai que ce sont les traces de vos doigts sur cette photo ? Je réajustai ma veste pour me donner de la contenance quand l'un de mes gardes se pencha à l'oreille pour me chuchoter quelque chose. Mon regard pivota en même temps sur ma gauche où un autre SUV venait de se garer à coté de deux autres voitures. Une horde de photographes et interviewers s'y était déjà agglutiné mais je ne manquai rien de la surprise qui s'en suivit...Hello, Hello à toi qui me lis. Happy New Year 2025 et tout mes vœux les meilleurs!
―Debout madame, réveillez-vous ! En ronchonnant, je me tournai dans mon lit. Une forte lueur pénétra ma vision et je grimaçai.―Je ne vais pas au bureau aujourd’hui, Arminda, grommelai-je. Tu pourrais me laisser dormir encore un peu !―Le patron m’a personnellement chargée de votre emploi du temps, m’annonça-t-elle. Vous avez cours de langues dans deux heures et juste après, la visite de votre manager.―Je te donne ma place, râlai-je. Tu es officiellement Madame Pavarotti. La domestique eut un gloussement.―Si c’est uniquement pour que monsieur me transporte dans ses bras comme il l’a fait pour vous hier, j’accepte. Mais sinon, je préfère vous servir. Intéressée, j’ouvris un œil. Puis le second. Je finis par me redresser complètement dans le matelas pour m’asseoir contre le chevet. C’est à ce moment-là que je m’aperçus que je portais encore mes habits de la veille. Oh mon Dieu, je vois déjà ce qui s’est passé.―Quelle honte, me plaignis-je.―Mais non, rétorqua Arminda en
―Qui êtes-vous ?―Lâchez-moi ! En courroux, je me débattais de tous mes membres et avec toute ma force. Mais mon assaillant, un homme à coup sûr, me tenait fermement contre lui. Il avait un torse hyper ferme et un parfum bien étrange. Qui pouvait-il être ? Un voleur ? Un criminel ? Mon Dieu, un violeur ? Ou un proxénète ? Aïe, dans quoi me suis-je fourrée ? ―Lâchez-moi ! AU SECOURS ! Je l’entendis lâcher un juron puis ramener sa main contre ma bouche avant de me traîner avec lui. J’avais extrêmement peur. La panique avait posé bagage dans mon corps, je ne savais même plus ce que je faisais. Je continuais à gesticuler et à m’étouffer dans sa paume, le cœur battant. D’un coup de pied, l’homme ouvrit une porte et la lumière fut. J’aurais bien voulu voir son visage mais la manière dont il me maintenait m’interdisait tout mouvement de la tête. Il nous fit contourner le bâtiment et entrer dans une artère de containers. Je commençais à avoir chaud en dépit de la fraîcheur por
Vous savez ? Ce moment-là où vous faites un truc pas bien mais vous n’arrivez pas à vous en empêcher parce que justement, c’est parce que c’est pas bien que ça vous excite. Eh bien, je suis tout à fait dans ce mood là. Assise à l’avant du véhicule, mes yeux ne quittaient pas d’une seule seconde le SUV d’Asher. Il faisait nuit, la route était prise d’embouteillages et les phares des voitures m’aveuglaient presque. Mon rythme cardiaque avait adopté une vitesse si rapide que j’en avais mal à la poitrine. Après, peut-être que c’est l’appréhension en était à la base. Parce que j’avais peur. Oui ! Peur de ce que j’allais découvrir. D’ailleurs, j’ai même pensé à faire demi-tour et mettre fin à cette folie. Mais… je me suis déjà lancée et…Non en fait, j’ai honte de faire savoir à mon chauffeur que je me suis dégonflée. Franchement, je me vois mal lui dire que j’abandonne après tout le cinéma que j’ai fait. Et puis de toute façon, ma curiosité sera satisfaite une bonne fois pour tout
PDV MARYA VOLKOV. Sans même toquer, j’ouvris la porte du bureau d’Asher et m’y introduisis d’un pas quelque peu maladroit. Le jeune homme, assis devant son ordinateur, leva à peine les yeux. Adoptant un air professionnel et flegmatique, je m’approchai de lui et posai un dossier sur sa table. ―Mon rapport officiel sur la réunion avec CANDIES & CO, annonçai-je. Il daigna enfin m’accorder un regard avant de s’accaparer du document pour le feuilleter brièvement. ―Je t’écoute, fit-il simplement. Je clignai des yeux avant de me racler la gorge. ―Leur proposition est intéressante mais il reste tout de même un mystère, exposai-je. Pourquoi avoir rompu leur contrat avec SPEED TRANSPORTS pour venir nous faire une offre avec un pourcentage aussi élevé ? Il fixa le vide avec une expression attentive et préoccupée. ―Plus j’y pense et moins ça me plaît, continuai-je. J’ai l’impression qu’on fonce droit dans un piège à souris en acceptant. Il y a trop de zones d’ombre. ―C’es
PDV ASHER PAVAROTTI―Ça fait exactement les cent douze mille dollars. Tous authentiques et non tracés. ―Super. Remettez-les au Blanchisseur, qu’il se charge de laver tout ça. ―Tout de suite, patron. La compteuse de billets se tut et j’entendis des bruits de talons puis une porte qui se ferme. Ma clope fixée entre mes doigts, je vis à peine mon cousin prendre place en face de moi. ―On dirait que t’as eu une longue nuit, railla-t-il en se servant un verre de cognac. Un problème avec Madame ? Mon cœur sursauta et je manquai de me brûler avec mon mégot. Flynn remarqua mon trouble en même temps et écarquilla les yeux. Rien ne lui échappe, c’est que j’aime et déteste en lui.―Merde, ne me dis pas que t’as pas pu te retenir ! s’écria-t-il.―Et comment aurais-je pu ? réagis-je sur le même ton. C’est elle qui m’a provoqué ! Il se redressa d’un bond dans son canapé et recracha son whisky.―Alors tu l’as tuée ?! s’étrangla-t-il. Tu… putain… quelqu’un t’a vu ? T’as planqué le cadav
Déconcerté, Asher ferma la porte et jeta sa veste sur le canapé non loin, sans me lâcher du regard.―Je peux savoir ce que tu fais en éveil à cette heure-ci ? grommela-t-il. Et dans ma chambre en plus ? Il avait les sourcils froncés et l’air vraiment agacé. Moi, j’avais le sang chaud.―Quoi ? raillai-je. Ça te gène que j’essaie de découvrir tes plans nocturnes ?―Je ne suis pas obligé de dîner à la maison, se justifia-t-il.―Deux semaines, Asher. Ça fait deux semaines que nous sommes revenus des Seychelles et que tu te comportes comme un parfait salaud ! Absent au dîner, fantôme au petit-déjeuner, froid et acerbe par-dessus le marché. Qu’est-ce que tu attends de moi ?―Que tu joues ton rôle sans faire de commentaires ! Me fais pas chier, Marya, suis pas d’humeur !―Eh bien, moi non plus, je ne suis pas d’humeur pour ta schizophrénie et ton manque de considération envers ma personne ! Tu ne m’as pas achetée, Asher ! Il plissa les yeux, acerbe.―C’est là le problème, bb. Tu me