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CHAPITRE 5: DÉSARROI.

Author: Freetop812
last update Last Updated: 2024-12-23 19:06:41

—.... fais pas chier! Je suis persuadé qu'elle est chez toi puisque sa mère ne sait pas où elle se trouve !

J'emergeai de mon sommeil, perturbée par des éclats de voix familières.

—Oui, elle est ici. Cependant, elle ne veut pas te voir !

—Mais je m'en fous de ce qu'elle veut ; elle est mon épouse, c'est tout !

—Tu sais qu'elle est ta femme et pourquoi tu ne la traite pas comme tel ?

—Je n'ai aucun compte à te rendre, bordel ! Pousse-toi de là!

—Tu baisse d'un ton avec moi, Asher ! Je suis encore et TOUJOURS ta mère !

Un silence plat s'en suivit tandis que j'étais descendue du lit pour sortir discrètement de la chambre. Je longeai le petit couloir et j'allai me dissimuler dans un coin pour épier la scène dans le séjour de l'appartement.

Asher faisait les cents pas devant Ophélia qui était dos à moi afin de servir de barrage au jeune homme. Dans son costume sombre qui laissait entrevoir le haut d'une poitrine épilée de près où une phrase en italien que je n'ai jamais pu lire entièrement s'imposait sous un collier de perles blanches, il était comme à son habitude, impeccable et à couper le souffle. Ses cheveux n'avaient pas été coiffés comme d'habitude, se dispersant en boucles noires sur sa tête et son front. J'avais épousé un bel homme, c'était indéniable mais ce compliment n'était que physique parce qu'intérieurement, il n'y avait pas plus vilain.

—Va et dis à Irina qu'il est temps de rentrer à la maison, finit-il par ordonner en pointant du doigt le couloir.

—Je ne te reconnais plus, Ash. Depuis quand es-tu devenu si impulsif et mal poli ?

Il s'arrêta d'aller et venir pour se tourner vers sa mère, le regard étincelant.

—Depuis que tu m'as abandonné pour ce Spencer, cracha-t-il. Tu as préféré prendre Ximena avec toi parce qu'elle est une fille et maintenant, tu apparais de nulle part pour essayer de recoller les morceaux ! Ne te fous pas de ma gueule !

—C'est ce que ton père t'a raconté ? fit-elle d'une voix où transparaissait le choc.

—Peu importe, je n'ai plus rien à te dire, trancha-t-il immédiatement. Ramène-moi ma femme, que je me casse d'ici !

Ophélia soupira avant de secouer désespérément la tête.

—Qu'est-ce que tu lui as fait, mon fils ? s'enquit-elle. Que lui as-tu fait au point où elle soit si brisée ? Tu aurais dû voir la peur dans son regard quand je ne faisais qu'évoquer ton prénom, c'est malsain !

—C'est entre Irina et moi, grommela-t-il pour toute réponse.

—Plus maintenant, contra sa mère. Plus maintenant que la photo de tes doigts sur sa peau parcoure le monde entier et qu'elle vienne ensuite se réfugier chez moi !

—Je te l'ai déjà dit: « Je n'ai aucun compte à te rendre »! Si tu veux des infos, demande à l'idiote qui me sert d'épouse.

—Asher Pavarotti! le réprimanda-t-elle.

Il eut un rictus ironique avant de jeter un coup d'œil à sa montre.

—Tu sais quoi ? articula-t-il ensuite avec amertume. Garde ta protégée mais dis-lui bien de ne pas oublier que c'est avec moi qu'elle est mariée, pas toi.

Et sans même attendre de réponse, il tourna les talons et sortit en trombe de la pièce. Je m'appuyai contre le mur derrière moi en expirant alors qu'une larme coulait encore le long de ma joue.

Je ne voulais définitivement pas de ce mariage. Mais j'avais passé un accord avec ma mère pour être la remplaçante adéquate en attendant que ma sœur ne soit apte à reprendre sa place ou sinon, je finis en prison. Mais honnêtement, je ne pense pas que la taule serait pire que le stress que je subis actuellement ; le stress de vivre à côté d'un homme dépourvu de sentiments.

Je sentis à peine Ophelia s’approcher doucement de moi pour me toucher la joue.

—Je suis désolée, ma belle, me murmura-t-elle de sa voix apaisante. Mais ce garçon n’est pas du tout celui que j’ai imaginé avoir.

Une profonde déception et une douleur aiguë transparaissait dans ses mots à un point où j’eus eu mal pour elle.

—Son père en a fait un bloc de pierres et un véritable ramassis à haine, ajouta-t-elle avec peine. Le Asher que je lui ai laissé était un petit garçon adorable et tellement sensible… C’était le grand frère parfait.

—Mais pourquoi ne l’avez-vous pas récupéré avec vous? Lui demandai-je en m’essuyant les joues. Pourquoi l’avez-vous laissé devenir… ça?

Elle vrilla un regard brillant de larmes et de regrets au mien avant de les cligner pour ne pas craquer.

—Je ne l’ai pas abandonné, avoua-t-elle tristement. Son père m’y a forcé. Tu ne pourras pas comprendre parce que tu ne sais pas qui est vraiment Emilio Pavarotti. J’ai été sa femme pendant une dizaine d’années et je sais l’homme qu’il cache derrière son masque avenant.

Elle marqua une pause avant de me prendre par les épaules pour me fixer droit dans les yeux.

—Je ne vais pas permettre à Asher d’être comme lui parce que même si tu ne le vois pas, je sais qu’il peut encore changer, crois-moi.

Elle me prit ensuite dans ses bras tandis que je cogitais à propos de ses paroles.

Asher? Changer? Je ne sais pas, je ne sais vraiment pas…

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