2. MIRAGE
L’illusion passe, L’amour reste, L’espérance se transmet. Je sentais une main dessiner lentement les courbes de mon corps, effleurant ma peau avec une tendresse électrique. Un frisson me parcourut, mais je restai encore prisonnière du sommeil. Les caresses s’intensifièrent, brûlantes, osées, jusqu’à ce que je sente mon soutien-gorge se dégrafer. Je sursauta légèrement. J’étais pourtant certaine de ne pas avoir ramené d’homme chez moi. En ouvrant les yeux, qui vois-je ? Monsieur Alexandre. Je n’eus même pas le temps de formuler une question. Il s’empara de mes lèvres avec une ardeur brutale, m’embrassant comme s’il avait attendu ce moment toute sa vie. Et moi… j’adorais ça. Je me laissais totalement aller. Ses mains devenaient de plus en plus aventureuses, parcourant mon corps avec une précision troublante. Lorsqu’elles atteignirent ma féminité déjà trempée, un gémissement m’échappa, étouffé par ses baisers. Il me caressait avec expertise, me faisait vibrer… Mes ongles s’enfonçaient dans sa peau, mes jambes s’entrelaçaient aux siennes. Sans même retirer mon string en dentelle noire, il me pénétra doucement, comme si nos corps avaient toujours su s’accorder. _ Aaah… tu es si chaude… putain… aaaah… Sa voix grave résonnait comme une douce mélodie à mes oreilles. Chaque gémissement, chaque soupir qu’il laissait échapper, m’enivrait davantage. Je voulais que ce moment dure éternellement, qu’il me fasse l’amour jusqu’à ce que le temps s’arrête. Mais soudain, une sonnerie stridente fendit le silence. Une alarme. Persistante. Insistante. Je sursauta. Mon regard balaya la pièce. J’étais seule. Mon lit était vide. Mon cœur battait à toute allure. _ Putain… ce n’était qu’un rêve… pfff… J’éteignis le réveil avec un soupir et restai un moment assise, troublée. Ce rêve avait été si réel… Et mon corps en portait encore les traces. Je glissai une main entre mes cuisses. Humide. Brûlante de désir. J’étais trempée, comme une amante restée sur sa faim. Je laissai mes doigts explorer doucement mon intimité, les yeux fermés, revivant chaque seconde de ce mirage charnel. Je pensais à Alexandre, à sa bouche, à ses mains… Une douce plainte s’échappa de mes lèvres. Puis, des coups résonnèrent à la porte. La réalité me rattrapa. _ Oui maman, j’arrive ! répondis-je, exaspérée. Je me leva et fila sous la douche, espérant faire disparaître la chaleur persistante qui m’habitait. Un peu plus tard, je rejoignis ma mère au salon. Elle m’attendait, les bras croisés, visiblement contrariée. _ Tu es rentrée très tard, hier. Je clignai des yeux, tentant de remettre de l’ordre dans mes souvenirs. _ Ah oui… Hier j’ai eu une longue journée. Je suis sortie prendre un verre avec Sandra, répondis-je. _ Et tu ne m’as même pas prévenu ? J’étais morte d’inquiétude ! Tu aurais au moins pu répondre à mes appels. _ J’ai dû ne pas entendre avec tous les bruit… désolée. Elle me dévisagea avec une intensité nouvelle. _ Et cette histoire à la télé, c’était une blague ou quoi ? Je soupirai doucement, mais mon regard se fit plus ferme. _ Non maman. Ce n’était pas une blague. C’était une vraie demande en mariage. Tu l’as entendu comme moi. Et je ne compte pas passer à côté de cette opportunité. _ Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Je me levai lentement, déposa un baiser sur sa joue. _ Que je vais accepter sa demande, maman… Je dois y aller. Et sans ajouter un mot, je quittai la pièce. Il était temps de repenser à ma journée d’hier. Une journée qui, à bien des égards, avait changé ma vie. Après l’interview, j'étais retourné au bureau pour transmettre les comptes rendus, mais visiblement, ce n’était plus nécessaire. Tout le monde était déjà au courant. Les regards s’étaient changés. Certains étaient pleins d’admiration, d'autres teintés de curiosité ou d'envie à peine voilée. Je sentais l’attention, les chuchotements à peine étouffés, les sourires en coin. C’était officiel : j’étais devenue le sujet de conversation numéro un. Un collègue s’approcha avec un petit sourire complice et m’informa que la patronne voulait me voir. Sans perdre une seconde, je filai jusqu’à son bureau. _ Vous m’avez appelée, madame ? demandai-je en entrant. Elle me regarda avec un éclat de malice dans les yeux, presque amusée. _ C’est le scoop du siècle, mademoiselle Fimba. On parle de vous partout ! Sur les réseaux, dans les groupes, dans les commentaires… Vous avez fait exploser notre visibilité. Je haussai un sourcil, un brin ironique. _ On parle de moi… ou de l’entreprise ? Elle rit légèrement. _ Des deux, bien sûr. Vous travaillez ici, non ? Et ce n’est que le début. Imaginez un peu : le grand Ndjassi Alexandre, époux de notre rédactrice en chef… Vous vous rendez compte de l’image que cela renvoie ? Je fronça légèrement les sourcils. _ C’est une promotion, ça ? Elle acquiesça, toujours souriante. _ Vous la méritez amplement. J’avais prévu de vous l’annoncer à la fin de l’année, mais vu les circonstances… Je fis une grimace, intriguée. _ Et si je refusais de me marier… ma promotion tiendrait toujours ? Elle me fixa un instant, presque surprise par ma question, puis répondit avec assurance : _ Vous l’avez dit vous-même : qui pourrait refuser d’épouser Monsieur Alexandre ? Ne soyez pas bête, Danielle. C’est une opportunité. Saisissez-la. Je sortis de son bureau dans un état second. Tout allait trop vite. Mes pensées se bousculaient, mon cœur battait à tout rompre. J’avais besoin d’un moment seule. Je me réfugiais dans les toilettes, je jetais un peu d’eau sur mon visage, essayant de remettre mes idées en place. Était-ce réel ? Tout ça s’était-il vraiment passé ou étais-je encore coincée dans un rêve éveillé ? Dans le miroir, je vis une jeune femme de 25 ans, vêtue d’un tailleur bleu nuit et d’un chemisier rouge. Fimba Danielle, journaliste depuis deux ans, retenue après son stage grâce à son travail acharné. 1,70m, 55 kilos à tout casser, un corps svelte entretenu par des séances de sport irrégulières mais efficaces. Un teint ébène éclatant, de longs cheveux lisses qu’elle préférait laisser libres, et un visage naturellement harmonieux : des yeux marron profonds, des lèvres légèrement rosées. Une beauté simple et assumée. La porte s’ouvrit derrière moi. C’était Sandra, mon amie et collègue, l’air surexcité. _ Ma puce ! Tu tiens le scoop du siècle ! _ Je suis le scoop du siècle, tu veux dire, répondis-je en riant. On éclata de rire ensemble. Elle s’approcha, les yeux brillants. _ Et alors ? Tu comptes faire quoi ? Je pris une grande inspiration. _ Accepter. Je ne peux pas laisser passer ça. Tu sais à quel point je craque sur lui. _ Tu vas vraiment dire oui ? _ Oui. J’en suis sûre. Elle hocha la tête, un peu impressionnée. _ Wahou… C’est le rêve de toutes les filles : se marier avec leur crush. _ À qui le dis-tu ? Et ce n’est pas tout… J’ai été promue. Ses yeux s’agrandirent d’un coup. _ Nooon ! _ Si ! Tu as devant toi la nouvelle rédactrice en chef. On cria presque en même temps, comme deux adolescentes en pleine euphorie. Je n’arrivais pas à y croire. Ma vie venait de basculer, comme dans un film. Moi, la fille qui ne priait jamais, j’aurais juré que mon génie venait enfin de sortir de sa lampe pour exaucer tous mes vœux. A SUIVRE…3. LE CONTRAT« Rêver est magique.Réaliser est puissant.Aimer est divin. »Notre jeune protagoniste vivait à Deido, l’un des quartiers les plus animés de Douala. Plus précisément au Grand Moulin, un endroit que les habitants surnommaient "le terrain de basket", même si aucun terrain n’y existait réellement. Seuls les anciens du quartier connaissaient l’origine de ce nom, gardée presque comme un secret d’initiés.Ce matin-là, elle sortit de leur modeste appartement, niché dans une mini-cité qu’elle partageait avec sa mère. Le soleil n’était pas encore haut, mais la vie, elle, avait déjà repris son cours. En refermant doucement la porte derrière elle, elle salua les voisins avec un sourire discret, puis franchit la grande barrière noire à l’entrée de la résidence.Dehors, la rue était déjà bien animée. Le goudron encore frais de rosée brillait sous les premiers rayons du jour. Des élèves en uniforme se bousculaient sur le trottoir, des femmes allaient s’approvisionner dans les boutiqu
2. MIRAGEL’illusion passe,L’amour reste,L’espérance se transmet.Je sentais une main dessiner lentement les courbes de mon corps, effleurant ma peau avec une tendresse électrique. Un frisson me parcourut, mais je restai encore prisonnière du sommeil. Les caresses s’intensifièrent, brûlantes, osées, jusqu’à ce que je sente mon soutien-gorge se dégrafer. Je sursauta légèrement. J’étais pourtant certaine de ne pas avoir ramené d’homme chez moi.En ouvrant les yeux, qui vois-je ? Monsieur Alexandre.Je n’eus même pas le temps de formuler une question. Il s’empara de mes lèvres avec une ardeur brutale, m’embrassant comme s’il avait attendu ce moment toute sa vie. Et moi… j’adorais ça.Je me laissais totalement aller. Ses mains devenaient de plus en plus aventureuses, parcourant mon corps avec une précision troublante. Lorsqu’elles atteignirent ma féminité déjà trempée, un gémissement m’échappa, étouffé par ses baisers. Il me caressait avec expertise, me faisait vibrer… Mes ongles s’enfo
1. PLAN À TROIS« Il y a des vides qu’on ne comble jamais,des souvenirs qu’aucun sourire n’efface,des personnes qu’on ne remplace pas.Les sourires reviennent, bien sûr… mais uniquement pour masquer la peine. »Je vivais avec ce vide chaque jour. C'était devenu ma routine, une habitude presque rassurante dans sa douleur. Je m’étais forgé dans cette souffrance, endurci dans le rejet, façonné par elle. Ce n’était pas ma faute. C’était la sienne. Elle avait noirci mon cœur, déformé ma vision de l’amour, m’avait fait devenir cet homme froid, distant, sans pudeur. Mais aujourd’hui, j’étais plus qu’un homme blessé. J’étais devenu rusé. Un joueur. Un stratège. Je mentais avec le sourire, j’embrassais avec détachement. Heureux encore que je ne sois pas devenu un bandit. Je me félicitais chaque jour de n’avoir pas totalement sombré. J’étais resté droit. Froid, mais droit.Elle m’avait élevé comme un renard… Alors elle verrait les résultats de son œuvre.——Les projecteurs m’aveuglaient presq