CHAPITRE 5Pour cette mascarade de mariage, il se devait d'être détendu, serein. Il fallait qu'il se déstresse._ Appelle Emma et dis-lui de me rejoindre tout de suite. _ Mais monsieur, il est déjà l'heure ! Nous avons trente minutes de retard ! S'alarma Jean._ De quoi te mêles-tu ? Fais ce que je te demande ! Ordonna Alexandre d'un ton sec.Tandis que Jean s'exécutait, dans la cour somptueusement décorée de l'hôtel, l'impatience grandissait. Les journalistes, en direct, commentaient l'attente._ Cela fait déjà une heure que la cérémonie aurait dû commencer, et nos jeunes mariés sont toujours absents ! Le grand Alexandre aurait-il renoncé ? Nous constatons l'agitation de la mère de la mariée, allant et venant sans cesse… Que se passe-t-il réellement ? Les questions fusent !Dans ma chambre, la panique m'étreignait. En voyant le reportage à la télévision, l'envie de sortir le chercher était irrépressible._ Ne fais pas ça, ma chérie. Attendons encore un peu, il a peut-être eu un i
4. UNION SOMBRELes certitudes emprisonnent,Les doutes empoisonnent,L’amour libère Convaincre ma mère avait été une bataille ardue. Elle s'était évertuée à me faire reculer, mais elle ignorait la puissance des billets verts qu'Alexandre avait glissés entre les mains de mes oncles. En Afrique, la dot était un passage obligé avant l'union civile, une formalité qui n'avait pas semblé le déranger. Ce matin encore, sa voix pleine d'inquiétude tentait de me ramener à la raison. Pourtant, ma décision était gravée en moi, scellée par une cérémonie traditionnelle déjà célébrée. Je l'avoue, une appréhension tenace me serrait la gorge face à ce mariage. Mais la vie, n'est-ce pas une prise de risque constante ?_ Ma chérie, prends le temps de peser tout ça, avait murmuré maman, les sourcils froncés d'un souci profond._ Crois-moi, j'ai mûrement réfléchi. J'ai fait le bon choix, ne t'en fais pas pour moi… Mais dis-moi, pourquoi ne l'aimes-tu pas ? Avais-je fini par demander, cherchant une an
3. LE CONTRAT« Rêver est magique.Réaliser est puissant.Aimer est divin. »Notre jeune protagoniste vivait à Deido, l’un des quartiers les plus animés de Douala. Plus précisément au Grand Moulin, un endroit que les habitants surnommaient "le terrain de basket", même si aucun terrain n’y existait réellement. Seuls les anciens du quartier connaissaient l’origine de ce nom, gardée presque comme un secret d’initiés.Ce matin-là, elle sortit de leur modeste appartement, niché dans une mini-cité qu’elle partageait avec sa mère. Le soleil n’était pas encore haut, mais la vie, elle, avait déjà repris son cours. En refermant doucement la porte derrière elle, elle salua les voisins avec un sourire discret, puis franchit la grande barrière noire à l’entrée de la résidence.Dehors, la rue était déjà bien animée. Le goudron encore frais de rosée brillait sous les premiers rayons du jour. Des élèves en uniforme se bousculaient sur le trottoir, des femmes allaient s’approvisionner dans les boutiqu
2. MIRAGEL’illusion passe,L’amour reste,L’espérance se transmet.Je sentais une main dessiner lentement les courbes de mon corps, effleurant ma peau avec une tendresse électrique. Un frisson me parcourut, mais je restai encore prisonnière du sommeil. Les caresses s’intensifièrent, brûlantes, osées, jusqu’à ce que je sente mon soutien-gorge se dégrafer. Je sursauta légèrement. J’étais pourtant certaine de ne pas avoir ramené d’homme chez moi.En ouvrant les yeux, qui vois-je ? Monsieur Alexandre.Je n’eus même pas le temps de formuler une question. Il s’empara de mes lèvres avec une ardeur brutale, m’embrassant comme s’il avait attendu ce moment toute sa vie. Et moi… j’adorais ça.Je me laissais totalement aller. Ses mains devenaient de plus en plus aventureuses, parcourant mon corps avec une précision troublante. Lorsqu’elles atteignirent ma féminité déjà trempée, un gémissement m’échappa, étouffé par ses baisers. Il me caressait avec expertise, me faisait vibrer… Mes ongles s’enfo
1. PLAN À TROIS« Il y a des vides qu’on ne comble jamais,des souvenirs qu’aucun sourire n’efface,des personnes qu’on ne remplace pas.Les sourires reviennent, bien sûr… mais uniquement pour masquer la peine. »Je vivais avec ce vide chaque jour. C'était devenu ma routine, une habitude presque rassurante dans sa douleur. Je m’étais forgé dans cette souffrance, endurci dans le rejet, façonné par elle. Ce n’était pas ma faute. C’était la sienne. Elle avait noirci mon cœur, déformé ma vision de l’amour, m’avait fait devenir cet homme froid, distant, sans pudeur. Mais aujourd’hui, j’étais plus qu’un homme blessé. J’étais devenu rusé. Un joueur. Un stratège. Je mentais avec le sourire, j’embrassais avec détachement. Heureux encore que je ne sois pas devenu un bandit. Je me félicitais chaque jour de n’avoir pas totalement sombré. J’étais resté droit. Froid, mais droit.Elle m’avait élevé comme un renard… Alors elle verrait les résultats de son œuvre.——Les projecteurs m’aveuglaient presq