LOGINJe ferme les yeux, tentant de reprendre le contrôle. Mais ce n'est pas facile, pas quand il est là, juste derrière moi. Je suis figée, comme une poupée entre ses mains invisibles. Il y a un frisson d’angoisse dans l’air, mais aussi quelque chose d’autre. Quelque chose que je ne devrais pas ressentir.
Je sens sa présence me frôler, comme une brise glacée qui effleure la peau, mais qui me brûle tout de même. Je veux me dégager, le repousser, mais il est trop proche. Je le sens, tout près de mon oreille, son souffle chaud qui m’effleure. Une sensation de vertige m’envahit, mais je serre les dents et me force à rester calme. Elias, lui, semble le contraire : il ne s’affole pas, il ne se précipite pas. Il est lui, à la fois maître et spectateur de ce qui se joue ici. Et ça, c'est ce qui m’effraie. Il sait comment manipuler les choses. Pourtant, il y a quelque chose d’autre en lui. Quelque chose qui me perturbe encore plus. Ce regard. Ce regard de prédateur. Ce regard froid et perçant. Mais à l’intérieur, je vois aussi quelque chose que je connais trop bien. La détermination. La même que la mienne. Je tourne doucement la tête, essayant de capter son visage, mais je suis toujours figée. C’est comme s’il avait volé toute ma volonté. Je voudrais le repousser, le haïr, mais ce regard me garde captive. Il me scrute. Je prends une grande inspiration et, finalement, je me lance. "Tu n’as pas le droit…" Ma voix se brise sur la dernière syllabe, mais j'ose à peine regarder. Cette proximité m’écrase. Il me fait perdre tout contrôle. "Le droit, Lyana ?" Il se penche un peu plus près, ses lèvres effleurant presque ma joue. Je me tend, sentant chaque pore de ma peau s’éveiller, chaque fibre de mon être en alerte. "Tu ne crois pas qu'il est un peu trop tard pour ça ?" Un rire bas, presque inaudible, échappe à ses lèvres. Je peux sentir la tension dans l’air, comme si tout allait éclater d’un instant à l’autre. Ses mains glissent lentement, comme une caresse, sur le bord de mon bureau. Il effleure les bords de mes écrans, les touches de mon clavier, comme s’il m'examinait sous un autre angle. D’un côté, c’est énervant. C’est mon espace à moi, mon territoire. Mais de l'autre, je sens son regard glisser sur moi, aussi intime qu’un frôlement. Ça me fait me sentir… vulnérable. Je sens son regard s’attarder un peu plus longtemps sur moi, sur mon apparence. Et je sais ce que ça signifie. Je vois le petit sourire qui se forme sur ses lèvres. Il me jauge, m’observe. Il me dévore du regard. Je n’ai rien de spécial, pas vraiment. Je suis loin des standards de beauté typiques. Mais il y a quelque chose de percutant chez moi. Quelque chose que je ne vois pas, mais que les autres perçoivent, même quand ils ne le disent pas. Mes cheveux, noirs comme l’encre, tombent en vagues sauvages autour de mon visage. Mes yeux, perçants et profondément sombres, détonnent dans l’obscurité, comme deux puits insondables. Mes traits sont fins, presque angéliques, mais il y a toujours cette étincelle d’intensité, ce côté… enigmatique. Je ne cherche pas à plaire, mais j’ai toujours su qu’il y avait quelque chose dans ma façon de me comporter, dans ma façon de parler, de regarder les gens, qui attirait les regards. Peut-être est-ce ce côté mystérieux, ou peut-être… est-ce ma tête. Car même si je suis une geek à l’âme, ce corps, cet esprit… Il est difficile de les ignorer. "Je vois bien que tu me détestes", dit-il finalement, un sourire en coin qui ne me rassure pas du tout. Il s'approche encore, juste assez pour que ses lèvres frôlent presque mon oreille. Mon cœur s’emballe. Je serre les poings. "Mais, tu sais, Lyana, on a tous des secrets…" Il se redresse lentement, me donnant un peu d’espace. Mais son regard reste fixé sur moi. Il veut que je réponde, qu’il me voit céder. Qu’il me voit douter. Et malgré moi, il réussit à m’atteindre. Une fraction de seconde. C’est suffisant. Il a vu mon dégoût mêlé à cette curiosité dévorante. Je me lève brusquement de ma chaise, la chaise qui grince sous l’impulsion. Mais il ne recule pas. Il attend. Il me regarde de haut en bas, un sourire plus appuyé sur les lèvres. Je sais ce qu’il voit. Je lève le menton, défiant son regard. "Je ne suis pas comme les autres." Ma voix est plus forte, plus assurée, mais je sens l’étreinte invisible autour de ma gorge. "Tu ne peux pas me contrôler." Il ricane doucement. Il sait déjà qu’il a gagné. "Tu te trompes, Lyana. C’est exactement ce que je vais faire." Je sens le poids de ses mots, l’intensité de son regard, et je réalise avec une clarté glaciale qu’il a raison. Il va me contrôler. Et je suis… impuissante face à lui.Le soir tombait doucement, enveloppant la maison d'une chaleur apaisante. Ce soir-là, tout semblait parfait. Elias et moi avions choisi cette maison depuis quelque temps déjà. C'était notre havre de paix, loin de l'agitation du monde. Une bâtisse moderne et luxueuse, nichée au bord d'un lac, avec une vue imprenable sur la forêt voisine. C'était l'endroit où nous nous sentions nous-mêmes, où nous pouvions être simplement nous deux.Nous partagions tout ici, des rires aux silences, des soirées tranquilles aux moments de passion. Cette maison était devenue plus qu'un simple toit : elle symbolisait notre union, notre refuge, notre futur. Ce soir-là, cependant, quelque chose flottait dans l'air, une anticipation presque palpable, une tension légère mais émouvante. Elias avait ce regard un peu différent, une douceur dans ses gestes, comme s'il préparait quelque chose de grand, sans en dire un mot.Nous venions de finir le dîner, un repas simple mais délicieux, comme Elias savait si bien les
Je commençais à m'habituer à cette nouvelle vie. Une vie qui semblait tellement loin de tout ce que j'avais connu. Au début, cela me perturbait. Moi, Lya, une femme habituée à une existence rythmée par le luxe, le pouvoir et les obligations de mon statut. Mais peu à peu, j'ai compris qu'avec Elias, tout cela n'avait plus autant d'importance. J'étais tombée dans un quotidien qui, pourtant, me paraissait parfait.Il y avait quelque chose de tellement agréable à le voir choisir ses vêtements avec une simplicité déconcertante. Le jean usé, la chemise à manches longues retroussées, les baskets décontractées... Il n'avait pas besoin de costumes parfaits ou de cravates. Il dégageait une élégance naturelle, une aisance que je ne pensais jamais voir chez un homme de son calibre. Je l'avais vu si souvent dans des soirées mondaines, à briller dans des tenues de designer. Mais à cet instant, avec son look plus décontracté, il me semblait plus humain, plus proche.Il m'avait appris à apprécier la
Le soleil filtrait à travers les branches des arbres, apportant une chaleur douce et agréable. Noah marchait d'un pas lent, presque distrait, à travers les rues animées de la ville. Il s'était échappé de la maison un moment, comme à son habitude. Il avait besoin de prendre l'air, de se libérer des pensées qui le hantaient, de se reconnecter à la réalité d'un monde qu'il peinait encore à apprivoiser. C'était étrange. La liberté, bien qu'elle soit au bout de ses doigts, semblait parfois aussi lointaine qu'un rêve.Alors qu'il passait devant un petit café, il aperçut une silhouette qui se détachait du reste de la foule. Elle était assise à une table extérieure, entourée de lumière et de l'agitation du matin, mais quelque chose chez elle captiva immédiatement son regard. Peut-être la façon dont ses cheveux brillaient au soleil, ou cette aura d'assurance tranquille qui émanait d'elle. En tout cas, il s'arrêta net, comme frappé par un éclair. Il n'avait jamais ressenti ça avant, cette étran
Les jours passaient et, peu à peu, Noah retrouvait une normalité qu'il n'avait plus connue depuis des années. Ce n'était pas facile. Après tout, il avait été en captivité pendant si longtemps, dans ce sombre abîme où le temps semblait suspendu. Prisonnier, tout comme Elias avant lui, mais dans un endroit plus froid, plus effrayant. C'était difficile de se souvenir du moment exact où la frontière entre l'esclave et l'homme libre s'était effacée. Peut-être que ça n'était même pas un moment précis. Peut-être que ce processus s'était fait lentement, un peu comme un souffre-douleur s'habituant à la douleur.Il n'était pas le même homme qu'auparavant. En revenant, il n'avait pas retrouvé sa place avec la facilité qu'on aurait pu imaginer. Non, les cicatrices de sa captivité étaient bien plus profondes qu'il ne le montrait.Noah n'avait jamais vraiment compris à quel point la liberté pourrait être douloureuse. On lui avait tout pris : son temps, sa tranquillité, sa place dans le monde. Il s'
Les jours passaient et, lentement, la normalité reprenait ses droits. Mais ce qui avait changé, ce n'était pas tant la tranquillité retrouvée, mais l'intensité de ce que nous partagions. Elias et moi, nous nous étions trouvés dans cet entre-deux, où l'on n'avait plus besoin de mots pour se comprendre.Ce soir-là, alors que la lumière du soir baignait doucement la pièce, je me retrouvai dans ses bras, dans cet endroit qui semblait être devenu notre petit univers à nous deux.Il m'attira vers lui, ses mains chaudes se posant sur mes hanches, son regard presque trop intense pour que je le soutienne. Il approcha son visage du mien, son souffle effleurant ma peau, et nos lèvres se rencontrèrent dans un baiser doux, comme une promesse silencieuse.Le baiser se fit plus profond, plus pressant, comme une vague qui montait inexorablement. Mes mains trouvèrent son visage, le serrant doucement alors que je m'enfonçais dans ce moment. Chaque caresse, chaque frisson était une déclaration d'intenti
Le ronronnement du moteur remplissait l'habitacle de la voiture, accompagnant le silence confortable entre Elias et moi. Je regardais distraitement les lumières de la ville défiler à travers la vitre teintée. Un mélange de soulagement et d'appréhension me traversait. Après tout ce que nous venions d'affronter, il était difficile d'accepter que tout soit enfin terminé.- Où est-ce qu'on va ? demandai-je, rompant le silence.Elias me jeta un regard en coin, son expression impassible contrastant avec la douceur de son ton.- Là où tu devrais être depuis longtemps.Je compris immédiatement. Il m'emmenait chez lui.Pas son appartement en ville. Mais cette autre maison. Celle que personne ne connaissait, celle qu'il ne montrait à personne.---L'endroit m'avait déjà fascinée la première fois que j'y avais mis les pieds. Une bâtisse moderne et luxueuse, mais loin du cliché froid et impersonnel que l'on pourrait attendre d'un dirigeant d'une multinationale comme Elias.Nichée non loin d'une f







