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Chapitre 2

Author: Lyre Céleste
Aceline n'a pas demandé où il avait passé la nuit.

Et Kylian n'a offert aucune explication.

Comme si les gros titres sur sa supposée liaison avec Élaine ne concernaient en rien son épouse légitime.

Il a terminé son porridge avec cette élégance froide qui lui était propre, chaque geste lent et mesuré.

Aceline, elle, a avalé ses cuillères comme du carton. Au bout de quelques bouchées, elle a reposé sa cuillère et a osé, la voix basse :

« Monsieur Benneteau… vous êtes libre ce midi ? On pourrait aller choisir un gâteau d'anniversaire pour Vili, si vous voulez bien ? »

Elle l'appelait toujours « Monsieur Benneteau », le vouvoyant, et lui n'avait jamais songé à la corriger.

Elle savait parfaitement quelle distance les séparait.

L'homme n'a même pas levé les yeux.

« Je déjeune avec un client. Je n'ai pas le temps. »

« Et cet après-midi, alors ? »

La cuillère dans la main de Kylian s'est immobilisée une fraction de seconde.

Il a finalement levé les yeux vers elle.

Il avait de beaux yeux, mais ils ne renfermaient qu'une froideur tranquille.

« Je ferai préparer le gâteau de Vili. Inutile à t'en occuper. »

« Mais… j'aimerais le choisir moi-même. »

Aceline avait toujours été docile, n'ayant jamais osé le contrarier.

Mais pour l'anniversaire de son fils, elle voulait tenter de se battre un peu.

Kylian ne lui en a pas laissé l'occasion.

Ses sourcils se sont légèrement froncés.

« Aceline, arrête de chercher des problèmes là où il n'y en a pas. »

« …Monsieur Benneteau, je suis la maman de Vili. »

En trois ans de mariage, c'était la première fois qu'elle insistait ainsi.

Comme prévu, elle l'a irrité.

Kylian a reposé sa cuillère avec un cliquetis sec contre la soucoupe. Il a tiré une serviette en lin, s'est essuyé lentement les lèvres, puis a lâché d'un ton indifférent :

« Si tu n'as vraiment rien à faire, va faire du shopping, voir un film, jouer aux cartes, Occupe-toi. »

Il s'est levé, a ajusté sa cravate, et il est parti sans un regard de plus.

En le voyant s'éloigner d'un pas décidé, Aceline a senti son cœur se tordre douloureusement.

Puisqu'il ne voulait pas l'accompagner, Aceline est allée seule choisir le gâteau d'anniversaire de Villiers.

Chez Ladurée, elle a choisi le plus beau : une pièce montée aérienne au praliné noisette et framboises fraîches, décorée de macarons pastel et du prénom « Villiers » écrit en lettres d'or. Elle a vérifié trois fois que les framboises étaient parfaites, que la crème était légère, que les décorations étaient dignes d'un troisième anniversaire de son fils.

Elle avait aussi préparé un cadeau de ses main, depuis longtemps.

Comme elle voyait si peu son fils, elle ne savait plus vraiment ce qu'il aimait. C'est Lucie qui lui avait glissé à l'oreille, lors d'un rare message, que le petit était devenu fou des doudous tout doux, ceux dans lesquels on peut enfouir son visage pour s'endormir.

Alors Aceline avait passé des soirées entières à coudre. Elle avait choisi les tissus les plus doux, fermant les yeux pour imaginer la sensation sur les joues de son bébé. Point après point, elle avait façonné un petit agneau à la toison bouclée, avec de grands yeux noirs brodés et un ruban bleu ciel autour du cou. Sur le ventre du doudou, en tout petit, presque invisible, elle avait brodé : « Pour mon Vili, avec tout l'amour de maman ».

Elle voulait que ce petit agneau dorme avec lui chaque nuit, à sa place.

Vers quinze heures, elle a franchi le grand portail du manoir familial des Benneteau, les bras chargés du carton à gâteau et du paquet emballé dans un papier étoilé.

À peine a-t-elle posé un pied dans l'allée qu'elle entendait la musique. Un piano. La mélodie joyeuse et cristalline de « Joyeux anniversaire ».

Son cœur a fait un bond. Elle a accéléré le pas.

Le grand salon était illuminé comme un conte de fées : guirlandes dorées, ballons blancs et argent, une montagne de cadeaux sur la table basse.

Élaine Gascar était assise au piano à queue, sublime dans une robe en cachemire crème qui soulignait ses courbes. Elle jouait avec une douceur infinie, un sourire éclatant aux lèvres.

Delphine Tassel, la mère de Kylian, tenait Villiers sur ses genoux devant l'immense gâteau à trois étages. Elle battait la mesure avec la petite main de l'enfant et chantait d'une voix claire.

Kylian, était installé dans le grand fauteuil en cuir, affichant un sourire qu'Aceline ne lui avait jamais vu. Son visage habituellement si fermé s'était, pour une fois, éclairé d'un sourire tendre.

Un vrai sourire.

La chanson s'est achevée sous les applaudissements. Élaine s'est levée avec grâce, a rejoint l'enfant, s'est accroupie à sa hauteur et a appelé d'une voix chantante :

« Kyl, viens vite ! On va souffler les bougies tous les trois ! »

Villiers l'a imitée, tout joyeux, il a agité sa petite main vers son père.

« Papa, viens ! Souffler ! »

Kylian s'est levé en souriant, les a rejoints. Ils se sont placés côte à côte, Élaine à gauche, Kylian à droite, Villiers au centre. Ils ont soufflé ensemble les trois grandes bougies dorées.

Dans la lumière chaude des lustres, ils formaient le tableau parfait d'une famille unie, heureuse, complète.

Une famille dans laquelle Aceline n'avait pas sa place.

Le carton à gâteau s'est mis à trembler dans ses bras. Ses doigts se sont crispés si fort que le couvercle a craqué. Une douleur atroce lui a transpercé la poitrine. Elle a eu l'impression qu'on lui arrachait le cœur à vif.

C'était elle qui aurait dû être là. C'était à elle de tenir son fils pour souffler les bougies.

C'était elle, la mère.

Mais Élaine avait pris cette place sans le moindre effort.

Une domestique a annoncé :

« Madame Aceline est arrivée. »

Tous les regards se sont tournés vers elle.

Le visage de Delphine s'est immobilisé aussitôt, durci comme du marbre.

Elle a lancé, sans la moindre courtoisie :

« Qu'est-ce que tu viens faire ici ? »

Aceline n'avait des yeux que pour son petit garçon. Elle a ravalé la boule qui lui obstruait la gorge et a avancé d'un pas, la voix tremblante mais pleine d'amour infini :

« Maman… Aujourd'hui c'est l'anniversaire de Vili. Je voulais passer un moment avec lui. »

« Vili a déjà sa prof Élaine pour s'occuper de lui. Il n'a pas besoin de toi. »

Prof Élaine ?

Aceline a levé les yeux vers Kylian, décontenancée.

Kylian la regardait aussi. Sous les lumières, son visage était aussi beau qu'une statue grecque.

Mais ses yeux, eux, restaient froids.

D'une froideur absolue.

Si elle n'avait pas vu le sourire tendre qu'il avait offert à Élaine et à son fils quelques minutes plus tôt, Aceline aurait pu croire qu'il était simplement incapable de sourire.

L'homme s'est levé et a fait quelques pas vers elle.

Ses mots sont tombés, mi-explication, mi-déclaration.

« Élaine parle six langues couramment et est diplômée en pédagogie. Maman l'a engagée comme enseignante particulière pour l'éveil linguistique de Villiers. »

Le corps d'Aceline a vacillé, sa tête s'est mise à bourdonner.

Une pianiste concertiste qui se forme à la puériculture ? Même un idiot comprendrait pourquoi : Élaine posait ses valises dans la maison de Benneteau pour de bon.

Aceline avait imaginé qu'Élaine pourrait lui prendre Kylian.

Mais elle n'aurait jamais cru que son fils deviendrait son arme d'intronisation.

Élaine s'est approchée de Kylian et a tendu la main vers Aceline avec une sollicitude feinte :

« Madame Aceline, ne vous en faites pas, je prendrai bien soin de l'éducation de Vili. »

Aceline a fixé cette main tendue, puis le visage parfait d'Élaine. De près, elle était encore plus belle que sur les écrans. Encore plus raffinée, plus captivante pour les hommes.

À côté de Kylian, ils formaient un couple idéal, comme taillé dans le même bois précieux.

Aceline a redressé la tête, a regardé son mari droit dans les yeux et a déclaré, la voix plus ferme qu'elle ne l'avait jamais eue :

« Je peux refuser ? Moi aussi je parle six langues, et moi aussi j'ai étudié la pédagogie. Je peux très bien m'occuper de Vili moi-même. »

« Et depuis quand as-tu ton mot à dire ? »

Delphine s'est levée brusquement du canapé, son regard de glace planté dans le sien.

« Aceline, ne l'oublie pas : tu as beau être brillante, tu n'es qu'une sourde incapable d'entendre le son de sa propre voix. Jamais je ne confierai l'héritier de la famille Benneteau à quelqu'un comme toi. »

Aceline savait que la mère de Kylian la méprisait depuis toujours. Elle n'avait pas envie de se battre avec elle.

Elle s'est tournée vers Kylian, les yeux pleins d'espoir posés sur son visage beau mais impassible.

Kylian a perçu son regard et son expression a changé, imperceptiblement.

Mais il a simplement répondu d'une voix posée :

« Demande à Vili. Est-ce qu'il veut rester avec toi ? »

Aceline a regardé son fils, qui se cachait à moitié derrière la jupe d'Élaine tout en tendant la cou, curieux.

Elle a sorti le doudou de son sac, s'est accroupie doucement et a tendu les bras, la voix brisée d'amour :

« Vili, mon trésor… Viens voir maman. Regarde le joli mouton que maman t'a fait… »

Villiers a agrippé la jupe d'Élaine de ses deux petites mains et a secoué la tête avec force.

« Non ! Pas maman ! Veux marraine ! »

Marraine…

Alors Élaine n'était pas seulement L'ENSEIGNANTE. Elle était bien plus.

Le cœur d'Aceline s'est serré un peu plus.

Élaine s'est accroupie à son tour avec une grâce étudiée, a enlacé l'enfant et a murmuré d'une voix douce comme du miel :

« Vili, maman t'aime aussi, tu ne peux pas dire ça. Regarde, elle t'a fait un joli petit cadeau. »

Elle a pris le petit agneau des mains d'Aceline et l'a tendu à l'enfant.

Viliers a jeté un coup d'œil au jouet… puis l'a jeté par terre avec dédain.

« Veux pas… moche… »

Il a couru vers le canapé, a saisi un ours en peluche blanc en cachemire, visiblement hors de prix, et l'a serré contre lui en gazouillant :

« Marraine ! Joli ! J'aime ! »

Il parlait encore de manière maladroite, mais le message était clair : il préférait le jouet offert par sa marraine.

Delphine a souri, triomphante :

« Eh bien, notre petit-fils a déjà du goût ! Il sait reconnaître la qualité. Celui que sa marraine lui a offert est une pièce personnalisée, bien plus précieuse. »

Le visage d'Aceline est devenu d'une pâleur de cire.

Élaine a pris la main tremblante d'Aceline dans la sienne, avec un geste délicat.

« Ne soyez pas triste, les enfants de cet âge disent n'importe quoi. Quand il sera plus grand, il comprendra très bien ce que signifie une maman. »

C'était vrai.

Un enfant de deux ans et demi n'avait aucune notion du bien et du mal.

Il n'était que le reflet de ce qu'on lui enseignait.

Et ces gens-là…

Ils l'avaient fait exprès.
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