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Chapitre 4

Author: Élodie Lien
Léa est restée figée.

Elle a serré ses lèvres pâlies, « C’est la volonté d’Alex ? »

« Oui. »

Paul n’a jamais vraiment apprécié Léa, même si elle a travaillé avec sérieux et compétence, elle avait utilisé des moyens sordides pour monter dans le lit d’Alex et le forcer au mariage.

Il méprisait ce genre de femme.

« M. Laurent a dit que tu ne devais aller nulle part aujourd’hui, tant que l’opinion publique ne s’est pas apaisée. »

« Si tu ne peux pas le faire, nous, chez Groupe Laurent, ne gardons pas les inutiles ! »

Léa comprenait qu’Alex n’avait plus de place pour elle dans son cœur.

Elle n’avait cependant pas imaginé vivre cela même au moment du divorce.

Il lui a demandé, à elle, l’épouse légitime, de gérer les rumeurs bien fondées concernant sa maîtresse !

Léa a senti une colère la transpercer jusqu’au cœur, la douleur au ventre s’est intensifiée. Elle s’est appuyée sur la table pour masquer son malaise et a jeté un regard moqueur à son badge.

Elle a saisi son badge et en a enroulé la lanière.

« Groupe Laurent ne garde pas les inutiles, en effet. Mais cette tâche, je ne peux pas la faire », a-t-elle dit calmement en posant son badge, « Je démissionne. »

Hier soir, elle avait soumis sa demande de démission en même temps que les papiers du divorce.

Peut-être à cause des formalités, la demande n’était pas encore arrivée à Alex. Mais aujourd’hui, elle ne prendrait pas en charge l’affaire d’Isabelle.

« Pour tout ce qui concerne Isabelle à l’avenir, ne me contacte plus. Que M. Laurent désigne quelqu’un d’autre. Groupe Laurent est assez grand pour ne pas avoir besoin de moi ! »

Paul a été choqué un instant.

Léa voulait démissionner ?

Elle était vraiment prête à abandonner ce poste qui lui permettait d’approcher M. Laurent ?

C’était peut-être encore une ruse pour mieux attirer l’attention de M. Laurent.

Paul est remonté à l’étage supérieur.

Alex avait un agenda chargé et s’apprêtait à rencontrer M. Duchamp d’Estalin Technologies.

« M. Laurent, voici le contrat avec l’Estalin Technologies, veuillez le consulter. »

Alex a baissé les yeux pour lire, « L’affaire d’Isabelle, comment le service des relations publiques l’a-t-il gérée ? »

Paul a hésité, « Mlle Morel, elle… »

« Parle franchement. »

« Mlle Morel a dit qu’elle ne pouvait pas s’en occuper. »

« Elle a remis sa démission, et a demandé à ne plus être impliquée dans les affaires de Mlle Vernier. »

Alex a arrêté de feuilleter le contrat, a levé la tête, ses yeux étaient glacés.

« Elle a remis sa démission aujourd’hui ? »

« Mlle Morel a pris un congé aujourd’hui, je l’ai rappelée en urgence. Le service du personnel a dit qu’elle avait déjà soumis sa demande hier. »

« Un congé ? » Alex ne s’est pas préoccupé de la démission, mais a relevé la question du congé.

Paul n’a pas compris son intention et a répondu avec hésitation : « Elle a dû avoir quelque chose de vraiment important… Après tout, Mlle Morel n’a pas pris de congé depuis trois ans. »

Alex le savait.

Léa paraissait distante et froide, peu proche de quiconque, mais en réalité elle était rigoureuse, intelligente et habile. Sinon, elle n’aurait jamais atteint le poste de responsable du service des relations publiques en moins de deux ans.

Qu’est-ce qui avait pu la pousser à demander un congé, puis à démissionner ?

Cela devait être exceptionnel pour elle.

Alex a baissé les yeux, plongé dans ses pensées.

Puis son visage s’est durci et il s’est levé brusquement.

« Sa démission peut être acceptée, mais elle doit d’abord gérer l’affaire d’Isabelle. Si elle échoue et que cela s’ébruite dans le milieu, elle en assumera les conséquences. »

Paul a été surpris.

Normalement, M. Laurent aurait dû se réjouir de voir Léa partir. Pourquoi ne voulait-il plus la laisser partir maintenant ?

Il n’a pas réussi à comprendre.

« Au fait, M. Laurent, j’ai ici un document que Mlle Morel a envoyé… »

Alex a décroché son téléphone, en entendant Paul, il a fait un geste sans se retourner, « Traite-le comme d’habitude. »

La règle habituelle, c’était de mettre de côté toutes les demandes de Léa.

Autrefois, Léa avait fait livrer des vêtements, des cravates, des boutons de manchette, des cadeaux faits main.

Comme le projet phare du Groupe Laurent portait sur les drones, elle avait même fabriqué un modèle à la main pour plaire à Alex.

Laurent ne les avait jamais regardés, ils prenaient la poussière dans une armoire rarement ouverte de son bureau.

Parfois, en urgence, ces objets servaient simplement par nécessité.

Paul, habitué, a jeté le document non ouvert à l’intérieur comme toujours.

Toutes les manigances de Léa n’ont servi à rien.
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